Dans une déclaration publique, Thierno Bocoum, leader du mouvement Agir, a réitéré son soutien au principe de la reddition des comptes, tout en dénonçant la gestion actuelle de ce processus par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, les procédures engagées manquent de neutralité et de justice, mettant en péril la crédibilité de cette initiative essentielle.
« Face à un Premier ministre justicier et blanchisseur, peut-on s’attendre à une reddition des comptes juste et équitable ? », a-t-il interrogé dans une publication qui a suscité de vives réactions.
Thierno Bocoum a mis en garde contre une approche biaisée, qui viserait uniquement certains individus tout en épargnant d’autres. « Quiconque prend un franc de l’argent du contribuable doit rendre compte », a-t-il affirmé, tout en soulignant que la justice doit être impartiale pour garantir l’équité et la transparence.
Le leader de l’opposition a également dénoncé le traitement réservé à certaines institutions publiques. Il cite notamment l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) et l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), affirmant que des scandales dans ces structures ont été ignorés. « Si le Premier ministre déclare qu’il n’y a pas de scandale à l’ONAS et à l’ASER, et que la justice ne fait rien, c’est scandaleux », a-t-il martelé.
Pour Thierno Bocoum, la crédibilité des nouvelles autorités repose sur leur capacité à mener des enquêtes sans parti pris et à punir les responsables de détournements, quel que soit leur statut ou leur affiliation politique. « La reddition des comptes doit être un exercice républicain, pas un outil de règlement de comptes politiques », a-t-il insisté.
Cette sortie de l’opposant intervient dans un contexte de tensions croissantes autour des enquêtes sur la gestion des finances publiques. Le gouvernement, de son côté, assure que toutes les procédures respectent les règles de transparence et de justice.