Amnesty International appelle le Sénégal à abolir les peines de prison pour certains délits

Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, exhorte les autorités sénégalaises à respecter leurs engagements internationaux en matière de droits humains en mettant fin aux peines de prison pour des délits liés à l’atteinte à l’honorabilité des personnes et à la diffusion de fausses nouvelles.

Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), Seydi Gassama a souligné que ces pratiques judiciaires vont à l’encontre des principes de liberté d’expression et de respect des droits humains. « Le Sénégal doit se conformer à ses obligations internationales et mettre fin aux peines de prison pour les délits portant atteinte à l’honorabilité des personnes et la diffusion de fausses nouvelles », a-t-il déclaré.

Cette déclaration fait suite à la détention controversée du rappeur Khalifa, encore incarcéré après l’ouverture d’une information judiciaire par le procureur, et de Babacar Sow, finalement libéré. Le rappeur Khalifa s’était récemment illustré en critiquant le président de l’ADK, Demba Ka, ce qui a conduit à des poursuites judiciaires.

Pour Amnesty International, ces affaires mettent en lumière la nécessité de réviser les lois sénégalaises afin de garantir la liberté d’expression. Seydi Gassama rappelle que la criminalisation de tels délits porte atteinte aux normes internationales des droits humains, notamment celles prévues par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Sénégal est partie.

Le débat relancé par cette affaire ravive la question de l’équilibre entre la protection de l’honorabilité des individus et la liberté d’expression dans le pays. Les défenseurs des droits humains appellent à des réformes législatives pour privilégier des sanctions alternatives, comme des amendes, plutôt que des peines privatives de liberté.

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