Badara Gadiaga : “Un Président intérimaire, je ne le sens pas”

Dans une intervention récente sur l’émission Jakkarlo de la TFM, Badara Gadiaga, chroniqueur politique, a exprimé de vives critiques à l’égard de l’actuel président du Sénégal, le qualifiant d’“intérimaire” et déplorant un manque d’autorité et de décisions fermes dans la gestion du pays. Pour lui, l’actuel dirigeant n’exerce pas la plénitude de ses fonctions et laisse place à des doutes quant à sa capacité à mener le pays de manière claire et déterminée.

Badara Gadiaga ne cache pas sa déception envers la manière dont le président actuel gère ses fonctions. “Quand un Président choisit d’être un intérimaire, j’y peux rien”, a-t-il lancé, soulignant que l’actuel chef de l’État ne semble pas exercer un leadership plein et entier. Selon lui, certains présidents ont choisi d’assumer pleinement leur rôle, tandis que d’autres, comme celui-ci, se contentent d’une posture de transition. Gadiaga estime qu’un véritable président doit être capable de prendre des décisions avec autorité, sans se laisser influencer par les incertitudes.

L’analyste politique a également mis en lumière les tensions internes au sein du gouvernement, notamment les critiques publiques des Directeurs généraux envers certains décrets présidentiels. “Quand un Président signe des décrets qui sont publiquement critiqués par des Directeurs généraux, je n’ai pas l’autorité d’un Président”, a-t-il indiqué, pointant ce signe de faiblesse comme un facteur nuisant à l’efficacité de l’État. Il a également évoqué des décisions telles que la nomination de Samba Ndiaye, un poste pour lequel la prise de fonction est encore en attente, comme un exemple supplémentaire du manque de gestion claire.

Au-delà des critiques, Badara Gadiaga a clairement exprimé son souhait de voir émerger un véritable chef d’État, capable d’agir avec force et clarté. “Je réclame mon Président, parce que je ne le sens pas”, a-t-il martelé, soulignant que le président actuel ne répond pas aux attentes de leadership fortes et affirmées qu’il juge nécessaires. Pour Gadiaga, un président doit non seulement être chef des forces armées, mais aussi nommer sans ambiguïté les responsables civils et militaires, et exercer une autorité incontestée.

En somme, les propos de Badara Gadiaga témoignent d’un mécontentement profond envers un leadership qu’il juge trop timide et indéfini. Pour lui, un président ne doit pas seulement occuper une fonction, mais l’exercer pleinement avec la vision et l’autorité requises pour guider un pays vers la stabilité et la prospérité. Gadiaga semble réclamer un changement de direction, appelant à un président plus fort, plus clair dans ses décisions et capable de remplir son rôle avec toute la gravité et la détermination qu’il mérite.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°435 – 05 ET 06/04/2025

🔴 65e ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE DU SÉNÉGAL : LA FIN D’UN CYCLE !
🔴 FINANCEMENT DE PLUS DE 16 MILLIARDS F CFA DE LA PHASE II PROVALE-CV2 PAR LE FONDS OPEP : UN NOUVEL ÉLAN POUR L’AGRICULTURE

🔴 LUTTE / VICTOIRE DE LAC DE GUIERS 2 SUR ADA FASS : LA SAGESSE SURCLASSE LA JEUNESSE
🔴 CAN U17 : LA TUNISIE RÉSISTE FACE AU SÉNÉGAL

65e anniversaire de l’indépendance : Diomaye Faye appelle à une coopération régionale renforcée

À l’occasion de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, ce vendredi 4 avril 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a lancé un appel solennel à un renforcement de la coopération régionale. Devant ses homologues de la sous-région venus assister au défilé national à Dakar, il a réaffirmé l’attachement du Sénégal à des relations fraternelles et constructives avec ses voisins immédiats, dans un esprit de paix, de solidarité et de développement partagé.

Entouré du président de la Gambie Adama Barrow, de celui de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló, du président de la République islamique de Mauritanie Mohamed Ould Ghazouani, et du vice-président du Nigéria Kashim Shettima, le chef de l’État sénégalais a exprimé sa reconnaissance et sa volonté de faire de la coopération régionale un pilier de sa politique extérieure.

« Votre présence traduit notre attachement commun aux relations historiques d’amitié fraternelle, de parenté, de voisinage et de coopération conviviale entre nos pays », a-t-il déclaré dans un discours à haute portée symbolique prononcé après le défilé du 4 avril.

Diomaye Faye a choisi de s’inspirer des propos de Mamadou Dia, premier président du Conseil des ministres du Sénégal, en 1961, pour adresser son message à ses hôtes :

« Je voudrais vous demander, chers hôtes, de bien vouloir accepter de vous faire les interprètes auprès des peuples et des gouvernements que vous représentez, de notre sympathie sincère et de notre profond désir de coopération pour bâtir cet univers de paix et de développement harmonieux indispensable au bonheur des hommes et des peuples. »

Au-delà de l’appel à la coopération, la journée du 4 avril a également été marquée par un geste hautement symbolique du président Faye. L’ex-boulevard Général-de-Gaulle, axe emblématique de la capitale qui mène à la place de la Nation, a été officiellement rebaptisé Boulevard du Président Mamadou Dia. Une décision annoncée lors du dernier Conseil des ministres et désormais matérialisée à l’occasion des festivités nationales.

« Nous venons de célébrer avec éclat le 65e anniversaire de l’indépendance de notre pays à travers une très belle et riche cérémonie marquée par un défilé impeccable. Dans cette grande et splendide avenue que j’ai baptisée récemment Boulevard du Président Mamadou Dia, digne fils du Sénégal… », a affirmé le chef de l’État.

En rendant hommage à Mamadou Dia, figure majeure de l’histoire postcoloniale du Sénégal, le président Faye poursuit sa politique de valorisation des héros nationaux et de réappropriation de l’espace public, dans une logique de rupture avec les symboles de l’époque coloniale.

Placée sous le thème « Vers la souveraineté technologique et industrielle des forces de défense et de sécurité », la 65e fête nationale a aussi été l’occasion pour le président de réaffirmer son ambition de bâtir un Sénégal souverain, autonome dans ses choix économiques, technologiques et militaires. Le grand défilé, regroupant civils et militaires, a illustré cette volonté de modernisation et de montée en puissance des capacités nationales.

En définitive, cette édition 2025 de la fête de l’indépendance aura été l’expression d’un double message : un ancrage historique assumé avec la reconnaissance de figures nationales majeures comme Mamadou Dia, et une diplomatie d’ouverture et de coopération africaine affirmée, pour répondre ensemble aux défis du continent.

Réformes judiciaires et transparence : Diomaye Faye annonce des avancées majeures en attente de validation

Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a fait une annonce importante le 3 avril 2025, lors de son discours à la Nation, à la veille du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Il a révélé que les réformes judiciaires et les lois sur la transparence, qui font partie des priorités de son gouvernement, ont été finalisées et sont désormais prêtes pour un examen en Conseil des ministres. Ces réformes sont perçues comme des étapes cruciales pour renforcer la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions du pays.

Dans son discours, le président Faye a mis en avant les efforts réalisés pour améliorer la transparence dans la gestion des affaires publiques, un des grands enjeux de son mandat. Selon lui, ces réformes visent à garantir une meilleure gouvernance et à renforcer l’indépendance du système judiciaire, afin de lutter contre la corruption et d’assurer un traitement équitable de tous les citoyens devant la loi.

« Ces réformes sont un pas décisif vers la construction d’un Sénégal plus juste, plus transparent et plus responsable », a affirmé le président Faye.

Il a ajouté que ces initiatives devraient contribuer à la confiance des Sénégalais dans les institutions publiques, tout en envoyant un signal fort aux partenaires internationaux, en particulier les investisseurs, qui cherchent un environnement stable et transparent pour leurs projets.

En plus des réformes judiciaires, le président Faye a évoqué plusieurs autres projets majeurs qui sont désormais prêts à être mis en œuvre, mais qui attendent encore une validation officielle. Ces projets visent à renforcer la souveraineté technologique et industrielle des forces de défense et de sécurité, un domaine stratégique pour le pays, particulièrement dans un contexte géopolitique et économique de plus en plus complexe.

Faye a souligné que ces avancées dans les secteurs technologiques et industriels seront des leviers pour l’autonomisation du pays et la réduction de la dépendance extérieure. Ces projets s’inscrivent dans une volonté plus large de transformer le Sénégal en une nation technologiquement indépendante, capable de répondre aux défis de sécurité et de développement.

Avec ces réformes en attente de validation, le président Bassirou Diomaye Faye envoie un message clair : celui de vouloir bâtir un pays où la transparence et la bonne gouvernance sont au cœur des préoccupations. La validation de ces réformes par le gouvernement et leur mise en œuvre effective seront des étapes décisives pour l’avenir du Sénégal, notamment dans les domaines de la justice, de la sécurité, et du développement économique.

Le discours de Bassirou Diomaye Faye marque un tournant dans la politique sénégalaise, avec des réformes structurelles majeures qui pourraient transformer la dynamique du pays. Les Sénégalais attendent maintenant de voir ces annonces se concrétiser et espèrent que ces réformes mèneront à des changements tangibles dans la vie quotidienne des citoyens.

Thierno Bocoum critique les discours du Président Faye et appelle à une gouvernance plus responsable

Dans une déclaration marquée par un ton sévère, Thierno Bocoum, ancien parlementaire et président du mouvement AGIR, a répondu au message à la nation du président Bassirou Diomaye Faye prononcé ce 3 avril 2025. À la veille du 65e anniversaire de l’indépendance, Bocoum a vivement critiqué les discours du chef de l’État, qu’il juge trop solennels et déconnectés des réalités socio-économiques du Sénégal.

Bocoum a exprimé son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme un manque d’action concrète dans les interventions de Faye. Selon lui, ces discours se limitent à des « déclarations d’intention et formules diplomatiques élégantes », mais manquent de substance et de solutions réelles aux problèmes qui touchent la population. Il met en lumière un paradoxe : si certaines baisses de prix ont eu lieu, elles sont largement dues à des facteurs économiques mondiaux et ne constituent qu’un aspect marginal des défis du pays.

« L’enjeu principal réside dans la relance de l’emploi et la mise en place de stratégies durables pour lutter contre la perte d’emplois qui érode le pouvoir d’achat », a souligné Thierno Bocoum.

Il insiste sur le lien direct entre pouvoir d’achat, consommation et maîtrise des coûts de production, et regrette que ces aspects ne soient pas suffisamment abordés dans les discours présidentiels.

Thierno Bocoum a mis en garde contre la tentation du populisme et des solutions ponctuelles qui, selon lui, ne répondent pas aux causes profondes des difficultés économiques du Sénégal. Il appelle le Président Faye à un changement de paradigme, soulignant que « se concentrer uniquement sur des solutions ponctuelles revient à gaspiller du temps et de l’énergie ».

Pour Bocoum, il est essentiel de commencer par un « diagnostic sérieux » des causes structurelles de la crise, et de s’éloigner des solutions qui, par le passé, ont donné des résultats limités. L’ancien parlementaire rappelle les financements publics passés qui n’ont pas apporté de résultats durables et invite le gouvernement à privilégier des stratégies de long terme et à redresser les finances publiques de manière pérenne.

Thierno Bocoum a également interpellé directement le président Faye sur plusieurs points en suspens, notamment sur la suppression des fonds politiques et les réformes qui y sont associées. Il a demandé des éclaircissements sur la manière dont le gouvernement entend réduire le train de vie de l’État et rationaliser ses structures pour améliorer l’efficacité.

Il a également abordé la question de l’élargissement de l’assiette fiscale, en se demandant quelles stratégies seraient mises en place pour éviter d’alourdir encore davantage la pression fiscale sur une population déjà fragilisée.

Enfin, Bocoum a questionné la vision diplomatique du Président Faye, en particulier en ce qui concerne les relations bilatérales et multilatérales. Selon lui, le Sénégal doit se doter d’une stratégie claire pour renforcer ses relations internationales, attirer les investissements étrangers et créer de nouveaux marchés pour ses produits.

Alors que le pays fête son 65e anniversaire d’indépendance, les attentes à l’égard du gouvernement restent élevées. Un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, les critiques se multiplient, notamment sur la plateforme X, où la déception face aux promesses non tenues commence à se faire sentir. Thierno Bocoum rejoint cette critique et met en garde contre une gestion trop superficielle des défis économiques. Il plaide pour des mesures structurelles, diversifiées et durables, qui permettront de stabiliser l’économie et de répondre aux attentes profondes des Sénégalais.

En conclusion, Thierno Bocoum appelle le président Faye à « élever la solennité à la hauteur de sa fonction présidentielle », et à s’attaquer aux racines des problèmes économiques et sociaux du Sénégal pour garantir un avenir stable et prospère pour le pays.

Un an au pouvoir : Le président Bassirou Diomaye Faye fait le point sur ses réformes et engagements

Le 2 avril 2025 marque le premier anniversaire de l’accession de Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la présidence du Sénégal. À l’occasion de cet important tournant, et à la veille de la fête de l’indépendance, le chef de l’État a prononcé un discours détaillant les réalisations de son gouvernement, les défis économiques à surmonter, ainsi que les mesures prises pour engager une transformation profonde du pays.

Dès le début de son discours, le président Faye a rappelé la nécessité d’un diagnostic réaliste de la situation économique du pays. Il a affirmé que la situation actuelle des finances publiques révèle des défis de taille, mais qu’ils sont surmontables grâce à la détermination et à la mobilisation des ressources internes du pays.

« Voilà un an déjà que nous avons entrepris de transformer profondément notre pays, en dressant avec rigueur et lucidité un diagnostic sans complaisance de la situation économique », a déclaré Bassirou Diomaye Faye.

Il a également souligné que la rupture systémique dans la gestion des affaires publiques et la transparence budgétaire étaient des piliers de son action.

Le président a abordé les mesures financières mises en place par son gouvernement pour améliorer la gestion des finances publiques. Parmi les actions notables, l’apurement des arriérés dus aux opérateurs économiques, avec une somme de 70 milliards de francs CFA déjà décaissée sur un montant total de 113 milliards en 2024. Le secteur du BTP a également bénéficié de paiements importants, avec 62,08 milliards de francs CFA réglés sur les arriérés de 2024, et 66,7 milliards inscrits dans la Loi de Finances Initiale (LFI) 2025. En ce qui concerne l’éducation, les rappels dus aux enseignants ont atteint 19,53 milliards de francs CFA.

Le chef de l’État a mis l’accent sur l’autonomisation des femmes et le développement du secteur agricole comme priorités de son gouvernement. Il a annoncé le lancement de la phase 2 du programme PAVIE de la DER, d’un montant de 107 milliards de francs CFA, destiné à soutenir l’entrepreneuriat féminin. En parallèle, un programme de 3 000 fermes intégrées, associant agriculture et élevage, sera déployé sur 15 000 hectares à travers le pays.

De plus, le président a présenté un programme innovant de coopératives agricoles communautaires qui visent à renforcer les capacités de production des jeunes et des femmes, et à faciliter leur accès aux marchés.

Dans un contexte économique difficile marqué par la rareté des ressources, le président a réaffirmé l’importance de la discipline budgétaire pour le redressement des finances publiques. Il a souligné que la gestion rigoureuse des ressources, avec l’adoption du Système intégré de gestion de l’information financière, sera la clé pour renforcer la transparence et l’intégrité des opérations budgétaires.

Par ailleurs, il a annoncé que la baisse des prix des denrées essentielles se poursuivra, afin de soulager les ménages sénégalais et d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Le président Faye a évoqué l’entrée du Sénégal dans l’ère de la production pétrolière et gazière. Il a promis que ces ressources stratégiques seraient exploitées de manière transparente, en garantissant la préservation de l’environnement et en assurant que les bénéfices profitent directement à la population sénégalaise.

« Nous veillerons à ce que ces ressources stratégiques soient exploitées dans la transparence et le respect absolu de l’environnement, au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il affirmé.

À un an de son accession à la présidence, Bassirou Diomaye Faye dresse un bilan globalement positif, malgré les difficultés économiques. Il s’engage à poursuivre ses réformes, à renforcer les secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie et l’éducation, et à garantir la gestion rigoureuse des finances publiques. Le président a assuré que les efforts entrepris, même dans un contexte budgétaire contraint, jetteront les bases d’un avenir prospère pour les générations futures.

Accès universel à l’eau et à l’électricité : Les assurances du président Bassirou Diomaye Faye

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé son engagement en faveur de l’accès universel à l’eau et à l’électricité pour tous les Sénégalais. Lors de son discours à la Nation, ce jeudi 3 avril 2025, à la veille du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, il a présenté les actions et projets en cours pour garantir ces services essentiels aux populations.

Le chef de l’État a mis l’accent sur l’importance de l’accès à l’eau potable, un enjeu majeur pour le développement du pays. Il a ainsi annoncé la mise en œuvre de projets structurants visant à renforcer l’approvisionnement en eau des populations.

« Conscients de la priorité de l’accès universel à l’eau, nous avons engagé la réalisation de la phase 2 des forages ruraux et lancé les études de faisabilité du ‘Grand transfert d’eau’ », a déclaré le président Faye.

Selon lui, ce projet, couplé aux « Autoroutes de l’eau », permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau potable de près de 15 millions de Sénégalais.

En ce qui concerne l’électricité, le président Faye a tenu à rassurer la population sur la volonté de son gouvernement d’accélérer les initiatives en cours pour atteindre l’objectif d’un accès universel à l’énergie.

« Dans la même dynamique, nous accélérons les projets sur l’électrification rurale pour l’atteinte rapide de l’accès universel à l’électricité », a-t-il affirmé.

Il a également insisté sur l’importance d’une gestion rigoureuse des chantiers afin d’éviter les surcoûts et les retards.

« Nous veillerons rigoureusement à la bonne exécution des chantiers afin que les délais soient respectés et les coûts maîtrisés, notamment grâce à la renégociation de contrats majeurs permettant l’électrification de 2 740 localités supplémentaires », a précisé le président.

Ces annonces traduisent la volonté du gouvernement de faire de l’accès à l’eau et à l’électricité une réalité pour tous. En misant sur des projets ambitieux et une meilleure gestion des ressources, le président Bassirou Diomaye Faye entend accélérer le développement économique et améliorer les conditions de vie des Sénégalais, en particulier dans les zones rurales.

Cohésion sociale : Sonko chargé d’organiser une grande consultation nationale

Dans un contexte marqué par des tensions sociales et politiques, le président Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son engagement en faveur du vivre-ensemble et de l’unité nationale. Lors de son adresse à la Nation, à la veille de la célébration du 64e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le chef de l’État a annoncé une initiative d’envergure pour renforcer la cohésion sociale dans le pays.

Le président Faye a placé l’unité nationale au cœur de son action, affirmant que « la cohésion nationale est le véritable trésor commun du Sénégal ». Conscient des divisions nées des crises récentes et des défis sociaux à relever, il souhaite instaurer un dialogue national inclusif qui implique toutes les composantes de la société.

Dans cette dynamique, il a confié à son Premier ministre, Ousmane Sonko, la mission d’organiser une grande consultation nationale qui rassemblera tous les acteurs clés du pays.

Le président de la République a insisté sur la nécessité d’un processus participatif impliquant toutes les parties prenantes. « J’ai récemment instruit le Premier ministre, Monsieur Ousmane Sonko, d’organiser la grande concertation nationale avec les partenaires sociaux, les autorités religieuses et coutumières, la société civile, le secteur privé et l’ensemble des forces vives de la Nation. Nous poursuivrons sans relâche cette démarche participative et inclusive », a-t-il déclaré.

Cette concertation vise à recueillir les attentes, doléances et propositions des différentes franges de la société, afin de construire un pacte national pour la paix et la stabilité.

Si les modalités de cette consultation restent à préciser, son objectif principal est de jeter les bases d’un « pacte national » pour la cohésion sociale et la consolidation de la démocratie. Elle pourrait déboucher sur des réformes institutionnelles, des recommandations pour une meilleure inclusion sociale et économique, ainsi que des mécanismes de prévention et de résolution des conflits.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du nouveau pouvoir de rétablir un climat de confiance et d’apaisement, après une période marquée par de fortes tensions politiques et des crises socio-économiques.

Le choix d’Ousmane Sonko pour piloter cette initiative n’est pas anodin. Ancien opposant radical, devenu chef du gouvernement, il est aujourd’hui au centre de la mise en œuvre des engagements du président Faye. Son expérience politique et son poids dans l’échiquier national en font un acteur clé pour mener à bien cette consultation, rassembler les différents camps et proposer des solutions acceptables par tous.

AIBD et Air Sénégal : Les 20 mesures du gouvernement pour sauver le transport aérien sénégalais

Le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko a pris des mesures fortes pour redresser la situation de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) SA et de la compagnie aérienne nationale Air Sénégal SA. Lors d’une réunion interministérielle tenue ce jeudi 3 avril 2025 à la Primature, le chef du gouvernement a annoncé une série de réformes visant à assurer la viabilité financière et opérationnelle de ces deux entités stratégiques.

Face aux difficultés financières récurrentes d’Air Sénégal, le gouvernement a décidé d’un plan de redressement articulé autour de plusieurs axes :

  1. Apurement des dettes d’exploitation d’ici fin juin 2025 ;
  2. Lancement d’un audit complet (opérationnel, financier et organisationnel) pour diagnostiquer les dysfonctionnements ;
  3. Reconstitution des fonds propres avec une injection de liquidités à hauteur de 16 milliards FCFA ;
  4. Redimensionnement du réseau et de la flotte pour l’adapter à la demande réelle ;
  5. Finalisation des plans stratégiques 2025-2029 et contrats de performance d’ici juin 2025 ;
  6. Création d’une filiale, Air Sénégal Express, pour développer les vols intérieurs et régionaux ;
  7. Finalisation de l’acquisition d’avions L410NG pour assurer la connectivité avec les zones enclavées.

L’aéroport international Blaise Diagne, en proie à des difficultés structurelles, fait également l’objet de mesures correctrices :

  1. Audit des marchés en cours et résiliation des contrats jugés non essentiels ;
  2. Achèvement de l’audit organisationnel et restructuration interne ;
  3. Rationalisation des dépenses de fonctionnement avant décembre 2025 ;
  4. Mise en place d’un plan social progressif et négocié ;
  5. Harmonisation des statuts du personnel pour plus d’équité ;
  6. Apurement des passifs de l’ex-ADS et de l’ISA ;
  7. Révision de la convention de concession de l’aéroport Blaise Diagne pour une meilleure gestion ;
  8. Priorisation des projets du Hub aérien à fort potentiel ;
  9. Mécanisme d’apurement de la dette RDIA ;
  10. Exploration de financements alternatifs, notamment via des partenariats public-privé (PPP) et les Sukuk ;
  11. Finalisation de la convention des dettes croisées entre l’État et l’AIBD ;
  12. Développement du fret aérien pour favoriser l’exportation des produits sénégalais ;
  13. Certification des aéroports régionaux de Cap Skirring, Ziguinchor, Matam et Saint-Louis afin d’améliorer la desserte aérienne sur l’ensemble du territoire.

Avec ces réformes, le gouvernement entend assurer la viabilité à long terme d’Air Sénégal et de l’AIBD. L’objectif est d’offrir des services de transport aérien plus efficaces, mieux adaptés aux besoins des usagers et aux standards internationaux. Reste à voir si ces mesures seront appliquées avec rigueur et dans les délais impartis, afin de redonner un nouveau souffle au secteur aérien sénégalais.

Adji Sarr peut-elle être convoquée ? Un juriste éclaire le débat

Lors de l’examen du projet de loi d’interprétation de la loi d’amnistie, adopté ce mercredi 2 avril à l’Assemblée nationale, des députés du parti Pastef ont demandé la convocation de Adji Sarr. Selon eux, ses accusations de viol contre Ousmane Sonko ont été le point de départ des violences politiques meurtrières qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2023. Une demande qui suscite le débat, notamment sur sa faisabilité juridique.

Interrogé sur la question, le juriste-consultant El Amath Thiam, président de l’association Justice sans frontière, estime que tout dépendra de la décision du juge. « Si le juge décide que Adji Sarr est concernée par un dossier, pour audition en tant que témoin ou en tant que suspecte, il peut la convoquer ou lancer un mandat d’arrêt. Mais le mandat d’arrêt international ne peut être émis que si une personne est en fuite pour se soustraire à l’action de la justice », explique-t-il dans un entretien accordé à L’Observateur ce jeudi 3 avril.

Or, dans le cas de Adji Sarr, cette condition ne semble pas remplie. En quittant le Sénégal peu avant la présidentielle du 24 mars 2024, elle n’était sous le coup d’aucune poursuite judiciaire. Son pays de destination reste inconnu, et aucun mandat de recherche ne pèse sur elle.

Le procès qui opposait Adji Sarr à Ousmane Sonko avait abouti à la condamnation de ce dernier pour corruption de la jeunesse. Selon El Amath Thiam, cette affaire reste d’ordre privé et ne relève pas directement de la loi d’amnistie adoptée par l’Assemblée nationale. « L’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko est privée. Elle ne concerne pas l’amnistie », tranche le président de Justice sans frontière.

Ainsi, malgré la pression exercée par certains députés de l’opposition, la convocation de Adji Sarr demeure incertaine et dépendra uniquement de la volonté des autorités judiciaires. En attendant, le débat autour de cette question continue d’alimenter les discussions politiques au Sénégal.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°434 – 03 ET 04/04/2025

🔴 ADOPTION DE LA LOI INTERPRÉTATIVE : C’EST FAIT !
🔴 BOULEVARD GÉNÉRAL DE GAULLE : DIOMAYE FAYE L’INTITULE DÉSORMAIS MAMADOU DIA

🔴 LUTTE SÉNÉGALAISE : LAC DE GUIERS 2 ALERTE SUR LES RESTRICTIONS DANGEREUSES
🔴 REIMS EN FINALE : YEHVANN DIOUF ÉLIMINE CANNES DE CHEIKH NDOYE

Adoption de la loi interprétative : « une véritable honte », selon Thierno Bocoum

La récente adoption de la loi interprétative de l’amnistie continue de faire des vagues dans la sphère politique sénégalaise. Parmi les premières voix à s’élever contre cette décision figure celle de Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR et ancien député. Dans une déclaration au vitriol, il a qualifié cette loi de « véritable honte » pour le pays, dénonçant ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique du droit.

Pour Thierno Bocoum, la loi interprétative n’est rien d’autre qu’une tentative de manipulation du cadre juridique par le gouvernement. Selon lui, au lieu de laisser la justice jouer son rôle, le pouvoir exécutif cherche à s’ériger en juge suprême, imposant sa propre lecture des textes législatifs pour servir des intérêts partisans.

« Le gouvernement s’est auto-proclamé juge, cherchant à prédire et définir l’interprétation de la loi. C’est une tentative de tromperie qui discrédite notre système judiciaire. »

L’ancien député considère cette démarche comme une atteinte à l’indépendance de la justice, une façon pour l’exécutif d’orienter et de contrôler l’application des lois selon sa convenance.

Dans sa critique acerbe, Thierno Bocoum met en garde contre un dangereux précédent, où les autorités actuelles façonnent la loi à leur avantage, se plaçant ainsi au-dessus des règles républicaines.

« Ce que nous voyons ici, c’est un détournement de pouvoir. Ceux qui sont au sommet de l’État s’exonèrent de leurs propres responsabilités en légalisant des forfaits. »

Il insiste sur un point fondamental : aucun crime ni délit ne doit échapper à la justice, indépendamment de l’identité politique des responsables. L’égalité devant la loi est un principe essentiel d’un État démocratique et ne saurait être bafoué par des manœuvres législatives opportunistes.

Dans son communiqué, Thierno Bocoum fustige également une habitude qu’il juge dangereuse du gouvernement : celle de modifier les lois pour s’absoudre de toute responsabilité.

« Nous assistons à une auto-amendement permanent du pouvoir, où ceux qui détiennent l’autorité se placent constamment au-dessus des règles, se comportant comme des justiciers et non comme des garants de la loi. »

Selon lui, cette attitude témoigne d’un déficit de compétence, d’une ignorance des principes républicains, et d’un manque criant de rigueur dans la gestion de l’État de droit.

Enfin, Thierno Bocoum alerte sur le risque d’une dérive autoritaire, où le gouvernement en place modifie les lois à sa convenance pour se protéger et protéger ses partisans. Cette dynamique, selon lui, éloigne progressivement le Sénégal des principes démocratiques fondamentaux et affaiblit la confiance des citoyens dans leurs institutions.

« À ce rythme, notre pays risque de sombrer dans un système où la justice et l’éthique ne comptent plus, où ceux qui dirigent façonnent la loi selon leurs intérêts du moment. »

Face à cette situation, il appelle les Sénégalais à la vigilance et au refus de toute instrumentalisation des lois au profit d’une élite politique. Pour lui, seule une mobilisation citoyenne forte pourra garantir une justice véritablement indépendante et impartiale.

Loin d’apaiser les tensions, l’adoption de la loi interprétative semble avoir renforcé la fracture politique entre le pouvoir et l’opposition. Avec cette sortie virulente de Thierno Bocoum, le débat sur l’équilibre des institutions et le respect de l’État de droit est plus que jamais relancé.

Cheikh Thioro Mbacké sur les cas de torture : « Dans cette salle, il y a des gens qui ne peuvent plus avoir d’enfants »

Les débats sur la proposition de loi interprétative de l’amnistie ont atteint un niveau de tension extrême, ce mercredi 2 avril 2025, à l’Assemblée nationale. En plein examen du texte présenté par le député Amadou Ba (Pastef/Les Patriotes), le parlementaire Cheikh Thioro Mbacké a pris la parole pour dénoncer avec fermeté les actes de torture subis par des citoyens au cours des événements politiques récents.

Son discours, empreint d’émotion et de gravité, a provoqué une onde de choc dans l’hémicycle, soulignant les séquelles irréparables laissées par les violences de ces dernières années.

Dès le début de son intervention, Cheikh Thioro Mbacké s’est indigné du comportement désinvolte de certains députés surpris à rire au cours des discussions. Dans un ton grave et solennel, il a rappelé le lourd bilan humain des affrontements politiques ayant secoué le pays :

« 83 personnes sont décédées. Dans cette salle, il y a des gens qui ne peuvent plus avoir d’enfants. D’autres, avec tout l’argent du monde, ne retrouveront jamais la santé. Tout cela à cause des tortures. »

Face à la gravité des faits évoqués, une partie de l’hémicycle a réagi avec stupeur, tandis que d’autres députés de l’opposition restaient silencieux.

Poursuivant son intervention, Cheikh Thioro Mbacké a pointé du doigt les dirigeants de l’ancien gouvernement, les accusant d’avoir ordonné ou couvert ces exactions. Il a également mis en cause ceux qui, selon lui, cherchent à minimiser la gravité de ces crimes :

« J’ai entendu des proches de l’ex-gouvernement affirmer que nous ciblons les forces de l’ordre. Donc, ils savent qui a tué nos enfants. Eh bien, c’est le moment de les entendre. »

Ses propos ont immédiatement déclenché une vague d’applaudissements parmi les députés de la majorité, tandis que certains élus de l’opposition baissaient les yeux, visiblement mal à l’aise.

Ce débat intervient dans un contexte particulièrement tendu, où la question de l’impunité et de la justice reste au cœur des préoccupations nationales. La proposition de loi interprétative, introduite par Amadou Ba, vise à clarifier les bénéficiaires de la loi d’amnistie et les crimes concernés.

Alors que la majorité présidentielle insiste sur la nécessité de faire la lumière sur les violences passées, l’opposition et une partie de la société civile dénoncent une tentative de manipulation politique, visant à protéger des militants de Pastef tout en excluant d’autres responsables de poursuites judiciaires.

« Nous allons voter cette loi pour que les coupables soient traduits en justice dès demain », a insisté Cheikh Thioro Mbacké.

Ses paroles ont renforcé la détermination des députés favorables au texte, tandis que l’opposition continue de dénoncer une loi injuste et orientée.

L’intervention de Cheikh Thioro Mbacké illustre à quel point la question des violences passées divise profondément le pays. Entre les appels à la justice et les accusations de manipulation politique, le chemin vers une réconciliation nationale semble encore long et semé d’embûches.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 02 Avril 2025 .

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 02 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations et présenté ses meilleurs vœux à la Oummah islamique, à l’occasion de la célébration de l’Aïd El Fitr (Korité) marquant la fin du mois béni du Ramadan. En ce moment particulier, il a prié avec l’ensemble de la Nation pour un Sénégal de paix, de stabilité, de prospérité, dans la justice et la solidarité. Il a félicité le Gouvernement et les services de l’Etat pour les diligences réalisées en vue d’une maitrise des approvisionnements et des prix sur l’étendue du territoire national.
           Le mardi 02 avril 2024, le Président de la République prêtait serment devant la Nation marquant ainsi son entrée en fonction. En ce mercredi 02 avril 2025, jour anniversaire de son accession à la magistrature suprême, il a adressé ses félicitations au Premier Ministre Monsieur
Ousmane SONKO et à l’ensemble du Gouvernement pour le travail exceptionnel de rectification et de redressement accompli, sans répit, durant cette année charnière. Dans la dynamique de transformation systémique engagée, il a exhorté le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, à faire prendre toutes les mesures requises afin d’accélérer, dans chaque ministère, la mise en œuvre des projets, programmes et réformes en privilégiant le dialogue social conformément aux principes directeurs et objectifs de la Vision pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
          Le Chef de l’Etat attache du prix au respect de ses engagements politiques pris devant la Nation. A cet égard, il a réitéré ses directives relatives à l’amélioration soutenue des conditions de vie des populations, particulièrement en milieu rural, en favorisant l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité) et la couverture sanitaire universelle tout en assurant une lutte efficace contre la cherté de la vie à travers une régulation optimale des marchés des biens et services.  Dans cet esprit, il a salué les énormes efforts consentis par le Gouvernement qui ont abouti à la baisse, qui entre en vigueur le 04 avril 2025, du prix du kilogramme du riz passant de 450 fcfa à 350 fcfa soit une baisse de 100 fcfa. Il a demandé au Premier Ministre d’accélérer avec le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et le Secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, le déploiement de la Stratégie nationale de Souveraineté alimentaire par une préparation optimale de la prochaine campagne de production agricole 2025 et la finalisation de la révision de la loi agrosylvopastorale.           Au demeurant, il est impératif de développer tous les mécanismes de consolidation de l’Economie sociale et solidaire, ainsi que des coopératives communautaires lancées et d’intensifier l’implantation effective des Pôles territoires.
           Par ailleurs, le Président de la République a demandé au Premier Ministre et aux Ministres de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et technique et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de prendre toutes les mesures nécessaires pour le bon déroulement des enseignements, examens et concours programmés sur l’étendue du territoire national.
           En perspective de la fête du travail, le 1er mai 2025, le Chef de l’Etat a exhorté le Gouvernement et les partenaires sociaux à finaliser le nouveau pacte de stabilité sociale, indispensable pour asseoir, dans les meilleures conditions, l’attractivité du Sénégal, le développement du secteur privé, la relance de l’économie nationale et le déploiement des stratégies et politiques innovantes de promotion de l’emploi. Il a informé le Conseil, qu’il présidera, au cours de ce mois d’avril, l’ouverture de la 4ème Conférence sociale consacrée à la thématique de l’employabilité et de l’emploi des jeunes.
           Le Président de la République a indiqué que dans cette nouvelle phase cruciale de la gouvernance du pays qui s’annonce, l’assainissement exemplaire des finances publiques reste vital. Il en est de même de la restructuration des systèmes de financement de notre économie dans leur globalité et leur diversité. Dès lors, il a demandé au Premier Ministre d’intensifier avec le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, les réformes économiques, budgétaires, financières et administratives impératives pour restaurer et améliorer la crédibilité durable de notre système économique et financier. Dans cet élan de rénovation et de rupture, il a demandé au Gouvernement de préparer au mieux l’agenda législatif, ainsi que le prochain débat d’orientation budgétaire avec une nouvelle stratégie endogène de pilotage des finances publiques. Sur ce même chapitre, il a rappelé au Gouvernement, l’impératif de bâtir, dans le consensus et la confiance des acteurs, un nouveau modèle de gouvernance de notre système économique et financier, de refonder nos administrations et de réformer le secteur public sur la base d’une culture systématique de résultat, afin de matérialiser, dans l’efficacité et l’exemplarité, l’ambition collective d’un Sénégal souverain, juste et prospère.
           Le Sénégal va célébrer, le 04 avril 2025, le 65ème anniversaire de son indépendance qui sera présidé par le Chef de l’Etat, à la Place de la Nation, à Dakar. Cette cérémonie sera ponctuée par une prise d’armes, suivie d’un défilé, en grand format, civil et militaire. La fête nationale est un évènement majeur du calendrier républicain qui magnifie le rôle et la place de l’Armée et de la jeunesse dans la construction et le développement du pays. Le Président de la République a rendu un vibrant hommage à nos anciens combattants, à nos Forces de Défense et de Sécurité qui veillent en permanence à la protection du territoire national, assurent la sécurisation des personnes et des biens et contribuent au rayonnement international du Sénégal.
           Cette année, la fête de l’Indépendance sera marquée d’une pierre blanche par la décision du Chef de l’Etat de donner le nom du Président Mamadou Dia à un axe emblématique de la capitale : le Boulevard Général De Gaulle. Pour rappel, cette artère, anciennement appelée Allées Coursins, a servi de cadre au 2ème défilé du 4 avril (1962) par décision de Mamadou Dia alors Président du Conseil. Mamadou Dia fût surtout avec Modibo Keita le cosignataire des accords de Transferts de compétences du 4 avril 1960 qui ont consacré l’indépendance de la Fédération du Mali (Sénégal et Soudan) avec le Général Charles De Gaulle, Président de la République française et Président de la Communauté française.
           Evoquant la problématique de la préservation de l’attractivité du secteur touristique national, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement l’impératif de prendre toutes les dispositions et mesures requises pour assurer la sécurisation des personnes et des biens dans les sites, zones et établissements touristiques sur l’étendue du territoire national. Au demeurant, il apparait urgent, suite à la réunion conjointe entre le Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique et le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, de procéder à la création du Commissariat spécial chargé du Tourisme et de renforcer en ressources humaines et en équipements adéquats la nouvelle structure. Les Ministres en charge de l’Intérieur, des Forces armées et du Tourisme veilleront à la mise en œuvre pragmatique d’une nouvelle politique de sécurisation des sites touristiques. La tenue d’un Conseil interministériel sur la relance et le développement du secteur touristique, permettra d’assurer la prise en charge globale de la problématique.
        Dans sa communication, le Premier Ministre a, tout d’abord, au nom du Gouvernement, formulé des prières à l’endroit du Président de la République à l’occasion de l’An 1 de sa prestation de serment, coïncidant exactement à ce 2 avril. Il a exprimé ses félicitations et celles du Gouvernement au chef de l’Etat pour son leadership, sa clairvoyance et sa détermination dans la conduite de sa noble mission. Il lui a renouvelé l’engagement et la loyauté de l’ensemble du gouvernement pour la réalisation de sa vision d’un Sénégal, souverain, juste et prospère.
           Le Premier Ministre a ensuite rendu hommage, au Professeur Fatou Samba NDIAYE,
Cheffe du Service d’Hématologie clinique au Centre hospitalier national Dalal Jamm, et à ses équipes, qui viennent de réussir la première opération de moelle osseuse réalisée au Sénégal. Il s’est félicité de cette performance qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de souveraineté nationale prônée par la Vision Sénégal 2050.
          Abordant le premier point de sa communication, le Premier Ministre est revenu sur la problématique lancinante de la régulation des loyers des locaux à usage d’habitation qui demeure sans effet notamment dans la zone urbaine de Dakar en dépit de la réglementation en vigueur depuis 2014. Au regard des tensions persistantes sur le loyer, principal poste de dépenses des ménages dans plusieurs agglomérations du pays, le Premier Ministre a souligné la nécessité de procéder à une analyse approfondie des facteurs qui continuent à entretenir ces tensions. Outre la revue des mécanismes de régulation, la réflexion devra être axée sur la disponibilité de données crédibles sur l’offre et la demande de logements ainsi que sur des instruments alternatifs à explorer pour inciter les propriétaires à fixer des loyers compatibles avec la méthodologie de la surface corrigée. Le Premier Ministre a également relevé les facteurs structurels à prendre en compte, tels que les manquements en termes de politique d’urbanisation et de pôles urbains ainsi que les très faibles réalisations des programmes d’accès aux logements sociaux. 
          Sur la base de ces constats, le Premier Ministre a demandé au Ministre chargé du Commerce, en relation avec le Secrétaire d’Etat à l’Urbanisme et au Logement, le Ministre des Finances et du Budget et le Secrétariat général du Gouvernement, de procéder à l’évaluation approfondie de ce dossier et de proposer, avant la fin du mois de juin 2025, à l’issue d’un processus inclusif avec toutes les parties prenantes, des actions réalistes et efficaces de modification des dispositions réglementaires relatives à la régulation des loyers des locaux à usage d’habitation. 
        Abordant le second point de sa communication, le Premier Ministre a souligné l’urgence attachée au renforcement du dispositif de contrôle interne dans l’administration publique, en vue de prendre en charge les manquements et irrégularités notables et récurrents notés dans la gouvernance du secteur public et parapublic. Il a relevé que cette situation est particulièrement favorisée par les dysfonctionnements dans la mise en œuvre des bonnes pratiques en matière de contrôle interne pour limiter les risques, en général, les risques opérationnels en particulier. 
         À cet égard, le Premier Ministre a demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement de mettre en place, autour du Bureau de Suivi et de Coordination de l’Inspection générale d’Etat à la Primature, un groupe de travail chargé de faire l’état des lieux et de proposer un plan d’action visant à améliorer le fonctionnement et l’efficacité des inspections internes des ministères au plus tard fin juin 2025. Dans cette attente, il a demandé aux Ministres de lui transmettre le point du niveau d’exécution du programme de contrôle interne de l’année 2025 au cours du premier trimestre et de la tenue régulière des réunions de coordination des départements ministériels consacrées aux rapports périodiques de contrôle interne.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
•       Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait le point sur les travaux du Conseil national de la Consommation ; 
 
•       Le Ministre de l’Education nationale a fait une communication sur les infrastructures scolaires ;
 
•       Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide.

Loi interprétative : Ayib Daffé fustige l’opposition et la société civile lors d’un débat houleux à l’Assemblée

L’Assemblée nationale a été le théâtre de vifs échanges ce mercredi 2 avril 2025, lors de l’examen de la proposition de loi interprétative de l’amnistie. Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, n’a pas mâché ses mots en s’attaquant à l’opposition et à la société civile, qu’il accuse de vouloir brouiller le débat de fond.

Prenant la parole dans un hémicycle électrique, le député de la majorité a fustigé le manque d’arguments solides avancés par les contestataires de la loi :

« Ils n’ont apporté aucun argument juridique, ni cité aucun article démontrant en quoi cette loi interprétative violerait le droit existant. Ce ne sont que de pures envolées lyriques », a-t-il déclaré.

Selon lui, les opposants tentent d’esquiver le vrai débat autour de la loi d’amnistie. Il a ainsi interpellé les députés de l’opposition sur leur position concernant les violences politiques des dernières années :

« Tout ce tapage vise à éviter la question essentielle : êtes-vous pour ou contre l’impunité des crimes de sang ? »

Outre les députés opposés au texte, Ayib Daffé a également pris pour cible la société civile, dont certains acteurs ont dénoncé une loi taillée sur mesure. Selon lui, ces organisations disposeraient d’un agenda caché et chercheraient à orienter le débat dans un sens politique plutôt que juridique.

Il a également remis en cause l’assiduité des parlementaires opposés au texte, affirmant que certains n’étaient même pas présents aux travaux en commission. Il a qualifié cette attitude de « laxisme » et d’ »absentéisme », estimant que cela affaiblissait leurs critiques sur le contenu du projet de loi.

L’examen de la loi interprétative a suscité des tensions importantes entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition, rendant le débat particulièrement animé et passionné. Le vote final, qui a eu lieu après plusieurs heures de discussions, a vu une large adoption du texte, malgré les protestations des camps opposés.

Assemblée nationale : Le PM Ousmane Sonko face aux députés ce jeudi 10 avril

Le Premier ministre Ousmane Sonko sera confronté aux députés lors d’une séance de Questions d’actualité au Gouvernement, ce jeudi 10 avril 2025 à 10 heures. Cette rencontre, qui se déroulera à l’Assemblée nationale, est un rendez-vous politique majeur qui permettra aux élus de l’interpeller sur les grandes préoccupations nationales.

Selon un communiqué de la cellule de communication de l’Assemblée nationale, cette séance plénière vise à offrir aux parlementaires l’opportunité de questionner le chef du gouvernement et son équipe sur des dossiers sensibles, notamment ceux liés à l’économie, la justice, l’emploi, la sécurité et la gouvernance politique.

Ousmane Sonko, qui occupe la Primature depuis près d’un an, sera amené à défendre le bilan du gouvernement et à préciser les perspectives à venir. Cette séance pourrait être marquée par des échanges musclés, notamment avec les députés de l’opposition, qui critiquent certaines décisions de l’Exécutif, comme l’amnistie politique récemment adoptée.

L’Assemblée nationale a également précisé que l’accès à l’enceinte parlementaire sera strictement encadré. Seuls les journalistes, techniciens et photographes disposant de leur carte nationale de presse et de leur carte d’identification nationale seront autorisés à couvrir l’événement. Cette mesure vise à garantir un bon déroulement de la session, tout en régulant l’affluence autour du Parlement.

Avec les récents débats houleux sur la loi d’amnistie et d’autres réformes en cours, cette séance de Questions d’actualité s’annonce déterminante pour la suite du quinquennat. Ousmane Sonko devra faire face aux critiques, aux attentes et aux revendications des députés, dans un contexte politique marqué par une forte polarisation.

« Une loi qui divise la société sénégalaise » : Aïssata Tall Sall s’en prend aux députés de Pastef

L’adoption de la loi interprétative de l’amnistie continue de susciter de vifs débats à l’Assemblée nationale. Lors de la séance plénière du mercredi 2 avril 2025, Me Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu, a vivement critiqué les députés de Pastef, dénonçant ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de l’amnistie à des fins partisanes.

Après plus de dix heures de discussions intenses, la loi interprétative de l’amnistie a été adoptée par 126 voix pour, 20 contre et aucune abstention. Ce texte, proposé par le député Amadou Ba (Pastef), vise à préciser les contours de l’application de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Il stipule que tous les faits à motivation exclusivement politique, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, sont amnistiés, y compris ceux ayant été perpétrés via tout support de communication ou lors de manifestations publiques.

Si les partisans de la loi y voient un acte de justice pour des militants persécutés sous le régime précédent, l’opposition, notamment Takku Wallu, estime qu’il s’agit d’un texte orienté visant à garantir une impunité sélective à certains acteurs politiques tout en ignorant d’autres victimes des violences politiques de ces dernières années.

Lors de son intervention, Me Aïssata Tall Sall n’a pas mâché ses mots face aux députés de Pastef. Selon elle, cette loi ne fait que creuser davantage les divisions et ternit l’image de la justice sénégalaise en privilégiant un camp au détriment d’un autre.

« C’est une loi qui divise la société sénégalaise, car elle a simplement été introduite pour des règlements de comptes », a-t-elle martelé, soulignant que cette réforme n’a pas pour objectif une réconciliation nationale sincère, mais plutôt une victoire politique d’un camp sur un autre.

Elle a poursuivi en critiquant l’attitude de certains députés de la majorité, leur reprochant de vouloir se positionner en donneurs de leçons en matière de courage politique et de patriotisme :

« Vous n’êtes pas plus courageux ni plus patriotes que nous. Celui qui a peur de la prison, c’est celui qui a fui alors qu’il devait répondre devant la justice. »

Une déclaration perçue comme une attaque directe contre certains exilés politiques qui bénéficieraient de cette loi.

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, et celui du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, ont défendu la loi en affirmant qu’elle permettrait de tourner définitivement la page des violences politiques et de pacifier le climat social.

Mais pour l’opposition, ce texte est une manœuvre politicienne qui ne répond pas aux exigences d’une véritable justice équitable.

« Cette loi ne fait que renforcer l’impunité et la frustration d’une partie du peuple sénégalais. On ne peut pas parler de réconciliation si on choisit qui mérite d’être amnistié et qui ne l’est pas », a déclaré un député de Takku Wallu.

Malgré ces contestations, le vote a entériné l’adoption du texte, mais sans dissiper les tensions politiques et sociales.

Avec cette loi, le régime de Bassirou Diomaye Faye et son parti Pastef marquent un tournant dans leur gestion des affaires politiques. Toutefois, la fronde de l’opposition, menée par Takku Wallu et Me Aïssata Tall Sall, laisse présager de nouvelles batailles politiques à venir.

Dans son discours de clôture, la présidente du groupe Takku Wallu a adressé un message clair aux députés de la majorité :

« Demain, la vérité triomphera. »

Une phrase qui résonne comme une mise en garde contre les conséquences politiques et judiciaires que cette loi pourrait entraîner à l’avenir.

Assemblée nationale : la loi interprétative de l’amnistie adoptée avec 126 voix pour

Après un débat marathon de plus de dix heures, l’Assemblée nationale a adopté ce mercredi 2 avril 2025 la proposition de loi n°05/2025, portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Le texte a été validé par 126 voix pour, 20 contre et aucune abstention.

Cette adoption marque une étape clé dans le processus législatif engagé par le député Amadou Ba (Pastef), auteur du projet. Soutenue par la majorité parlementaire, la loi vise à préciser le champ d’application de l’amnistie pour les faits à caractère politique survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024.

Face aux députés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, et son collègue du Travail et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, ont défendu le texte avec vigueur. « Cette loi clarifie et renforce la portée de l’amnistie, tout en respectant l’esprit de réconciliation nationale », a déclaré le garde des Sceaux.

Mais l’opposition n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude. Plusieurs parlementaires ont dénoncé une interprétation biaisée, qui pourrait favoriser certains acteurs politiques au détriment d’autres. « Cette loi risque d’ouvrir la voie à une justice sélective », a martelé un député de la coalition Wallu Sénégal.

Cependant, la majorité parlementaire a balayé ces critiques, estimant qu’aucun argument solide n’a été avancé pour remettre en cause l’adoption du texte.

Malgré son adoption, la loi interprétative de l’amnistie continue de diviser. Des voix s’élèvent déjà dans la société civile et chez certains juristes pour dénoncer une lecture partiale de la loi initiale. L’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Deme a, par exemple, dénoncé une politique des deux poids, deux mesures qui profiterait principalement aux proches du parti Pastef.

Avec ce vote, le gouvernement espère refermer un chapitre judiciaire et politique sensible. Mais au vu des contestations persistantes, l’application de cette loi pourrait bien raviver les tensions entre les différents camps politiques.

Loi interprétative de l’amnistie : le juge Deme dénonce une « politique des deux poids, deux mesures »

À quelques heures du débat à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi interprétative de l’amnistie, l’ancien magistrat et homme politique Ibrahima Hamidou Deme a pris la parole pour exprimer son inquiétude. Dans une publication sur Facebook, il critique vivement le texte proposé par le député Amadou Ba (Pastef), qu’il perçoit comme une tentative d’accorder une impunité sélective à certains acteurs politiques.

Dans son message, le juge Deme met en doute la sincérité des députés et leur engagement en faveur d’une justice équitable. « Quel député de bonne foi pourra nier demain, lors de l’examen de la loi Amadou Ba par l’Assemblée nationale, que l’on n’est pas sorti du cercle vicieux de la politique des deux poids, deux mesures ? », écrit-il.

L’ancien magistrat estime que cette loi favoriserait uniquement les partisans de Pastef, en leur évitant d’éventuelles poursuites judiciaires. Il y voit un prolongement des pratiques qu’il dénonçait sous l’ancien régime, où les décisions de justice étaient souvent perçues comme orientées par des considérations politiques.

Ibrahima Hamidou Deme va plus loin en soulignant une coïncidence troublante entre l’examen de cette loi et la date anniversaire de l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye. Il y voit un décalage entre les promesses de rupture faites par le nouveau pouvoir et les réalités politiques actuelles.

Cette prise de position illustre la polarisation du débat autour de cette loi d’amnistie interprétative. D’un côté, ses promoteurs assurent qu’elle vise à clarifier l’application de l’amnistie et à tourner la page des violences politiques. De l’autre, des voix comme celle du juge Deme dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins partisanes.

Le débat à l’Assemblée nationale, prévu pour ce mercredi 2 avril 2025, s’annonce particulièrement tendu, avec des enjeux politiques et judiciaires majeurs en perspective.

Débat sur l’interprétation de la loi d’amnistie : L’Assemblée nationale en session cruciale

L’Assemblée nationale du Sénégal se réunit ce mercredi 2 avril 2025 pour examiner la proposition de loi n°05/2025, portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Cette session plénière, convoquée par le président de l’Assemblée, El Malick Ndiaye, pourrait avoir un impact significatif sur l’application de la loi d’amnistie et les poursuites judiciaires liées aux événements politiques récents.

Le texte soumis au débat a été initié par le député Amadou Bâ (Pastef/Les Patriotes), qui souhaite préciser la portée de la loi adoptée en mars 2024. Il affirme que son initiative vise à amnistier de plein droit tous les faits susceptibles d’être qualifiés d’infractions criminelles ou correctionnelles, à condition qu’ils soient exclusivement motivés par des considérations politiques.

Cette proposition couvre notamment les actes commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, qu’ils aient été perpétrés au Sénégal ou à l’étranger. L’un des points sensibles du texte concerne les manifestations publiques. Elles ne seraient couvertes par l’amnistie que si elles sont explicitement reconnues comme ayant une motivation politique. Cette disposition pourrait relancer les débats sur les événements qui ont secoué le pays ces dernières années et sur le sort des détenus politiques.

Le député Amadou Bâ a procédé à d’importantes modifications de son texte initial. À l’origine, il présentait simplement une nouvelle « loi d’amnistie ». Mais dans sa version amendée, il précise qu’il s’agit désormais d’une proposition de loi portant interprétation de la loi n°2024-09. Cette distinction est essentielle, car elle limite le champ d’application du nouveau texte à l’interprétation des articles 1 et 3 de la loi initiale.

Cet amendement vise à lever toute ambiguïté juridique qui pourrait exister sur l’application de la loi d’amnistie de mars 2024, notamment en ce qui concerne la nature des actes couverts et les personnes éligibles à cette mesure.

Cette séance plénière se tient dans un climat politique chargé, où l’interprétation de la loi d’amnistie pourrait avoir des conséquences majeures sur plusieurs dossiers judiciaires en cours. Certains analystes estiment que la clarification apportée par cette proposition de loi pourrait permettre la libération de plusieurs détenus politiques, tandis que d’autres craignent qu’elle ne crée un précédent en matière de justice et d’immunité pour les acteurs politiques.

Les débats s’annoncent houleux à l’Assemblée nationale, tant les enjeux sont cruciaux pour l’avenir politique et judiciaire du Sénégal. L’opposition, la majorité et la société civile suivront de près l’issue de cette session, qui pourrait redessiner le paysage juridique des affaires politiques de ces dernières années.

Tabax Sénégal : Une nouvelle plateforme pour booster l’emploi et l’entrepreneuriat

Face à un taux de chômage de 20,3 % au troisième trimestre de 2024, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le gouvernement sénégalais multiplie les initiatives pour relancer le marché du travail et encourager l’entrepreneuriat. Ce mardi 1ᵉʳ avril 2025, l’État a officiellement lancé Tabax Sénégal, une plateforme numérique qui ambitionne de faciliter l’insertion professionnelle et d’encourager l’investissement dans des projets à fort potentiel de croissance.

Annoncé par le président Bassirou Diomaye Faye, Tabax Sénégal est conçu comme un levier stratégique pour répondre aux défis du chômage et stimuler la croissance économique. Cette plateforme numérique vise à faciliter l’accès à l’emploi en mettant en relation les chercheurs d’emploi avec des opportunités adaptées à leurs qualifications et expériences. Elle accompagne aussi les porteurs de projets et les entrepreneurs en leur offrant des opportunités de financement, de mentorat et de mise en réseau. Enfin, elle cherche à attirer les investisseurs nationaux et étrangers en mettant en avant des projets innovants à fort impact économique et social.

Selon le communiqué officiel, Tabax Sénégal se veut un carrefour dynamique entre employeurs, jeunes diplômés, entrepreneurs et investisseurs, créant ainsi une synergie favorable à la croissance et à l’innovation.

Avec un marché du travail marqué par un taux de chômage élevé et une forte précarité de l’emploi, Tabax Sénégal pourrait constituer une réponse efficace aux difficultés rencontrées par les jeunes diplômés et les entrepreneurs. Selon le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Entrepreneuriat, cette plateforme permettra de mieux structurer le processus de recrutement, en garantissant une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emploi.

Par ailleurs, l’accompagnement des entrepreneurs et des start-ups représente un volet crucial du projet. Grâce à un accès simplifié aux financements et aux opportunités d’investissement, Tabax Sénégal ambitionne de dynamiser le tissu économique et de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs sénégalais.

Accessible via un site web et une application mobile, Tabax Sénégal offre plusieurs services personnalisés aux utilisateurs. Les chercheurs d’emploi pourront y créer un profil professionnel détaillé, accéder à des offres d’emploi ciblées et postuler directement en ligne. La plateforme leur permettra également d’entrer en contact avec des recruteurs et des entreprises locales et internationales. Les entrepreneurs et porteurs de projet, quant à eux, auront accès à un espace dédié pour présenter leurs initiatives et rechercher des financements. Ils pourront aussi bénéficier d’un accompagnement sous forme de mentorat, de mise en réseau et de formations spécialisées. Du côté des investisseurs, Tabax Sénégal leur permettra de découvrir des projets innovants et d’accéder à des informations stratégiques sur les opportunités d’investissement.

L’État prévoit également un accompagnement technique et administratif pour aider les entrepreneurs à formaliser leurs activités et bénéficier des dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat.

Avec Tabax Sénégal, le gouvernement espère non seulement réduire le chômage, mais aussi stimuler l’innovation, renforcer le secteur privé et attirer des investisseurs internationaux. Le président Bassirou Diomaye Faye a affirmé que cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme, visant à faire du Sénégal un pôle économique compétitif en Afrique de l’Ouest.

« Nous voulons créer un environnement favorable à l’emploi et à l’innovation. Tabax Sénégal est un premier pas vers une transformation durable de notre économie », a-t-il déclaré lors du lancement officiel.

La société civile exige des concertations sur la proposition de loi interprétant l’amnistie

Vingt organisations de la société civile sénégalaise ont lancé un appel pressant pour des concertations inclusives avant l’adoption de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie. Ce texte, présenté comme un moyen de lutter contre l’impunité, de garantir l’indemnisation des victimes et de favoriser la réparation des préjudices, suscite de vives inquiétudes quant à son application et ses éventuelles dérives.

Parmi les signataires figurent des mouvements influents tels que Y’en a Marre, AfrikaJom Center et la Ligue sénégalaise des droits humains. Selon eux, « face aux défis persistants liés à l’impunité et aux souffrances des victimes », il est impératif d’organiser un dialogue élargi pour assurer une mise en œuvre juste et équitable de cette amnistie.

Les organisations mettent en garde contre une interprétation biaisée de la loi qui risquerait de conduire à « une justice non équitable ». Elles soulignent la nécessité de respecter six principes fondamentaux pour encadrer ce processus. D’abord, elles insistent sur « la recherche de la vérité » concernant les événements survenus entre 2021 et 2023, période marquée par des tensions sociopolitiques et des affrontements ayant causé des pertes humaines et des violations des droits humains. Ensuite, elles rappellent l’importance de « la lutte contre l’impunité », afin de garantir que les responsables de ces violences soient identifiés et tenus pour responsables.

Un autre point crucial mis en avant est « l’indemnisation des victimes », à travers un mécanisme de compensation adéquat, permettant une reconnaissance et une réparation des préjudices subis. Les organisations appellent également à « l’adoption de réformes structurelles » pour éviter que de telles violences ne se reproduisent à l’avenir. Elles insistent sur « la participation inclusive » des victimes et des acteurs sociaux dans le processus décisionnel et demandent enfin « un sursis à l’examen de la proposition » afin de garantir une réflexion approfondie et une justice impartiale.

« Nous appelons à la création d’un espace où les voix des victimes, des organisations de la société civile et d’autres acteurs sociaux sont écoutées et prises en compte », déclarent-elles dans leur communiqué. Elles exhortent le gouvernement, les parlementaires et l’ensemble des parties prenantes à engager « un dialogue constructif », transparent et accessible, permettant aux citoyens d’exprimer leurs préoccupations et d’apporter leurs contributions.

Les signataires de cet appel, parmi lesquels figurent la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), l’ONG 3D, LEGS-Africa et le Forum du justiciable, réaffirment leur engagement en faveur d’une justice équitable et d’une réparation intégrale des préjudices subis. Pour eux, toute loi portant sur l’amnistie ne saurait être adoptée sans une large consultation nationale et un véritable débat sur ses implications.

Le BTP en crise au Sénégal : une chute brutale des commandes sous le nouveau régime

Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) traverse une période difficile au Sénégal. Confrontées à une baisse des investissements publics, aux impayés de l’État et à une réduction drastique des commandes, plusieurs entreprises de construction sont aujourd’hui en difficulté. L’impact est direct sur l’emploi, les grands chantiers et l’économie nationale. Un an après l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, qui avait promis une rupture avec l’ancien système, les effets sur le secteur sont préoccupants.

Dans les locaux du Consortium d’Entreprises du Sénégal (CSE), l’une des plus grandes sociétés de BTP du pays, les machines sont à l’arrêt. Les ouvriers, jadis très sollicités, sont de plus en plus nombreux à craindre pour leur avenir. Selon Souleymane Camara, syndicaliste au CSE, les chiffres illustrent la gravité de la situation. Le carnet de commandes est passé de 140 milliards à seulement 20 milliards de FCFA en moins d’un an, et les effectifs de l’entreprise ont chuté de 3 000 à 1 700 employés, forçant de nombreux travailleurs au chômage technique. Il déplore que depuis 11 mois, les activités aient fortement ralenti, causant la perte de plus de la moitié de la charge de travail et la multiplication des licenciements.

Le BTP représente environ 6 % du PIB sénégalais et génère des milliers d’emplois. Sous l’ancien président Macky Sall (2012-2024), plusieurs projets ambitieux avaient été lancés, notamment le Train Express Régional (TER), la construction d’autoroutes, le développement de pôles urbains comme Diamniadio et Lac Rose, ainsi que des infrastructures hospitalières et scolaires. Toutefois, ces projets avaient souvent bénéficié à des entreprises étrangères, suscitant la frustration des entreprises locales. Avec l’arrivée du nouveau gouvernement, une réorientation des priorités a été amorcée, mettant de nombreux chantiers en suspens.

Le ralentissement du secteur est confirmé par Kader Ndiaye, un responsable patronal, qui souligne que les arrêts de chantiers ont durement frappé le secteur. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le chiffre d’affaires de la construction a chuté de 2,6 % en 2024 par rapport à 2023, et la tendance reste négative.

L’un des problèmes majeurs rencontrés par les entreprises du BTP est lié aux factures impayées par l’État. Selon des estimations relayées par la presse locale, les dettes publiques envers le secteur dépasseraient 300 milliards de FCFA (environ 457 millions d’euros). Cette situation empêche les entreprises de payer leurs employés, d’honorer leurs contrats et de poursuivre leurs projets. Le gouvernement, conscient du problème, a récemment annoncé une accélération du règlement de cette dette, mais les entreprises restent sceptiques sur le calendrier des paiements. Par ailleurs, l’audit foncier lancé par l’État a entraîné la suspension de plusieurs projets immobiliers, notamment à Dakar. Pour Kader Ndiaye, si l’objectif de transparence du gouvernement est compréhensible, ces arrêts ont mis de nombreuses entreprises en difficulté et ont conduit à des licenciements massifs.

Depuis son investiture, le président Bassirou Diomaye Faye a plusieurs fois dénoncé l’état des finances publiques laissé par l’ancien régime. En janvier 2025, il déclarait que l’État disposait de marges budgétaires quasi inexistantes, compliquant la mise en œuvre de ses politiques publiques. Un rapport de la Cour des comptes, publié le 12 février, a révélé que la dette publique sénégalaise atteignait 99,67 % du PIB, bien au-delà des 75 % annoncés précédemment. Le déficit budgétaire réel de 2023, recalculé à 12,3 % contre 4,9 % officiellement déclaré par l’ancien gouvernement, a aggravé la situation. Cette crise budgétaire a conduit à une dégradation de la note souveraine du Sénégal par les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s, rendant plus difficile l’accès aux financements internationaux.

Face à cette situation préoccupante, le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment pris la parole pour appeler à un pacte de stabilité sociale. Le 27 février 2025, il a insisté sur la nécessité de réduire le train de vie de l’État pour libérer des fonds pour les secteurs prioritaires, d’auditer la fonction publique et de rationaliser les institutions coûteuses. Cependant, pour de nombreux acteurs du BTP, ces annonces restent insuffisantes. Les entreprises attendent avant tout des actions concrètes, notamment le paiement des dettes et la reprise des grands chantiers.

Pour espérer une relance du BTP au Sénégal, plusieurs pistes sont envisagées. L’accélération du paiement des dettes publiques pourrait soulager les entreprises et éviter de nouvelles faillites. La définition d’un plan de relance du secteur permettrait de prioriser les chantiers essentiels comme les infrastructures routières, scolaires et hospitalières. L’encouragement des investissements privés pourrait compenser la baisse des financements publics, tandis qu’une réforme de l’attribution des marchés publics favoriserait les entreprises locales et dynamiserait l’économie.

Alors que le gouvernement cherche encore un équilibre entre rigueur budgétaire et relance économique, les entreprises du BTP attendent avec impatience des décisions fortes. L’avenir du secteur dépendra largement de la capacité de l’État à honorer ses engagements et à relancer la machine économique.

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L’État du Sénégal récupère un terrain de près de 60 hectares à Niakhar ( Document )

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a signé un décret officialisant la désaffectation et l’appropriation par l’État d’un terrain d’une superficie de 591 741 m², situé à Kandiou, dans la commune de Niakhar, département de Fatick.

Selon le document officiel, l’État a décidé d’immatriculer cette parcelle dans son patrimoine foncier. Cette démarche vise à faciliter une attribution future par voie de bail, ouvrant ainsi la possibilité d’une exploitation dans un cadre légal et structuré.

Ce décret, pris fin décembre 2024, s’inscrit dans une politique de gestion et de valorisation des terres publiques. Il pourrait répondre à des projets d’aménagement ou de développement local, bien que les précisions sur l’usage exact du terrain n’aient pas encore été rendues publiques.

La récupération de ce terrain par l’État soulève toutefois des interrogations quant à l’éventuel impact sur les populations locales, notamment en ce qui concerne les usages antérieurs de la parcelle. Les autorités locales et les parties prenantes devront suivre de près l’évolution de ce dossier pour garantir une gestion équitable et transparente du foncier.

Universités privées : Le ministre Abdourahmane Diouf sonne la fin du désordre

L’enseignement supérieur privé au Sénégal est dans le viseur du gouvernement. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Docteur Abdourahmane Diouf, a annoncé une réforme en profondeur pour assainir le secteur des universités privées. Lors de son passage dans l’émission Point de Vue sur la RTS, ce dimanche 30 mars 2025, il a dénoncé des dysfonctionnements graves et affirmé sa volonté de mettre de l’ordre.

L’intervention du ministre a mis en lumière une situation alarmante :

« Sur les 298 universités privées existant au Sénégal, au moins une centaine ne remplissent pas les conditions d’agrément, d’habilitation et d’accréditation. Pourtant, des étudiants pris en charge par l’État y ont été affectés par le passé. »

Autrement dit, un tiers des universités privées du pays ne répondent pas aux exigences minimales en matière d’enseignement supérieur. Ce constat est d’autant plus préoccupant que ces établissements continuent à délivrer des diplômes, alors même qu’ils ne sont pas reconnus officiellement.

Le ministre a dénoncé des cas où des étudiants, après avoir payé leurs études et obtenu leurs diplômes, découvrent sur le marché du travail que ces derniers ne sont pas valides. Une situation inacceptable, selon lui, qui doit cesser immédiatement.

Conscient des enjeux sociaux et économiques liés à cette réforme, Abdourahmane Diouf veut privilégier le dialogue avant de prendre des mesures drastiques :

« L’approche de l’État n’est pas celle du gendarme qui ferme tout. Nous allons tendre la main, envoyer des mises en demeure, discuter avec les établissements concernés. Mais à la fin, nous devons avoir un enseignement privé assaini. »

L’objectif est clair : garantir que les diplômes délivrés par les universités privées aient la même reconnaissance que ceux des universités publiques.

Pour mener cette réforme, le ministère travaille en étroite collaboration avec l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur (ANAQSUP). Un travail d’audit a déjà été engagé pour identifier les établissements non conformes et établir une feuille de route pour la restructuration du secteur.

« Des rapports ont été établis et serviront de base aux prochaines décisions du gouvernement. Si nous ne mettons pas de l’ordre, nous continuerons à produire des diplômes sans valeur. Il est impératif d’agir maintenant. »

Avec cette annonce, le ministre Abdourahmane Diouf envoie un signal fort : l’enseignement supérieur privé ne peut plus être un secteur sans contrôle ni régulation. Cette réforme devrait redonner de la crédibilité aux diplômes et garantir aux étudiants un avenir professionnel plus serein.

Reste à voir comment les universités concernées vont réagir et si les mesures annoncées seront suivies d’effets concrets. En attendant, le ministère affiche une détermination sans faille : le désordre ne sera plus toléré.

« Le constat ne suffit plus, il faut des solutions concrètes » : Karim Wade somme le régime d’agir

À l’occasion de la célébration de la Korité, Karim Wade a adressé un message fort aux Sénégalais. Dans un texte publié ce dimanche 30 mars 2025, il a formulé des vœux de paix, de santé et de prospérité à l’ensemble de ses compatriotes. Mais loin d’être un simple message de circonstance, son discours a pris une tonalité plus engagée, interpellant le gouvernement sur la crise économique et sociale que traverse le pays.

Dès l’entame de son message, Karim Wade a mis en avant la dimension spirituelle du mois de Ramadan, qui cette année encore coïncide avec le carême chrétien. Il souligne la force des valeurs communes à ces deux périodes de jeûne :

« Le jeûne, qu’il soit musulman ou chrétien, nous enseigne la patience, l’humilité, la solidarité et le dépassement de soi. »

Il rappelle que ces enseignements sont plus que jamais nécessaires pour affronter les difficultés économiques et sociales auxquelles sont confrontés de nombreux Sénégalais.

Karim Wade ne s’est pas limité aux considérations spirituelles. Il a mis l’accent sur la situation économique alarmante du Sénégal, une réalité qui, selon lui, n’est plus niable même par les nouvelles autorités. Toutefois, il insiste sur le fait que le simple constat ne suffit plus :

« Ce constat ne suffit plus. Le peuple sénégalais attend des solutions concrètes, rapides et durables. »

Il pointe du doigt une pression fiscale devenue insoutenable, qui étouffe aussi bien les ménages que les entreprises. Il met également en avant la précarité croissante qui affecte une large frange de la population et estime que l’heure n’est plus aux discours, mais aux actes concrets.

« Il est impératif de mettre en place des mesures courageuses et responsables, capables d’adresser les causes profondes de cette crise. »

Face à la crise, Karim Wade en appelle à l’unité nationale. Il affirme que dans une période aussi difficile, les Sénégalais ne peuvent plus se permettre d’être divisés par des querelles politiciennes.

« Dans un contexte aussi difficile, l’unité nationale n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. »

Il appelle donc à mettre un terme aux invectives et aux divisions, insistant sur le fait que seul un véritable sursaut collectif pourra permettre au pays de surmonter les défis qui l’attendent.

Dans la dernière partie de son message, Karim Wade a eu une pensée particulière pour les Sénégalais les plus vulnérables. Il met en avant le courage et la résilience des femmes et des jeunes, qui, malgré les difficultés, continuent de se battre pour leur avenir.

« Nos femmes si résilientes et notre jeunesse si courageuse sont la force vive de notre nation. »

Il rend également hommage à tous ceux qui, au quotidien, luttent pour vivre dignement, malgré les épreuves économiques et sociales.

Enfin, son message se termine sur une note d’espoir et de prière :

« Qu’Allah accepte notre jeûne, exauce nos prières et guide notre pays sur le chemin de la paix, de l’unité et du progrès. »

Avant de conclure en souhaitant une bonne fête de Korité à tous les Sénégalais et en élargissant ses salutations à toute l’Afrique.

Dernier hommage à Me Cheikh Khoureyssi Bâ : Un départ dans la dignité (PM O. Sonko)

La levée du corps de Me Cheikh Khoureyssi Bâ, avocat éminent du Barreau sénégalais, s’est tenue ce samedi 29 mars 2025 à l’Hôpital Principal de Dakar. Il a été inhumé le jour même au cimetière de Yoff, en présence de nombreux proches, collègues et amis venus lui rendre un dernier hommage. Les condoléances seront reçues à la maison familiale située à Sicap Baobab, derrière la mairie de Mermoz Sacré-Cœur.

Parmi les personnalités présentes à la cérémonie, le Premier ministre Ousmane Sonko a rendu un vibrant hommage au défunt avocat, soulignant son rôle central dans les combats politiques et judiciaires du Sénégal. Il a rappelé que la nouvelle du décès de Me Bâ avait profondément marqué le gouvernement.

« Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appris la nouvelle mercredi en Conseil des ministres. Il a interrompu la séance pour l’annoncer au gouvernement, qui a ensuite formulé des prières pour le défunt. Cela montre à quel point il respectait Me Khoureyssi Bâ. Il viendra personnellement présenter ses condoléances à la famille dans les jours à venir. »

Ousmane Sonko a également insisté sur l’importance de Me Cheikh Khoureyssi Bâ dans l’histoire politique récente du Sénégal. Il l’a décrit comme un membre informel du gouvernement, malgré son absence officielle au sein du Pastef.

« Me Cheikh Khoureyssi Bâ était un membre informel du gouvernement. Aucun ministre ne mérite plus que lui d’y siéger, tant il a œuvré pour notre ascension au pouvoir. Il n’a jamais acheté la carte du parti Pastef, mais aucun militant n’a accompli ce qu’il a fait. Nous avons perdu une figure majeure. »

L’avocat a été un soutien indéfectible du Pastef, intervenant à plusieurs reprises pour défendre ses dirigeants face aux attaques judiciaires sous l’ancien régime de Macky Sall.

Le Premier ministre a partagé des confidences sur sa relation avec Me Bâ, qui dépassait largement le cadre professionnel. Il a raconté comment l’avocat se rendait régulièrement chez lui, parfois tard dans la nuit, pour s’assurer qu’il allait bien.

« Ce comportement dépassait largement celui d’un simple avocat. Il était un grand frère pour moi, comme s’il était de mon propre sang. »

Il a aussi révélé que Me Bâ avait combattu sa maladie avec discrétion, sans en informer son entourage.

« Il est parti dans la dignité, sans que personne ne sache qu’il était gravement malade, même ses collègues avocats. C’est seulement lorsqu’il était très affaibli que sa femme a contacté la mienne pour l’informer de son état. Il a toujours aidé les autres, mais refusait que l’on s’inquiète pour lui. »

Ousmane Sonko a invité les Sénégalais à tirer une leçon de vie du parcours de Me Bâ, insistant sur l’importance de la solidarité et de la bienveillance.

« La mort de Cheikh Khoureyssi Bâ doit nous rappeler l’importance de prendre des nouvelles les uns des autres, de nous soucier de ceux qui nous entourent. Il était un homme de valeurs, un modèle d’engagement et d’humanité. »

Il a conclu en adressant ses prières pour le repos de l’âme de l’avocat.

« Que Dieu lui accorde son pardon et que la terre lui soit légère. »

Né le 15 août 1956 à Dakar, Me Cheikh Khoureyssi Bâ était le fils du juge Tidiane Bâ. Ayant grandi dans un environnement marqué par la rigueur et la justice, il s’est imposé comme l’un des avocats les plus influents du Sénégal.

Il a joué un rôle clé dans plusieurs grandes affaires judiciaires, notamment en tant que défenseur du Pastef lorsque le parti était dans l’opposition. Il s’est toujours battu pour ses convictions, quitte à s’attirer l’hostilité des autorités de l’époque.

Il est décédé le mercredi 26 mars 2025 à Istanbul, en Turquie, des suites d’une maladie. Son départ laisse un vide immense dans le paysage judiciaire et politique sénégalais.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°433 – 29 ET 30/03/2025

🔴 LOI INTERPRÉTATIVE PORTANT AMNISTIE : PASTEF NE RECULE DEVANT RIEN !
🔴 DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME SUR L’INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIRE NATIONAL : LE JUGE DES RÉFÉRÉS « DÉLIVRE » MANSOUR FAYE

🔴 BACARY CISSÉ RÉVÈLE UN SACRIFICE DE SADIO MANÉ POUR SON PAYS : « [IL] DÉPENSE 130 MILLIONS F CFA POUR VENIR EN SÉLECTION »
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : LES AFFICHES DES QUARTS DÉVOILÉES

Mbour Justice critique la loi interprétative de Pastef : « Nous devons vous accompagner, mais dans la vérité et la justice »

Le débat autour de la loi interprétative de la loi d’amnistie, portée par le parti Pastef, s’intensifie, notamment avec la prise de position du mouvement citoyen Mbour Justice. Ce dernier, qui suit avec attention cette question, soulève de nombreuses interrogations sur les implications juridiques de cette loi et la façon dont elle pourrait affecter les citoyens sénégalais, particulièrement en ce qui concerne la gestion des actes de violence et de torture.

Au centre des préoccupations de Mbour Justice se trouvent les critères flous définissant ce qu’est un acte de torture, d’inhumanité ou de violence policière dans le cadre de cette loi interprétative. Lors d’un point de presse, Bakary Diémé, coordonnateur du mouvement, a demandé des éclaircissements sur les situations qui relèveraient de ces qualifications :

  • Qu’est-ce qui sera considéré comme acte de torture ?
  • Qu’est-ce qui constituerait un acte inhumain ou dégradant ?
  • À quel niveau d’agressivité un acte peut-il être qualifié d’acte de torture ?

Mbour Justice semble notamment préoccupé par le traitement juridique des événements survenus lors des manifestations de 2024, où des actes violents ont été commis, notamment l’incendie d’institutions publiques et des saccages dans des lieux comme l’Université Cheikh Anta Diop ou encore des gendarmeries. Le mouvement citoyen s’interroge : les manifestants responsables de ces actes violents seront-ils considérés comme des bandits, des nervis ou de simples manifestants ?

Dans ce contexte, Bakary Diémé critique la possibilité d’une distinction faite entre les violences policières exercées par certains membres des forces de défense et de sécurité (FDS) et les actes de vandalisme commis par les manifestants. Selon lui, « l’action de torturer un manifestant par un FDS » serait-elle juridiquement plus grave que celle d’incendier une gendarmerie ou de saccager une université ? Diémé demande alors pourquoi ces actes violents seraient-ils tolérés et moins punis que d’autres formes de violence.

Mbour Justice critique vivement la sélectivité de la loi interprétative, qu’il considère comme discriminatoire et injuste. Le mouvement soulève des préoccupations concernant la manière dont la loi semble privilégier certains types de violences tout en minimisant la gravité d’autres. Ils pointent notamment du doigt la protection des auteurs de violences, notamment ceux qui ont commis des actes de dégradation dans les institutions publiques et privées.

Bakary Diémé va plus loin en dénonçant une politique de “loi des vainqueurs”, estimant que cette loi ne serait en réalité qu’une tentative de protéger les fautifs politiques au détriment de l’équité et de la justice. Selon lui, la loi pourrait effectivement protéger certains responsables politiques tout en poursuivant les opposants du régime Pastef. Une telle situation risquerait de déstabiliser les principes républicains du pays, et de créer un clivage dangereux au sein de la population.

Le mouvement Mbour Justice évoque également une situation où certaines violences graves commises par des groupes armés ou des nervis seraient amnistiées, tandis que les membres des forces de sécurité qui ont exercé des actes de torture ou de brutalité seraient jugés et punis, ce qui soulignerait une discrimination évidente. Cette question soulève une inquiétude majeure : quels actes doivent être considérés comme « plus graves » et comment équilibrer les jugements dans un contexte aussi complexe ?

Au-delà des questions juridiques, le mouvement appelle à un débat national sur l’avenir du Sénégal. Bakary Diémé déplore que la classe politique soit davantage préoccupée par ses querelles internes que par les véritables défis auxquels le pays est confronté. Il mentionne ainsi la situation socio-économique difficile, où plus de 500 jeunes meurent chaque année en mer, tandis que d’autres prennent des risques en traversant le désert pour chercher une vie meilleure à l’étranger.

Pour Mbour Justice, les problèmes qui secouent le pays, tels que la précarité de l’emploi, les difficultés sociales et l’effondrement du système de santé, doivent être priorisés, bien au-delà des batailles politiques internes. Le mouvement plaide pour un retour à l’unité nationale, où l’intérêt général primerait sur les intérêts partisans. Ils invitent le gouvernement à mettre de côté ses ambitions personnelles et à concentrer ses efforts sur le développement économique et social du pays, au service du peuple sénégalais.

Le message de Mbour Justice est clair : ils demandent une révision de la loi interprétative de Pastef, afin qu’elle soit rééquilibrée et ne favorise pas certains acteurs au détriment de la justice et des principes républicains. Le mouvement insiste sur la nécessité de garantir que tous les actes de violence, qu’ils soient commis par des manifestants ou des membres des forces de sécurité, soient jugés équitablement, dans le respect de la loi et des droits humains.

En conclusion, Mbour Justice appelle à la mobilisation citoyenne pour soutenir la révision de la loi interprétative et pour que le pays retourne aux valeurs républicaines qui permettent d’assurer l’égalité devant la loi et de préserver la paix sociale dans le Sénégal.

Attaques contre Mansour Faye : Aminata Guèye demande à Reug Reug Bodian d’arrêter son « Oupadiam »

L’ancienne députée et adjointe au maire de Saint-Louis, Aminata Guèye, a vivement réagi aux récentes attaques verbales contre Mansour Faye, ex-ministre et membre influent de l’Alliance pour la République (APR). Dans une déclaration, Guèye a appelé Reug Reug Bodian, une figure politique locale, à cesser ce qu’elle considère comme un comportement déplorable envers ceux qui critiquent la gestion de l’ancien régime.

Aminata Guèye n’a pas mâché ses mots et a critiqué sévèrement Reug Reug Bodian, en l’accusant de déverser une haine démesurée sur ceux qui osent remettre en question les actions de Mansour Faye. Guèye s’est particulièrement attaquée à ce qu’elle considère comme une agitation stérile de la part de Bodian.

« Reug Reug Bodian, n’est pas Wali qui veut. Je demande à Reug Reug Bodian d’arrêter son ‘Oupadiam’ et de réserver l’énergie qu’il emploie pour s’attaquer avec une haine démentielle à ceux qui critiquent le ‘porozet’ à trouver des solutions concrètes et efficaces pour redresser le Port autonome de Dakar, » a-t-elle affirmé.

Aminata Guèye met également en lumière la situation préoccupante du Port autonome de Dakar, une infrastructure clé pour l’économie nationale. Elle déplore le manque d’action face à une situation qui pourrait mener à la banqueroute de cette institution stratégique pour le pays.

« Le temps que tu consacres aux menaces et à l’attaque des adversaires devrait servir à résoudre les problèmes que tu as créés et qui coulent progressivement le Port Autonome de Dakar, » a-t-elle lancé, soulignant que la gestion actuelle du port semble être en échec.

S’adressant directement à Reug Reug Bodian, Aminata Guèye a insisté sur le fait que Mansour Faye n’a aucune raison de fuir face à ses détracteurs. Elle a remis en cause les accusations qui circulent à son encontre et les considère comme étant basées sur des mensonges et promesses non tenues.

Elle a conclu son intervention en accusant Ousmane Sonko, leader du Pastef, d’avoir nommé une personne “d’une grande vacuité mentale et professionnelle” à la tête du Port autonome de Dakar, une décision qu’elle qualifie de désastreuse pour l’économie maritime du pays.

« C’est à ton mentor, Son Altesse Sérénissime, alias demi-Dieu, princesse de Sweet beauté, Sonkolait, qui nous doit des comptes pour avoir nommé un individu d’une aussi grande vacuité mentale et professionnelle à la tête d’un fleuron de notre économie maritime. »

Loi interprétative de l’amnistie : la coalition « Ensemble pour Demain » rejette la proposition d’Amadou Ba et plaide pour un pacte de stabilité sociale

La proposition de loi interprétative de l’amnistie, portée par le député Amadou Ba, continue de susciter de vives réactions. Ce jeudi, la Coalition Ensemble pour Demain, à travers un communiqué, a exprimé son refus catégorique de cette initiative, dénonçant une tentative de modification des principes de la loi initiale adoptée sous le régime précédent.

La coalition, dont l’ancienne députée Adji Mbergane Kanouté est l’une des figures de proue, rappelle que la loi d’amnistie de 2024 a été adoptée dans un objectif clair de pacification politique et sociale.

« En votant cette loi, il s’agissait de favoriser l’apaisement du climat politique et social, de renforcer la cohésion nationale et de consolider le dialogue national », indique le communiqué.

La coalition insiste sur le fait que l’amnistie a permis à plusieurs acteurs politiques de retrouver leurs droits et de participer au jeu démocratique. Elle considère que cette décision a évité des tensions inutiles et a garanti la stabilité du pays à un moment où le Sénégal traversait une crise politique et institutionnelle.

L’initiative d’Amadou Ba, qui vise à préciser le champ d’application de l’amnistie, est perçue par la coalition comme une manœuvre dangereuse pour l’équilibre judiciaire.

« Cette proposition de loi cherche à dicter au juge comment appliquer l’amnistie, en orientant son interprétation dans un sens bien précis. Or, la justice doit garantir l’équilibre et non prendre position », regrette Adji Mbergane Kanouté.

La coalition s’interroge sur l’utilité réelle de cette loi interprétative, estimant que le peuple sénégalais n’a jamais demandé une réinterprétation de l’amnistie à travers les urnes.

« Le Sénégal a gagné en paix et en image avec cette amnistie. Les électeurs ont fait un choix clair en élisant le PASTEF, qui avait promis une abrogation pure et simple de cette loi. Pourquoi alors introduire une loi d’interprétation qui risque de semer la confusion et d’alimenter de nouvelles tensions ? », s’interroge la coalition.

Dans un contexte marqué par des tensions économiques et sociales, la coalition appelle à la responsabilité des acteurs politiques. Elle estime que la proposition d’Amadou Ba risque de remettre en cause un fragile équilibre et exhorte le gouvernement à privilégier le dialogue et la cohésion nationale.

« Le gouvernement prône aujourd’hui un pacte de stabilité sociale avec les organisations syndicales et patronales. Il ne faut pas, en parallèle, remettre en question le pacte de stabilité politique instauré par la loi d’amnistie », prévient la coalition.

Enfin, la coalition insiste sur une autre approche dans la reddition des comptes. Pour elle, l’emprisonnement systématique des acteurs politiques ou économiques n’est pas la seule voie pour lutter contre la corruption et les fautes de gestion publique.

« La médiation pénale est un instrument efficace qui permet de sanctionner sans forcément recourir à la prison. Elle doit être utilisée comme une alternative pour garantir une gestion plus responsable des affaires publiques », suggère Ensemble pour Demain.

Polémique sur la dette cachée : l’APR défie le gouvernement et interpelle le FMI

L’affaire de la « dette cachée » de 4 000 milliards de FCFA continue de secouer la scène politique sénégalaise. L’ancien ministre Papa Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR), rejette catégoriquement les accusations portées contre le régime de Macky Sall et interpelle le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un arbitrage sur cette affaire. Selon lui, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye utilise cette controverse pour détourner l’attention des difficultés économiques actuelles du pays.

Dans une interview accordée à France 24, Papa Malick Ndour a dénoncé une instrumentalisation politique visant à discréditer l’ancien régime. Il met en cause le rapport de la Cour des comptes, qui aurait révélé l’existence d’une dette non déclarée d’environ 7 milliards de dollars sous le gouvernement de Macky Sall.

« Ce sont des accusations infondées et mensongères. Il n’existe aucune dette cachée. La gestion budgétaire du Sénégal a toujours été transparente et encadrée par des institutions comme le FMI et la Banque mondiale. Si une telle somme existait sans être déclarée, ces organismes l’auraient relevée bien avant », a-t-il martelé.

L’ancien ministre reproche également au gouvernement actuel de ne pas avoir respecté le principe du contradictoire en publiant le rapport sans donner la possibilité aux anciens responsables financiers de se défendre.

« Un audit sérieux exige que toutes les parties concernées soient entendues. Or, nous n’avons même pas été consultés avant la publication du rapport. C’est une attaque politique déguisée sous une prétendue quête de transparence », a-t-il dénoncé.

L’APR alerte sur les conséquences économiques et financières de cette polémique. Selon Papa Malick Ndour, ces accusations risquent de ternir la réputation du Sénégal auprès des investisseurs et des institutions de financement international.

« Le gouvernement actuel a créé un climat d’incertitude économique en lançant ces accusations à la légère. Résultat : les agences de notation et les bailleurs s’interrogent sur la stabilité financière du pays. Cela pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, une augmentation des taux d’intérêt sur les emprunts et des restrictions sur l’accès aux financements internationaux », a-t-il averti.

Cette situation, selon lui, fragilise l’économie nationale et compromet la mise en œuvre des projets d’infrastructures financés par des emprunts internationaux.

Face à la polémique, Papa Malick Ndour défie le gouvernement en demandant une confrontation devant le Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, cette instance dispose des outils nécessaires pour vérifier la véracité des accusations et trancher le débat.

« Nous avons l’opportunité unique de démontrer les contrevérités du gouvernement devant le FMI. Si cette dette cachée existait réellement, alors qu’ils en apportent la preuve devant cette institution », a-t-il lancé.

Il a également affirmé que l’APR est prête à organiser un débat public sur la gestion financière du Sénégal avec les experts économiques du parti au pouvoir.

« Nous invitons les ‘4 000 cadres’ du PASTEF à un débat technique et factuel. Qu’ils viennent nous expliquer où est cette dette, qui en sont les créanciers, et pourquoi elle n’a jamais été révélée auparavant », a-t-il ajouté.

Cette affaire de dette cachée est devenue un véritable chantier politique entre le nouveau et l’ancien régime. D’un côté, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko accuse Macky Sall d’avoir laissé un fardeau financier dissimulé, rendant plus difficile la mise en place de leurs réformes économiques. De l’autre, l’APR dénonce une tentative de diversion pour masquer l’inexpérience et l’échec du gouvernement actuel dans la gestion économique du pays.

Dans un contexte où le Sénégal négocie avec le FMI et la Banque mondiale pour maintenir sa stabilité financière, cette controverse pourrait avoir des conséquences à long terme sur la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.

Polémique sur une « dette cachée » de 7 milliards de dollars : Hamidou Anne accuse Ousmane Sonko de mettre en péril la souveraineté nationale

La révélation d’une dette non déclarée de plus de 4 000 milliards de FCFA (environ 7 milliards de dollars) par la Cour des comptes continue de susciter des réactions au Sénégal. Cette affaire, qui alimente un vif débat sur la gestion des finances publiques, oppose le gouvernement en place et l’opposition. Hamidou Anne, essayiste et membre de l’Alliance pour la République (APR), accuse le Premier ministre Ousmane Sonko d’aggraver la situation en mettant en péril la souveraineté économique du pays.

Pour Hamidou Anne, les accusations du gouvernement sur une soi-disant dette dissimulée sous le régime de Macky Sall ne sont qu’un prétexte politique visant à discréditer l’ancien pouvoir. Il estime qu’il est impossible de cacher une telle somme dans les comptes publics, puisque les créanciers sont connus, les remboursements en cours et les documents accessibles aux organismes de contrôle. Il affirme que cette accusation est une stratégie pour détourner l’attention des véritables défis économiques du pays et que le gouvernement actuel cherche des boucs émissaires au lieu d’apporter des solutions.

Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de manipulation de l’opinion publique en pointant du doigt l’ancien régime pour justifier d’éventuelles difficultés économiques à venir.

Cette révélation pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie sénégalaise. Une dette jugée excessive ou mal gérée par les partenaires financiers pourrait entraîner une baisse de la note souveraine du Sénégal, ce qui rendrait plus coûteux les futurs emprunts de l’État sur les marchés internationaux.

Hamidou Anne craint également que le pays ne soit contraint de se soumettre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), ce qui pourrait entraîner des mesures d’austérité, telles que la suppression des subventions sur les produits de première nécessité, l’augmentation des taxes et impôts, et des restrictions budgétaires affectant les services publics. Selon lui, Ousmane Sonko est en train de fragiliser la position financière du Sénégal en exposant le pays aux pressions du FMI, ce qui risquerait d’aboutir à une austérité qui frappera les ménages les plus modestes.

Face à cette situation, Hamidou Anne appelle à un débat public entre les experts économiques de l’APR et ceux du Pastef afin de faire la lumière sur cette affaire. Il invite également le gouvernement à publier l’ensemble des documents financiers pour prouver ses accusations. Il affirme que si le gouvernement est sincère, il doit accepter un débat technique et publier les preuves de cette soi-disant dette cachée, et que l’APR est prête à confronter ses chiffres pour démontrer que cette polémique est infondée.

Il propose également une rencontre entre les cadres de l’APR et le FMI afin de clarifier la situation et protéger la crédibilité financière du Sénégal sur la scène internationale.

Alors que l’économie sénégalaise fait face à des défis majeurs, cette controverse accentue les tensions entre le gouvernement et l’opposition. La question de la dette publique et de la gestion budgétaire pourrait bien devenir un sujet central dans le débat politique des prochains mois.

Le gouvernement pourra-t-il convaincre de la réalité de cette « dette cachée » ? Ou assiste-t-on à une nouvelle bataille politique où chaque camp tente d’imposer sa version des faits ? Seul l’avenir le dira.

INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIRE NATIONAL : Mansour Faye gagne l’acte 1 devant le ministre de l’Intérieur

L’ancien ministre des Infrastructures et des Transports du régime du président Macky Sall a gagné son bras de fer avec le ministère de l’Intérieur. Éconduit à deux reprises par la police des frontières de l’aéroport international Blaise Diagne, Mansour Faye avait porté plainte à la Cour Suprême. C’est ainsi que le juge des référés lui a donné raison en enjoignant le ministère de l’intérieur de lever cette interdiction ou encore lui notifier cette mesure administrative.
Éconduit à deux reprises à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar, l’ancien ministre des Transport peut désormais prendre les airs pour honorer ses voyages sur l’international. Mansour Faye après ses refoulements a saisi la Cour Suprême pour dénoncer ces faits et pour exiger la notification des motivations de ces interdictions. Ainsi, le juge des référés de la Cour suprême a ordonné, ce vendredi 28 mars 2025, au ministre de l’Intérieur d’instruire la Police de l’Air et des Frontières de le laisser voyager librement. De cette injonction, le maire de la ville de Saint-Louis remporte ainsi l’acte 1 de son bras de fer avec les nouvelles autorités.
L’information a été donnée par son conseiller juridique, Me El Hadji Amadou Sall. « Injonction a été faite par le juge des référés liberté de laisser Mansour FAYE voyager librement. Autrement dit, le juge a ordonné au Ministre de l’Intérieur de demander à la Police de l’Air et des Frontières de le laisser vaquer à ses occupations », se réjouit la robe noire sa salue ainsi la posture Républicaine du juge des référés qu’il estime avoir tout simplement dit le droit.
Pour rappel, au-delà de l’ancien ministre des Transports d’autres pontes de l’ancien régime du président Macky Sall ont aussi été éconduits par la police des frontières de l’aéroport international Blaise Diagne pour des raisons qu’ils ignorent si on en croit à leurs propos relayés dans la presse. L’ancien ministre de l’urbanisme a été une fois aussi éconduit. Mais Abdoulaye Saydou Sow a finalement voyagé avec les Lions du Sénégal qui partaient en compétions pour des qualifications de tournois internationaux.

« CET HIVERNAGE N’EST PAS LE NÔTRE », DÉCLARAIT CHEIKH TIDIANE DIÈYE EN 2024 : Les mesures de Diomaye Faye pour rectifier le tir en 2025

Critiqué pour la gestion chaotique de l’hivernage 2024, marqué par de graves inondations à Touba et des crues dévastatrices des fleuves Sénégal et Gambie, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, entend cette fois-ci anticiper. Ce qui paraît être une manière pour lui de rectifier le tir en 2025, surtout après la bourde de Cheikh Tidiane Dièye à Touba suite à sa visite aux sinistrés à l’époque.

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, semble cette fois-ci déterminé à prendre le taureau par les cornes pour anticiper au mieux l’hivernage 2025. Lors du Conseil des ministres du mercredi 26 mars, il a donné des instructions fermes pour éviter que son gouvernement ne reproduise les erreurs de l’année précédente, qui avaient provoqué une vague d’indignation. L’hivernage 2024, marqué par des inondations dévastatrices à Touba et par des crues meurtrières des fleuves Sénégal et Gambie, avait exposé les limites de la gestion gouvernementale, suscitant de vives critiques à l’encontre du régime fraîchement installé.
En septembre 2024, les inondations à Touba avaient mis à rude épreuve la réactivité du Gouvernement. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, s’était attiré les foudres des sinistrés par une déclaration maladroite : « Cet hivernage n’est pas le nôtre, nous l’avons trouvé ici. » Une sortie qui avait été perçue comme un aveu d’impuissance et un désengagement face aux souffrances des populations. Accueilli sous les huées à Keur Niang, il avait tardé à descendre de son véhicule avant de promettre des mesures de soutien aux victimes. Mais sur le terrain, les attentes étaient immenses et les résultats en deçà des espoirs, relayaient nos confrères de seneactu.net à cette occasion.
Outre le drame de Touba, les crues des fleuves Sénégal et Gambie avaient causé des dégâts considérables, notamment dans le Nord et l’Est du pays. Pourtant, après ces catastrophes, le Président Diomaye Faye s’était rendu uniquement dans les localités de l’Est, laissant de côté le Nord, pourtant le plus durement touché. Ce qui avait suscité une vive incompréhension et alimenté un sentiment d’abandon chez les populations concernées.
Conscient probablement de ces lacunes, le chef de l’État a ainsi décidé d’adopter une approche plus proactive pour la saison des pluies à venir. Il a ordonné au ministre de l’Hydraulique de lancer sans délai les opérations pré-hivernage sur l’ensemble du territoire national, avec un accent particulier sur le curage des ouvrages d’assainissement sous la supervision de l’ONAS (Office National de l’Assainissement du Sénégal). Il a également insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux du réseau hydrographique national en collaboration avec les organismes de bassins comme l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) et l’OMVG (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie), afin d’anticiper d’éventuelles crues.
En outre, le président de la République a mis l’accent sur l’achèvement des travaux de lutte contre les inondations dans les zones critiques comme Keur Massar et Touba, tout en ordonnant une intensification du plan d’entretien des infrastructures routières et des ouvrages de franchissement dans les zones à risque.
Dans cette même dynamique, il a instruit son Premier ministre, Ousmane Sonko, d’organiser, dès avril prochain, un Conseil interministériel consacré à la prévention des inondations et à la relance des actions du Comité national de prévention des inondations.
Reste à voir si cette nouvelle stratégie portera ses fruits lorsque l’hivernage frappera à la porte du Sénégal.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°432 – 28/03/2025

🔴 RECOMMANDATIONS PHARES EN CONSEIL DES MINISTRES : DIOMAYE « S’APPROPRIE » L’HIVERNAGE 2025
🔴 LOI PORTANT AMNISTIE / « LES PROPOSITIONS DE LOI ‘INTERPRÉTATIVE’ SONT JURIDIQUEMENT LAMENTABLES ET MORALEMENT INJUSTES » : BIRAHIM SECK EXIGE L’ABROGATION

🔴 ORGANISATION DE LA CAN U20 2025 : L’ÉGYPTE SE PRÉPARE À L’ACCUEIL
🔴 LUTTE / REUG REUG VS BOY NIANG 2 : NOUVELLE DATE POUR UN FACE-À-FACE

L’Etat du Sénégal lance un emprunt obligataire de 150 milliards pour financer ses investissements en 2025

Dans une initiative visant à renforcer les ressources internes pour financer ses projets de développement, l’État du Sénégal a lancé ce jeudi son premier emprunt obligataire par appel public, en partenariat avec Invictus Capital & Finance SA. Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de mobilisation de fonds locaux pour soutenir les investissements prévus dans le budget de l’année 2025. Le montant de l’emprunt s’élève à 150 milliards de FCFA.

Cet emprunt obligataire, d’une importance capitale, représente une démarche symbolique du gouvernement sénégalais, qui mise sur le patriotisme économique pour mobiliser l’épargne nationale en faveur du financement de projets structurants pour le pays. À travers cette initiative, le gouvernement cherche à assurer une stabilité financière tout en soutenant les grands chantiers de développement dans des secteurs essentiels comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les obligations émises offrent des taux d’intérêt attractifs, variant entre 6,40 % et 6,95 %, un taux compétitif qui devrait susciter l’intérêt des investisseurs, aussi bien institutionnels que particuliers. Cette levée de fonds est un moyen de sécuriser un financement à long terme pour l’État, tout en garantissant des rendements intéressants aux investisseurs.

L’opération sera pilotée par la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT), sous la supervision du Ministère des Finances et du Budget. Le rôle d’arrangeur principal et de chef de file a été confié à Invictus Capital & Finance, une société de renommée sur le marché financier régional de l’UEMOA. Ce partenariat stratégique avec Invictus Capital & Finance témoigne de la confiance placée dans leur expertise pour gérer cette opération d’envergure.

Les obligations émises dans le cadre de cet emprunt seront cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), ce qui garantit leur liquidité et les rend particulièrement attractives pour les investisseurs. Ce choix de cotation à la BRVM permet également d’assurer une certaine transparence dans la gestion des fonds récoltés.

Si cet emprunt connaît le succès escompté, il pourrait jouer un rôle clé dans la réduction du déficit budgétaire de l’État, tout en soutenant des investissements vitaux pour la croissance économique du pays. Il permettra également de garantir une stabilité budgétaire à long terme, à condition que les ressources récoltées soient utilisées de manière optimale et transparente, contribuant ainsi à renforcer la confiance des marchés financiers.

Invictus Capital & Finance, qui n’en est pas à sa première opération d’envergure sur le marché financier de l’UEMOA, a déjà piloté plusieurs emprunts obligataires pour des entités comme le Port Autonome de Dakar, Sonatel, et même pour l’État du Sénégal. Ces précédentes opérations témoignent de l’expérience et du savoir-faire de la société, qui joue un rôle clé dans le dynamisme du marché financier régional.

Ce premier emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA, lancé dans un contexte économique en évolution, marque une étape importante pour l’État du Sénégal, qui espère ainsi renforcer sa capacité à financer ses projets de développement tout en attirant davantage d’investissements dans le pays.

Baisse du prix du riz brisé : le gouvernement renforce les contrôles pour garantir son application

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, a présidé une réunion cruciale du Conseil national de la Consommation ce jeudi à Dakar, lors de laquelle une nouvelle décision concernant le prix du riz brisé a été prise. En effet, après des discussions approfondies, il a été décidé de réduire le prix du riz brisé, fixant désormais le kilogramme à 350 FCFA, contre 410 FCFA auparavant, soit une réduction de 60 FCFA par rapport aux prix pratiqués en janvier. Cette baisse représente une réduction de 22,5 % du prix, une mesure qui vise à alléger le pouvoir d’achat des Sénégalais face aux prix des produits de consommation courante. En termes concrets, cette réduction se traduit par une baisse d’environ 5 000 FCFA sur le prix du sac de riz, qui était jusque-là vendu aux alentours de 22 000 FCFA et sera désormais proposé à environ 17 000 FCFA.

Pour garantir l’application effective de cette nouvelle mesure et veiller à ce que la réduction du prix soit respectée par tous les acteurs du secteur, le ministre Serigne Gueye Diop a annoncé un renforcement des dispositifs de contrôle des prix à travers tout le territoire national. Le ministère du Commerce met en place plusieurs initiatives pour surveiller cette baisse de prix. Tout d’abord, en plus des 1 000 volontaires déjà recrutés, les « Badiene Gokh » et les délégués de quartiers seront impliqués pour effectuer des contrôles sur le terrain et s’assurer que les commerçants respectent bien les nouveaux tarifs fixés par le gouvernement. Ces contrôles visent à éviter les augmentations illégales et à s’assurer que le prix du riz reste stable à 350 FCFA le kilogramme.

De plus, le gouvernement met en place des outils numériques pour renforcer la lutte contre les hausses illégales des prix. Une application en ligne sera lancée par les associations de consommateurs, permettant à chaque citoyen de signaler toute anomalie de prix et de contacter directement le ministère du Commerce pour signaler des abus.

Pour compléter ces mesures, le gouvernement a également décidé de renforcer son dispositif de contrôle économique en créant 11 nouveaux services de contrôle dans les régions. En effet, avant cette décision, le pays ne comptait que 33 services de contrôle économique répartis sur 46 départements, un dispositif jugé insuffisant face à l’ampleur des enjeux économiques actuels. Les 11 nouveaux services permettront d’améliorer la surveillance et la régulation des prix à travers l’ensemble du pays, en particulier dans les zones où la présence des services économiques était limitée.

Ces mesures ambitieuses visent non seulement à réduire le prix du riz brisé, mais aussi à garantir que cette réduction soit effective et respectée partout au Sénégal. Le gouvernement entend ainsi soulager les Sénégalais tout en veillant à préserver l’équilibre économique du secteur.

Annulation de l’amnistie : les familles des victimes réclament justice

Un an après l’adoption de la loi d’amnistie du 6 mars 2024, qui a effacé les poursuites judiciaires liées aux violences politiques entre 2021 et 2024, le Collectif des familles des victimes refuse de tourner la page. Ce jeudi 27 mars 2025, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux d’Amnesty International Sénégal à Dakar, les membres du collectif ont réaffirmé leur opposition à cette loi, dénonçant un « déni de justice » et réclamant la traduction en justice des responsables.

Face à la presse, un membre du collectif a pris la parole, exprimant la détresse et la colère des familles endeuillées : « Nous ne demandons rien d’autre que la justice pour nos enfants, nos frères et nos maris tombés sous les balles ou disparus dans ces violences politiques. » Pour eux, l’amnistie ne fait qu’enterrer la vérité et empêche l’établissement des responsabilités.

Ce rejet catégorique de la loi est partagé par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui estiment qu’elle pourrait favoriser l’impunité et encourager de nouvelles violences. En exonérant de toute responsabilité les auteurs présumés, la loi d’amnistie prive les familles des victimes de leur droit légitime à la justice.

Au-delà de leur combat pour la justice, les membres du collectif ont également pointé du doigt certaines pratiques opportunistes. Ils ont dénoncé l’émergence de groupes accusés d’exploiter leur cause à des fins personnelles.

« Il est inacceptable que certaines personnes créent des collectifs au nom des familles des victimes uniquement pour s’enrichir », ont-ils fustigé, appelant à la vigilance et à la transparence dans la gestion des fonds et du soutien apporté aux victimes.

Malgré les obstacles, le Collectif des familles des victimes reste déterminé à poursuivre son combat. Leur objectif est clair : obtenir justice pour leurs proches et empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent.

« Nous voulons que nos proches reposent en paix, mais cela ne sera possible que lorsque justice leur aura été rendue. »

Le débat autour de la loi d’amnistie reste brûlant au Sénégal, et la pression des familles des victimes pourrait bien remettre en question cette mesure controversée.

Proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie : la société civile appelle les députés à surseoir à l’examen du texte et privilégier le dialogue

La proposition de loi visant à interpréter la loi d’amnistie suscite de vives réactions au sein de la société civile sénégalaise. Dans un communiqué publié ce mercredi 26 mars 2025, plusieurs organisations ont exprimé leurs préoccupations face aux tensions croissantes autour de ce débat juridique et politique. Elles exhortent l’Assemblée nationale à suspendre l’examen du texte et à mettre en place un cadre de concertation impliquant tous les acteurs concernés.

Depuis l’adoption de la loi d’amnistie n°2024-09, la question de son interprétation ou de son éventuelle abrogation continue d’alimenter le débat public. Cette loi, promulguée dans un contexte politique marqué par des tensions et des affrontements, visait à apaiser le climat national en annulant certaines poursuites judiciaires liées aux événements sociopolitiques des dernières années.

Cependant, des divergences sont apparues sur son application et son interprétation. Certains estiment que la loi a été votée sans une prise en compte équitable des différentes parties impliquées. D’autres considèrent qu’elle constitue une entrave au droit à la justice pour les victimes des violences couvertes par l’amnistie.

C’est dans ce contexte que des députés ont récemment déposé une proposition de loi interprétative visant à clarifier certains aspects du texte initial. Ce projet a immédiatement suscité des réactions contrastées, notamment de la part de la société civile, qui y voit une menace pour la stabilité sociale et appelle à la prudence.

Dans son communiqué, la société civile sénégalaise met en garde contre le climat de crispation qui entoure cette initiative législative. Elle souligne « l’existence d’un climat tendu autour de la question de l’abrogation ou de l’interprétation de la loi d’amnistie », une situation qui, selon elle, pourrait accentuer les divisions au sein de la société.

Face à ces tensions, elle appelle l’Assemblée nationale à « surseoir à l’examen de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie » et à favoriser une approche concertée, impliquant notamment les députés, les autorités judiciaires, les leaders religieux, ainsi que les représentants de la société civile.

Cette démarche viserait à éviter une nouvelle fracture sociale en privilégiant un dialogue inclusif, où toutes les parties prenantes pourraient exprimer leurs préoccupations et propositions dans un cadre structuré.

Par ailleurs, la société civile exhorte les acteurs politiques et les médias à adopter une attitude responsable dans leurs prises de position publiques. Elle insiste sur la nécessité d’un discours apaisé, qui respecte les textes en vigueur et les droits fondamentaux des citoyens.

« La société civile invite les acteurs politiques et les médias à faire preuve de responsabilité dans toute prise de position publique, conformément aux textes en vigueur et dans le strict respect des droits et libertés fondamentales des citoyens », indique le communiqué.

Ce rappel s’adresse particulièrement aux figures politiques et aux analystes médiatiques dont les déclarations ont parfois contribué à envenimer le débat.

Enfin, la société civile exprime son attachement au respect des principes de justice et d’équité dans l’application de la loi d’amnistie. Elle insiste sur le fait que tout acte de nature criminelle ou correctionnelle couvert par cette loi doit être examiné de manière impartiale, sans distinction et conformément aux engagements internationaux du Sénégal.

Elle rappelle que l’État sénégalais a ratifié plusieurs conventions internationales garantissant les droits des victimes et l’obligation de rendre justice, notamment en cas de violations graves des droits humains.

« La société civile reste soucieuse de voir sanctionner tous les faits de nature criminelle ou correctionnelle couverts par la loi d’amnistie n°2024-09, sans aucune distinction et quels qu’en soient les auteurs, dans le respect des conventions et accords internationaux signés et ratifiés par l’État du Sénégal », conclut le communiqué.

Pour l’heure, aucune réaction officielle des autorités étatiques ou des députés à l’origine de la proposition de loi n’a été enregistrée. Toutefois, cette sortie de la société civile pourrait accentuer la pression sur l’Assemblée nationale et influencer les décisions à venir.

Dans les prochains jours, il sera déterminant d’observer si les parlementaires maintiendront l’examen du texte ou s’ils opteront pour une concertation nationale, comme le réclame la société civile. Une chose est certaine : cette question ne manquera pas de marquer l’actualité politique sénégalaise dans les semaines à venir.

AFFAIRE DE LA PRÉSUMÉE « DETTE CACHÉE » : L’APR met sur la table du FMI plus de 100 kg de documents explosifs !

Dans un contexte de tensions politiques et économiques, l’Alliance pour la République (APR) déploie une offensive pour contrer les accusations de leurs successeurs sur une présumée « dette cachée ». Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », le parti met en avant plus de 150 kg de documents afin de se défendre. Une lettre confidentielle a été adressée au FMI, dans laquelle l’APR exige une rencontre pour clarifier les enjeux liés à la gestion de la dette publique et mettre en lumière ce qu’elle considère comme des manipulations.

L’Alliance pour la République (APR) semble plus que déterminée à contester vigoureusement les accusations formulées par leurs successeurs à la tête du Sénégal. Selon des informations exclusives du « Dakarois Quotidien », une rencontre stratégique avec le Fonds monétaire international (FMI), minutieusement négociée au plus haut niveau, est en train de se mettre en place. Celle-ci serait accompagnée de pas moins de cent cinquante (150) kilogrammes de documents considérés comme des « preuves accablantes » contre le tandem Diomaye-Sonko, à en croire notre interlocuteur. Ces documents, dont le contenu demeure jusqu’à présent confidentiel, devraient permettre à l’APR de remettre en cause les conclusions du rapport de la Cour des comptes et d’éclairer certains aspects de l’enquête.
En effet, l’objectif affiché par l’APR est de rétablir la vérité et de clarifier certains points cruciaux sur la gestion des finances publiques. Le parti entend ainsi prouver que les accusations formulées contre les anciens responsables de l’exécutif sont basées sur des faits incomplets ou déformés.
D’après notre source, leur parti va mettre en lumière les « manipulations destinées à nuire à son image et à celle de ses membres ». En effet, rappelle-t-elle, le rapport de la Cour des comptes mis à la disposition du public ne comporte pas de signature et tous les présidents de chambre n’ont pas participé à son élaboration. Elle insiste sur le fait que les documents que l’APR s’apprête à soumettre au FMI pourraient mettre en exergue les incohérences dans le rapport de la Cour des comptes, notamment en ce qui concerne les procédures suivies dans l’enquête. La formation politique critique particulièrement l’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances, arguant que ce manquement porte atteinte à l’un des principes fondamentaux de la justice, à savoir le respect du contradictoire.

LA MISSIVE

Une lettre confidentielle, envoyée hier, mercredi, par l’APR à Majdi Debbich, le représentant résident du FMI à Dakar, souligne ces points susmentionnés et demande expressément une rencontre avec les experts du Fonds pour discuter des conclusions du rapport de la Cour des comptes. Le contenu de cette lettre est une attaque directe contre la gestion des statistiques économiques et financières par les actuelles autorités gouvernementales, et ce, en particulier concernant la dette publique. Le parti met en cause les manipulations présumées du Gouvernement « Sonko 1 » faisant croire à l’opinion que le FMI aurait validé les conclusions du rapport de le Cour des comptes. Ce qui n’est, d’après l’APR, absolument pas le rôle de cette institution financière.
L’APR insiste sur le fait que le FMI n’a pas pour prérogative de valider officiellement les chiffres de la dette publique, mais qu’il se limite à discuter avec les autorités sénégalaises et à proposer des réformes en fonction de l’état des finances publiques. En ce sens, le parti dénonce ce qu’il considère comme une instrumentalisation du FMI par le Gouvernement pour appuyer ses propres conclusions et discréditer les anciens responsables de l’administration publique.
Pour terminer, la source du « Dakarois Quotidien » affirme que pour l’APR, il ne s’agit pas simplement de défendre une position, mais de rétablir la vérité et de préserver la réputation du Sénégal sur la scène internationale. Elle précise que, contre vents et marées, leur parti va défendre la transparence car cette situation dépasse les simples enjeux politiques internes, et qu’elle pourrait avoir des conséquences considérables pour la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.
In fine, si les accusations formulées par la Cour des comptes sont jugées fondées par les partenaires internationaux du Sénégal, le pays pourrait se retrouver isolé sur le plan diplomatique et économique.
La rencontre avec le FMI, qui devrait prochainement avoir lieu, pourrait avoir un nouveau rebondissement dans cette affaire. Ce dossier est loin d’être clos et les enjeux sont de taille !

Penda THIAM

LIBERTÉ PROVISOIRE DE LAT DIOP : Ballon-sonde ou réelle issue ?

Lat Diop, ancien Directeur Général de la LONASE, incarcéré depuis septembre 2024, a bénéficié d’une mesure de liberté provisoire. Toutefois, cette décision n’est pas définitive et s’accompagne de conditions strictes, notamment le port d’un bracelet électronique. Alors que certains ont laissé entendre qu’il aurait déjà quitté la prison, il apparaît en réalité que Lat Diop reste sous écrou, en attendant l’éventualité d’un recours en cassation par le parquet général.
Une situation qui amène à se poser une question : est-ce une manœuvre visant à sonder l’opinion, plus précisément des « pastefiens », quant à cette décision de liberté provisoire ?
Il convient de noter que la décision de libération pourrait être annulée si le parquet général décide de former un pourvoi en cassation. Ce dernier dispose, en effet, d’un délai de six jours pour contester la mesure devant la Cour suprême. Ce qui laisserait le sort de Lat Diop suspendu, en fonction de l’issue de ce recours.
Si le parquet ne fait pas appel de la décision, l’ancien ministre des Sports pourrait passer la fête de la Korité auprès de sa famille, dans l’intimité de son domicile.


La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°431 – 27/03/2025

🔴 RENCONTRE AVEC LE FMI POUR « RÉTABLIR LA VÉRITÉ » : L’APR BRANDIT 150 KG DE DOCUMENTS EXPLOSIFS !
🔴 LIBERTÉ PROVISOIRE PRONONCÉE PAR LA CHAMBRE D’ACCUSATION FINANCIÈRE : LAT DIOP « TENU EN OTAGE » PAR LE PARQUET

🔴 SÉNÉGAL VS TOGO : DES INCIDENTS ONT FAILLI GÂCHER LA RENCONTRE
🔴 COUPE DE LA LIGUE (5e J.) : L’AS KAFFRINE SURPREND CASA SPORTS

Gestion du prochain hivernage : Le Président Diomaye Faye appelle à une préparation rigoureuse pour prévenir les inondations

Dans le cadre de la gestion du prochain hivernage et face à la menace des inondations, le Président Diomaye Faye a lancé un appel à une préparation rigoureuse, en mettant en avant la nécessité d’une anticipation, d’une organisation méticuleuse et de mesures immédiates pour faire face aux défis à venir. Lors de la réunion hebdomadaire des ministres tenue à la Présidence de la République, il a abordé de manière détaillée les actions à mettre en place pour éviter les conséquences dramatiques des inondations, qui ont causé de nombreux dégâts lors des précédents hivernages.

Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, le Président Faye a donné des instructions fermes au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Ce dernier est chargé d’engager sans délai les opérations de pré-hivernage sur l’ensemble du territoire national. Il a insisté sur l’importance de réaliser les opérations de curage des ouvrages d’assainissement en temps voulu, sous le contrôle de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), afin de prévenir les risques d’inondations.

Le Président Faye a également souligné la nécessité d’adopter une approche systémique dans la gestion des inondations. Cela implique une meilleure coordination entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des risques et des ouvrages hydrauliques, notamment avec les organismes de bassins tels que l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal) et l’OMVG (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie). Le suivi du réseau hydrographique national devra intégrer les prévisions de risques de crues dans la stratégie nationale de prévention.

Le Chef de l’État a également attiré l’attention sur les zones particulièrement vulnérables aux inondations, telles que les départements de Keur Massar et Mbacké. Il a insisté sur la nécessité de finaliser les projets et programmes en cours dans ces zones sensibles, en particulier à Keur Massar Sud et dans les Unités 3 des Parcelles Assainies, ainsi qu’à Touba, dans le département de Mbacké.

Le Président Faye a également donné des instructions au Ministre en charge des Infrastructures pour accélérer l’exécution du Plan d’entretien et de réhabilitation des ouvrages de franchissement dans les zones vulnérables, afin de garantir une circulation fluide et sécurisée en période de fortes pluies.

Dans un souci de coordination et de mise en œuvre efficace des stratégies, le Président a demandé au Premier Ministre de tenir, au courant du mois d’avril 2025, un Conseil interministériel sur la prévention des inondations. Ce Conseil permettra de renforcer les actions de terrain du Comité national de prévention des inondations, et de mettre en place des mesures pratiques pour protéger les populations et leurs biens contre les risques d’inondations.

Le Président Diomaye Faye a réitéré l’importance d’une préparation rigoureuse et d’une vigilance constante pour limiter les effets des inondations. En mettant l’accent sur la planification précoce et la mobilisation des ressources nécessaires, il a encouragé les ministères concernés à prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir une gestion optimale de la saison des pluies. Ce dispositif préventif vise à renforcer la résilience des infrastructures et des communautés face aux catastrophes naturelles liées à l’hivernage, et à limiter les pertes humaines et matérielles.

Conseil des ministres : le Premier ministre insiste sur l’accélération des projets stratégiques

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi, le Premier ministre Ousmane Sonko a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des projets prioritaires inscrits dans le référentiel Vision Sénégal 2050. Il a exhorté l’ensemble des ministères à travailler de manière coordonnée afin de favoriser l’émergence rapide de résultats concrets à travers les projets catalytiques et les projets « quick wins », considérés comme des leviers stratégiques pour le développement du pays.

Le Premier ministre a insisté sur douze chantiers prioritaires, englobant des secteurs tels que l’agriculture, le numérique, la santé et l’environnement. L’objectif est d’intégrer ces projets dans une démarche budgétaire cohérente, alignée sur l’Agenda national de transformation du Sénégal.

Les projets catalytiques concernent les grandes réformes structurelles et initiatives à fort impact économique et social, tandis que les quick wins visent des résultats rapides et tangibles, notamment en matière d’infrastructures, de modernisation des services publics et d’appui aux populations vulnérables.

Dans le cadre du renforcement de l’équité sociale, le gouvernement a activé les programmes PROGRES et 1000 coopératives solidaires, visant particulièrement les femmes, les jeunes et les populations vulnérables.

Face à la persistance de la pauvreté en milieu rural, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un nouveau cadre de gouvernance destiné à optimiser les interventions des pouvoirs publics et des partenaires au développement.

Le Premier ministre a également évoqué la nécessité d’une maîtrise rigoureuse des dépenses publiques. Il a rappelé les instructions du président de la République concernant la rationalisation des coûts de fonctionnement de l’État et l’optimisation des recettes fiscales.

Dans cette optique, le gouvernement travaille à la modernisation du système de collecte des recettes, en misant notamment sur la digitalisation. Cette réforme permettra d’améliorer la transparence, de lutter contre la fraude fiscale et d’augmenter les ressources disponibles pour financer les projets stratégiques du pays.

À travers ces mesures, le gouvernement réaffirme sa volonté d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, tout en garantissant un développement inclusif et durable. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité pour tous les ministères de travailler en synergie, afin d’assurer une mise en œuvre efficace des projets, dans une logique de résultats concrets et mesurables.

Dette publique et rapport de la Cour des Comptes : l’APR demande une réunion avec le FMI

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a officiellement saisi le Fonds Monétaire International (FMI) pour solliciter une réunion de travail sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes portant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023. L’APR conteste vigoureusement les accusations formulées contre l’ancien régime et dénonce une procédure qu’elle juge biaisée et non conforme aux règles de transparence.

Selon le communiqué du SEN, le FMI a publié un compte-rendu de sa mission au Sénégal et a précisé qu’il n’avait en aucun cas validé les chiffres du rapport de la Cour des Comptes. L’organisation financière aurait uniquement constaté et analysé les données fournies par le gouvernement actuel, sans se prononcer sur leur exactitude.

L’APR insiste sur le fait que le FMI ne joue pas un rôle de validation officielle des statistiques de la dette publique, mais se limite à discuter des chiffres avec les autorités et à proposer des réformes. Dans cette optique, le parti dénonce des manipulations orchestrées par le gouvernement pour faire croire que le FMI aurait confirmé les conclusions du rapport.

Face à cette situation, l’APR a adressé une lettre officielle au représentant résident du FMI à Dakar, Majdi Debbich, pour contester le rapport de la Cour des Comptes et demander une rencontre avec les experts du FMI. Cette réunion devrait permettre aux anciens ministres et hauts responsables du régime de Macky Sall de présenter leurs arguments et de réfuter les accusations.

L’APR évoque plusieurs manquements dans la procédure d’audit menée par la Cour des Comptes, notamment :

  • Le non-respect du Code de transparence dans la gestion des finances publiques, en vigueur depuis 2012.
  • L’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances durant l’enquête, en violation du principe du contradictoire.

Le parti affirme disposer d’éléments de preuve irréfutables pour démonter ce qu’il considère comme une manœuvre politicienne et rétablir la crédibilité de la signature du Sénégal sur la scène internationale.

Cette prise de position du parti de l’ancien président Macky Sall intervient alors que la question de la dette cachée de plus de 4000 milliards de FCFA continue de susciter un vif débat au Sénégal. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont pointé du doigt une mauvaise gestion des finances publiques sous l’ancien régime, ce qui a conduit à la suspension des discussions sur un nouveau programme d’aide avec le FMI.

L’APR, de son côté, perçoit ces accusations comme une instrumentalisation politique visant à ternir son bilan et à justifier les difficultés économiques actuelles.

L’issue de cette confrontation dépendra en grande partie de la réaction du FMI et des éléments que l’APR pourra apporter lors de la réunion demandée. En attendant, ce dossier continue de polariser le débat politique et économique au Sénégal, avec en toile de fond les conséquences de la gestion passée et les défis financiers du nouveau régime.

Aliou Tine interpelle les anciens ministres : « Où sont passés les 4000 milliards de dette cachée ? »

L’affaire de la dette cachée de plus de 4000 milliards de francs CFA continue de susciter de vives réactions au Sénégal. Aliou Tine, président d’Afrikajom Center, a interpellé les anciens ministres du régime de Macky Sall, leur demandant des comptes sur cette dette qui, selon le Fonds monétaire international (FMI) et la Cour des Comptes, aurait été dissimulée entre 2019 et 2024.

Dans une déclaration publiée sur X (anciennement Twitter), Aliou Tine a exigé des explications claires et transparentes sur cette affaire qui jette le doute sur la gestion financière de l’ancien gouvernement. Il a notamment appelé Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse et proche du pouvoir déchu, à s’expliquer sur l’usage de ces milliards dissimulés. « Nous devons savoir ce qu’on a fait de cette dette cachée », a-t-il lancé, ajoutant que le silence des responsables de l’ancien régime était inacceptable face aux attentes des Sénégalais.

Le rapport de la Cour des Comptes, publié en février 2025, a révélé que le gouvernement précédent avait faussé les chiffres du déficit budgétaire et de la dette publique entre 2019 et 2024. Selon ce document, la dette réelle du Sénégal aurait été volontairement sous-évaluée, permettant ainsi à l’État de contracter davantage de prêts auprès des partenaires financiers internationaux.

Le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel, a confirmé ces manipulations budgétaires, expliquant que le gouvernement de Macky Sall avait utilisé des méthodes opaques pour masquer l’ampleur de l’endettement. Selon lui, cette dette cachée s’élèverait à environ 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA), un montant colossal qui pèse lourdement sur les finances publiques.

Avec la publication de ces informations et les révélations du FMI, la pression monte sur les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Pourquoi ces dettes ont-elles été dissimulées ? Qui a pris ces décisions et dans quel but ? Autant de questions qui restent sans réponse officielle à ce jour.

Alors que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye tente de rééquilibrer les finances du pays, les attentes sont fortes du côté de l’opinion publique. Certains observateurs estiment que des poursuites judiciaires pourraient être engagées si des responsabilités individuelles étaient établies dans cette affaire.

En attendant, Aliou Tine et de nombreuses voix de la société civile continuent d’exiger la vérité et un examen approfondi des comptes de l’État. Cette affaire de dette cachée pourrait bien devenir l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire récente du Sénégal.

Sénégal – FMI : Un resserrement du financement et des réformes incontournables avant un nouveau programme

La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Édouard Gemayel, a achevé son séjour à Dakar avec un constat préoccupant : le resserrement du financement du Sénégal s’accentue, aggravé par les tensions sur les marchés régionaux, le retard des soutiens financiers extérieurs et un recours excessif aux emprunts de court terme à coût élevé.

Selon le FMI, cette situation fragilise davantage la stabilité économique du pays et impose une stratégie crédible d’assainissement budgétaire pour éviter une crise financière prolongée.

D’après Gemayel, le retour à un déficit budgétaire conforme aux critères de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est impératif. Actuellement, la dette publique sénégalaise est jugée excessivement élevée, avec une estimation de 105,7 % du PIB à fin 2024.

Face à cette situation, le FMI recommande des réformes structurelles fortes, notamment :

  • La rationalisation des exonérations fiscales, qui coûtent des milliards à l’État chaque année.
  • La suppression progressive des subventions énergétiques, jugées « coûteuses et non ciblées ».

Ces mesures, bien que difficiles sur le plan social et politique, permettront selon le FMI de réduire les vulnérabilités macroéconomiques et de préserver les marges de manœuvre budgétaires pour les priorités de développement.

Les autorités sénégalaises ont exprimé leur volonté de négocier un nouvel accord financier avec le FMI. Toutefois, l’institution monétaire reste prudente : elle exige que le Sénégal tire les enseignements de l’audit récemment publié sur les irrégularités budgétaires de la période 2019-2023, avant de discuter d’un nouveau programme.

Le FMI a affirmé qu’il n’engagera pas de nouvelles discussions avant que des mesures correctrices ne soient mises en place pour remédier aux erreurs de déclaration budgétaire. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI sera une étape clé avant d’envisager un quelconque soutien financier.

Avec ces nouvelles exigences du FMI, le gouvernement sénégalais est désormais confronté à un défi de taille : convaincre les institutions financières internationales de sa capacité à restaurer la discipline budgétaire, tout en évitant de plomber la croissance et de fragiliser les populations par des mesures d’austérité impopulaires.

Le Sénégal, qui a connu une croissance soutenue ces dernières années grâce à l’exploitation des hydrocarbures, devra trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et développement économique pour regagner la confiance de ses partenaires internationaux et assurer sa stabilité financière à long terme.

Sénégal – Dette publique : le FMI veut comprendre les écarts budgétaires et exiger des réformes

La mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, dirigée par Edward Gemayel, s’est achevée ce mardi 26 mars 2025 avec un constat préoccupant : des incohérences majeures ont été relevées dans la gestion des finances publiques sénégalaises entre 2019 et 2023. Les experts du FMI ont cherché à comprendre les mécanismes ayant conduit à ces écarts significatifs sur la dette et le déficit budgétaire, alors que le rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025 a révélé des données erronées transmises par l’ancien gouvernement.

D’après les conclusions du FMI, le déficit budgétaire moyen a été réévalué à la hausse de 5,6 points de PIB, tandis que la dette de l’administration centrale est passée de 74,4 % à 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023. L’un des aspects les plus préoccupants est la découverte de passifs non déclarés et d’emprunts cachés, représentant 25,3 points de PIB.

« Ces conclusions mettent en lumière de graves lacunes dans le contrôle budgétaire et la reddition des comptes, soulignant l’urgence de mettre en œuvre des réformes structurelles », indique le FMI dans sa déclaration.

En 2024, l’économie sénégalaise a affiché une croissance de 6 %, portée par la montée en puissance du secteur des hydrocarbures. L’inflation est restée faible, autour de 0,8 %, favorisant une certaine stabilité des prix. Cependant, le déficit budgétaire s’est établi à 11,7 % du PIB, un niveau jugé préoccupant par le FMI.

Pire encore, la dette de l’administration centrale a été estimée à 105,7 % du PIB à fin 2024, soit un niveau bien au-delà des seuils recommandés pour un pays comme le Sénégal.

Au-delà du constat, le FMI a discuté avec les nouvelles autorités sénégalaises sur les mesures correctrices à adopter. L’objectif est d’assurer plus de transparence dans la gestion des finances publiques et d’éviter que de telles pratiques ne se reproduisent à l’avenir.

La question d’une éventuelle dérogation ou d’un remboursement partiel des fonds accordés par le FMI a été évoquée, mais aucune décision officielle n’a encore été prise.

Avec ce rapport, la pression s’accentue sur le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, qui devront redoubler d’efforts pour restaurer la confiance des institutions financières internationales tout en maintenant une stabilité économique et sociale au Sénégal.

Décès de Me Khoureychi Bâ : Le barreau sénégalais en deuil

Le Sénégal vient de perdre l’une de ses figures emblématiques du monde judiciaire. Me Cheikh Khoureychi Bâ, avocat engagé et défenseur de nombreuses causes, est décédé ce mercredi 26 mars 2025 à Istanbul, des suites d’une maladie.

Me Khoureychi Bâ s’était illustré par son impliqué dans plusieurs dossiers sensibles, notamment ceux liés à l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko et à d’autres affaires politiques de grande envergure. Connu pour sa droiture, son éloquence et son dévouement à la justice, il était une voix influente au sein du barreau sénégalais.

Tout au long de sa carrière, il a défendu des dossiers complexes, souvent au cœur de l’actualité nationale, et s’est battu pour le respect des droits et libertés fondamentales au Sénégal. Sa disparition est une grande perte pour la communauté judiciaire et pour tous ceux qui ont bénéficié de son expertise et de son engagement.

L’annonce de son décès a suscité une vive émotion au sein de la classe politique, du monde judiciaire et au sein du grand public. De nombreux hommages lui ont été rendus, saluant un homme de principes, un avocat dévoué et un ardent défenseur des causes qu’il portait.

En cette douloureuse circonstance, Ledakarois.sn présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à l’ensemble du barreau sénégalais. Que son âme repose en paix.

Le CDEPS dénonce le communiqué du CNRA et appelle à la préservation de la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement réagi au récent communiqué du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), mettant en garde certains médias après une altercation entre un chroniqueur et un responsable politique lors d’une émission télévisée.

Dans une déclaration officielle publiée ce mercredi 26 mars 2025, le CDEPS exprime sa « profonde inquiétude » face à cette mise en garde, qu’il considère comme une tentative d’ingérence dans le travail des rédactions.

Le CDEPS rappelle que les injures, les propos diffamatoires et les atteintes à la dignité observés dans l’espace public ne sont pas un phénomène nouveau. Pourtant, le CNRA ne s’en est jamais officiellement préoccupé jusqu’à présent. L’organe de presse estime que cette réaction du CNRA fait suite à la pression d’un parti politique, ce qui compromet sa neutralité.

« Ce rappel aux médias, fait par le Président du CNRA, dans le fond comme dans la forme, est une manière insidieuse de mettre au pas la presse et de s’immiscer dans le fonctionnement interne des rédactions », souligne le CDEPS.

Le CDEPS va plus loin en dénonçant une série d’atteintes à la liberté de la presse depuis l’installation du nouveau régime. Il cite notamment des inquisitions fiscales, la privation de publicités, le non-paiement de prestations déjà effectuées, ainsi que les coupures de signaux de certaines chaînes de télévision.

Face à cette situation, le CDEPS refuse toute tentative de soumission des médias à une « liberté surveillée » et exige l’installation immédiate des huit nouveaux membres du collège du CNRA pour garantir le bon fonctionnement de l’institution.

« Ce communiqué de son Président est la preuve d’un fonctionnement bancal, voire illégal, de l’organe », dénonce le CDEPS, qui estime que le CNRA, en tant qu’instance de régulation, doit se montrer plus indépendant et impartial dans ses interventions.

Dans sa déclaration, le CDEPS réaffirme son attachement indéfectible à la liberté de la presse, qu’il considère comme un pilier essentiel de la démocratie. Il interpelle directement les autorités en leur demandant de prendre des mesures urgentes pour :

  • Garantir la sécurité des journalistes et des médias face aux menaces et aux pressions politiques ;
  • Rétablir le fonctionnement indépendant du CNRA en procédant à la nomination des membres manquants ;
  • Mettre fin aux intimidations et autres formes de répression contre la presse.

Cette prise de position marque un nouveau bras de fer entre les médias et le pouvoir. Alors que le Sénégal traverse une période de tension politique et sociale, la liberté de la presse semble être de plus en plus mise à l’épreuve.

Le CDEPS, en tant que principal représentant des médias privés au Sénégal, entend maintenir la pression sur les autorités pour défendre l’indépendance journalistique et empêcher toute tentative de museler la presse.

Communiqué du CNRA aux médias : Le CDEPS exprime son inquiétude, relève des manquements du régulateur et l’appelle à faire preuve de responsabilité.

Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 26 Mars 2025 .

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

Au titre de la Présidence de la République

Monsieur Aboubacar Djamil SANE, titulaire d’une maîtrise en Economie, est nommé Président du Conseil de surveillance de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), poste vacant ;
Au titre de la Primature

Monsieur Mohamed Lat Sack DIOP, Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication, Maître de conférences titulaire à l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD), est nommé Directeur des Archives du Sénégal, poste vacant.

Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique
Monsieur Mame Birame Wathie, titulaire d’un Diplôme d’Etudes supérieures en Communication et Multimédia, journaliste, est nommé Président du Conseil d’administration de la Société Sénégalaise de Presse et de Publication – Le Soleil (SSPP- Le Soleil), poste vacant. 
Monsieur Birame Khoudia LO, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Maison de la presse « Babacar TOURE », en remplacement de Monsieur Alioune DRAME.
Au titre du Ministère de l’Industrie et du Commerce
Monsieur Samba Camara, titulaire d’un Master en Nutrition, Qualité et Hygiène agro-alimentaire est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) en remplacement de Monsieur Ismaila Mbengue Fall ;
Madame Aïcha Selbé SAGNE, Spécialiste en Gestion commerciale et Marketing est nommée Président du Conseil de surveillance de l’Agence sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), en remplacement de Madame Mame Marième BABOU.

Au titre du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI)

Monsieur Tafsir Babacar NDOYE, Biologiste, Coordonnateur du Fonds d’Impulsion de la Recherche scientifique et technique (FIRST), matricule de solde 615 391O est nommé Directeur du Financement de la Recherche et du Développement technologique en remplacement de madame Soukeyna Dia TINE admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Benoit TINE, Professeur assimilé en Sociologie est nommée Directeur de l’Enseignement supérieur privé en remplacement de monsieur Cheikh SÈNE ;

Monsieur Ansoumana SAMBOU, Professeur des Sciences de la Vie et de la Terre, matricule de solde 696 641  Z est nommé Président du Conseil d’Orientation de l’Autorité Nationale de Biosécurité (ANB) en remplacement de monsieur Yéro Deh.


Au titre du Ministère de l’Economie sociale et solidaire

Madame Ndela DIOUF, titulaire d’un Master en Ingénierie financière, Gestionnaire de projets, est nommée Directeur du Fonds d’Impulsion de la Microfinance en remplacement de monsieur Ndiamé NDIAYE.

Au titre du Ministère de l’Education nationale
Monsieur Baba THIAM, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde 516192, précédemment Inspecteur de l’Education et de la Formation de Mbour 1, est nommé Directeur des Ressources Humaines au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Serigne Saïbou BADIANE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.

Au titre du Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement du Territoires

Monsieur Ousmane KEBE, Professeur d’Enseignement secondaire, est nommé Président du Conseil de surveillance de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices publics en remplacement de Monsieur Baba NDIAYE ;

Monsieur Baye Mayoro DIOP, Chancelier des Affaires étrangères, titulaire d’un Master en Gestions des conflits, est nommé Directeur de la Coopération décentralisée au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du Territoires, en remplacement de monsieur Pape Ngor THIAO, appelé à d’autres fonctions ;

Monsieur Mouhamadou Lamine DIAGNE, titulaire d’un MBA en Gouvernance et Relations internationales est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds d’Habitat Social en remplacement de madame Anta  Sarr DIACKO ;

Madame Khadija Mahécor DIOUF, titulaire d’un Master en Suivi évaluation, est nommée Président du Conseil de surveillance de l’Agence de Développement Local (ADL), poste vacant.

Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique

Monsieur Abou BA, Administrateur civil, matricule de solde 661 348/F, est nommé Directeur des Libertés publiques et de la Législation, poste vacant ;
Monsieur Ibrahima BALDE Administrateur civil, matricule de solde 722 162/J, est nommé Directeur de la Formation et de la Communication à la Direction générale des Elections, poste vacant ;
Madame Khoudia LEYE, Administrateur civil, matriculede solde n°744 884/, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommée Adjoint au Gouverneur de la région de SaintLouis chargé du Développement, poste vacant.

Monsieur Christian Fernand Jonhson Tiburce DIATTA, Administrateur civil, matricule de solde n°618 678/E, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Préfet du Département de Bambey, région de Diourbel, poste vacant ;
Monsieur          Amadou          KA,     Secrétaire          d’Administration,          matricule          de          solde 
n° 661 447/F, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Mbour, région de Thiès, est nommé SousPréfet d’arrondissement de Kataba 1, Département de Bignona, en remplacement de Monsieur Alassane ANNE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur         Diadji         GUEYE,         Secrétaire         d’Administration,         matricule         de         solde 
n° 661 425/F, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Thiès, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Koudiaba Ouoloff, Département de Koumpentoum, poste vacant ;
Monsieur Mouhamadou Lamine DIOP, Secrétaire d’Administration, matricule de solde n° 681 468/G, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Ziguinchor, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Ndande, Département de Kébémer, en remplacement de Monsieur Mamadou BADIANE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Mamadou Lamine NGOM, Secrétaire d’Administration, matricule de solde n° 666 130/H, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Dakar, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Lambaye, Département de Bambey, en remplacement de Monsieur Cheikh Anta DIENG, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Moustapha NIANG, Secrétaire d’Administration, matricule de solde n° 681 469/H, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Pikine, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Djibanar, Département de Goudomp, en remplacement de Monsieur Amadou GOUDIABY, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Issakha TANDIAN, Maitre d’enseignement technique professionnel, matricule de solde n° 615 477/F, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Salemata, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Nguélou, Département de Guinguinéo, en remplacement de Monsieur Mohamed Fadel SARR, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur         Moussa         SAMB,         Secrétaire         d’Administration,         matricule         de         solde 
n° 681 463/B, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Tambacounda, est nommé Sous-Préfet d’arrondissement de Boyaguel Bamba, Département de Goudiry, en remplacement de Monsieur Babacar Ibra MAR, appelé à d’autres fonctions.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 26 Mars 2025

​Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 26 mars 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a exprimé sa tristesse suite au décès de Maitre Cheikh Koureyssi BA. Le Sénégal perd un avocat de talent, une voix singulière du barreau, un homme de principe profondément attaché à la justice et aux libertés. 
 
Le Président de la République a évoqué l’anniversaire de son accession à la magistrature suprême suite à la troisième alternance démocratique au Sénégal. En effet, le 24 mars 2024, le peuple sénégalais souverain l’a élu Président de la République, au premier tour, avec 54,28 % des suffrages exprimés. Cette confiance s’est confirmée avec la majorité parlementaire absolue de 130 députés accordée à la liste PASTEF conduite par le Premier Ministre Ousmane SONKO aux élections législatives du 17 novembre 2024. 
 
Le Chef de l’Etat a, une fois de plus, exprimé sa profonde gratitude au vaillant peuple sénégalais pour sa confiance et sa mobilisation permanente, aux côtés du Gouvernement, afin d’asseoir dans la paix, la concorde nationale et le sens des responsabilités, un Sénégal souverain, juste et prospère. Il a réitéré son engagement et celui du Gouvernement, au moment où il entame la deuxième année de son mandat, à ne ménager aucun effort pour accélérer les réformes, la reddition des comptes et le redressement du pays, mais surtout la relance des activités économiques et sociales conformément à l’Agenda national de Transformation lancé le 14 octobre 2024. 
 
Revenant sur les préparatifs de l’Eid al fitr qui marque la fin du mois béni de Ramadan, le Président de la République a demandé au Gouvernement, notamment aux Ministres en charge de l’Intérieur, des Forces armées, des Transports terrestres et aériens, du Commerce et des Transports maritimes, de prendre toutes les dispositions adéquates en vue de l’approvisionnement correct des marchés, ainsi que du bon déroulement des célébrations de la fête de Korité sur l’ensemble du territoire national.
 
Parlant du rapport annuel 2023-2024 du Médiateur de la République qu’il a reçu le jeudi 20 mars 2025, le Chef de l’Etat a félicité, à nouveau, l’autorité indépendante pour le travail remarquable visant à protéger les droits des citoyens et usagers du service public, mais également à l’amélioration du fonctionnement et des performances des administrations. Il a demandé à chaque membre du Gouvernement d’exploiter les recommandations contenues dans le rapport et de répondre systématiquement aux saisines, de désigner des référents du Médiateur de la République dans chaque ministère et de veiller, dans les régions et collectivités territoriales, au cadre d’exercice des Délégués du Médiateur. Tirant les enseignements du rapport 2023-2024 du Médiateur de la République, il a indiqué au Gouvernement la nécessité d’accorder une attention spéciale à l’amélioration continue des conditions de détention en veillant à la prise en charge de la situation des enfants à besoins spéciaux. Le Gouvernement s’attachera également à la régularisation de la situation administrative des agents et retraités concernés par les dossiers déjà traités par le Médiateur de la République et au traitement diligent des réclamations relatives à l’amélioration de l’environnement institutionnel, économique et social de l’entreprise. 
 
Le Président de la République a abordé la problématique de la gestion optimale du prochain hivernage qui appelle une anticipation, une préparation minutieuse et une organisation à toute épreuve. Il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de prendre toutes les dispositions requises pour engager, sans délai, les opérations préhivernage sur l’étendue du territoire national. Il a rappelé l’importance de réaliser, à temps, les opérations préventives de curage des ouvrages d’assainissement sous le contrôle de l’ONAS, mais également de renforcer la mise en œuvre d’une démarche systémique de prévention et de gestion des inondations. Dès lors, il est impératif de veiller au suivi du réseau hydrographique national avec les organismes de bassins (OMVS et OMVG) pour intégrer les prévisions de risques de crues dans la stratégie nationale de prévention et de gestion des inondations. 
 
Le Chef de l’Etat a souligné l’urgence d’accorder une attention particulière à la finalisation des travaux prévus dans les projets et programmes de lutte contre les inondations, notamment dans les zones sensibles des départements de Keur Massar (Keur Massar Sud, Unité 3 Parcelles assainies) et de Mbacké (Touba). Dans le même sillage, il a indiqué au Ministre en charge des Infrastructures l’impératif d’intensifier l’exécution du Plan d’entretien et de réhabilitation des ouvrages de franchissement notamment dans les zones et sites vulnérables. Il a demandé au Premier Ministre de tenir, courant avril 2025, un Conseil interministériel sur la prévention des inondations et de relancer les actions de terrain du Comité national de Prévention des Inondations. 
 
Le Sénégal va célébrer, le 04 avril 2025, le 65ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale, une occasion pour le Président de la République d’insister sur le nécessaire consensus autour de la dénomination des infrastructures et espaces publics. Il a rappelé au Gouvernement, que les infrastructures routières, notamment les avenues, boulevards, rues, ainsi que les places et espaces publics de nos villes et communes, doivent représenter des lieux symboliques de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique. Ils doivent incarner la perpétuation de la mémoire collective sur les faits et personnalités qui ont marqué la vie de la Nation, ainsi que l’intégration et l’unité du continent.
 
Dans sa communication, le Premier Ministre a fait le point sur le pilotage de l’Agenda national de Transformation systémique du Sénégal, en rappelant l’articulation parfaite à assurer entre les projets stratégiques et les dynamiques territoriales. Il s’est félicité des résultats satisfaisants des sessions de lancement thématiques des projets et programmes qui sont de nature à garantir le succès de la coordination intersectorielle indispensable à l’approche filières et chaînes de valeur adoptée pour l’Agenda Sénégal 2050. Il a insisté sur l’attention particulière à accorder aux projets dits catalytiques et ceux à mettre en œuvre rapidement.
 
Le Premier Ministre a ensuite exhorté les Ministres à enclencher la phase opérationnelle en finalisant les feuilles de route du portefeuille de projets retenus à l’issue de ces sessions de lancement thématiques et à ajuster sur cette base, au besoin, leurs Lettres de Politique sectorielle (LPS), en perspective de la première Loi de Finance rectificative 2025. Dans ce cadre, il a fait part, dans le contexte actuel des finances publiques, des arbitrages budgétaires qu’il soumettra au Président de la République après concertation avec les Ministres en charge du budget et de l’économie.
 
Abordant le deuxième point de sa communication, le Premier Ministre est revenu sur le contexte de la cérémonie de lancement simultané du Programme d’Appui aux Acteurs de l’Economie sociale et solidaire (PROGRESS) et du Programme de 1000 Coopératives solidaires (PCS) qu’il a présidée. À cet égard, il a relevé le défi persistant de l’éradication de la pauvreté au Sénégal que l’Agenda national de Transformation ambitionne de réaliser. À l’appui des résultats de l’enquête harmonisée de l’ANSD sur les conditions de vie des ménages entre 2019 et 2022 publiée l’année dernière, le Premier Ministre a mis en exergue, outre l’augmentation du nombre de personnes vivant dans la pauvreté, un taux de pauvreté très élevé dans le monde rural ainsi qu’une forte corrélation avec notamment l’âge avancé, le niveau de revenus et les conditions d’accès aux services de base tels que la santé, l’eau potable, l’éducation et l’électricité.
 
Fort de ce constat, le Premier Ministre a demandé au Ministre chargé du Plan de faire procéder à la mise à jour de ces statistiques afin de disposer d’une situation de référence actualisée pour la gestion du pays. Il a également noté la nécessité de mettre en synergie les dispositifs de lutte contre la pauvreté pour créer un écosystème plus efficace dans la lutte contre la pauvreté. Dans cette perspective, il a décidé de mettre en place, sous la coordination de la Primature, un cadre de concertation entre les Ministres impliqués, notamment ceux en charge des solidarités, de la santé, de l’action sociale, de l’économie sociale et solidaire, de l’agriculture et de l’élevage. Il a souligné, parmi les dossiers urgents à prendre en charge, celui de la gestion de la période de soudure dans le monde rural, y compris pour le cheptel, en demandant que des mesures précises lui soient soumises dans les plus brefs délais.
 
Enfin, le Premier Ministre a rappelé aux Ministres le strict respect des délais qu’il a fixés pour lui soumettre des propositions de mesures de rationalisation du train de vie de l’Etat. Il a également pris note des diligences en cours, au niveau du ministère chargé des Finances, en vue de recourir à la plateforme de paiement instantané en cours de mise en place par la BCEAO pour le paiement des impôts et des droits de douane.
 
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
 
•       Le Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a fait une communication sur : – l’état de mise en œuvre du Fonds d’Appui et de Péréquation pour les Collectivités territoriales ;
–      l’état de mise en œuvre du Fonds de Réhabilitation des Sites miniers et de Carrières ;
–      l’état d’avancement du processus de mise en place d’un système déclaratif pour le recouvrement de la redevance minière.
 
•       Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait le point sur l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité ; 
 
•       Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide et le suivi de la campagne horticole.

REPLI DE 7,2 POINTS DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE : Le climat des affaires en chute libre en un une année

Le climat des affaires au Sénégal s’est nettement détérioré, reflétant les difficultés croissantes des entreprises du secteur secondaire et tertiaire. Entre concurrence accrue, problèmes de recouvrement des créances et pression fiscale, les acteurs économiques évoluent dans un environnement de plus en plus incertain.

Une conjoncture morose s’annonce-t-elle ? Quel que soit le cas, l’économie sénégalaise traverse une période de turbulences marquées par une nette détérioration du climat des affaires, d’après le « Point mensuel de conjoncture janvier 2025 » publié en mars 2025 par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). En effet, selon le document, l’indicateur synthétique, fondé sur les soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a reculé de 10,4 points en un mois et de 7,2 points en un an. Cette situation alarmante est exacerbée par la crise de confiance des acteurs économiques, frappés de plein fouet par des difficultés structurelles et conjoncturelles qui entravent la croissance dans leurs domaines respectifs.
Dans le secteur industriel, les chefs d’entreprise font face à des obstacles majeurs, notamment le recouvrement difficile des créances (31 %), la concurrence (28 %), les problèmes d’approvisionnement en matières premières (25 %), l’insuffisance de la demande (19 %) et la pression fiscale (9 %). Ces contraintes ont conduit à une baisse de 1,7 point du climat des affaires dans ce sous-secteur, traduisant les inquiétudes des industriels quant aux commandes, aux stocks de produits finis et à la production attendue.
Le secteur des services n’est pas en reste. L’intensification de la concurrence (35 %), la complexité du recouvrement des créances (45 %), la faiblesse de la demande (36 %) et une fiscalité jugée contraignante (27 %) pèsent lourdement sur l’activité. Dans ce contexte, les prestataires se montrent particulièrement pessimistes quant à l’évolution des tarifs, des commandes, du chiffre d’affaires et des perspectives globales. Ce climat morose se reflète dans l’indicateur du sous-secteur, qui a plongé de 18,5 points en un mois.
Dans le commerce, les difficultés sont encore plus criantes. Le recouvrement des créances apparaît comme la principale entrave (78 %), suivi par une concurrence jugée déloyale (67 %), une fiscalité lourde (56 %), une demande insuffisante (44 %) et des difficultés d’approvisionnement en marchandises (11 %). En conséquence, le climat des affaires dans ce sous-secteur s’est contracté de 1,3 point, révélant un pessimisme grandissant quant aux stocks de produits finis et aux perspectives de chiffre d’affaires.

PRESSING DU FMI

Les ennuis s’enchaînent pour le Sénégal. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment gelé un programme de 1,8 milliard de dollars, soit plus de 1 000 milliards de francs CFA, en raison des incertitudes sur la viabilité des finances publiques. Le FMI refuse pour l’instant de négocier un nouvel accord avec le Sénégal, exigeant d’abord des clarifications sur les « faux chiffres » avancés par le Premier ministre, Ousmane Sonko. En février, la Cour des comptes a révélé que la dette publique atteignait en réalité près de 100 % du PIB, bien au-delà des quelque 74 % officiellement annoncés sous l’ère de Macky Sall.
Cette révélation a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers et a entraîné une dégradation de la note souveraine du pays. L’agence de notation Moody’s a abaissé la note du Sénégal de Ba3 à B1, signalant une augmentation significative du risque de défaut. Peu après, Standard & Poor’s a emboîté le pas, aggravant davantage la perception du risque pays. Avec ces nouvelles notations, le Sénégal se retrouve dans une position délicate : pour emprunter sur les marchés internationaux, il devra désormais accepter des taux d’intérêt beaucoup plus élevés qu’auparavant ; ce qui risque d’accentuer la pression sur les finances publiques et d’aggraver la crise économique.
Dans un climat d’incertitude, avec une détérioration des fondamentaux macroéconomiques et une méfiance croissante des investisseurs, il y a un ralentissement de l’activité dans les principaux secteurs productifs. La nécessité de restaurer la crédibilité des finances publiques et de mettre en place des réformes structurelles devient plus que jamais impérative afin de redresser la situation pour éviter un enfoncement encore plus profond de l’économie.


Penda THIAM

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°430 – 26/03/2025

🔴 BAISSE DE 7,2 POINTS DANS LES SECTEURS SECONDAIRE ET TERTIAIRE EN UN AN : UN CLIMAT DES AFFAIRES MAUSSADE !
🔴 LOI PORTANT INTERPRÉTATION DE LA LOI PORTANT AMNISTIE : LE PROJET DE LOI SE HEURTE AU MUR CITOYEN

🔴 ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2026 : LES « LIONS » SORTENT LES GRIFFES FACE AUX « ÉPERVIERS »
🔴 CONTRIBUTION : SADIO MANÉ EST-IL DEVENU DISCUTABLE (Par M’Bagnick Dione)

Le FMI face au Sénégal : une dérogation ou un remboursement de la dette cachée ?

Le Fonds Monétaire International (FMI) pourrait adopter deux options face à la situation financière actuelle du Sénégal : accorder une dérogation ou exiger un remboursement. C’est ce qu’a révélé Edward Gemayel, chef de la mission du FMI pour le Sénégal, lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) ce mardi 25 mars 2025.

Les discussions entre Dakar et le FMI sont suspendues depuis que l’institution financière a mis en lumière l’existence d’une dette cachée de 7 milliards de dollars (environ 4000 milliards de FCFA), accumulée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall. Cette découverte a conduit à la suspension du programme d’aide financière accordée au Sénégal.

La situation est jugée préoccupante car le FMI ne peut plus avancer dans les discussions sur un nouveau programme d’appui tant que les données économiques transmises par le précédent gouvernement ne sont pas rectifiées.

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes sénégalaise confirment ces irrégularités. Selon ce document, la dette publique a été sous-estimée et certaines obligations financières du pays n’ont pas été déclarées de manière transparente. Ce manque de rigueur budgétaire a contribué à la dégradation des finances publiques et à l’incertitude actuelle.

Pour le FMI, il est impératif de rétablir la crédibilité des chiffres économiques du Sénégal avant de discuter d’un quelconque nouvel accord. Cette exigence de transparence s’inscrit dans une volonté de garantir une gestion plus rigoureuse des finances publiques.

Selon Edward Gemayel, deux options sont sur la table :

  1. L’octroi d’une dérogation : le FMI pourrait décider de passer outre cette irrégularité en accordant une dérogation exceptionnelle au Sénégal. Cela permettrait de maintenir le partenariat financier entre l’institution et le pays, en évitant une rupture brutale des financements internationaux.
  2. L’exigence d’un remboursement : dans ce cas, le FMI pourrait demander au Sénégal de rembourser une partie des fonds déjà débloqués, en guise de compensation pour la fausse déclaration des finances publiques. Cette option compliquerait encore davantage la situation économique du pays, qui fait déjà face à des tensions budgétaires.

Cette incertitude économique place le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye dans une position délicate. L’administration actuelle, qui a promis plus de transparence et une gestion rigoureuse des finances publiques, doit maintenant gérer l’héritage économique du régime précédent.

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait déjà dénoncé ces données falsifiées et annoncé un audit général des finances publiques pour identifier les responsabilités. Mais cela suffira-t-il à convaincre le FMI de ne pas exiger un remboursement immédiat ?

Propos grossiers dans les débats télévisés : Le CNRA met en garde les médias contre les injures

Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a exprimé ce mardi 25 mars 2025 son inquiétude face à la multiplication des dérives verbales dans les débats télévisés. L’organe de régulation pointe du doigt l’usage des insanités, injures et propos grossiers sur certains plateaux, notamment de la part de chroniqueurs invités à commenter l’actualité.

Dans un communiqué officiel, le CNRA dénonce des comportements qui, selon lui, portent atteinte aux institutions de la République, à la moralité publique, ainsi qu’à l’image, l’honneur et la réputation des personnes visées. Il estime que ces dérives sont de nature à fragiliser la stabilité nationale et la cohésion sociale, en transformant les médias en tribunes d’invectives plutôt qu’en espaces de débats responsables.

L’organe de régulation rappelle que ces pratiques constituent une violation des règles en vigueur, notamment celles inscrites dans le Cahier des charges des médias audiovisuels. Il insiste sur le fait que les chaînes de télévision, de radio et les plateformes de diffusion sont responsables de la qualité des contenus qu’elles proposent.

Dans ce cadre, le CNRA exhorte les directeurs de médias et animateurs d’émissions à prendre les dispositions nécessaires pour éviter la prolifération de discours offensants et irresponsables.

Le communiqué précise également que le non-respect de ces obligations pourrait entraîner des sanctions sévères, conformément à la législation en vigueur. Ces sanctions peuvent aller de mises en demeure et suspensions de programmes à des interdictions de diffusion ou des amendes conséquentes.

Le CNRA rappelle aux acteurs des médias audiovisuels qu’ils ont un rôle fondamental dans l’éducation citoyenne et la préservation des valeurs démocratiques. En permettant des échanges respectueux et constructifs, ils contribuent à une information équilibrée et à un climat apaisé dans le pays.

Il invite ainsi les chaînes de télévision, les radios et les plateformes numériques à veiller scrupuleusement au respect de la déontologie journalistique, afin d’éviter que leurs espaces de diffusion ne deviennent des lieux d’incitation à la haine ou à la violence verbale.

Cette mise en garde du CNRA intervient dans un contexte où le débat public au Sénégal est de plus en plus marqué par des affrontements verbaux, souvent exacerbés par les tensions politiques et sociales. L’organisme de régulation semble donc vouloir renforcer son contrôle sur les contenus audiovisuels, en réaffirmant son engagement à préserver l’éthique et la responsabilité médiatique.

Guy Marius Sagna exige le jugement de Macky Sall pour haute trahison

Le député et activiste Guy Marius Sagna est monté au créneau ce mardi pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dissimulation frauduleuse de dette publique » sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les révélations du Fonds monétaire international (FMI), une dette cachée de 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA) aurait été accumulée entre 2019 et 2024, sans que les institutions internationales et le peuple sénégalais n’en soient informés.

Face à cette révélation, Guy Marius Sagna estime que Macky Sall et ses collaborateurs doivent répondre de leurs actes devant la justice pour haute trahison. Dans une déclaration virulente, il pointe du doigt « une gestion opaque et irresponsable des finances publiques », tout en appelant à une action judiciaire ferme contre les responsables de cette situation.

Le FMI, qui a récemment audité les finances publiques du Sénégal, a révélé que cette dette massive n’avait pas été correctement déclarée aux institutions financières et aux bailleurs de fonds internationaux. Pourtant, selon Guy Marius Sagna, des signaux d’alerte avaient déjà été lancés.

« Nous le savions déjà, car le Premier ministre Ousmane Sonko et la Cour des comptes avaient déjà informé le peuple », affirme-t-il.

L’ancien président Macky Sall et son gouvernement auraient ainsi dissimulé des engagements financiers majeurs, exposant aujourd’hui le pays à une situation budgétaire critique et à de potentielles restrictions de financement extérieur.

Loin de se contenter de dénoncer, Guy Marius Sagna rejette catégoriquement l’idée que le peuple sénégalais doive supporter le poids de cette dette.

« Ces 7 milliards de dollars sont une dette illégitime et odieuse que le peuple sénégalais ne doit pas payer », martèle-t-il.

Il exhorte le gouvernement actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, à renégocier ces engagements financiers, voire à refuser de les honorer si des irrégularités sont avérées.

Dans son discours, Guy Marius Sagna ne ménage pas non plus le FMI, qu’il accuse d’avoir fermé les yeux sur cette situation pendant plusieurs années.

« Où était et que faisait le FMI pendant tout ce temps ? » s’interroge-t-il, mettant en cause la responsabilité des institutions financières internationales dans la surveillance des engagements budgétaires des États.

Alors que certains acteurs politiques et économiques critiquent la gestion du nouveau gouvernement face à cette dette, Guy Marius Sagna appelle à la solidarité et au soutien envers Ousmane Sonko et l’équipe en place.

« Au lieu de critiquer ceux qui ont révélé cette dette de plus de 4000 milliards de FCFA, Ousmane Sonko et son gouvernement, nous devons tous les soutenir, les protéger et les motiver », insiste-t-il.

Pour lui, les véritables coupables ne sont pas ceux qui mettent à nu les scandales financiers, mais bien ceux qui en sont responsables et qui doivent, selon lui, être jugés pour leurs actes.

Si pour l’instant aucune procédure judiciaire officielle n’a été engagée contre Macky Sall et son entourage, les appels à des enquêtes approfondies se multiplient. Certains acteurs politiques demandent une audition de l’ancien président et de ses anciens ministres des Finances, tandis que d’autres réclament une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.

Olivier Boucal alerte sur les disparités dans l’administration : « Les femmes ne représentent que 24 % des effectifs »

Le Sénégal fait face à un problème persistant d’inégalité dans l’accès aux postes administratifs et aux responsabilités au sein de la fonction publique. Lors de la clôture d’une session de formation dédiée aux femmes, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, Olivier Boucal, a mis en lumière les fortes disparités de représentation entre hommes et femmes dans l’administration sénégalaise.

Selon une enquête menée par son ministère, les femmes ne représentent que 24 % des effectifs globaux de la fonction publique. Ce chiffre diminue drastiquement à mesure que l’on monte dans la hiérarchie administrative, atteignant moins de 8 % aux postes les plus élevés. Cette réalité, selon le ministre, résulte d’une combinaison de barrières socioculturelles, d’un manque de formations adaptées et d’un réseau institutionnel peu favorable à l’émergence des femmes dans la haute administration.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement sénégalais a lancé une initiative forte pour corriger ces disparités, notamment à travers l’Académie de leadership féminin « Ndatte Yalla ». Cette académie a pour objectif d’outiller les femmes cadres de l’administration pour qu’elles puissent accéder à des postes de décision et exercer un leadership transformationnel.

Lors de cette cérémonie de clôture de la session de formation de vingt femmes bénéficiaires, Olivier Boucal a rappelé l’engagement du président de la République à renforcer la place des femmes dans la fonction publique. Il a précisé que cette initiative ne serait pas un programme ponctuel, mais une politique pérenne qui s’inscrira dans le plan de travail annuel du ministère.

Le programme ne se limite pas à une formation théorique. Il comprend un accompagnement personnalisé permettant aux bénéficiaires d’accéder progressivement à des postes de responsabilité. En plus du renforcement des compétences techniques et relationnelles, l’Académie met un accent particulier sur le développement du leadership, afin de favoriser une transformation durable de l’administration publique.

Dans cette dynamique, la coopération allemande, à travers la GIZ, joue un rôle clé dans l’accompagnement du Sénégal dans la modernisation de son administration et la promotion de l’égalité des genres. Nina Neubecker, première secrétaire de la coopération de l’Ambassade d’Allemagne au Sénégal, a souligné l’importance de la participation des femmes aux décisions stratégiques. Selon elle, un leadership équilibré et inclusif est un levier essentiel pour garantir une gouvernance efficace et durable.

Les défis restent nombreux pour atteindre une parité réelle dans l’administration. Il est impératif de briser les pesanteurs socioculturelles, d’offrir davantage d’opportunités aux femmes, et de garantir une égalité de traitement dans les promotions. Le ministre Olivier Boucal a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces réformes pour bâtir une administration plus équitable, performante et inclusive.

Olivier Boucal sur les disparités dans l'administration : « Les femmes représentent que 24 % des effectifs »
Olivier Boucal sur les disparités dans l'administration : « Les femmes représentent que 24 % des effectifs »

Thierno Alassane Sall interpelle le PASTEF sur l’abrogation de la loi d’amnistie : Un engagement remis en question ?

L’abrogation de la loi d’amnistie continue de susciter des tensions au Sénégal, en particulier entre Thierno Alassane Sall, leader de la République des Valeurs (RV), et le parti au pouvoir, le PASTEF. Dans un récent post sur X (anciennement Twitter), Thierno Alassane Sall a tenu à rappeler un engagement majeur du PASTEF lors de la campagne présidentielle : l’abrogation de la loi d’amnistie, qui avait été largement critiquée pour son caractère sélectif et ses implications politiques.

Ce rappel intervient alors que le gouvernement semble hésitant sur cette question, suscitant la frustration de plusieurs acteurs politiques et de la société civile.

Dans sa publication, Thierno Alassane Sall cite un manifeste publié le 1er mars 2024, signé par 222 universitaires, dont des agrégés et des professeurs titulaires en droit, qui affirmaient clairement que l’abrogation de la loi d’amnistie était juridiquement possible après l’élection d’un nouveau président.

« Même dans l’hypothèse d’une validation constitutionnelle, aucune disposition ni principe ne s’opposerait à une abrogation de l’amnistie après l’élection d’un nouveau président. »

Selon TAS, ces déclarations démontrent sans ambiguïté que l’abrogation de la loi d’amnistie ne souffre d’aucun obstacle légal. Il reproche ainsi au PASTEF de tergiverser sur un engagement pourtant clair et attendu par une large frange de la population.

Lors de la campagne présidentielle de 2024, le PASTEF et son candidat Bassirou Diomaye Faye avaient promis de revenir sur la loi d’amnistie, adoptée sous Macky Sall, et qui avait permis à plusieurs personnalités politiques de bénéficier d’un effacement judiciaire.

Toutefois, depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement n’a pas encore engagé de démarche formelle pour abroger cette loi, suscitant l’incompréhension de nombreux citoyens et militants.

Thierno Alassane Sall ne cache pas son agacement face à cette situation et adresse un message fort au PASTEF :

« C’est sans ambiguïté. PASTEF reste le seul à y voir matière à interpréter. Ñu jub, di jubal, tey jubbanti. Gor ca wax ja. »

Par cette déclaration en wolof, il insiste sur la nécessité de respecter la parole donnée et d’éviter les justifications qui, selon lui, ne tiennent pas debout.

L’adoption de la loi d’amnistie avait pour but d’apaiser les tensions politiques et de permettre une réconciliation nationale après les violences et arrestations massives de 2021 à 2024. Toutefois, de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer un effacement sélectif de crimes et délits, permettant à certains acteurs politiques d’échapper à la justice.

Aujourd’hui, l’idée d’abroger partiellement cette loi suscite un grand débat au sein de la classe politique. D’un côté, ceux qui estiment qu’il faut revenir dessus pour permettre des poursuites judiciaires équitables. De l’autre, ceux qui considèrent que revenir sur cette loi pourrait raviver les tensions et diviser davantage la société sénégalaise.

Le message de Thierno Alassane Sall s’ajoute à d’autres appels provenant d’opposants et de membres de la société civile, qui exigent une position claire du gouvernement sur ce sujet.

Pour l’instant, le PASTEF n’a pas officiellement répondu à cette interpellation. Mais cette question risque de devenir un test crucial pour le gouvernement Bassirou Diomaye Faye, qui devra choisir entre tenir ses engagements ou adopter une position plus pragmatique pour préserver la stabilité politique.

Mobilisation contre la loi interprétative de l’amnistie : Le Front / Force Alternative appelle à une marche ce vendredi

Le Front / Force Alternative, une nouvelle plateforme politique et citoyenne, a annoncé une grande mobilisation ce vendredi pour protester contre le projet de loi interprétative de l’amnistie. Cette initiative vise à exprimer leur opposition à une législation qu’ils considèrent comme une tentative de manipulation des lois en faveur de certains acteurs politiques.

Dans une déclaration officielle, les responsables du Front / Force Alternative ont dénoncé ce qu’ils appellent une « instrumentalisation du cadre législatif pour servir des intérêts particuliers au détriment de la justice et de l’équité ». Selon eux, cette loi interprétative ne ferait qu’aggraver les tensions politiques et remettre en cause l’État de droit.

La marche pacifique se tiendra ce vendredi 28 mars 2025, de 15h à 18h, sur l’itinéraire suivant : Rond-point Liberté 6 – Station Total Énergie – Sortie VDN. Les organisateurs ont précisé qu’une lettre d’information a été transmise au préfet de Dakar, conformément aux dispositions légales en vigueur.

Les initiateurs du mouvement appellent tous les citoyens soucieux de la démocratie et de la transparence à se joindre à cette manifestation. Ils insistent sur le fait que leur objectif n’est pas d’affronter les autorités, mais de faire entendre une voix alternative dans le débat national.

Cette mobilisation intervient dans un contexte de fortes tensions politiques, où le débat sur l’amnistie et ses implications divise profondément l’opinion publique. Le gouvernement, de son côté, défend ce projet en affirmant qu’il vise à clarifier certaines dispositions de la loi initiale, tandis que ses détracteurs y voient une tentative de protection sélective de certains acteurs politiques.

La marche de vendredi pourrait être un test majeur pour la capacité de mobilisation des forces d’opposition et une indication du climat politique en cette période charnière. Reste à voir si les autorités autoriseront la manifestation et comment elles géreront cette nouvelle démonstration de contestation.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°429 – 25/03/2025

🔴 APPEL AU BOYCOTT DE TFM, RÉUNION D’URGENCE SUIVI DU COMMUNIQUÉ DU BUREAU POLITIQUE DES « PATRIOTES », ETC : BADARA GADIAGA FAIT TREMBLER
🔴 PAS DE NOUVEAU PROGRAMME SANS CLARIFICATION SUR LA PRÉSUMÉE FALSIFICATION DES CHIFFRES : LE FMI ISOLE LE SÉNÉGAL

🔴 CRISE AU SEIN DE LA FSKDA / LE SILENCE INTRIGANT DE LA TUTELLE
🔴 LIGUE DE FOOTBALL AMATEUR : ABDOULAYE SAYDOU SOW PASSE LE FLAMBEAU

NOUVELLE « INTERPRÉTATION » DE LA LOI D’AMNISTIE : PASTEF PERSISTE DANS LA TROMPERIE ( par Thierno Alassane Sall )

La commission des lois a statué ce vendredi 21 mars sur la proposition de loi (introduite par PASTEF) portant interprétation de la loi d’amnistie de 2024. On peut remarquer, avec surprise, que le texte a été entièrement réécrit au moyen d’un amendement déposé par le porteur même de la proposition de loi, le député Amadou Ba. En d’autres termes, le texte à l’égard duquel le Président Bassirou Diomaye Faye avait donné un avis (favorable), comme l’exige l’article 60 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a complètement disparu dans le fond au profit d’une nouvelle version.

En réalité, il s’agit d’une nouvelle proposition de loi portant « interprétation » de la loi d’amnistie. PASTEF reconnait ainsi, encore une fois, que sa volonté d’une justice à deux vitesses est rejetée par les Sénégalais. En revanche, au lieu de se résoudre définitivement à appliquer la demande claire du peuple d’une abrogation totale, le système PASTEF continue dans la tromperie à travers la nouvelle mouture de sa proposition de loi. En lisant le texte issu de l’amendement, on est frappé par deux choses : l’exposé des motifs relève de l’enfumage, alors que l’interprétation proposée constitue de l’embobinage. Leur faux débat sémantique sur l’abrogation montre aussi qu’ils ignorent le sens de ce terme en droit constitutionnel, qui est différent de son contenu en droit administratif.

L’EXPOSÉ DES MOTIFS : DE L’ENFUMAGE JURIDIQUE

Dans un texte de loi, l’exposé des motifs constitue une partie essentielle qui contribue à mieux comprendre l’économie des dispositions législatives. À titre d’illustration, le Conseil constitutionnel sénégalais avait déclaré inconstitutionnel l’article 2 de la loi EZZAN (loi d’amnistie concernant l’affaire Maître Babacar Sèye) au motif que cette disposition ne s’inscrivait pas dans le but poursuivi par la loi au regard de l’exposé des motifs (décision n° 1/C/2005 du 12 février 2005). La proposition de loi de PASTEF risque de subir le même sort, tellement son exposé des motifs est (volontairement) confus.

La mention maladroite de jurisprudences étrangères, de surcroît inutiles, dans l’exposé des motifs

Pour donner le sens d’une loi interprétative, PASTEF a jugé utile d’aller chercher dans la jurisprudence de la Cour de cassation française et de la Cour constitutionnelle béninoise. Le plus amusant est que les décisions citées ne nous apprennent absolument rien sur la loi interprétative. On y lit grosso modo qu’une loi interprétative fixe le sens exact d’une loi antérieure et pourrait être rétroactive. On ne peut pas dire que les Sénégalais seront plus instruits en lisant cela.

Alors qu’elles n’apportent aucune information nouvelle, les jurisprudences béninoise et française citées ne s’imposent pourtant pas au Sénégal. On aurait compris qu’on cite une juridiction internationale (comme la Cour pénale internationale) ou une juridiction communautaire (comme la Cour de justice de la CEDEAO, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, etc.) pour rappeler le droit applicable concernant le Sénégal. C’est à croire que nos « juristes Gondwanais » confondent « exposé des motifs d’une loi » et « note explicative d’une loi ». Ils devraient penser à prendre des cours de légistique (« ensemble des règles, principes et méthodes utiles à la conception et à la rédaction des textes normatifs visant, du point de vue de la forme et du fond, à assurer la cohérence et l’efficacité de ceux-ci »).

L’argument fallacieux de l’ambiguïté de la loi d’amnistie de 2024

L’argumentaire de PASTEF pour justifier la loi interprétative repose essentiellement sur l’idée que la loi d’amnistie de 2024 prêterait à confusion en ce qu’elle laisserait entendre en substance que les crimes de sang y sont inclus. Le régime PASTEF entretient sciemment une confusion entre son souhait (une amnistie partielle) et le contenu exact et clair de la loi d’amnistie (une amnistie totale). Il faut être malhonnête pour soutenir que la loi d’amnistie de 2024 est l’objet de controverses quant à son champ d’application exact.

L’article 1er de la loi d’amnistie, qui n’avait pas contenu de modification depuis l’initiative jusqu’à l’adoption, a toujours indiqué que cette loi visait à effacer les faits commis dans la période ciblée qui sont susceptibles d’être qualifiés d’infractions criminelles ou correctionnelles se rapportant à des manifestations ou ayant une motivation politique. Le texte est écrit dans un français clair et dans un style simple qui n’est sujet à aucune équivoque. En outre, la loi d’amnistie n’avait fait l’objet d’aucune controverse quant à sa compréhension. Dès qu’elle a été promulguée, la loi d’amnistie avait été appliquée par la justice sans aucune contradiction : tous les prisonniers, dans toutes les prisons du Sénégal, ont été libérés.

À cela, il faut ajouter un fait qui montre une fois de plus que le régime PASTEF fait dans la tromperie. Lors de l’examen en plénière de la proposition de loi d’amnistie, les députés de PASTEF, par la voix du député Birame Soulèye Diop (actuel ministre de l’Énergie), avaient posé une question inutile qui avait reçu une réponse claire. Le député pastéfien avait posé la question suivante : « est-ce que les crimes de sang sont couverts par la loi d’amnistie » ? La réponse de la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall était la suivante : « toutes les infractions criminelles, délictuelles font partie du champ d’intervention de l’article 1er de la loi d’amnistie ; c’est clair, c’est net, c’est du français, c’est même pas du droit, on peut lire et comprendre ». Cet échange montre encore, s’il en était besoin, que le sens de la loi d’amnistie n’a jamais été ambigu.

L’énumération du droit pénal pertinent, avec une conclusion décevante

En inventant, dans son propre imaginaire, l’équivoque, l’ambiguïté et la controverse au sujet de la loi d’amnistie, le régime de PASTEF a rappelé dans sa nouvelle proposition de loi le droit international et le droit communautaire pertinents au sujet des violations graves des droits de l’homme qui ne peuvent pas faire l’objet d’amnistie. Après avoir énuméré une palette de textes et de jurisprudences qui s’inscrivent dans cette logique, la nouvelle proposition de loi de PASTEF a choisi une conclusion peu ambitieuse en optant pour une interprétation qui n’est en réalité qu’une abrogation partielle.

L’exposé des motifs présente à cet égard une grande incohérence par rapport à la proposition finale. On peut être surpris d’ailleurs de constater que l’exposé des motifs omet de citer la jurisprudence pertinente de la Cour de justice de la CEDEAO qui résume le droit international et communautaire en la matière en bannissant l’amnistie concernant des faits similaires à ce qui s’est passé au Sénégal entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024. Dans son arrêt Sidi Amar Ibrahim et autres contre La République du Niger rendu le 9 février 2011 (n° ECW/CCJ/JUD/0I/14), la Cour de Justice de la CEDEAO rappelait que « la doctrine et la jurisprudence internationales […] admettent exceptionnellement que pour les violations graves et massives des droits fondamentaux de l’homme, tels que consacrés par la coutume internationale et les instruments pertinents des droits de homme, retenir application de la loi d’amnistie équivaut à supprimer le droit à un recours effectif devant les tribunaux compétents ». Le régime PASTEF a volontairement omis cette jurisprudence de la Cour de justice de la CEDEAO parce qu’elle ne convient pas à leur entreprise d’enfumage et de manipulation.

LES DISPOSITIONS : DE L’EMBOBINAGE

Le maintien de l’amnistie pour des criminels présumés

La première chose qu’il convient de retenir au sujet de la nouvelle proposition de loi de PASTEF est qu’elle maintient l’amnistie de faits susceptibles d’être qualifiés de crimes. En d’autres termes, si cette proposition est adoptée, des criminels pourraient échapper à la justice. Selon l’article 1er de la nouvelle proposition de loi interprétative, « Au sens de l’article 1er de la loi n° 2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie, les faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle ayant une motivation politique ou se rapportant des manifestations sont entendus des faits des faits liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique ». Si on s’arrête sur cette première partie de l’article 1er de la nouvelle proposition de loi, un criminel présumé pourra échapper à la justice s’il parvient à prouver que son acte était lié à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique.

La nouvelle interprétation introduit de l’ambiguïté dans la loi d’amnistie qui est claire

Pour être objectif et complet, ce premier alinéa de l’article 1er de la nouvelle proposition de loi doit être lu avec le second alinéa du même article dont le contenu est le suivant : « Au sens de l’article 1er de la loi n° 2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie, sont exclus du champ de l’amnistie les faits survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, sans lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique et qualifiés, notamment, d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, d’actes de barbarie, de traitements inhumains cruels ou dégradants, même si ces faits se rapportent à des manifestations, qu’elle qu’en soit la motivation et indifféremment de leurs auteurs ».

Après avoir lu cet article 1er de la nouvelle proposition de loi interprétative de PASTEF, on ne peut pas s’empêcher de se poser cette question : l’interprétation prétendue ne rend-elle pas plus compliquée la loi dont elle est censée établir la signification exacte ? Ce qui est clair dans cette nouvelle mouture, c’est ce qui n’a jamais embêté le PASTEF : d’une part, les éléments des forces de l’ordre seront jugés ; d’autres part, les militants politiques seront épargnés. En effet, il suffira, par exemple (aux personnes qui ont incendié l’UCAD, détruit massivement des biens de Sénégalais, incendié les magasins AUCHAN et les Stations-Services) de soutenir que les faits commis l’ont été par mégarde lors de l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique (droit de manifester) pour bénéficier de la loi d’amnistie.

Par contre, la nouvelle proposition de loi de PASTEF introduit de l’ambiguïté et de la confusion. En effet, dans le second alinéa de l’article 1er du texte, il est dit que sont exclus de l’amnistie, c’est-à-dire pourront être jugés, « les faits […] sans lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique et qualifiés, notamment, d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, d’actes de barbarie, de traitements inhumains cruels ou dégradants, même si ces faits se rapportent à des manifestations, qu’elle qu’en soit la motivation et indifféremment de leurs auteurs ». Que doit-on comprendre par « faits sans lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique […], même si ces faits se rapportent à des manifestations » ? Plus concrètement, les personnes qui ont incendié le bus de Yarakh n’ont-elles pas commis un fait criminel en lien avec l’exercice une liberté publique ou un droit démocratique ? Que devrait-on privilégier ici : « sans lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique » ou « même si ces faits se rapportent à des manifestations » ? Dans la première hypothèse (on considère que l’acte d’homicide a un lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique), les criminels présumés sont couverts par l’amnistie. Dans la seconde hypothèse (on considère que l’acte d’homicide, même se rapportant à des manifestations, sera jugé), les criminels présumés pourraient être jugés.

En conclusion, l’interprétation de PASTEF complique davantage la loi d’amnistie dont elle est censée établir la signification qui, en l’état actuel, ne fait l’objet d’aucune ambiguïté.

IGNORANCE DU SENS DE L’ABROGATION EN DROIT CONSTITUTIONNEL

Dans leur campagne de manipulation pour refuser l’abrogation totale de la loi d’amnistie de 2024, les partisans du PASTEF se sôt engouffrés dans une querelle sémantique ridicule. Depuis quelques jours, leur discours consiste à dire que le terme « abrogation » ne conviendrait pas ici, car l’abrogation ne rétroagit pas et ne vaut que pour l’avenir. Par conséquent, la proposition de loi portant abrogation de la loi d’amnistie déposée par le député Thierno Alassane Sall ne supprimerait pas l’amnistie concernant les personnes qui ont été déjà jugées et condamnées avant l’intervention de l’amnistie.

Le rejet du terme « abrogation » après l’avoir utilisé plusieurs dans leurs promesses d’une abrogation de l’amnistie

Plusieurs questions pour mettre en évidence leur malhonnêteté : quand Ousmane Sonko, de formation juriste, promettait l’abrogation de la loi d’amnistie à Ziguinchor le 1er novembre 2024 et devant l’Assemblée nationale le 27 décembre 2024, avait-il oublié alors ses cours de droit ? Quand le Président Bassirou Diomaye Faye, juriste de formation, promettait l’abrogation de l’amnistie dans son discours à la Nation le 31 décembre 2024, lui et ses éminents conseillers juridiques auraient-ils oublié le sens juridique du terme abrogation ? Où étaient nos « juristes Gondwanais » pendant que toutes ces promesses d’abrogation de PASTEF étaient faites aux Sénégalais ?

Une confusion entre l’abrogation en droit administratif et l’abrogation en droit constitutionnel

En réalité, PASTEF s’accroche à un débat sémantique qu’il ne maitrise absolument pas. Il ne suffit pas d’avoir obtenu un diplôme de droit pour avoir la légitimité de décréter la Vérité juridique sur tous les sujets. Nos « juristes Gondwanais » confondent le droit administratif et le droit constitutionnel quant au sens du terme « abrogation ». En droit administratif, on distingue entre « retrait » et « abrogation » d’un acte administratif. Le retrait supprime l’acte pour le passé et pour l’avenir. L’acte administratif est alors considéré comme n’ayant jamais existé, même ses effets antérieurs au retrait sont supprimés. Quant à l’abrogation, elle ne vaut que pour l’avenir. Elle ne concerne pas les effets antérieurs de l’acte administratif abrogé.

Cette distinction reprise par PASTEF pour rejeter le terme « abrogation » au profit de l’interprétation relève sans doute de l’ignorance. Puisqu’il est question de la fabrique de la loi, nous sommes en droit constitutionnel, et non en droit administratif. Or, le droit constitutionnel ne connaît pas la distinction entre le retrait et l’abrogation concernant la loi. Contrairement en droit administratif, l’abrogation n’y est pas une notion consacrée. Ainsi, il n’existe pas de « loi d’abrogation », comme il n’existe pas d’ailleurs de « loi d’amnistie ». On parle plutôt de « loi portant abrogation » ou de « loi portant amnistie ». Dans les deux cas, il s’agit d’une loi qui est régie par le régime de droit commun. Il existe des types de lois particuliers : loi de finances, loi de validation, loi interprétative, etc. La loi portant abrogation d’une loi antérieure constitue une loi simple au sens général.

La loi simple est régie par le principe de non-rétroactivité. En droit pénal, cette non-rétroactivité est consacrée par l’article 9 de la Constitution qui dispose que « nul ne peut être condamné si ce n’est en vertu d’une loi entrée en vigueur avant l’acte commis » (voir aussi l’article 8 de la DDHC de 1789 qui fait partie de notre bloc de constitutionnalité). Au regard de ce principe de non-rétroactivité, une loi portant abrogation ne rétroagit pas en principe. Cette non-rétroactivité n’est pas liée au terme « abrogation », mais plutôt à la loi.

Une loi portant abrogation peut bien rétroagir. Pourquoi ? Le principe de non-rétroactivité de la loi est assorti de trois exceptions : les lois interprétatives, les lois de validation et les lois déclarées rétroactives par le législateur. Concernant la dernière exception, on y apprend qu’une loi peut rétroagir lorsque le législateur le mentionne expressément. Pour revenir à notre affaire, une loi portant abrogation peut donc bel et bien rétroagir si le législateur le précise. Il en résulte donc que, contrairement à ce que soutiennent nos « juristes Gondwanais », l’abrogation n’a pas une signification en droit constitutionnel qui est soit rédhibitoire à la rétroactivité. La non-rétroactivité s’attache à la loi, non au contenu de la loi (l’abrogation). Une loi d’abrogation peut techniquement rétroagir.

Pourquoi il n’était pas nécessaire de préciser que la loi d’abrogation sera rétroactive dans le cas d’espèce ? Une telle précision serait redondante et superfétatoire au regard de la particularité de la loi dont on vise l’abrogation. La loi d’amnistie est une loi à application unique, elle efface des faits susceptibles d’être qualifiés d’infractions pénales. Dès lors, son abrogation viendra restaurer ces faits dans leur entièreté, qu’ils aient été déjà jugés ou non avant l’entrée en vigueur de la loi d’amnistie. Il est irrelevant et insensé de discuter sur le caractère rétroactif ou non de la loi d’abrogation, au regard de la nature même de la loi d’amnistie. La loi d’amnistie ayant visé une période allant du 1er février 2021 au 25 février 2024, une loi qui l’abroge rétroagit naturellement et on n’a pas besoin de le préciser.

Puisque la loi d’abrogation sera rétroactive, que fait-on des droits acquis et du principe de non-rétroactivité de la loi pénale la plus sévère ? Tous les obstacles juridiques invoqués pour rejeter l’abrogation reposent sur la nécessité de protéger les droits des personnes amnistiées. Quid des victimes et de leurs familles respectives ? N’ont-ils pas de droits fondamentaux protégés par le droit pénal international, le droit communautaire et le droit constitutionnel ? Est-il juridiquement admissible d’invoquer le respect des droits acquis en matière pénale pour dénier à d’autres personnes le droit d’obtenir justice ? La réponse est évidemment non, au regard du droit applicable, notamment la jurisprudence de la Cour de justice de la CEDEAO rappelée au haut. La vérité est que cette loi d’amnistie n’aurait jamais dû exister. Une saisine devant le Conseil constitutionnel avant sa promulgation aurait entrainé sa déclaration d’inconstitutionnalité. PASTEF avait la possibilité de saisir le Conseil à l’époque car il disposait du nombre de députés requis (au moins 17 députés), mais avait préféré fermer les yeux.

Une proposition de loi faussement interprétative

Par ailleurs, tout en proclamant avoir opté pour la loi d’interprétation pour échapper au principe de non-rétroactivité de la loi, le régime PASTEF s’est davantage fourvoyé. Il est vrai que la loi interprétative peut rétroagir car elle précise le sens d’une loi antérieure. Cette exception au principe de non-rétroactivité se justifie par le fait que la loi interprétative n’ajoute rien au texte initial, elle en établit simplement la signification.

Force est de constater cependant que la proposition de loi interprétative de PASTEF ne se contente pas de préciser la loi d’amnistie, elle la réécrit totalement. La proposition de loi de PASTEF, appelée proposition de loi interprétative, constitue en réalité une modification de la loi d’amnistie. Elle vise à redéfinir, et non à préciser, en effet le champ d’application de l’amnistie ; elle vise à modifier la loi d’amnistie. Par conséquent, elle vient se heurter, si on reste dans leur logique, au principe de la non-rétroactivité de la loi.

À titre illustratif, toujours pour rester dans la logique de PASTEF qui cite notamment le juge français, rappelons la jurisprudence de la Cour de cassation (Cour de cassation, Chambre sociale, 8 juin 2011, n° 09-67051, 19 salariés c/ Sté Dalkia France). Selon cet arrêt, « une loi est interprétative lorsqu’elle se borne à reconnaître, sans rien innover, un droit préexistant qu’une définition imparfaite a rendu susceptible de controverse ». Ayant constaté que la loi était faussement interprétative, la Cour de cassation conclut : « ayant ainsi caractérisé l’innovation apportée par le nouveau texte, la cour d’appel en a déduit à bon droit que celui-ci n’avait pas de caractère interprétatif et qu’il n’était pas applicable à des faits antérieurs à son entrée en vigueur ». Le régime PASTEF qui cite la jurisprudence de la Cour de cassation française a omis de rappeler que cette même juridiction refuse la rétroactivité des lois que le législateur veut interprétatives mais qui sont réellement dépourvues de caractère interprétatif. PASTEF est donc rattrapé par sa fausse polémique sur la rétroactivité.

En définitive, PASTEF insiste dans sa volonté initiale d’une abrogation partielle de l’amnistie. Ils ont formulé ce souhait de plusieurs manières : abroger partiellement, rapporter, réécrire, interpréter… Les Sénégalais les rappellent à l’essentiel : la loi d’amnistie doit être abrogée totalement. Le droit international, le droit communautaire et le droit constitutionnel sénégalais ne s’y opposent absolument pas, contrairement à la manipulation de PASTEF. Les principes du droit pénal protègent principalement les victimes au détriment des bourreaux. Le discours tenu par le PASTEF pour écarter l’abrogation laisse entendre que les droits des bourreaux au regard de l’amnistie priment ceux des victimes qui doivent être restaurés conformément au droit en vigueur. Tout le reste n’est que tromperie et manipulation.

Thierno Alassane Sall,
député à l’Assemblée nationale

Blocage du financement du FMI : Le Sénégal sous pression pour rectifier ses données économiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi la suspension de tout nouveau programme d’aide financière pour le Sénégal, tant que les autorités ne rectifieront pas les incohérences relevées dans les données économiques transmises sous l’administration précédente. Cette décision fait suite à la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, en raison de la nécessité d’un audit approfondi.

Les récentes vérifications des finances publiques sénégalaises ont mis en lumière un déséquilibre budgétaire bien plus important que celui annoncé sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les résultats préliminaires de cet audit, la dette publique et le déficit budgétaire seraient considérablement plus élevés que les chiffres communiqués aux institutions financières internationales. Cette découverte a soulevé des interrogations sur la transparence budgétaire du précédent gouvernement et complique les discussions avec les partenaires financiers du Sénégal.

Le chef de mission du FMI pour le Sénégal, Edward Gemayel, a été catégorique dans une déclaration accordée à Reuters. Il a insisté sur le fait qu’aucun nouveau programme ne pourra être mis en place tant que la question des fausses déclarations ne sera pas totalement résolue.

« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »

Le ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait parvenir à un nouvel accord avec le FMI d’ici juin 2025, mais l’institution financière internationale reste prudente et évite de fixer un calendrier précis. Edward Gemayel s’est contenté de déclarer : « Tout est possible. »

Ce blocage pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie sénégalaise, qui fait face à des défis budgétaires dans un contexte de transition politique. Sans le soutien du FMI, le Sénégal pourrait rencontrer des difficultés à mobiliser des financements internationaux, ce qui pourrait impacter des secteurs clés comme les infrastructures, l’éducation et la santé.

Les nouvelles autorités doivent désormais s’atteler à rétablir la confiance des bailleurs de fonds en corrigeant les incohérences relevées dans les chiffres transmis. Une mission technique est en cours pour clarifier la situation exacte des finances publiques et garantir que les données à venir seront conformes aux normes internationales de transparence.

Marché financier de l’UMOA : Le Sénégal vise une levée de 250 milliards de F CFA au deuxième trimestre 2025

Le Sénégal prévoit de lever 250 milliards de francs CFA sur le marché des titres publics de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) au cours du deuxième trimestre de l’année 2025. Cette annonce a été faite par l’agence UMOA-Titres, chargée de la gestion et de la promotion des titres publics dans la région. Cette levée de fonds s’inscrit dans une enveloppe globale de 2 600 milliards de F CFA que les huit États membres de l’UMOA prévoient d’émettre sur cette période.

L’objectif pour le Sénégal est de mobiliser ces 250 milliards de F CFA sous forme de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT), des instruments financiers permettant aux États d’obtenir des financements auprès des investisseurs locaux et internationaux. Selon le calendrier établi, la répartition des émissions sénégalaises sera progressive : 35 milliards en avril, 140 milliards en mai et 70 milliards en juin.

Cette levée de fonds est motivée par le besoin du gouvernement de financer des projets stratégiques dans plusieurs secteurs, notamment les infrastructures, l’éducation, la santé et la souveraineté alimentaire. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, qui a placé la maîtrise des finances publiques au cœur de son action, entend ainsi diversifier ses sources de financement tout en consolidant sa position sur le marché régional.

L’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, joue un rôle clé dans la mobilisation des ressources financières des États membres. Les émissions de titres publics permettent aux gouvernements de ces pays d’accéder à des financements à des conditions souvent plus favorables que celles offertes par les bailleurs internationaux ou les marchés obligataires étrangers.

L’UMOA-Titres a précisé que les 2 600 milliards de F CFA qui seront levés au cours du deuxième trimestre 2025 seront répartis entre 1 022,5 milliards sous forme de BAT et 1 577,5 milliards sous forme d’OAT. Le Sénégal, avec ses 250 milliards attendus, reste l’un des principaux acteurs de ce marché.

Dans un contexte économique marqué par des défis liés au coût de la vie, aux tensions budgétaires et à la nécessité d’accélérer les investissements publics, cette levée de fonds revêt une importance capitale. Elle témoigne de la confiance des investisseurs dans l’économie sénégalaise et de la volonté du gouvernement de maintenir une trajectoire financière responsable et transparente.

Boycott de TFM : Le ministre de la Microfinance s’indigne après un débat houleux à Jakaarlo

Le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Badara Dione, a annoncé qu’il boycotte officiellement la Télévision Futurs Médias (TFM) après un incident survenu lors de la dernière émission Jakaarlo. Cette décision intervient après un débat particulièrement tendu entre le chroniqueur Badara Gadiaga et le député Amadou Bâ de Pastef, qui a provoqué une vague d’indignation dans les rangs du parti au pouvoir.

L’émission Jakaarlo du vendredi dernier a été marquée par des échanges musclés entre Badara Gadiaga, connu pour ses prises de position critiques, et le député Amadou Bâ de Pastef. Selon des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, Gadiaga aurait tenu des propos jugés insultants et diffamatoires à l’encontre du Premier ministre Ousmane Sonko et de certains membres du gouvernement.

Cette séquence a immédiatement suscité la colère du Bureau politique de Pastef, qui accuse les chroniqueurs de partialité et d’acharnement médiatique contre le pouvoir en place.

Dans un communiqué officiel, Pastef a dénoncé ce qu’il considère comme une ligne éditoriale hostile de la TFM et a exigé des excuses publiques de la chaîne et de l’équipe de Jakaarlo.

Alioune Badara Dione, particulièrement remonté, a déclaré : « Face au mépris et à la complicité des membres permanents de l’émission, j’ai décidé de boycotter cet organe jusqu’à ce qu’il accepte de présenter des excuses publiques pour les injures proférées à l’encontre du Premier Ministre. »

Le ministre accuse également certains médias d’entretenir une campagne de déstabilisation contre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et d’alimenter la division politique dans le pays.

Cette affaire survient dans un contexte tendu entre le gouvernement et certains médias sénégalais. Plusieurs figures de l’opposition et de la société civile dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une volonté de museler la presse, tandis que du côté du gouvernement, on parle plutôt d’un nécessaire recadrage médiatique pour garantir un traitement plus équilibré de l’actualité politique.

UN AN DE DICTATURE RAMPANTE : Échec cuisant du régime Diomaye-Sonko

En un an de gouvernance, le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a profondément déçu les attentes. Sous des promesses de changement et de renouveau, le régime semble davantage sombrer dans l’autoritarisme, marquant ainsi des prémices inquiétants d’une dictature en gestation. Entre purges arbitraires, répression féroce des voix dissidentes et échec économique flagrant, leur mandat a tout pour se solder en un fiasco.

Un avenir peut reluisant pour la démocratie et les droits fondamentaux au Sénégal se dessine. Derrière les sourires de campagne se cache aujourd’hui une réalité amère et implacable. En un an, le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko s’est transformé en une machine implacable d’oppression et de désolation, trahissant les espoirs d’une révolution populaire pour instaurer un véritable régime de terreur.

Dès les premiers jours, le gouvernement a procédé à des licenciements abusifs, se drapant dans le discours d’une nécessaire « assainissement » des institutions. Sous couvert de réformes, des centaines de fonctionnaires ont été écartés sans explication, dans un climat où la seule critique semble être synonyme d’exil. Ces purges, clairement motivées par le désir de museler toute opposition, illustrent la stratégie autoritaire du régime pour consolider son pouvoir au détriment des droits et de la justice.

En outre, l’assaut contre la liberté d’expression a atteint des sommets inqualifiables. Activistes, opposants et simples citoyens se retrouvent ciblés par des arrestations arbitraires, utilisées comme des instruments pour faire taire toute contestation. Les autorités, sous prétexte de préserver l’ordre, n’hésitent pas à recourir à des méthodes de détentions sans fondement, démontrant ainsi leur volonté de transformer le paysage politique en un espace de peur et de censure.

Pourtant, l’une des promesses phares de ce régime était une révolution économique capable de redonner espoir à une population désabusée. Or, la réalité est bien différente : une économie à l’arrêt, étouffée par des décisions hasardeuses et une gestion catastrophique. Le chômage explose, les investissements fuient et les secteurs clés peinent à se relever. Pendant ce temps, le pouvoir préfère alimenter une rhétorique populiste creuse plutôt que de mettre en œuvre des politiques concrètes pour relancer la vie économique et sociale du pays.

POPULISME TOXIQUE : MÈRE DE TOUS LES MAUX

Le discours enflammé du tandem Sonko-Diomaye, loin d’être un outil d’émancipation, s’est révélé être un instrument de division. Leur rhétorique populiste, fondée sur des accusations infondées et des théories du complot, sert avant tout à détourner l’attention des échecs retentissants du régime. En érigeant des ennemis imaginaires, ils manipulent l’opinion publique pour justifier leurs actions répressives et maintenir une emprise de fer sur le pouvoir, au détriment de la démocratie et de la liberté.

Alors que les promesses de changement et de renouveau se dissipent, la frustration populaire ne cesse de croître.Protestations et dénonciations se multiplient dans un climat de colère justifiée face à un régime qui bafoue les droits fondamentaux et étouffe l’avenir économique. Ce premier bilan, marqué par des abus flagrants et une répression systématique, laisse présager un avenir sombre si le pouvoir persiste sur cette voie autocratique.

En définitif , un an après leur accession au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne font pas figure de sauveurs, mais bien d’acteurs d’une dictature populiste qui écrase toute opposition. La lutte pour la liberté, la justice et la renaissance économique doit se poursuivre face à un régime dont l’engrenage autoritaire ne cesse de s’enraciner plus profondément dans le tissu social du pays.

Mamadou Cissé

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°428 – 24/03/2025

🔴 PURGES, RÉPRESSION DES VOIX DISSIDENTES, PRESSION SUR LA PRESSE, NAUFRAGE ÉCONOMIQUE, POPULISME TOXIQUE : UN AN DE DICTATURE « GANTÉE »
🔴 LOI INTERPRÉTATIVE PORTANT AMNISTIE / « VIOLATIONS DES DROITS DES VICTIMES » : « GUEUM SA BOPP » CRIE HARO

🔴 ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2026 / SCORE NUL ET VIERGE : UN INSIPIDE SÉNÉGAL VS SOUDAN
🔴 AMICAL U20 / 2e MATCH : LE SÉNÉGAL ET LA RDC SE QUITTENT SANS VAINQUEUR

Waly Diouf Bodian s’attaque à l’APR : « Ils ne sont pas des guerriers, qu’ils descendent dans la rue »

Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, a vivement critiqué l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti au pouvoir. Lors d’une rencontre intitulée « Ndogou Patriote » organisée par le Pastef à Keur Massar, il a réagi avec fermeté à la controverse entourant la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie introduite par le député Amadou Ba du Pastef.

Dénonçant l’attitude de l’APR, Waly Diouf Bodian a affirmé que « ceux qui critiquent cette initiative ne sont pas des guerriers ». Il a mis au défi les détracteurs de cette interprétation de la loi d’amnistie de passer à l’action : « Le Pastef veut interpréter leur loi d’amnistie qui met tout le monde hors de portée de la justice, ils viennent fatiguer les gens en menaçant de descendre dans la rue. Ils ne connaissent pas la rue, ces gens-là. Qu’ils le fassent. C’est ce qu’on attend. »

Dans son discours, il a averti que si la situation juridique et politique restait floue, « le jour où Diomaye et Sonko partiront, ce sera le chaos ». Selon lui, il est primordial d’apporter des clarifications pour éviter tout risque de déstabilisation future.

Revenant sur les événements de mars 2021, il a accusé les nervis d’avoir commis davantage d’exactions que les forces de l’ordre. « Des nervis se sont fondus dans la masse au vu et au su des forces de l’ordre, ils étaient armés et tiraient sur des gens. Les nervis ont tué plus de gens que les forces de l’ordre », a-t-il déclaré avec fermeté.

Enfin, il a appelé à la dissolution de l’APR, estimant que ce parti n’avait plus sa place dans le paysage politique actuel. « Après l’interprétation de la loi d’amnistie, il faut dissoudre l’APR », a-t-il conclu.

Ces propos tranchants risquent d’attiser davantage les tensions entre les partisans de l’actuel gouvernement et ceux de l’ancien régime. Reste à voir comment l’APR réagira face à ces attaques et si une réplique politique ou judiciaire sera engagée.

Braquage à Bakel : Un commandant de brigade piège et arrête un charlatan impliqué

Dans le cadre des investigations menées pour retrouver les auteurs du double braquage survenu dans les communes de Sadatou et de Médina Foulbé, la gendarmerie de Bakel a réussi un coup de filet impressionnant en arrêtant un troisième suspect. Il s’agit du charlatan A. Sy, dont l’implication dans l’affaire a été révélée grâce à l’exploitation des données téléphoniques d’un braqueur en cavale.

Les forces de l’ordre avaient déjà mis la main sur deux braqueurs en possession d’une Kalachnikov et d’une quarantaine de cartouches. Cependant, l’enquête se poursuivait afin de démanteler tout le réseau criminel lié à ces attaques. L’exploitation du téléphone du fugitif C. Diallo a révélé des indices cruciaux : pas moins de 71 appels avaient été passés entre le braqueur en fuite et le marabout A. Sy.

Face à ces éléments troublants, la gendarmerie a monté une opération de filature et d’infiltration afin de l’arrêter.

L’adjudant Diouf, commandant de la brigade territoriale de Kéniéba, a pris l’initiative d’entrer en contact avec le charlatan sous couverture. Se faisant passer pour un client en quête de services occultes, il a sollicité une consultation auprès d’A. Sy. Ignorant le piège qui lui était tendu, ce dernier a accepté de fixer un rendez-vous avec son prétendu client.

Au moment convenu, une équipe d’intervention comprenant des éléments du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI) a fait irruption dans la chambre du charlatan, où il se trouvait en compagnie d’un visiteur armé.

Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont mis la main sur un arsenal inquiétant :

  • Un fusil de chasse et des munitions de calibre 12 mm en possession du visiteur,
  • Une seconde arme de chasse, également de calibre 12 mm, cachée dans la chambre du marabout,
  • Un lot important de faux médicaments, suggérant une activité parallèle de trafic de substances illicites.

A. Sy et son visiteur ont été immédiatement interpellés et placés en garde à vue.

Les deux hommes ont été transférés à la Section de recherches de Tambacounda pour la poursuite de l’enquête. Les autorités cherchent désormais à établir l’ampleur exacte de leur implication dans le réseau criminel responsable des braquages, ainsi que d’éventuels liens avec d’autres actes délictueux dans la région.

Loi interprétative : Les cadres de Guem Sa Bopp dénoncent « une violation des droits des victimes des manifs »

Dans un communiqué rendu public ce dimanche 23 mars, la Cellule des cadres de Guem Sa Bopp s’est prononcée sur le projet de loi interprétative de la loi d’amnistie. Elle s’offusque de la violation des droits des victimes des manifestations.

Voici leur communiqué.

« Mouvement Guem Sa Bopp les Jambaars
Haro sur les prémices de violations des droits des victimes des violences politiques postélectorales ( Fev 2021- Fev 2024)
Dans le cadre d’un projet de loi interprétant l’amnistie ou sa révision partielle, initiée par la majorité, la Cellule des cadres de Guem Sa Bopp les Jambaars assure un suivi étroit de cette machination politique, s’offusque de la violation des droits des victimes et procède à l’analyse des précédents dangereux y afférents. Cette bourde parlementaire est pire que le négationnisme de l’Occident sur la vérité de Thiaroye 44.
Cette position impie, régulièrement défendue par le pouvoir en place, incite les autorités à prendre des actions grotesques allant dans le sens d’une lecture tendancieuse susceptible d’orienter la justice et de donner une immunité aux bagnards de Pastef ou de servir de bouclier à une mouvance insurrectionnelle.
Le mouvement Gueum Sa Bopp, conscient de la lourdeur des conséquences historiques liées à cette forfaiture, exige :
– l’égalité des citoyens devant la justice, la comparution des auteurs présumés des violences, des destructeurs de biens publics comme privés, des pyromanes de l’UCAD ou des bus, des assassins du bus TATA de Yarakh calciné par des cocktails Molotov, des responsables du carnage humain ( 83 morts), des fossoyeurs de notre économie à genoux depuis, et des profanateurs de l’image de nos Guides religieux,- appelle à manifester pacifiquement contre ce banditisme d’État le 2 avril, devant l’Assemblée nationale pour que cesse la vendetta d’État de Pastef les pétrifiés !
Il convient, dès lors, de noter que l’indemnisation des militants de Pastef avec l’argent du contribuable, sans décision de justice, relève d’une flagrance que ni la morale, ni l’éthique ou l’honneur ne peuvent concéder.Guem Sa Bopp exige, à cet effet, une mission d’enquête dédiée à cette perfidie, demande aux autorités judiciaires de faire la lumière sur la mort du ministre Moustapha Ba suite aux déclarations récentes du porte-parole du Gouvernement Amadou M. N.Sarré.
Guem Sa Bopp travaille pour la lumière de l’histoire sur cet exercice de vérité qui consiste en une documentation de ces préjudices iniques subis par le peuple sénégalais.
Fort de ces conclusions, Gueum Sa Bopp compte saisir le Haut Commissariat des Nations Unies, l’Union européenne,  l’ambassade des États-Unis et les organisations de défense des droits de l’homme pour mettre « les criminels au pouvoir » au Sénégal face à leur responsabilité.
Au  demeurant, le Pastef s’identifie avec un nombre grandissant de levées d’immunité parlementaire,  de cas de violence verbale sans l’invocation de l’article 80, de restrictions de liberté,  de détentions arbitraires, ou les libertés sous  leur contrôle pour diverses raisons  politiciennes.
À l’instar des tendances démocratiques mondiales, le Sénégal ne doit plus se permettre d’accepter la vassalisation de la justice à des fins strictement opportunistes »

Cellule des cadres de Guem Sa Bopp

Pastef dénonce les dérives médiatiques et appelle à une régulation stricte de la presse

Dans un contexte marqué par une montée des tensions politiques et médiatiques au Sénégal, le Parti Pastef Les Patriotes a lancé une mise en garde contre ce qu’il considère comme des abus croissants dans l’espace médiatique. Dans un communiqué publié ce dimanche 23 mars, le parti a dénoncé avec fermeté la prolifération des injures publiques, des calomnies et des diffamations dans les médias. Il appelle ainsi les instances de régulation, notamment le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), à intervenir de manière plus stricte pour encadrer les dérives et rétablir un climat médiatique plus serein et responsable.

Le Parti Pastef, qui se veut garant d’un débat démocratique respectueux des normes éthiques, s’inquiète de la tournure qu’a pris le discours médiatique ces derniers mois. Selon lui, certains médias, au lieu de jouer leur rôle de pilier de la démocratie en relayant une information impartiale et équilibrée, participeraient à une surenchère verbale néfaste, où la diffamation, l’injure et la calomnie prennent le pas sur l’objectivité journalistique.

Le communiqué de Pastef insiste sur le fait que la liberté d’expression et de la presse ne doit en aucun cas être un prétexte pour justifier des dérives. Le parti dénonce notamment certaines émissions de télévision et certains chroniqueurs, qu’il accuse d’utiliser leur statut pour propager des discours haineux et des attaques personnelles contre des figures politiques et des institutions publiques.

« Ces injures publiques, proférées et tolérées par le silence complice de certaines rédactions, soulèvent des interrogations légitimes sur une éventuelle connivence entre certains médias et ces chroniqueurs-insulteurs », indique le communiqué. Pastef estime que certaines rédactions, en ne condamnant pas ces pratiques, cautionnent indirectement des comportements contraires aux principes d’éthique et de déontologie du journalisme.

Le parti met également en lumière une autre problématique : l’utilisation abusive du temps d’antenne sur les médias audiovisuels, en particulier les chaînes publiques, à des fins politiques. Il accuse certaines figures médiatiques de détourner l’information pour attaquer systématiquement des personnalités politiques opposées à leurs intérêts ou ceux de leurs alliés.

Pastef dénonce ainsi un manque d’impartialité dans le traitement de l’information, avec une couverture médiatique parfois orientée qui favoriserait certains acteurs politiques au détriment d’autres. Le parti considère cette situation comme une menace pour la démocratie et la crédibilité des médias, qui devraient, selon lui, garantir un traitement équitable de l’actualité politique et institutionnelle.

S’appuyant sur l’article 10 de la Constitution du Sénégal, qui garantit la liberté d’expression et de la presse tout en posant des limites claires, Pastef rappelle que ce droit fondamental ne doit pas être confondu avec une autorisation de diffamer ou d’insulter publiquement des individus ou des institutions.

Le communiqué insiste sur le fait que l’injure, la diffamation et la calomnie sont sévèrement punies par la loi, notamment par le Code pénal et le Code de la presse. Pastef considère qu’un renforcement des mécanismes de régulation est indispensable pour protéger la réputation des individus et garantir un climat médiatique basé sur la responsabilité et le professionnalisme.

Le parti se dit prêt à « utiliser toutes les voies de droit » pour faire cesser ce qu’il qualifie d’« incivilités et grossièretés » médiatiques, estimant que leur banalisation pourrait contribuer à une radicalisation du débat public et à une perte de confiance des citoyens envers les médias.

Enfin, Pastef exhorte le CNRA et le CORED à exercer pleinement leurs prérogatives en sanctionnant toute infraction aux règles d’éthique et de déontologie journalistique. Pour le parti, ces organismes doivent se montrer plus vigilants et réactifs afin de mettre fin aux dérives verbales qui ternissent l’image des médias et menacent la stabilité sociale du pays.

Un an après leur arrivée au pouvoir : Sonko et Diomaye face aux promesses non tenues sur la corruption

Le 24 mars 2024, le Sénégal a tourné une page importante de son histoire politique avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre. Présenté comme un duo de rupture, leur programme reposait sur des engagements forts, notamment la lutte contre la corruption et l’élimination des pratiques de détournement de fonds qui avaient marqué les mandats de Macky Sall.

Un an plus tard, si certaines réformes ont été initiées, plusieurs dossiers emblématiques de la corruption restent non élucidés. Les Sénégalais attendent encore des actions concrètes sur des affaires majeures telles que celle des 94 milliards impliquant Mamour Diallo, le scandale du PRODAC avec Mame Mbaye Niang ou encore les contrats pétroliers de Frank Timis et Aliou Sall. Ces affaires, qui avaient défrayé la chronique et suscité de vives réactions, n’ont toujours pas abouti à des poursuites judiciaires ou à des conclusions officielles. Face à ce retard, des questions émergent : le gouvernement fait-il face à des blocages internes ou existe-t-il un manque de volonté politique ?

L’un des plus grands scandales financiers de l’ère Macky Sall est l’affaire des 94 milliards. À l’origine, ce dossier concerne Mamour Diallo, ex-directeur des Domaines, accusé d’avoir orchestré un détournement massif de fonds publics dans une opération foncière. À l’époque, Ousmane Sonko avait été l’un des principaux dénonciateurs de cette affaire. Il avait promis, une fois au pouvoir, de relancer les enquêtes et de traduire les responsables en justice. Pourtant, un an après l’arrivée du tandem Sonko-Diomaye à la tête du pays, aucune avancée majeure n’a été enregistrée. Pourquoi ce dossier est-il toujours au point mort ? Certains observateurs estiment que des pressions politiques pourraient empêcher son aboutissement, tandis que d’autres dénoncent une gestion sélective des priorités. Le silence autour de cette affaire pourrait devenir un fardeau pour le gouvernement, d’autant plus que le combat contre la corruption était l’un des piliers de la campagne présidentielle.

Le Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC) avait pour ambition de stimuler la production agricole et l’emploi des jeunes au Sénégal. Cependant, le projet a rapidement été éclaboussé par des soupçons de mauvaise gestion et de détournements. À l’époque, le ministre Mame Mbaye Niang avait été directement mis en cause. Des rapports avaient révélé une mauvaise gestion des fonds alloués au programme, mais aucune sanction judiciaire n’avait été prise sous le régime de Macky Sall. Lors de la campagne présidentielle, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko avaient promis d’ouvrir une enquête approfondie sur ce dossier. Mais jusqu’à présent, aucune action judiciaire n’a été menée, et le dossier semble avoir disparu des priorités gouvernementales. L’opinion publique s’interroge : le nouveau régime protège-t-il certaines figures de l’ancien pouvoir ? Ou alors, les obstacles judiciaires retardent-ils l’ouverture de nouvelles procédures ?

L’un des dossiers les plus sensibles reste celui des contrats pétroliers signés sous Macky Sall avec l’homme d’affaires australien Frank Timis. Ces contrats, attribués dans des conditions jugées opaques, ont soulevé des soupçons de favoritisme. L’affaire a pris une tournure politique avec la mise en cause d’Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président, accusé d’avoir bénéficié de ces contrats de manière irrégulière. Avant d’accéder au pouvoir, Ousmane Sonko avait dénoncé un scandale d’État et promis une révision totale des contrats pétroliers signés sous Macky Sall. Mais un an après, aucune enquête majeure n’a été ouverte, et les questions de transparence sur les ressources naturelles du Sénégal restent en suspens. Pourquoi aucune action concrète n’a-t-elle été prise dans ce dossier ? Certains analystes évoquent la complexité des accords internationaux signés avec Frank Timis et d’autres partenaires, ce qui rendrait difficile une remise en cause immédiate. D’autres estiment que les blocages administratifs et politiques freinent l’avancement des enquêtes.

Si le gouvernement Sonko-Diomaye a initié certaines réformes dans la gouvernance publique, son bilan en matière de lutte contre la corruption reste pour l’instant mitigé. L’absence d’avancées sur ces grands scandales laisse planer le doute sur la réelle volonté politique de l’exécutif. Certains critiques affirment que les nouvelles autorités font face aux mêmes résistances que leurs prédécesseurs, tandis que d’autres pointent du doigt une priorité donnée à d’autres réformes. Ce qui est certain, c’est que les Sénégalais attendent des actes forts. La lutte contre la corruption était un engagement majeur de la campagne présidentielle, et son non-respect pourrait nuire à la crédibilité du gouvernement actuel.

Sory Kaba critique le régime de Diomaye Faye et accuse Ousmane Sonko de centraliser le pouvoir

Un an après l’arrivée au pouvoir du tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko, les critiques fusent de toutes parts. Sory Kaba, membre du parti Nouvelle Responsabilité, dirigé par l’ancien Premier ministre Amadou Ba, a dressé un bilan très critique du gouvernement actuel. Invité ce dimanche 23 mars sur iRadio dans l’émission Jury du Dimanche (JDD), il a dénoncé le non-respect des engagements pris par le régime en matière de bourses sociales, d’agriculture et de réforme institutionnelle. Il a également pointé du doigt le rôle dominant d’Ousmane Sonko, qu’il accuse de concentrer tous les pouvoirs.

Pour Sory Kaba, l’actuel gouvernement peine à honorer ses engagements de campagne. Il estime que les citoyens attendent toujours des réformes promises, notamment sur la protection sociale et l’économie.

« Malheureusement, notre pays ne va pas bien. Il faut qu’ils se ressaisissent avant qu’il ne soit trop tard. Où en sont les bourses sociales qui devaient être payées conformément aux engagements de l’État ? Où est le développement agricole, alors que le budget voté pour ce secteur est bien inférieur aux ambitions annoncées ? Il a fallu que les étudiants aillent en grève pour que l’État réagisse sur la question des bourses, après plus de huit mois d’attente ! Malheureusement, nous ne voyons toujours rien de concret », a dénoncé Sory Kaba.

L’ancien Directeur général des Sénégalais de l’extérieur regrette également l’absence de grandes réformes institutionnelles et une gestion opaque des affaires publiques.

Mais au-delà des retards sur les engagements du gouvernement, Sory Kaba s’attaque directement à Ousmane Sonko, qu’il accuse de contrôler toutes les décisions politiques et économiques du pays.

« C’est le Premier ministre qui dit, qui fait, qui décide. Sans lui, aucun ministre n’existe. Il centralise tout, du budget aux passations de marchés, en passant par les nominations. Son avis est primordial avant toute décision. Que vous le vouliez ou non, c’est la réalité du pays aujourd’hui », a-t-il martelé.

Cette critique renforce l’idée selon laquelle Ousmane Sonko jouerait un rôle bien plus important que celui traditionnellement dévolu à un Premier ministre, reléguant le Président Bassirou Diomaye Faye à un second plan.

Malgré son bilan sévère, Sory Kaba tient à rassurer sur l’avenir politique du Sénégal. Il affirme que, contrairement aux prédictions de tensions sociales, l’opposition actuelle privilégie la voie démocratique et n’a pas l’intention de provoquer des troubles.

« Jusqu’en 2029, il n’y aura pas d’émeutes dans ce pays. Nous avons une opposition responsable », a-t-il assuré.

Ces déclarations illustrent les tensions croissantes entre l’opposition et le pouvoir en place, à l’approche du premier anniversaire du régime Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Alors que les critiques se multiplient, le gouvernement devra redoubler d’efforts pour répondre aux attentes des Sénégalais et éviter une montée de la contestation.

Proposition de loi sur l’amnistie : Cheikhna Keita dénonce les motivations du Pastef et s’oppose à la « diabolisation des forces de l’ordre »

La proposition de loi sur l’amnistie continue d’alimenter de vifs débats au sein de la classe politique sénégalaise. Cheikhna Keita, ancien commissaire de police et leader du Nouveau Front Force-Alternative, s’est fermement opposé à cette initiative lors d’une conférence de presse. Il accuse le Pastef de vouloir manipuler l’opinion publique en exonérant certains acteurs des violences politiques tout en pointant du doigt les forces de sécurité.

Cheikhna Keita a défendu avec vigueur les forces de défense et de sécurité, dénonçant une volonté manifeste de les isoler et de les rendre seules responsables des violences survenues ces dernières années.

« Il n’y a pas de crime ni de délit pour un agent des forces de l’ordre tant qu’il agit dans le cadre normal de sa mission. Nous avons toujours mené des enquêtes pour établir les circonstances d’usage de la force. Aujourd’hui, nous devons refuser qu’on incrimine uniquement les policiers en citant un nombre de 80 victimes, tout en exonérant d’autres acteurs sous prétexte de motifs politiques. »

Pour lui, le débat est biaisé depuis le départ. Il rappelle que les forces de l’ordre ont agi dans un contexte de troubles majeurs, souvent confrontées à des manifestations violentes où leur propre sécurité était menacée.

L’ancien commissaire a aussi dénoncé une lecture sélective des événements, estimant que l’opposition cherche à masquer certaines vérités :

« On ne cherche pas à comprendre l’origine des incidents. Qui a attaqué en premier ? Quelles étaient les circonstances exactes de chaque décès ? Ceux qui présentent ces chiffres comme des preuves de répression veulent nous tromper. Ils créent une situation qui les dégage de toute responsabilité, tout en enfermant les forces de l’ordre dans un rôle de bourreaux. »

Selon lui, la proposition de loi actuelle ne garantit pas une amnistie juste et équilibrée mais vise plutôt à absoudre certains acteurs politiques tout en maintenant une pression sur les forces de l’ordre.

Alors que le projet d’amnistie devait être un levier d’apaisement, il semble désormais être une source supplémentaire de tensions. Le Pastef et ses alliés insistent sur la nécessité de réhabiliter les militants poursuivis sous l’ancien régime, tandis que Cheikhna Keita et d’autres acteurs estiment que cette approche occulte les véritables responsabilités et stigmatise les forces de sécurité.

Badara GADIAGA attaque Amadou Ba (Pastef)  » doumala bayi ngay … en direct »

Le chroniqueur Badara Gadiaga a violemment interpellé Amadou Ba, député du parti d’opposition Pastef, lors d’un débat en direct consacré à la controverse autour de la loi d’interprétation. Au cours de l’échange tendu, Gadiaga n’a pas mâché ses mots et a coupé sèchement la parole à l’élu : « Je ne te laisserai pas mentir en direct. »

Cette altercation verbale est survenue alors que les deux intervenants débattaient de l’application et des implications juridiques de cette loi controversée, souvent perçue par l’opposition comme un instrument politique servant à restreindre les libertés ou à protéger le pouvoir en place. Amadou Ba défendait la position de son parti sur le sujet, en dénonçant ce qu’il qualifie d’atteinte à l’État de droit, mais son argumentaire n’a visiblement pas convaincu Badara Gadiaga.

Connu pour son style incisif, le chroniqueur n’a pas hésité à contredire le député à plusieurs reprises, l’accusant de travestir les faits pour alimenter un discours politique alarmiste. « Il faut arrêter de jouer avec les mots pour manipuler l’opinion », a ajouté Gadiaga avec fermeté.

Amadou BA (Pastef) donne les raisons de la loi d’interprétation

Amadou Ba, membre du parti Pastef et auteur de la loi d’interprétation liée à la loi d’amnistie, s’est exprimé pour clarifier les motivations derrière ce texte controversé. Selon lui, la loi initialement votée à l’Assemblée nationale couvrait déjà les crimes mentionnés, et l’objectif de cette nouvelle loi serait d’éliminer toute ambiguïté juridique.

Cependant, Amadou Ba a tenu à souligner un point essentiel : l’interprétation proposée ne vise pas à étendre l’amnistie aux crimes graves, tels que les actes de torture ou les meurtres. “Il est primordial que cette loi ne soit pas perçue comme un moyen de couvrir des violations graves des droits humains”, a-t-il déclaré.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°427 – 22 ET 23/03/2025

🔴 INFIDÉLITÉ CONJUGALE : 39% DES DIVORCÉES SE LIVRENT SANS FILTRE !
🔴 LEVÉE D’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE : MOUSTAPHA DIOP À L’AUTEL POUR TABASKI

🔴 QUALIF’ MONDIAL 2026 : PAPE THIAW : « L’OBJECTIF EST DE TERMINER 1er DU GROUPE »
🔴 ÉQUIPE NATIONALE : ILAY CAMARA REJOINT LA « TANIÈRE »

Affaire TF 1451/R : Les héritiers réclament justice et interpellent les autorités

Les héritiers du titre foncier TF 1451/R, une parcelle de plus de 258 hectares située dans la commune de Rufisque, ont une fois de plus interpellé les autorités sénégalaises pour exiger la restitution de leurs terres. Lors d’un rassemblement tenu ce jeudi, ils ont appelé le président de la République Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi que le ministre de la Justice Ousmane Diagne, à prendre des mesures concrètes pour faire appliquer une décision de justice en leur faveur.

Les héritiers rappellent que leur propriété a été inscrite au livre foncier de Rufisque le 4 février 1959. Cependant, après plusieurs décennies de litiges, la Cour d’Appel de Kaolack a tranché en leur faveur par un arrêté n°01/12 du 09 février 2012, ordonnant la radiation de l’inscription qui avait modifié le titre foncier et rendant caduques toutes les attributions foncières faites sur ce site après 1978.

Malgré cette décision judiciaire, les héritiers déplorent une occupation illégale de leur terre, notamment par la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN-HLM), qui aurait pris possession de 98 % de l’assiette foncière.

Selon Demba Anta Dia, porte-parole des héritiers, la situation est d’autant plus frustrante que la majorité des héritiers sont aujourd’hui délogés et vivent dans la précarité, notamment à Wakhinane Nimzatt, où leurs habitations sont menacées par l’érosion côtière. « Nous ne demandons que l’application stricte de la loi », a-t-il martelé.

Les héritiers dénoncent également des pratiques frauduleuses, où certains bénéficiaires de la SN-HLM continueraient à vendre des parcelles qui ne leur appartiennent pas, en toute impunité.

Pour les héritiers, la responsabilité de cette situation incombe principalement à la SN-HLM, mais aussi à l’État, qui a perdu son recours judiciaire dans cette affaire. « La justice a déjà tranché en notre faveur, mais nous constatons une incompréhension entre nous et certains acteurs de la SN-HLM », ont-ils déclaré.

Ils demandent ainsi à l’État de prendre ses responsabilités en faisant appliquer l’ordonnance du juge. Ils exigent notamment que la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DESCOS), qui représente la force publique, intervienne pour garantir la restitution effective de leurs terres.

L’affaire du TF 1451/R est un litige foncier vieux de plusieurs décennies. Il trouve son origine en 1978, dans un conflit opposant les héritiers de feu Ousmane Mbengue, propriétaire du titre foncier, à Djily Mbaye, influent homme d’affaires et marabout décédé en 1991.

Le dossier a pris une dimension nationale lorsqu’en 2021, Ousmane Sonko avait dénoncé une prétendue spoliation foncière orchestrée par de hauts fonctionnaires de l’ancien régime.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°426 – 20/03/2025

🔴 PROPOSITION DE LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE : AMADOU BA NE CONVAINC GUÈRE
🔴 LE FDR SUR LA LOI PORTANT RETRAIT DE LA GESTION DU FONCIER AUX ÉLUS LOCAUX : « UN MÉPRIS MANIFESTE DE LA VOLONTÉ DU PEUPLE »

🔴 COUPE DE LA LIGUE (4E J.) : ESSAMAYE ET SONACOS, NOUVEAUX PATRONS DE LEURS POULES
🔴 AMICAL U20 / STADE LAT DIOR DE THIÈS : LE SÉNÉGAL SANS PITIÉ FACE À LA RDC

Convention Etat-Employeur : le secteur privé plaide pour une augmentation de l’enveloppe budgétaire

Ce jeudi, la cérémonie de signature des conventions de partenariat entre la direction de l’emploi et les entreprises privées a été marquée par une demande importante du secteur privé : l’augmentation de l’enveloppe allouée aux entreprises dans le cadre de la Convention Etat-Employeur. Cette convention, qui a pour objectif de lutter contre le chômage, notamment chez les jeunes, a fait l’objet de vives discussions, avec des propositions visant à renforcer son efficacité et à mieux accompagner la création d’emplois.

Malick Guèye, président de la commission compétences professionnelles, emploi et entrepreneuriat du Conseil National du Patronat (CNP), a insisté sur l’importance d’augmenter cette enveloppe pour permettre un impact plus large sur l’emploi. Il a rappelé qu’au cours des 20 dernières années, cette enveloppe était restée bloquée à un milliard de francs CFA. « Cette année, je pense que si on pouvait maintenir au moins les 10 milliards et peut-être même relever cette enveloppe, ça serait vraiment très utile pour accompagner les entreprises mais surtout, pour favoriser la création d’emplois », a-t-il souligné.

Guèye a également fait remarquer qu’avec un milliard de francs CFA, environ 800 emplois peuvent être générés, et qu’une enveloppe de 20 milliards pourrait potentiellement impacter 20 000 emplois. Cependant, après être passée de 20 milliards en 2022 à 15 milliards en 2022, puis 10 milliards en 2023 et 2024, le président de la commission a plaidé pour le maintien, voire l’augmentation, de cette enveloppe pour cette année.

Outre la demande d’augmentation des fonds, Malick Guèye a insisté sur la nécessité d’intégrer les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle dans les dispositifs de création d’emplois. Il a averti que sans ces ajustements, le pays risquerait de favoriser des emplois destinés à disparaître dans les années à venir. « Si on ne favorise pas l’insertion de ce type d’emploi, on va passer à côté et on va accompagner peut-être des emplois qui vont péricliter très rapidement dans les prochaines années », a-t-il affirmé.

Le patronat a également demandé une révision de la Convention nationale Etat-employeur, dont la dernière mise à jour remonte à 2000. Babacar Sy, Directeur de l’emploi, a rappelé que cette convention, mise en place en 1927 et adoptée en 1987, avait besoin d’une révision pour répondre aux défis actuels du marché du travail. « Nous rêvons d’une troisième génération de cette convention, avec l’aide de tous les partenaires », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de s’adapter aux évolutions économiques et sociales.

Le Secrétaire général du ministère du Travail, Abdoulaye Dièye, a exprimé, au nom du ministre de tutelle, l’engagement du gouvernement à prendre en compte les propositions du secteur privé. Il a assuré que les autorités prenaient bonne note des suggestions et qu’elles œuvreraient pour renforcer l’efficacité et l’efficience de la convention. « Nous portons le combat ensemble pour que les ressources puissent être renforcées à la hauteur des attentes et des ambitions que nos jeunes nourrissent pour leur avenir », a-t-il affirmé, soulignant la volonté de répondre aux besoins croissants d’emplois dans le pays.

L’appel du secteur privé à une augmentation de l’enveloppe allouée dans la Convention Etat-Employeur s’inscrit dans une démarche de soutien renforcé à la création d’emplois, particulièrement pour les jeunes. Avec des propositions visant à intégrer les nouvelles technologies et à réviser la convention pour mieux s’adapter aux réalités contemporaines, cette discussion pourrait marquer un tournant pour l’avenir de l’emploi au Sénégal. L’engagement des autorités à répondre à ces attentes pourrait avoir un impact positif sur l’employabilité des jeunes sénégalais et sur le développement économique du pays.

Innovation technologique : Ousmane Sonko appelle le secteur privé à soutenir les jeunes inventeurs

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a lancé un appel fort au secteur privé pour qu’il soutienne davantage les jeunes talents et les startups innovantes du pays. Cet appel a été formulé lors de la cérémonie de remise des chèques aux lauréats et finalistes du Gov’Athon 2024, une compétition visant à promouvoir l’innovation technologique pour améliorer les services publics. L’événement, tenu ce jeudi à Dakar, a mis en lumière des projets novateurs portés par de jeunes inventeurs sénégalais.

Ousmane Sonko a souligné que l’innovation ne doit pas être uniquement l’affaire de l’État, mais qu’elle nécessite une forte implication du secteur privé. Il a insisté sur l’importance d’établir des partenariats solides avec des entreprises conscientes des enjeux technologiques et économiques, capables de transformer des idées prometteuses en projets concrets.

« Il ne s’agira pas seulement de l’État. Les startups ont besoin de partenariats avec un secteur privé conscient des enjeux, qui accompagne les jeunes inventeurs », a-t-il déclaré, mettant en avant la nécessité de créer un écosystème favorable au développement technologique.

Lors de la cérémonie, Ousmane Sonko a salué la diversité et la qualité des projets présentés pour l’édition 2024 du Gov’Athon. Parmi les 120 propositions soumises, douze projets ont été sélectionnés pour leur caractère innovant et leur potentiel à améliorer les services publics. Trois d’entre eux ont été primés pour leur impact significatif dans le domaine public, témoignant ainsi du dynamisme et de la créativité des jeunes entrepreneurs sénégalais.

L’édition de cette année a également été marquée par une forte implication du secteur privé, qui commence à reconnaître l’importance d’un soutien accru à l’innovation technologique. Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour accompagner les jeunes talents dans le développement de leurs projets, un signal encourageant pour l’avenir du numérique au Sénégal.

Ousmane Sonko a rappelé que, bien que le secteur privé soit souvent motivé par des considérations économiques, investir dans l’innovation comporte des bénéfices à long terme. Il a souligné que certaines des plus grandes multinationales actuelles ont démarré modestement, avant d’être soutenues par des investisseurs visionnaires.

« Le secteur privé ne fait rien pour rien, mais il faut qu’il sache qu’il y aura des retombées. Les plus grandes multinationales ont souvent démarré dans un garage, puis ont été soutenues par le privé pour devenir ce qu’elles sont aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Dans un contexte où le Sénégal aspire à devenir un hub technologique en Afrique de l’Ouest, le rôle du secteur privé est crucial. En apportant un soutien financier, technique et stratégique aux startups et aux jeunes innovateurs, les entreprises sénégalaises peuvent non seulement contribuer au développement du pays, mais aussi bénéficier des retombées économiques de ces innovations.

La volonté du gouvernement d’impliquer davantage les acteurs privés dans l’innovation technologique s’inscrit dans une vision plus large de transformation digitale et d’émergence économique. L’objectif est de favoriser une meilleure collaboration entre les institutions publiques, les entreprises et les jeunes entrepreneurs pour faire du Sénégal un pôle d’innovation compétitif à l’échelle internationale.

Le message d’Ousmane Sonko est clair : pour que le Sénégal puisse tirer pleinement parti du potentiel de ses jeunes inventeurs, il est impératif que le secteur privé prenne toute sa place dans cet écosystème naissant. L’avenir de l’innovation sénégalaise dépendra en grande partie de cette synergie entre l’État et les entreprises, afin de créer un environnement propice à la créativité et à la croissance économique.

Sortie de Y EN A MARRE : les députés de Pastef répliquent « Personne ne peut nous menacer »

Les députés de Pastef ont tenu une conférence de presse ce jeudi pour s’exprimer sur les sujets brûlants de ces derniers jours, notamment l’interprétation de la loi d’amnistie, qui suscite une vive polémique aussi bien dans le milieu politique que chez la société civile. Cette proposition de loi vise à clarifier les contours de l’amnistie récemment adoptée, mais elle est perçue par certains comme une tentative de manipulation politique.

Réagissant à la mise en garde du mouvement Y EN A MARRE, le président du groupe parlementaire Pastef, Ayib Daffé, s’est insurgé contre ceux qui prétendent parler au nom du peuple sans mandat électif. « Ces derniers temps, on entend beaucoup de personnes prétendre parler pour le peuple, mais quelle légitimité ont-elles pour le faire ? Nous, qui sommes élus, hésitions parfois à nous exprimer, alors que nous en avons pleinement le droit », a lancé le député. Il a ajouté : « Nous faisons tout dans l’intérêt du peuple, notamment en légiférant. Personne ne peut nous menacer en essayant de parler en son nom alors que ce n’est pas le cas. »

D’autres députés du groupe parlementaire Pastef ont abondé dans le même sens, estimant que le mouvement Y EN A MARRE « dépasse son rôle de vigie citoyenne et tente d’imposer une lecture biaisée de la situation politique ». Ils rappellent que leur action est encadrée par les institutions et que toute décision parlementaire suit des procédures précises.

Pour rappel, lors d’une conférence de presse tenue mardi, le mouvement Y EN A MARRE, en fustigeant la loi interprétative présentée par Pastef sur l’amnistie, avait exprimé une opposition ferme. « Interpréter, expliquer, raccourcir, nous ne voulons rien de tout cela. La loi doit être abrogée. C’est ce que vous aviez promis aux Sénégalais, sinon vous aurez le peuple en face, Y’en a marre en première ligne », a martelé Thiat.

Le mouvement citoyen estime que l’amnistie telle qu’adoptée devrait conduire à l’annulation des condamnations antérieures sans aucune réinterprétation susceptible de modifier la liste des bénéficiaires ou les modalités d’application. Pour ses membres, revenir sur cette loi revient à trahir la parole donnée au peuple et à jouer un double jeu.

Ce bras de fer entre le mouvement citoyen et le parti au pouvoir illustre la tension persistante autour de la question de l’amnistie. Alors que Pastef défend l’interprétation de la loi comme une nécessité juridique pour éviter des confusions, Y EN A MARRE maintient que seule une abrogation totale correspondrait aux engagements pris par l’actuel pouvoir.

Des analystes politiques estiment que ce débat reflète une fracture entre la classe politique et une partie de la société civile, qui cherche à peser sur les décisions institutionnelles. Pendant ce temps, l’opinion publique reste divisée : certains voient en Y EN A MARRE un contre-pouvoir nécessaire, tandis que d’autres jugent que le mouvement s’éloigne de sa mission initiale.

L’Assemblée nationale devra débattre dans les prochains jours de cette proposition, qui pourrait avoir des conséquences majeures sur la scène politique sénégalaise. Les députés de Pastef, quant à eux, assurent qu’ils iront jusqu’au bout de leur démarche, convaincus de son bien-fondé.

Interprétation de la loi d’amnistie : le Pastef justifie sa démarche

En conférence de presse ce jeudi, le groupe parlementaire Pastef, conduit par son président Ayib Daffé et le vice-président Amadou Ba, a défendu la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie. Un sujet qui suscite d’intenses débats depuis son introduction dans l’agenda parlementaire.

Alors que l’opposition critique une démarche jugée inopportune et potentiellement dangereuse, les députés du parti au pouvoir estiment nécessaire d’apporter des clarifications juridiques à cette loi pour assurer une application conforme aux normes internationales. Amadou Ba a insisté sur l’importance de cette initiative, affirmant que « cette interprétation vise à lever toute ambiguïté et à garantir une justice équitable pour tous ».

Selon Amadou Ba, la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie ne vise pas à modifier son essence mais à en préciser la portée, notamment en ce qui concerne les bénéficiaires et les actes couverts. « L’objectif est de s’assurer que cette loi ne laisse place à aucune injustice et qu’elle ne soit pas instrumentalisée à des fins politiques », a-t-il déclaré.

Toutefois, l’opposition considère cette initiative comme une tentative du pouvoir de redéfinir à son avantage les effets de la loi d’amnistie. Des figures politiques et des observateurs juridiques alertent sur le risque de manipulation de la justice pour écarter certains adversaires ou, au contraire, protéger des alliés.

Amadou Ba a par ailleurs souligné que l’interprétation de la loi vise à l’aligner avec les principes du droit international, en particulier ceux relatifs aux droits de l’homme et à la justice transitionnelle. « Nous devons nous assurer que l’application de cette loi respecte les engagements internationaux du Sénégal », a-t-il ajouté.

Si le Pastef plaide pour une clarification juridique, les opposants au projet y voient une tentative de consolidation du pouvoir et une entrave à une amnistie jugée déjà suffisante dans son cadre initial. L’Assemblée nationale devra débattre dans les prochains jours de cette proposition, qui pourrait avoir des conséquences majeures sur la scène politique sénégalaise.

Foncier au Sénégal : le FDR dénonce un projet de loi visant à recentraliser la gestion des terres

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) tire la sonnette d’alarme face à une proposition de loi portée par le régime de l’État-Sonko, qu’il qualifie de « funeste projet » d’accaparement foncier et de remise en cause de la politique de décentralisation. Lors de sa conférence des leaders, le FDR a fermement condamné ce qu’il considère comme une tentative de confiscation des prérogatives des collectivités territoriales en matière foncière, un acquis jugé essentiel pour le développement local.

Le FDR a manifesté son indignation face à ce qu’il qualifie de projet « incroyable » et « inacceptable », qui selon lui, cache des intentions inavouables du pouvoir en place. « Il s’agit d’une remise en cause fondamentale de la politique de décentralisation, qui constitue pourtant l’un des piliers de nos stratégies de développement. Un tel projet traduit également un mépris manifeste de la souveraineté du peuple, qui a confié, par son vote, des prérogatives précises aux collectivités territoriales », a déclaré Khalifa Sall, accompagné des leaders du FDR.

Depuis 1960, la gestion foncière par les élus locaux s’est structurée à travers plusieurs textes législatifs majeurs, notamment la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine national, la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivités territoriales, et la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités territoriales, modifiée par la suite. Ces lois ont été complétées par divers décrets d’application, dont le décret 72-1288 du 27 octobre 1972 fixant les conditions d’affectation et de désaffectation des terres du domaine national dans les communautés rurales. Le FDR estime que remettre en cause ces acquis constituerait une « régression dangereuse » pour la gouvernance locale.

Le FDR accuse le régime actuel de vouloir concentrer entre ses mains tous les leviers de décision, au mépris du principe de libre administration des collectivités territoriales. Ce principe est pourtant consacré par l’article 25-1 de la Constitution, qui stipule : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’État et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du patrimoine foncier. »

« Envisager de porter atteinte à ce processus de transfert de certains pouvoirs normatifs aux collectivités de base n’est rien d’autre qu’un crime – et le mot n’est pas trop fort ! », s’est insurgé le FDR. Pour le front d’opposition, ce projet ne repose sur aucun fondement légitime si ce n’est « la boulimie de pouvoir de l’État-Sonko, déterminé à s’emparer de toutes les ressources du pays en marginalisant les représentants locaux légitimes ».

Pour le FDR, si l’objectif du gouvernement est de lutter contre les abus dans la gestion foncière, le dispositif réglementaire actuel est suffisant. En particulier, le décret 2020-1773 du 16 septembre 2020 encadre déjà de manière stricte les attributions de terres en fonction de leur superficie. Moins de 10 hectares doivent être approuvés par le sous-préfet ou le préfet. Entre 10 et 50 hectares, l’approbation revient au préfet. Pour plus de 50 hectares, l’approbation doit être donnée par le gouverneur et enregistrée au Secrétariat général du gouvernement.

Ainsi, le FDR estime qu’il n’est nullement nécessaire d’ériger de nouvelles dispositions qui viendraient affaiblir le pouvoir des collectivités territoriales. « Ce cadre offre déjà à l’exécutif des moyens d’action suffisants pour réguler la gestion foncière. Pourquoi vouloir tout récupérer au niveau central ? », s’interroge l’opposition.

Au moment où le Sénégal devrait consolider ses avancées avec la phase II de l’Acte III de la Décentralisation et le renforcement des compétences de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT), le FDR dénonce une « marche arrière » du pouvoir en place. Pour lui, les vrais problèmes des collectivités ne résident pas dans leur autonomie foncière, mais plutôt dans le manque de formation, de ressources humaines, techniques et financières.

Face à cette situation, le FDR appelle à une large mobilisation de tous les acteurs concernés : maires et conseillers municipaux, organisations paysannes et populations locales. « Nous devons nous unir pour refuser ce projet d’accaparement foncier et exiger son retrait pur et simple. Il en va de l’avenir de nos territoires et de la démocratie locale », conclut le FDR.

Souveraineté numérique et entrepreneuriat : Ousmane Sonko appelle le secteur privé à soutenir les jeunes startups

Le Premier ministre Ousmane Sonko a lancé, ce jeudi, un vibrant appel au secteur privé national pour un engagement plus fort en faveur des jeunes startups et entrepreneurs. Il s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de remise de chèques aux lauréats et finalistes du Gov’Athon 2024, un concours d’innovation qui met en lumière les talents émergents dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, du numérique, de l’artisanat, entre autres.

Selon le chef du gouvernement, la question de la souveraineté numérique est désormais incontournable, et elle passe impérativement par l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants. « Ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des jeunes qui s’activent dans des secteurs clés de notre développement. Il est essentiel que le secteur privé national prenne sa part de responsabilité et s’implique davantage dans cette dynamique », a-t-il déclaré.

Au-delà du soutien de l’État, Ousmane Sonko plaide pour un véritable partenariat entre le monde de la recherche et le tissu économique local, afin de créer un écosystème favorable à l’émergence de solutions locales, durables et adaptées aux réalités du pays.

« La souveraineté numérique ne se décrète pas, elle se construit. Et elle se construira avec nos compétences, notre savoir-faire et notre capacité à innover », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la collaboration entre les institutions de formation, les centres de recherche et les entreprises privées.

Le Premier ministre a également salué les initiatives comme le Gov’Athon, qui permettent de révéler des talents, d’encourager la créativité et de poser les jalons d’une nouvelle économie numérique sénégalaise, résolument tournée vers l’avenir.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°425 – 20/03/2025

🔴 « [MOUSTAPHA BA] A ÉTÉ TUÉ DANS DES CONDITIONS TROUBLES », AVANCE LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : QUE LE PROCUREUR S’AUTOSAISISSE « CI NJEKK » !
🔴 POURSUITES PÉNALES ET COUPURE DE SIGNAL DES TÉLÉS : LE FAUX CONTRE LA PRESSE

🔴 ÉQUIPE NATIONALE : BLANC-SEING DE LA FIFA À ASSANE DIAO ET YEHVANN DIOUF
🔴 COUPE DE LA LIGUE (4e J.) : DSC, PREMIER QUALIFIÉ POUR LES 8es !

Communique du conseil des ministres du Mercredi 19 Mars 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 mars 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a évoqué les visites de courtoisie et de présentation de condoléances qu’il a effectuées à Touba et à Darou Mouhty, le samedi 15 mars 2025. Il a adressé ses remerciements au Khalife général des Mourides, Serigne
Mountakha Bassirou MBACKE et à l’ensemble des chefs religieux rencontrés, pour leur accueil chaleureux, la qualité des échanges et les prières formulées pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité.
           Le Président de la République a abordé la problématique de l’audit des chantiers et travaux inachevés et du changement de paradigme dans le pilotage de la réalisation optimale des infrastructures publiques. En effet, il est constaté, depuis plusieurs années, un nombre important de chantiers inachevés dans plusieurs localités du Sénégal. C’est le cas dans les secteurs de l’enseignement supérieur, de l’éducation, de la formation professionnelle et technique, de la santé, de l’énergie, de l’assainissement, des routes et des sports. Aussi, a-t-il demandé au Premier Ministre de faire procéder dans chaque ministère, au recensement exhaustif des projets de construction inachevés et de proposer les voies et moyens de restructuration et de relance desdits chantiers, dans le respect du code des marchés publics et des procédures du ressort de l’Agence judiciaire de l’Etat. Il a également souligné l’urgence de faire le point sur les projets relevant du PUDC, de PROMOVILLES, du PNDL et du PUMA, différents programmes dont la mutualisation des interventions participe du renforcement de l’efficacité de la territorialisation des politiques publiques.
           Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé au Premier Ministre d’examiner les possibilités de repositionnement institutionnel de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices publics (ACBEP) dans le pilotage de la réalisation de certaines infrastructures publiques de base avec des coûts plafonds homologués et un mode de financement pluriannuel budgétaire maitrisé. Dans le même sillage, il a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre en charge des Collectivités territoriales, la nécessité de définir avec les partenaires techniques et financiers de l’Etat, un nouveau format d’intervention de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt public contre le sous-emploi (AGETIP) et de l’Agence de Développement municipal (ADM) en cohérence avec le cadrage budgétaire, les principes directeurs de l’Agenda national de Transformation et les stratégies de promotion de l’emploi des jeunes. Dès lors, il a relevé la nécessité de faire la situation exhaustive de tous les projets sectoriels développés ou placés sous la maitrise d’ouvrage déléguée de l’AGETIP et de l’ADM et de veiller à la synergie d’actions de ces deux entités publiques aux statuts particuliers.
           Par ailleurs, le Président de la République a invité le Ministre des Finances et du
Budget et le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires à engager la réflexion, avec toutes les parties prenantes, sur un nouveau modèle de consolidation des financements disponibles en vue de la réalisation de projets publics prioritaires dans chaque pôle-territoire identifié. 
           Soulignant la priorité accordée à l’emploi des jeunes, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement que la jeunesse de la population doit inciter l’Etat et les acteurs économiques et sociaux à travailler ensemble pour promouvoir l’entreprenariat et l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi sur l’étendue du territoire national. Il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge de l’Emploi d’accélérer la finalisation, avant fin avril 2025, du document portant « Nouvelle Politique nationale de l’Emploi ». Il a souligné l’impératif d’asseoir un système d’information gouvernemental performant et fiable sur le marché du travail en cohérence avec les bases de données des diplômés de la formation professionnelle et technique dans les centres et les Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) notamment.
           Le Président de la République a invité le Premier Ministre à accélérer l’harmonisation des interventions et la mutualisation des ressources de toutes les structures publiques de promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes.
         Abordant la question de la modernisation du système de retraite et de sécurité sociale, le Chef de l’Etat a demandé au Gouvernement de placer cette problématique au cœur de la valorisation du travail et de la politique de protection sociale de l’Etat. Aujourd’hui, la structure de la population sénégalaise et l’allongement progressif de l’espérance de vie appellent une anticipation dans la gestion financière des dépenses sanitaires et sociales notamment celles liées à la retraite et à la sécurité sociale. Il a demandé au Ministre en charge du Travail et de l’Emploi, de finaliser, en relation avec les partenaires sociaux, le projet de Code unique de Sécurité sociale, texte de loi devant contribuer à améliorer significativement la gouvernance des institutions de prévoyance sociale [Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), Caisse de Sécurité sociale (CSS) et Institution de Prévoyance Maladie (IPM)].
           Dans le même élan, le Président de la République a invité le Ministre des Finances et du Budget à attacher une importance particulière à la maitrise des dépenses de santé des agents de l’Etat, à la viabilité financière de la Couverture sanitaire Universelle et surtout à l’équilibre systématique et durable du Fonds national de Retraite (FNR). A cet effet, il a invité le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre en charge du Travail à faire le point, avant fin juillet 2025, sur la situation financière du système de retraites (FNR et IPRES) et ses perspectives d’évolution, au regard des dynamiques du marché du travail à court, moyen et long terme.
           Enfin, il a souligné la nécessité d’examiner les possibilités de revalorisation des pensions de retraite les plus faibles et d’engager avec les agents de l’Etat, les travailleurs et les partenaires sociaux, un processus d’incitation à la mise en place accélérée de retraites supplémentaires par capitalisation.
          Dans sa communication, le Premier Ministre a souligné les préoccupations récurrentes des producteurs agricoles relativement aux difficultés d’écoulement des récoltes de certains produits, notamment arachidiers, horticoles et de maïs, du fait principalement de dysfonctionnements notés dans les circuits de commercialisation.
           À cet égard, il a noté l’exigence de garantir le fonctionnement adéquat de toutes les composantes des filières agricoles, y compris l’intervention des intermédiaires financiers, au regard de l’objectif de souveraineté alimentaire de l’Agenda Vision Sénégal 2050. Face à cette situation, et en perspective des fêtes de Korité et de Pâques, avec les charges encourues par les ménages, il a invité les Ministres en charge de l’Agriculture, des Finances et du Commerce, à lui soumettre, en vue de l’approbation par le Président de la République, les mesures urgentes à déployer, au plus tard le lundi 24 mars 2025, pour trouver une solution à la situation des stocks en souffrance de la production notamment arachidière, horticole et de maïs. De manière plus structurelle, il a demandé aux Ministres susvisés de mettre en place, au plus tard à mi-avril 2025, un cadre de concertation interministériel consacré à la problématique de la commercialisation des produits agricoles de façon plus globale.
            Abordant le deuxième point de sa communication, le Premier Ministre a rappelé que l’option fondamentale du Gouvernement pour la transformation systémique du Sénégal requiert le renforcement de la culture de la performance dans l’Administration publique aussi bien à l’échelle de chaque entité des secteurs publics et parapublics qu’à celle des agents de ces entités. Il a noté les avancées induites, au niveau réglementaire, par la transposition par le Sénégal du cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA, notamment l’institution de la gestion axée sur les résultats. Toutefois, le Premier Ministre a déploré l’inefficacité du dispositif du fait de la faible adhésion des acteurs clés, du retard accusé dans la mise en place de ce dispositif dans son volet suivi-évaluation mais, surtout, de l’absence de solides règles établies en matière de fixation d’objectifs individuels annuels aux agents et d’évaluation de leurs performances. Cette situation explique l’impossibilité de différencier les performances individuelles des agents. Par conséquent, le Premier Ministre a demandé au Ministre chargé de la Fonction publique, en relation avec le Ministre chargé des Finances et le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, d’accorder une priorité absolue à la problématique de l’évaluation de la performance individuelle des agents dans la feuille de route 2025 du Plan d’action 2025-2029 de l’Agenda Vision Sénégal 2050.
           Enfin, le Premier Ministre a relevé la nécessité de se pencher sur le non-respect de l’obligation de ravalement des façades des bâtiments publics et privés. À cet effet, il a demandé au Ministre en charge de l’Urbanisme de lui proposer des mesures sur cette problématique conformément à la réglementation en vigueur.
 
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 
•       le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité ;
 
•       le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la campagne de commercialisation de l’arachide et le suivi de la campagne horticole.

Décès de Moustapha Bâ : le porte-parole du gouvernement évoque des « conditions troubles »

Lors de la journée de réflexion et de partage organisée par la Jeunesse patriotique sénégalaise (JPS) de Mbao, le ministre et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarre, a tenu des propos forts sur plusieurs sujets d’actualité. Outre ses accusations contre l’ancien régime concernant un « maquillage des chiffres », il a fait une révélation troublante sur le décès de l’ex-ministre des Finances, Moustapha Bâ.

S’exprimant devant une audience attentive, le ministre a insisté sur la nécessité d’enquêter davantage sur les circonstances de la mort de Moustapha Bâ.

« Il a été tué dans des conditions troubles », a-t-il lâché, suscitant l’émoi et l’interrogation parmi les participants.

Selon lui, l’ancien ministre aurait disparu des radars plusieurs jours avant l’annonce de son décès.

« Il faut que l’on cherche à comprendre ce qui s’est passé avec le décès de Moustapha Bâ », a-t-il martelé.

Ces déclarations viennent raviver le débat autour d’une affaire déjà controversée, relançant les spéculations sur les circonstances exactes de la disparition de Moustapha Bâ.

Dans un autre registre, Amadou Moustapha Njekk Sarre a pointé du doigt la gestion économique de l’ancien gouvernement, dénonçant ce qu’il considère comme une falsification des données financières du pays.

« Ils ont menti sur les chiffres. Ils ont menti également aux partenaires. L’ancien ministre Moustapha Bâ était le premier à être reçu par le président de la République et par son Premier ministre pour leur dire que les chiffres n’étaient pas exacts. »

Des accusations lourdes qui, selon lui, démontrent une manipulation systématique des données économiques. Il a notamment dénoncé un écart significatif entre les chiffres annoncés et la réalité financière du pays.

« Est-ce que vous pouvez imaginer, dans des pays comme la France, l’Allemagne, la Corée, le Japon, la Chine ou les États-Unis, que des chiffres soient maquillés au point qu’on dise que le taux d’endettement est de 74 %, alors qu’il est de 99,67 % ? Est-il imaginable que dans ce pays, on nous dise que le déficit budgétaire est de 4,9 %, alors qu’il est de 12,3 % ? Ce pays, nous allons le redresser. »

Ces déclarations risquent d’intensifier le débat politique, surtout dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance sont devenues des exigences majeures de l’opinion publique.

CESSEZ-LE-FEU RWANDA-RDC / ACCROISSEMENT DE L’INFLUENCE DE KARIM WADE : La diplomatie sénégalaise sous Diomaye-Sonko traîne les pieds

Alors que Karim Wade s’impose discrètement comme un acteur clé de la médiation entre la RDC et le Rwanda, et que Macky Sall maintient son influence sur la scène internationale, la diplomatie sénégalaise sous Diomaye Faye et Ousmane Sonko vit des jours sombres. Entre revers au sein de la CEDEAO et manque de poids dans les arènes stratégiques, Dakar semble être en retrait face à une concurrence grandissante, avec l’avènement de deux nouveaux alliés : la Mauritanie et le Maroc.

Tandis que la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont en proie à des tensions persistantes, un acteur discret mais influent émerge dans les coulisses. Karim Meïssa Wade, actuel responsable du Fonds souverain d’investissement du Qatar en Afrique et envoyé spécial de l’Émir du Qatar, joue un rôle déterminant dans l’apaisement des relations entre Kinshasa et Kigali. Son implication, bien que peu médiatisée, a été essentielle dans l’organisation d’une rencontre historique entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sous l’égide du Qatar. Ce tête-à-tête permet de garder l’espoir vers la résolution du conflit dans l’est de la RDC, région minée par les violences armées.
Le Qatar, dont l’influence en Afrique ne cesse de croître, a stratégiquement investi au Rwanda, consolidant ainsi son rôle dans la médiation régionale. Qatar Airways détient aujourd’hui 60 % du Bugesera International Airport et 49 % des parts de RwandAir, en plus de divers projets immobiliers et hôteliers. Ces investissements s’inscrivent dans une politique d’expansion économique et diplomatique qui donne au pays du Golfe un levier puissant dans les affaires africaines.
Parallèlement, l’ancien président de la République, Macky Sall, est tout aussi influent que Wade Fils. Le prédécesseur du Président Diomaye continue de s’affirmer comme une figure incontournable sur la scène internationale. Il a participé dernièrement au « think tank » organisé par l’Atlantic Council sur les relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique, ainsi qu’à un « iftar » (repas de rupture du jeûne) organisé par le Roi Salmane de l’Arabie Saoudite. Présent dans de nombreux sommets de haut niveau, il s’impose comme un acteur majeur dans les relations diplomatiques du continent. Son expérience d’homme d’État font de lui un interlocuteur privilégié des grandes puissances.

MAUX DE LA DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE

À l’inverse, la diplomatie sénégalaise sous le duo Diomaye Faye – Ousmane Sonko peine à s’imposer. La tentative du Président Faye de réconcilier la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est soldée par un échec, ces derniers confirmant leur départ de l’organisation régionale. La CEDEAO a finalement confié cette mission délicate au nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama, marquant un revers symbolique pour Dakar. Un autre coup dur est venu du monde du sport, où Augustin Senghor n’a pas réussi à se faire élire au Conseil de la FIFA, malgré son CV impressionnant. Dans cet univers où le lobbying diplomatique est clé, le Sénégal semble manquer de poids face à ses concurrents.
Le voisin mauritanien, lui, a su tirer son épingle du jeu grâce au soutien du Maroc, décrochant pour la première fois un siège au sein de l’instance dirigeante du football mondial. Cette alliance entre Nouakchott et Rabat s’inscrit dans une stratégie plus large, avec le Maroc cherchant à renforcer son influence en Afrique de l’Ouest, notamment via le port de Dakhla Atlantique. La Mauritanie, de son côté, capitalise sur cette relation pour accélérer ses projets d’infrastructures et devenir un hub stratégique reliant l’Afrique subsaharienne aux marchés marocains et européens.
Dans un contexte où la diplomatie repose autant sur l’influence économique que sur les réseaux d’alliances, le Sénégal semble encore chercher sa place. Dakar peine à maintenir le niveau de leadership atteint sous Senghor, Diouf, Wade et Sall.

Penda THIAM

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°424 – 19/03/2025

🔴 RÉSOLUTION DU CONFLIT RDC – RWANDA / KARIM WADE DANS LA COUR DES GRANDS : LE DUO AU SOMMET « CONFINÉ » DANS L’ORDINAIRE
🔴 « LA LOI INTERPRÉTATIVE EST PLUS DANGEREUSE QUE LE QUART BLOQUANT DE WADE » : « Y EN A MARRE » DIT NIET À LA PROPOSITION DE « PASTEF »

🔴 LUTTE / NOUVELLES MESURES : Le diktat du ministère des Sports
🔴 FSKDA / DÉTOURNEMENT ET CORRUPTION PRÉSUMÉS : Plusieurs dirigeants placés en garde à vue

Conseil interministériel sur l’état civil : le directeur de l’ANEC soulève la fraude documentaire et l’insuffisance de personnel

Lors de la réunion interministérielle sur l’état civil et la sécurité des documents officiels, tenue ce mardi, Aliou Ousmane Sall, le directeur général de l’Agence nationale de l’état civil (ANEC), a fait un point sur les avancées et les défis relatifs à l’état civil au Sénégal. Dans son intervention, il a souligné que le pays a numérisé et indexé un total de 20 millions d’actes d’état civil dans le cadre d’un objectif global de 30 millions, marquant ainsi un progrès significatif dans le processus de modernisation du système.

Cependant, le directeur a également abordé la question préoccupante de la fraude documentaire. Selon lui, 1,72 % des demandes de cartes nationales d’identité sont rejetées chaque année en raison de la présentation de faux extraits de naissance, une situation qui souligne les difficultés liées à l’intégrité des documents d’état civil. Ce chiffre, rapporté par la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF), met en lumière un fléau qui continue de nuire à la fiabilité du système d’état civil et à la sécurité des documents officiels.

Aliou Ousmane Sall a également attiré l’attention sur un autre problème majeur : l’insuffisance de personnel qualifié dans les centres d’état civil. Il a exprimé son inquiétude quant à la pénurie de ressources humaines compétentes pour faire face à la demande croissante de services d’état civil à travers le pays. En outre, il a déploré les faibles salaires des agents en charge de ces tâches, une situation qui compromet la qualité du service rendu aux citoyens.

Enfin, le directeur général de l’ANEC a évoqué les disparités régionales en matière d’enregistrement des actes civils. Il a particulièrement souligné que le taux d’enregistrement des mariages et des décès reste particulièrement faible dans certaines régions du pays, telles que Kolda, Sédhiou et Kaffrine. Ces zones, selon M. Sall, connaissent un accès limité aux services d’état civil, exacerbant ainsi les inégalités territoriales et entravant le bon fonctionnement du système.

Le conseil interministériel a ainsi permis de dresser un bilan des défis actuels, tout en ouvrant la voie à des discussions sur des solutions pour renforcer l’efficacité du système d’état civil et garantir l’intégrité des documents officiels.

Respect des prix de produits de consommation fixés par l’État : 1 000 volontaires pour surveiller les marchés

Pour assurer le respect des prix réglementés et protéger les consommateurs sénégalais, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a lancé ce mardi à Dakar un programme de recrutement de 1 000 volontaires. Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures prises par le gouvernement pour alléger le coût de la vie et lutter contre la spéculation.

Lors de son discours, le ministre a souligné les difficultés rencontrées dans certaines régions du pays, où des écarts de prix ont été constatés malgré les efforts du gouvernement pour encadrer les tarifs des denrées de première nécessité. « Nous avons observé, dans certaines régions, des écarts de prix suite aux récentes mesures urgentes prises par le président de la République pour alléger le coût de la vie », a-t-il précisé.

Les 1 000 volontaires recrutés auront pour mission de sillonner les marchés, d’inspecter les boutiques et de s’assurer du respect des prix fixés par l’État. Ils veilleront particulièrement à ce que les commerçants affichent correctement les tarifs des produits de consommation courante. Leur rôle sera également de signaler les infractions aux agents assermentés, seuls habilités à verbaliser et à saisir les marchandises en cas de manquement.

Ce programme, qui couvre l’ensemble des 14 régions du Sénégal, vise également à offrir une opportunité d’emploi aux jeunes âgés de 25 à 45 ans. En effet, chaque volontaire recevra un salaire mensuel de 100 000 francs CFA, assorti d’une indemnité pour la téléphonie. « Ce revenu peut représenter une bouffée d’oxygène pour de nombreux jeunes sans emploi », a déclaré le ministre, qui espère ainsi contribuer à réduire le chômage et à freiner l’émigration irrégulière.

L’initiative se veut aussi un moyen efficace de renforcer les actions de contrôle des prix, en complément du travail effectué par les services de contrôle du commerce. Avec l’appui des volontaires, ces services interviendront dans près de 60 000 boutiques réparties sur tout le territoire.

Un site internet a été mis en place pour permettre aux candidats intéressés de s’inscrire. Accessible dès ce mercredi à partir de minuit, il centralisera les candidatures et simplifiera le processus de recrutement. Les volontaires devront faire preuve de rigueur et d’impartialité dans leur mission, garantissant ainsi le respect des normes de prix et d’hygiène dans les commerces.

Ce programme de volontariat témoigne de la volonté du gouvernement de garantir un meilleur accès des citoyens aux produits de consommation à des prix justes et abordables. Il constitue également un signal fort envoyé aux commerçants pour rappeler l’importance du respect des directives de l’État en matière de tarification.

Annulation du lotissement de Hangar Pèlerin : la colère des détenteurs de titres face à une décision unilatérale

L’annulation partielle du lotissement dit Hangar Pèlerin, situé en face de l’ANACIM, dans l’enceinte de l’ASECNA, a suscité une vive réaction du Collectif des détenteurs de titres. Ces derniers, composés de citoyens ordinaires, de familles, de travailleurs et d’entrepreneurs, se disent lésés par une décision prise sans concertation ni explication satisfaisante.

Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le Collectif exprime sa colère face à ce qu’il considère comme une atteinte à leurs droits légitimes. « Nous ne sommes pas des spéculateurs, mais des citoyens lésés ! » déclarent-ils fermement. Ils précisent que leurs lots ont été acquis selon des procédures administratives officielles, avec des documents en règle tels que des baux, des autorisations de construire et des quitus délivrés par la DSCOS après vérification.

Le lotissement Hangar Pèlerin a été réalisé par un fonctionnaire de l’État du Sénégal, ce qui, selon les membres du collectif, renforce la légitimité de leurs acquisitions. Beaucoup d’entre eux ont contracté des prêts bancaires ou investi leurs économies pour accéder à ces parcelles. La décision d’annulation est donc perçue comme une véritable injustice.

Depuis l’annonce de cette mesure, le collectif affirme avoir multiplié les correspondances et les demandes d’audience auprès des autorités compétentes : Ministère des Infrastructures, Ministère des Finances, Ministère de la Justice, Direction des Domaines, Gouverneur de Dakar et Mairie de Yoff. Malgré ces tentatives de dialogue, une seule réponse leur a été adressée, un silence jugé incompréhensible et irrespectueux par les membres du collectif.

Face à cette situation, le collectif appelle les autorités à ouvrir un dialogue sincère pour trouver une solution équitable. « Si l’annulation de notre lotissement est irrévocable, nous demandons à être formellement associés au processus de réaffectation », insistent-ils. Ils exigent également que le site d’accueil proposé soit de valeur équivalente à celui du lotissement annulé, que les superficies des parcelles soient respectées, et que les critères d’orientation, d’accessibilité et de position des lots soient pris en compte.

Le Collectif des détenteurs de titres sur le lotissement Hangar Pèlerin se dit déterminé à défendre ses droits et à obtenir réparation face à une décision qui menace leurs investissements et leurs projets de vie. Ils interpellent les autorités sur la nécessité d’une gestion transparente et juste du foncier au Sénégal, dans le respect des droits acquis par les citoyens de bonne foi.

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Examens de fin de cycle élémentaire et du BFEM : Le Premier ministre appelle à régulariser les candidats sans pièces d’état civil d’ici le 30 avril 2025

Lors de la réunion interministérielle sur l’état civil tenue ce mardi, le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné l’urgence de régulariser la situation des élèves candidats aux examens de fin de cycle élémentaire, du Brevet de Fin d’Études Moyennes (BFEM) et du baccalauréat qui ne disposent pas de pièces d’état civil. Cette problématique, qui touche des milliers d’élèves à travers le pays, menace non seulement leur droit à l’éducation mais également leur accès à des opportunités futures.

« J’engage les ministres chargés de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, en collaboration avec les ministres des Collectivités territoriales, de la Justice et de l’Intérieur, à prendre sans délai les dispositions appropriées pour résoudre la problématique des élèves candidats aux examens sans pièces d’état civil. Cette résolution doit être ponctuelle, au plus tard le 30 avril 2025, pour les examens de l’année scolaire en cours, et structurelle, au plus tard le 31 décembre 2025, pour la cohorte d’élèves concernés par cette problématique », a déclaré le Premier ministre.

La question des élèves sans acte de naissance est un enjeu crucial pour le système éducatif sénégalais. En l’absence de ces documents, les enfants risquent d’être privés de la possibilité de passer leurs examens, d’obtenir des diplômes reconnus et de poursuivre leur scolarité. Cette situation expose également les jeunes concernés à une vulnérabilité accrue, les privant de leur identité légale et de l’accès aux services publics essentiels.

Lors de la réunion, plusieurs pistes de solutions ont été envisagées pour pallier cette difficulté. Parmi elles, l’organisation d’audiences foraines dans les zones les plus touchées, la sensibilisation des parents à l’importance de la déclaration des naissances et la collaboration avec les autorités locales pour identifier et régulariser les enfants concernés. Il est également prévu de renforcer l’interopérabilité des systèmes d’information entre les ministères de l’Éducation, de la Justice et de l’Intérieur pour assurer un meilleur suivi des élèves sans état civil.

La date du 30 avril 2025 a été fixée comme échéance pour résoudre cette question de manière temporaire pour les examens de l’année scolaire en cours. Cependant, une solution structurelle et durable est attendue d’ici le 31 décembre 2025, afin de garantir à tous les enfants sénégalais leur droit à l’identité et à l’éducation.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large du Programme NEKKAL, qui vise à renforcer et à digitaliser le système d’information de l’état civil au Sénégal. En assurant l’accès à des pièces d’état civil pour tous les élèves, le gouvernement cherche à combler les lacunes d’un système longtemps critiqué pour ses dysfonctionnements et ses lenteurs administratives.

La régularisation des élèves sans acte de naissance est une priorité pour le gouvernement, car elle touche à des enjeux de justice sociale, d’égalité des chances et de protection de l’enfance. Il est désormais impératif que les mesures annoncées soient rapidement mises en œuvre pour éviter que des milliers d’enfants ne soient exclus du système éducatif sénégalais.

État civil au Sénégal : un défi majeur pour 409 789 élèves sans acte de naissance en 2024

Ce mardi, lors d’une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre Ousmane Sonko, la situation préoccupante de l’état civil au Sénégal a été exposée en détail. Un diagnostic approfondi a révélé qu’en 2024, pas moins de 409 789 élèves des cycles préscolaire et élémentaire se retrouvent sans acte de naissance. Ce chiffre alarmant met en lumière des failles importantes dans le système d’enregistrement des faits d’état civil, compromettant l’accès à l’éducation, à la santé et aux droits civiques pour des milliers d’enfants.

Le rapport présenté devant le Premier ministre a mis en évidence plusieurs facteurs à l’origine de cette situation. D’abord, une absence de coordination efficace entre les acteurs étatiques et non étatiques, ce qui entraîne un manque de synergie dans les processus d’enregistrement des naissances. Le coût élevé des jugements supplétifs et des audiences foraines, nécessaires pour régulariser les situations des enfants sans acte de naissance, constitue également un frein pour de nombreuses familles vulnérables. De plus, l’accessibilité des centres d’état civil reste un défi majeur : les infrastructures sont souvent inadéquates, mal équipées et inadaptées aux besoins des usagers, notamment dans les zones rurales et parmi la diaspora sénégalaise.

L’absence de notification systématique des naissances et des décès a été identifiée comme un autre problème critique. La faible interopérabilité entre les services de la Famille et de la Santé complique encore davantage l’enregistrement des faits d’état civil. Cette défaillance structurelle est aggravée par la fraude documentaire, un phénomène qui fragilise la crédibilité des documents d’état civil. Selon les données de la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF), 1,72 % des demandes de cartes nationales d’identité ont été rejetées en raison de la présentation de faux extraits de naissance.

Le manque de personnel dans les centres d’état civil est également un obstacle à la performance du système. Les agents disponibles sont souvent peu formés, mal rémunérés et en nombre insuffisant pour répondre à la demande croissante. Par ailleurs, le taux d’enregistrement des mariages et des décès reste particulièrement faible dans certaines régions du pays, notamment à Kolda, Sédhiou et Kaffrine. Cette situation laisse de nombreuses personnes sans existence légale reconnue, limitant ainsi leur accès aux droits civiques et sociaux fondamentaux.

Face à cette réalité préoccupante, le gouvernement sénégalais s’est engagé à renforcer la coordination entre les différents ministères concernés afin d’améliorer l’interopérabilité des systèmes d’information. La stratégie proposée comprend également la gratuité des déclarations d’état civil et la digitalisation complète du système d’enregistrement à travers le Programme NEKKAL. Ces réformes visent à garantir à chaque citoyen sénégalais son droit fondamental à l’identité, tout en sécurisant le système contre la fraude documentaire.

Pour répondre à l’urgence de la situation, des mesures temporaires sont envisagées pour régulariser les élèves sans acte de naissance avant les prochains examens de fin de cycle. Le gouvernement prévoit également d’étendre la sensibilisation à l’importance de l’enregistrement des naissances, en collaborant avec les leaders communautaires, les associations locales et les volontaires du service civique.

La réunion interministérielle a souligné la nécessité d’une approche inclusive et concertée pour relever ce défi complexe. En garantissant l’accès à un état civil fiable et accessible, le Sénégal aspire à renforcer les droits fondamentaux de chaque citoyen, en particulier les enfants, afin de leur offrir une pleine reconnaissance juridique et sociale.

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Réunion interministérielle sur l’état civil : vers la gratuité et la digitalisation des services

Lors de la réunion interministérielle sur l’état civil tenue ce mardi 18 mars 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une série de mesures ambitieuses pour améliorer le système d’état civil au Sénégal. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale de l’état civil et du Programme NEKKAL, avec pour objectif de renforcer l’accès aux services d’état civil, de lutter contre la fraude et de moderniser les infrastructures administratives.

L’une des principales décisions est la gratuité des déclarations de naissance, de décès, de mariage et de divorce, ainsi que des jugements associés. Cette mesure, encore à l’étude en collaboration avec les ministères de l’Urbanisme, de la Justice et des Finances, vise à supprimer les obstacles financiers qui empêchent de nombreux citoyens, en particulier ceux vivant dans les zones rurales, d’obtenir leurs actes d’état civil. En parallèle, les responsabilités des maires, en tant qu’officiers d’état civil, seront renforcées pour garantir une application stricte des lois en vigueur. Cette réforme se base sur les articles 29 à 93 du Code de la famille modifié et l’article 108 du Code général des collectivités territoriales.

Un autre volet crucial est la digitalisation complète du système d’état civil, intégrée au « New Deal technologique » du gouvernement. Cette initiative vise à sécuriser les données, à réduire les délais de traitement et à lutter contre la fraude à l’état civil. Cependant, la mise en œuvre de cette digitalisation pose certains défis, notamment le manque d’infrastructures numériques adéquates et la nécessité de former les agents administratifs. Pour assurer une coordination efficace, les ministères de l’Urbanisme, de l’Intérieur, de la Santé, de l’Économie, de la Justice, de l’Éducation nationale et du Numérique travailleront ensemble pour garantir l’interopérabilité des systèmes informatiques et faciliter l’échange de données.

La question des Sénégalais sans état civil a également été abordée. Entre 2025 et 2026, un plan d’actions sera déployé pour régulariser la situation de ces citoyens, en particulier les enfants non déclarés et les adultes sans acte de naissance. Cette régularisation est essentielle pour garantir l’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi. Une attention particulière sera accordée aux élèves sans état civil dans les écoles publiques et privées, y compris les Daaras. Un dispositif sera mis en place pour détecter ces cas dès l’admission scolaire et les régulariser avant la fin de l’année 2026. Les élèves candidats aux examens de fin de cycle, sans pièces d’état civil, bénéficieront de solutions temporaires avant le 30 avril 2025 et de mesures structurelles d’ici la fin de l’année.

Le gouvernement entend également renforcer les services d’état civil dans les postes diplomatiques et consulaires pour faciliter l’enrôlement et la délivrance d’actes d’état civil pour les Sénégalais de la diaspora. Cette mesure vise à réduire les délais et à simplifier les démarches administratives pour les ressortissants vivant à l’étranger.

Un aspect particulièrement sensible concerne la Casamance, où le Plan Diomaye prévoit la délivrance de 55 041 actes de naissance en souffrance dans les départements de Bignona, Oussouye et Ziguinchor. Ce plan doit contribuer à réduire les cas d’apatridie dans cette région historiquement marginalisée. Le gouvernement souhaite également instaurer un système de parrainage pour encourager la déclaration systématique des naissances, avec l’appui des Volontaires du Service civique, des associations communautaires et des leaders locaux.

Pour sécuriser davantage le système, un cadre législatif sera mis en place avec l’adoption d’une loi sur l’informatisation de la gestion de l’état civil. Ce texte juridique encadrera la digitalisation et garantira l’authenticité des actes d’état civil. Un audit financier des projets de digitalisation sera également mené pour assurer une gestion rigoureuse des ressources allouées et éviter toute forme de malversation.

La réussite de cette réforme repose sur la capacité des autorités à traduire ces mesures en actions concrètes. Si elle est mise en œuvre efficacement, elle pourrait transformer profondément le système d’état civil sénégalais, en facilitant l’accès aux services administratifs essentiels et en garantissant une meilleure intégration des citoyens dans la vie publique. Toutefois, des défis persistent, notamment la sensibilisation des populations rurales, la protection des données personnelles et la formation adéquate du personnel administratif.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°423 – 18/03/2025

🔴 CESSATION IMMÉDIATE DE DIFFUSION DES JOURNAUX NUMÉRIQUES APRÈS COUPURE DU SIGNAL DE PLUSIEURS TÉLÉS : L’EXTINCTION MÉDIATIQUE CONTINUE
🔴 EXCLUSION D’ÉLÈVES VOILÉES À L’ÉCOLE SAINT GABRIEL DE THIÈS : LE VOILE : PÊCHÉ OU DROIT ?

🔴 INTÉGRATION DE JEUNES JOUEURS EN ÉQUIPE NATIONALE : DU SANG NEUF DANS LA « TANIÈRE »
🔴 LIGUE 1 (18E J.) : JARAAF DE RETOUR AU SOMMET

Koumpentoum : Le Premier ministre Ousmane Sonko lance 1 000 CPS pour soutenir la production agricole

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko procédera au lancement officiel de 1 000 Coopératives Productives Solidaires (CPS) ce samedi 22 mars 2025 à Koumpentoum, dans la région de Tambacounda. Cet événement marque un tournant dans la stratégie de développement agricole du gouvernement, avec un objectif ambitieux de créer 10 000 CPS d’ici 2029, avec des étapes prévues : 1 000 CPS en 2025 et 3 000 en 2027.

Les CPS s’inscrivent dans un cadre visant à renforcer les capacités locales de production tout en créant des emplois durables pour les jeunes et les artisans. Le gouvernement sénégalais espère que cette initiative permettra de soutenir les agriculteurs et artisans locaux, en leur offrant des ressources partagées, des formations, et des outils adaptés pour améliorer leurs méthodes de production et augmenter leurs rendements.

Les coopératives permettront de développer des réseaux de solidarité entre producteurs, ce qui est crucial face aux défis économiques et environnementaux auxquels ils sont confrontés. Cette initiative vise également à stimuler l’économie locale de Koumpentoum et à contribuer au développement économique de tout le pays en soutenant la production agricole.

Un objectif clé de ce programme est de rendre le secteur agricole plus attractif pour les jeunes, qui ont souvent tendance à le percevoir comme une activité peu porteuse. En créant des opportunités concrètes d’emploi et de développement professionnel, le gouvernement espère inverser cette perception et encourager les jeunes à s’engager dans un secteur vital pour la croissance économique du pays.

Le programme de création des CPS vise à accroître la sécurité alimentaire du Sénégal en augmentant la production locale et en renforçant la compétitivité du pays sur les marchés agricoles. En fournissant aux producteurs des conditions de travail améliorées, des emplois plus stables et mieux rémunérés, cette initiative devrait transformer le secteur agricole en un modèle de développement durable.

La mise en place de ces coopératives contribuera également à la création d’un réseau solide de producteurs et d’artisans capables de répondre aux besoins croissants des marchés nationaux et internationaux, tout en résolvant des problèmes sociaux majeurs comme le chômage des jeunes et la précarité professionnelle.

Le lancement des 1 000 CPS à Koumpentoum représente une avancée majeure dans le développement du secteur agricole au Sénégal. Ce programme ambitieux et innovant a pour but de renforcer l’économie locale et nationale tout en contribuant à la stabilité et à la durabilité de la production agricole. Il s’agit d’un projet structurant pour le pays, permettant d’assurer un avenir plus prospère pour les jeunes et les acteurs du secteur agricole.

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