LES 100 JOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, DIOMAYE : “L’heure n’est pas au bilan, nous sommes élus pour cinq ans (…)”

Papa Ibrahima Senghor, membre du Secrétariat exécutif de la coalition Diomaye Président, a accordé une interview au Dakarois Quotidien. Il a précisé que malgré les critiques, il est trop tôt pour faire un bilan des cent (100) premiers jours de la présidence Diomaye, affirmant que leur mandat est de cinq ans. Il a, mar ailleurs, mis en avant plusieurs réalisations : la réforme de la justice, la transparence financière, les mesures agricoles et la réduction des prix des denrées de première nécessité. Il a également abordé les défis économiques hérités de l’ancien régime et les efforts pour promouvoir la bonne gouvernance malgré les ressources limitées.

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Quel est aujourd’hui le bilan de la coalition Diomaye Président après trois mois à la tête du Sénégal ?

L’heure n’est pas au bilan car nous sommes élus pour cinq ans et nous venons à peine de franchir le cap des trois mois. Cependant, nous avons déjà accompli plusieurs avancements significatifs, particulièrement en matière de bonne gouvernance. Le président Diomaye a d’abord initié les assises de la justice, répondant ainsi aux fortes critiques sur son fonctionnement. Cela inclut une réorganisation complète de tous les secteurs judiciaires : administration pénitentiaire, parquet, et magistrature.

Nous avons également rendu publics les rapports des organes de contrôle, mettant en lumière la gestion antérieure des ressources du pays. Des mesures cruciales ont été prises pour réguler le secteur foncier, et dans l’agriculture, nous avons apporté des améliorations notables telles que l’apurement des dettes des opérateurs et une distribution équitable des engrais en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Nous avons aussi travaillé à réduire les prix des denrées essentielles, et explorons actuellement des solutions pour abaisser les coûts de la connexion internet. Tout ceci n’est que le commencement, notre gouvernement se concentre sur une bonne gouvernance inclusive.

Nous sommes maintenant en hivernage et certains estiment que la qualité des semences reste insatisfaisante et que la réduction des prix des denrées n’est qu’une façade. Qu’en pensez-vous ?

Il est important de se rappeler que nous avons hérité d’une situation économique extrêmement précaire. Notre déficit budgétaire s’élève à 840 milliards par trimestre. Les marges de manœuvre sont minces : nos revenus douaniers et fiscaux tournent autour de 60 à 80 milliards par mois, alors que nous devons assumer des dettes mensuelles de près de 140 milliards ainsi que des dépenses salariales de 150 milliards. La situation est complexe et nos options sont limitées. Nous continuons à dialoguer avec tous les acteurs pour explorer des moyens d’alléger cette charge. L’État a déjà consenti à une perte de 54 milliards pour baisser les prix.

Concernant la Déclaration de la Politique Générale (DPG), pourquoi cela tarde-t-il encore ?

Rien n’oblige le Premier ministre à se présenter à l’Assemblée nationale. En 2022, Guy Marius Sagna a conseillé au Premier Amadou Ba de ne pas comparaître, comme il l’avait fait avec Ousmane Sonko. Ce dernier n’a pas refusé de se rendre à l’Assemblée, mais a simplement demandé une correction du règlement intérieur. Une fois cette formalité accomplie, sa DPG pourra être achevée et présentée aux députés.

Les députés de BBY ont proposé une loi pour empêcher au Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Quelle est votre opinion sur cette initiative ?

À partir de juillet, le Président aura la prérogative constitutionnelle de dissoudre l’Assemblée. BBY détient une majorité relative, mais je doute qu’ils puissent réunir les 99 députés nécessaires pour adopter cette loi, car il y a parmi eux des patriotes qui ne soutiendront pas cette démarche.

Comment percevez-vous l’opposition actuelle ?

Chaque démocratie a besoin d’une opposition. Nous avons besoin d’une opposition républicaine au Sénégal, qui engage des débats constructifs et propose des solutions. Cependant, notre opposition actuelle ne semble pas s’engager dans cette voie constructive.

Beaucoup affirment qu’il y a un manque de coordination au sein du gouvernement. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Il y a une bonne coordination au sein du gouvernement. L’arrêté du Ministre de l’Intérieur n’était pas destiné aux maires, mais aux gouverneurs et préfets. Les maires qui en ont profité pour agir de leur propre initiative ont simplement cherché à saboter nos efforts. Pour régler ces situations, nous devons soutenir activement les jeunes en leur offrant des financements et un encadrement adéquat.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Je remercie Le Dakarois Quotidien pour cette opportunité. J’appelle tous les Sénégalais à soutenir le gouvernement dans sa quête de changement et de rupture, tout en faisant preuve de patience. Les transformations nécessaires ne peuvent se réaliser du jour au lendemain.

 Le Dakarois

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°219 – du 09/07/2024

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KAOLACK EN QUETE DE « RENOUVEAU »

Papa Ibrahima Senghor et le mouvement « Kaolack Bi Geune » prennent les devants

En réponse à des décennies de stagnation et de déception politique, Papa Ibrahima Senghor, banquier de profession, dans un entretien qu’il nous accordé, assure prendre les rênes du changement en lançant le mouvement civique « Kaolack Bi Geune » Formé il y a environ deux mois, le mouvement vise à revitaliser Kaolack, une ville sénégalaise historiquement négligée depuis l’indépendance du pays.

Le mouvement, selon Senghor, ne cherche pas à critiquer ou remplacer les actuels dirigeants municipaux directement, mais à mobiliser les citoyens pour une réforme concrète. « Notre objectif n’est pas de faire le procès du maire actuel, mais plutôt d’offrir des solutions constructives pour la ville ». explique Monsieur Senghor.

Le plan d’action de « Kaolack Bi Geune » comprend l’établissement de points focaux dans chacun des 46 quartiers de la ville. Ces points serviront de relais entre les citoyens et le mouvement, collectant des données sur les problématiques locales spécifiques, allant de l’assainissement à l’aménagement d’espaces verts et sportifs, problèmes pressants dans une ville majoritairement bétonnée.

« Nous voulons engager les citoyens directement. Ils sont les mieux placés pour identifier les problèmes et proposer des solutions viables. Cela se fera à travers des discussions directes et des consultations communautaires ». déclare Monsieur Senghor. Une fois ces informations collectées, elles seront formulées en propositions stratégiques à présenter à l’équipe municipale en place.

Revenant sur le rapport 2015 de l’IGE « Kaolack bi guene » souhaiterait d’une part que toute la lumière soit faite sur le préjudice de 9 208 058 149 causé au trésor public dans le cadre du contrat liant l’état du Sénégal à l’entreprise chargée du projet Cœur de Ville de Kaolack et d’autre part sur le contrat CET (Construction Exploitation Transfert) signé sans appel à concurrence avec la Société SDI de Serigne Mboup.

Si les autorités actuelles ne parviennent pas à traiter ces problèmes, Senghor et son mouvement se réservent le droit de se présenter aux élections locales sous leur propre bannière. Leur but ultime est de repositionner Kaolack comme un centre vital de l’économie sénégalaise, exploitant son potentiel historique et géographique au sein du Bassin Archigie.

Le mouvement a déjà attiré l’attention de nombreux Kaolackois résidant à l’intérieur et à l’extérieur du Sénégal, y compris ceux vivant en France, aux États-Unis, en Italie et en Belgique, qui se sont joints à l’initiative.

En parallèle à ses efforts locaux, Senghor salue les récentes évolutions politiques nationales, notamment l’élection de Son Excellence Bassirou Diomaye Faye à la présidence, qu’il considère comme un vent de changement soufflant sur le Sénégal, introduisant une ère de responsabilité accrue dans la gestion des ressources foncières et une chance pour la jeunesse du pays de prendre enfin part au processus politique de manière significative.

L’appel final de Senghor est un message de patience et de soutien pour le nouveau régime, soulignant que des changements significatifs demandent du temps pour être mis en place et exécutés efficacement.

Avec « Kaolack Bi Geune », Papa Ibrahima Senghor espère non seulement améliorer la qualité de vie à Kaolack, mais aussi inspirer une nouvelle génération de leadership politique au Sénégal, fondé sur l’inclusion, la participation et l’équité.

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