Déjà ciblé par une plainte du ministère de la Santé, Arona Niang, professeur d’histoire-géographie, voit sa situation judiciaire se durcir. L’Ordre national des médecins du Sénégal a décidé de porter plainte à son tour contre l’enseignant, en réaction à ses propos controversés tenus lors d’une émission diffusée sur le plateau de Sénégal 7, le 15 avril 2025.
Au cours de cette émission, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait « volontairement transmis le coronavirus aux populations » à travers l’usage de masques, de prélèvements et des vaccins administrés durant la pandémie. Des accusations graves, largement relayées sur les réseaux sociaux, qui ont provoqué une vive indignation au sein de la communauté médicale et au-delà.
L’enseignant avait déjà été interpellé par les éléments de la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) dans le cadre de cette affaire. Il est actuellement en garde à vue, en attendant sa présentation prévue ce mercredi devant le parquet, sous l’accusation de « diffusion de fausses nouvelles ».
La nouvelle plainte de l’Ordre des médecins marque une escalade judiciaire pour Arona Niang, qui devra désormais répondre non seulement aux autorités sanitaires de l’État, mais aussi aux représentants officiels du corps médical. L’Ordre a dénoncé avec fermeté des propos qu’il juge « infondés, diffamatoires et dangereux », notamment dans un contexte post-pandémique où les soignants continuent de lutter pour rétablir la confiance du public envers les institutions de santé.
Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des enseignants et figures publiques dans l’espace médiatique, notamment en ce qui concerne la diffusion d’informations sensibles ou potentiellement mensongères. Les autorités judiciaires entendent envoyer un signal fort en traitant ce dossier avec toute la rigueur qu’exige la gravité des propos tenus.
En attendant sa comparution, Arona Niang reste détenu dans les locaux de la Dsc. Son entourage affirme qu’il assume ses propos et qu’il compte les défendre devant la justice, estimant qu’il n’a fait qu’« exprimer un avis personnel sur une question de santé publique ».