Les producteurs des communes de Bakel et Kidira au Sénégal font face à une crise environnementale résultant de la pollution des eaux du fleuve Sénégal et de son affluent, la Falémé. Cette pollution est attribuée à l’utilisation de produits chimiques dans le cadre des activités d’orpaillage en amont, dans la région de Kédougou, située à 50 kilomètres de là.
Les agriculteurs de Kidira utilisent les eaux de la Falémé, tandis que ceux de Bakel utilisent celles du fleuve Sénégal pour l’irrigation de leurs cultures, principalement le maraîchage. Cependant, la qualité de l’eau a considérablement diminué en raison de la présence de produits chimiques tels que le cyanure et le mercure utilisés par les orpailleurs pour extraire l’or en amont, dans la région de Kédougou.
La pollution des eaux a entraîné une réduction drastique des rendements agricoles et des moyens de subsistance des agriculteurs de la région. Les eaux boueuses et toxiques ont également affecté la faune et la flore locales, créant une crise environnementale. La couleur inhabituelle de l’eau est devenue un signe visible de la pollution.
Les agriculteurs se plaignent de la disparition de cultures telles que le maïs, les patates douces, les arachides, et le gombo. Même les cultures de piment, qui semblent mieux résister à l’eau polluée, sont touchées par des conflits sur les prix homologués, avec chaque producteur fixant son propre prix sur le marché.
Les conséquences environnementales de la pollution touchent tout le long de la Falémé, sur une étendue de 650 km, de Aroundou à la frontière guinéenne. Les membres du comité de veille et d’alerte de la Falémé Mali-Sénégal appellent à mettre fin à l’orpaillage artisanal en faisant déguerpir tous les orpailleurs clandestins de la Falémé.
La population locale, y compris les agriculteurs et maraîchers, envisage d’organiser des manifestations pour protester contre les activités des orpailleurs clandestins et protéger leurs moyens de subsistance. La dégradation de la qualité de l’eau du fleuve Sénégal et de la Falémé pose un défi majeur pour les communautés agricoles de Bakel et Kidira, nécessitant une intervention immédiate pour sauvegarder l’environnement et les moyens de subsistance des populations locales.