Kafountine: Des acteurs de la pêche artisanale en croisade contre la migration irrégulière

Les acteurs de la pêche artisanale de Kafountine ont initié, ce week-end, une journée de sensibilisation contre la migration irrégulière suivie d’un match de football. Ce membre de l’Union nationale des mareyeurs du Sénégal (UNAMS) et, par ailleurs, responsable du parti Pastef à Kafountine a regroupé tous les acteurs de la pêche artisanale le temps d’échanger afin d’apporter des pistes de solutions pérennes.

« Nous sommes des acteurs de la pêche artisanale, moi-même je suis pêcheur et mareyeur. Donc, si nous sommes dans un secteur où la migration irrégulière est en train d’atteindre son paroxysme où nos jeunes, par tous les moyens, veulent aller en Europe pour s’accomplir. Il est donc de notre devoir d’être sur pied pour faire face.

Aussi, il est pour nous, grand temps de prendre nos responsabilités, c’est la raison pour laquelle nous avons convié tous les acteurs de la pêche artisanale le temps d’échanger avec eux afin d’apporter des pistes de solutions pérennes », a indiqué Diégane Diop, membre actif de l’Union nationale des mareyeurs du Sénégal (UNAMS) qui n’a pas manqué de parler de la situation de la migration irrégulière: « vous savez le phénomène de l’immigration est très complexe et nous avons la responsabilité de le combattre. Et à mon sens, il n’y a que les acteurs de la pêche qui se trouvent être les convoyeurs qui peuvent changer les choses.

Nous sommes les propriétaires des embarcations qui prennent la mer et si nous prenons le risque de traverser l’Atlantique avec des passagers en provenance de Tamba, de Kolda ou même de Fongolémi, qui ne connaissent pas la mer, en cas de pépin, cela ne peut être que désastreux. Nous devons nous dire la vérité et être conscients que les clients que nous embarquons sont des innocents et ce sont nos fils, nos neveux, nos frères qui le font.

Aujourd’hui, ce qui s’est passé à Mbour et qui a provoqué la venue du Président de la République est à prendre trés au sérieux. Il fallait voir le visage qu’affichait Bassirou Diomaye Faye pour comprendre que cette affaire n’est pas à négliger. Personne n’a envie de voir ses enfants mourir dans des conditions pareilles.

C’est pourquoi nous présentons une fois de plus nos plus sincères conditions aux familles des disparus. En tout cas, moi Diégane je m’investirais pour que ce qui s’est passé à Mbour n’arrive plus au Sénégal à plus forte raison à Kafountine », a-t-il déploré avant d’ajouter : « mais on doit proposer des choses concrètes aux jeunes pour leur permettre de s’accomplir et réaliser leur rêve dans leur propre pays.

Et parmi les solutions, on doit d’abord régler les cohabitation en mer entre les bateaux et les pirogues. On ne peut pas interdire la pêche aux bateaux mais, on peut les éloigner au moins à 70 ou 80 kilomètres parce que la ressource devient rare. Les pirogues en mer sont nombreuses et il n y a que cela qui pourrait permettre le développement de la pêche artisanale et l’Etat doit aider les pêcheurs artisanaux et les mareyeurs dans ce sens.

Parce que si nous mangeons du poisson c’est à cause de la pêche artisanale. Et les gens doivent également savoir que ces bateaux qui nous amènent des problèmes vendent les produits halieutiques à l’étranger alors que nous, nous assurons la consommation journalière de poisson aux sénégalais. Ici, nous n’avons même pas de quai et avec ces débarquements de poissons, les destinations sont entre autres Ziguinchor, Tamba, Kolda, Kédougou, Bakel, Touba, Dakar…

Donc nous devons tout faire pour soutenir la pêche artisanale. Donc je dois parler au nom de tous les acteurs de la pêche artisanale du Sénégal et nous avons espoir qu’avec le régime du président Faye qui est venu jusqu’ici à Kafountine pour voir s y passe, nos différents problèmes seront pris en charge. Il nous faut juste être un peu patient et tout ira pour le mieux. Des projets pour les jeunes sont entrain d’être concoctés pour lutter contre le chômage des jeunes et surtout la migration irrégulière ».

A signaler qu’en marge de la journée de sensibilisation contre l’immigration irrégulière, un match de football a aussi été organisé dans le but de conscientiser les jeunes à plus penser à s’aventurer dans des projets de voyages irréguliers.        

Aly Saleh

Menace des usines de farine de poisson sur la pêche artisanale : La Coalition Nationale tire la sonnette d’alarme et remet un mémorandum aux autorités

La Coalition Nationale pour la Défense de la Pêche Artisanale (CNDPA) a remis un mémorandum aux autorités sénégalaises, mettant en garde contre les dangers croissants que représentent les usines de farine de poisson pour la pêche artisanale. Ce secteur vital, qui soutient des milliers de familles à travers le pays, est de plus en plus menacé par l’expansion incontrôlée de ces usines.

Ces installations, présentes dans plusieurs régions comme Dakar, Joal, Mbour, Saint-Louis et Cayar, exploitent massivement des espèces de poissons essentielles à la survie économique et nutritionnelle des communautés locales. Les poissons sardinelles et bonga, qui sont à la fois une source de protéines et un revenu pour de nombreux Sénégalais, voient leurs stocks diminuer en raison de la surpêche causée par ces industries.

Outre la surexploitation des ressources halieutiques, les usines de farine de poisson génèrent de graves problèmes environnementaux. La pollution atmosphérique, avec des émanations nauséabondes, et les rejets industriels nuisent à la qualité de vie des populations environnantes. Ces nuisances compromettent également le développement durable des zones affectées, tout en offrant peu de bénéfices économiques à long terme, notamment en termes d’emplois.

Les femmes transformatrices de poisson, un pilier crucial de la pêche artisanale, sont particulièrement touchées par la raréfaction des ressources. Elles jouent un rôle central dans la transformation des produits halieutiques, activité qui soutient financièrement de nombreux ménages. La disparition progressive de cette ressource fragilise donc tout un écosystème social et économique.

Les recommandations de la Coalition

Face à cette situation critique, la Coalition Nationale pour la Défense de la Pêche Artisanale a formulé plusieurs recommandations destinées à protéger la pêche artisanale et les populations locales :

  1. Mise en œuvre des recommandations de 2019 : Appliquer les décisions issues des concertations du 23 octobre 2019 et interdire toute nouvelle implantation d’usines de farine de poisson.
  2. Fermeture des nouvelles usines : Fermer immédiatement les usines de Cayar et Sandiara, ouvertes après ces concertations.
  3. Protection des ressources alimentaires : Interdire l’utilisation de poissons frais destinés à la consommation humaine pour la production de farine de poisson.
  4. Soutien aux femmes transformatrices : Protéger et formaliser les métiers artisanaux de transformation des produits halieutiques, dominés par les femmes.
  5. Adaptation des usines : Faire en sorte que les usines se limitent à l’utilisation de déchets de poissons pour minimiser leur impact environnemental.
  6. Gestion durable des ressources : Mettre en place des politiques de gestion durable des ressources halieutiques et valoriser les produits transformés à l’international.
  7. Modernisation des infrastructures : Moderniser les infrastructures de transformation artisanale et intensifier la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).

La coalition appelle à une action urgente et ferme des autorités afin de préserver les écosystèmes marins, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux. Une intervention rapide permettrait de garantir la survie de cette activité essentielle pour l’économie du pays et le bien-être de ses populations.

Installation du Bureau du Conseil Local de Pêche Artisanale de Podor

Ce lundi, une étape cruciale a été franchie dans le domaine de la pêche artisanale à Podor, avec l’installation officielle du bureau du Conseil local de la pêche artisanale. Sous la direction de l’adjoint au Préfet de Podor, Ousmane Sidibé, cette cérémonie a marqué le début d’un nouveau chapitre dans la gestion et la régulation des activités de pêche dans la région.

Ibrahima Maal a été élu pour diriger le Conseil local de pêche artisanale pour un mandat de deux ans, suite à une élection démocratique impliquant des délégués venus de différentes communes. Cette structure vise à rassembler tous les acteurs de la filière de la pêche continentale dans le but de redynamiser et de mieux gérer les ressources halieutiques de la région.

Ndèye Mbeugué Gaye Fall, cheffe de la division Régénération à la Direction de la Pêche continentale, a souligné l’importance de ce changement majeur dans le contexte actuel marqué par le changement climatique et ses effets sur les ressources halieutiques. Elle a rappelé que les textes régissant les Conseils de pêche datent de 1963, une époque où la pêche générait beaucoup plus de production qu’aujourd’hui.

La mise en place du Conseil local de pêche artisanale marque une évolution significative, car elle implique désormais tous les acteurs de la chaîne de valeur de la pêche, depuis les pêcheurs jusqu’aux transformateurs et aux mareyeurs. Cette approche inclusive vise à garantir une gestion durable des ressources halieutiques et à favoriser le développement socio-économique de la région.

La présence du chef du service départemental de Pêche, Serge Emile Ntap, lors de cette cérémonie témoigne de l’engagement des autorités locales envers le développement durable du secteur de la pêche artisanale à Podor. Avec la participation de tous les corps de métiers, le Conseil local de pêche artisanale s’engage à travailler de manière collaborative pour assurer un avenir prospère pour la pêche dans la région.

Quitter la version mobile