Barthélémy Dias dénonce l’opacité dans l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026 : “Dakar mérite un héritage”

Hier, lors d’une réunion du conseil municipal, le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a exprimé avec fermeté son mécontentement face à la gestion des fonds et l’absence de retombées pour la ville dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2026. Se disant outré par la marginalisation de la mairie de Dakar dans les décisions du Comité d’Organisation des JOJ (COJOJ), il a dénoncé une opacité qu’il qualifie de “scandale”.

Barthélémy Dias a révélé que le financement de 112 millions d’euros (environ 80 milliards de FCFA) a été obtenu grâce à la candidature de Dakar, alors portée par l’ancien maire Khalifa Sall, incarcéré à l’époque. Pourtant, selon lui, la ville de Dakar n’a aucune visibilité sur l’utilisation de ces fonds ni sur les projets prévus pour améliorer les infrastructures locales.

“Si la mairie de Dakar n’avait pas candidaté, il n’y aurait pas de Jeux Olympiques de la Jeunesse. Mais aujourd’hui, cette ville qui a permis de décrocher ces jeux n’a aucun euro ni aucune garantie de bénéficier d’un héritage tangible,” a martelé le maire, visiblement frustré.

Pour Barthélémy Dias, l’organisation des Jeux Olympiques dans une ville doit avant tout laisser un héritage durable en termes d’infrastructures et de projets structurants. Il a cité en exemple Paris, hôte des Jeux Olympiques 2024, où des lignes de métro et de tramway supplémentaires ainsi que des logements sociaux issus du village olympique marquent l’héritage laissé à la ville.

Cependant, pour Dakar, il déplore un manque de vision claire et de projets d’envergure. Les trois propositions soumises par la mairie – l’aménagement de la corniche des HLM, du boulevard de la Gueule Tapée et l’extension de la VDN – ont été rejetées par le COJOJ.

“Nous demandons des projets raisonnables : transformer des espaces en parcours sportifs, aménager des infrastructures pour les habitants. Ce ne sont pas des exigences extravagantes, mais même cela, ils le refusent,” a-t-il déploré.

Au-delà des infrastructures, le maire a également critiqué l’absence d’implication des fédérations sportives sénégalaises et des ligues locales dans l’organisation des Jeux. “Si vous les laissez faire, le Sénégal sera le premier pays à organiser des Jeux Olympiques et à rafler zéro médaille,” a-t-il prévenu, pointant du doigt une mauvaise préparation sur le plan sportif.

Barthélémy Dias a également fustigé le manque de collaboration entre le COJOJ et la ville de Dakar, dénonçant une approche isolée qui exclut la mairie de la planification et de la prise de décision.

Face à ce qu’il considère comme une marginalisation injuste, Barthélémy Dias a appelé à un sursaut collectif pour exiger que Dakar, en tant que ville candidate, soit respectée et bénéficie d’un véritable héritage.

“Il est temps que le CIO (Comité International Olympique) soit informé. Dakar a candidaté, pas le CNOSS (Comité National Olympique et Sportif Sénégalais). Dakar doit être considérée et respectée,” a-t-il conclu, tout en annonçant qu’il communiquera davantage sur ce qu’il qualifie de “scandale” dans les prochains jours.

Ces déclarations interviennent dans un contexte où le Sénégal s’apprête à accueillir pour la première fois un événement olympique. Cependant, les critiques de Barthélémy Dias risquent de raviver les tensions entre la mairie de Dakar, le COJOJ et d’autres acteurs impliqués dans l’organisation. Pour les habitants de Dakar, la question de savoir si les JOJ 2026 laisseront un véritable impact positif sur la ville reste entière.

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