Kaolack : Atelier interrégional pour la participation des personnes handicapées aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024

« Nous sommes réunis aujourd’hui dans le cadre du programme Nietti Élections. Ce programme, financé par le National Democratic Institute (NDI), inclut une composante spécifique dédiée aux personnes handicapées. Sa mise en œuvre est assurée par l’Association Handicap FormEduc. C’est dans ce contexte que nous organisons cet atelier interrégional, regroupant les régions de Thiès, Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor et Kaolack. L’objectif de cet atelier est de renforcer la participation politique et civique des personnes handicapées aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024″, a expliqué Mamadou Kébé, assistant projet de l’Association Handicap FormEduc.

« Vous n’êtes pas sans savoir que les politiques de promotion et de protection sociale des personnes handicapées ont été, pour l’essentiel, guidées par des dispositions internationales, qui se sont révélées sans impact réel sur les cibles. Ce constat a poussé le gouvernement du Sénégal à voter, en 2010, la loi d’orientation sociale pour la prise en charge et l’intégration des personnes handicapées, servant de cadre de référence à toute politique publique en faveur de cette population particulièrement vulnérable. Cette loi, élaborée avec une grande implication des personnes handicapées et de leurs organisations, de manière participative avec tous les acteurs du secteur, répond donc aux demandes sociales de cette communauté, notamment en matière de promotion et de protection de leurs droits », a ajouté M. Kébé.

« Sur le plan électoral, les organisations de la société civile ont dû intervenir pour aligner le code électoral sur les textes juridiques internationaux, afin de consolider les conditions d’une participation politique et civique effective des personnes handicapées. Ainsi, le code électoral de 2021 a vu l’introduction de nouvelles dispositions dans les articles L.38, L.69 et L.80. Lors des dernières élections, des améliorations notables ont été constatées, telles que la priorité accordée à cette population vulnérable et, surtout, la possibilité de choisir le bureau de vote le plus accessible, même s’il est différent de celui d’origine », a rappelé Mamadou Kébé.

Toutefois, afin de renforcer les acquis antérieurs, l’Association Handicap FormEduc, avec l’appui technique et financier du NDI, prévoit de réaliser des activités de communication sociale dans plusieurs régions du Sénégal, en vue de promouvoir la participation politique et civique des personnes handicapées aux élections législatives anticipées de 2024, a-t-il conclu.

Démantèlement d’un réseau de traite de personnes à Dakar : une alerte sur les fausses promesses d’emploi en Afrique de l’Ouest

Un vaste réseau de traite de personnes a été récemment démantelé à Dakar, révélant l’ampleur d’un phénomène inquiétant dans la région. Cette opération policière a permis la libération de vingt-quatre étrangers séquestrés, dont onze Guinéens. Le cerveau présumé du réseau, un Ivoirien nommé A. Kindrebegou, a été arrêté, mettant ainsi fin à des mois d’exploitation de victimes attirées par de fausses promesses d’emploi.

Le réseau attirait ses victimes, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest, avec des offres d’emploi fictives à Dakar. Les recruteurs exigeaient des sommes importantes, allant de 100 000 à 900 000 FCFA, en échange de ces opportunités alléchantes. Cependant, une fois sur place, les victimes se retrouvaient piégées : séquestrées dans une villa, elles étaient forcées d’investir dans des achats ou des transactions via des plateformes telles que Qnet, un réseau de marketing pyramidal, plutôt que de bénéficier des emplois promis.

C’est une plainte déposée par l’ambassade du Burkina Faso à Dakar qui a permis de lever le voile sur cette organisation criminelle. L’attaché de l’ambassade a alerté les autorités sur la disparition d’une compatriote, R. Lompo, convoyée à Dakar sous de faux prétextes. Grâce à cette dénonciation, les enquêteurs ont minutieusement retracé le parcours des recruteurs et localisé leur base d’opérations dans une villa de la capitale sénégalaise.

Lors de l’intervention, les policiers ont non seulement libéré R. Lompo, mais ont également découvert vingt-trois autres ressortissants étrangers, principalement de Guinée, tous victimes du même stratagème. Les témoignages recueillis ont confirmé que le réseau opérait selon un modèle d’escroquerie basé sur des fausses promesses d’une vie meilleure.

A. Kindrebegou, accusé d’être à la tête du réseau, a été placé en garde à vue. Il fait face à plusieurs chefs d’accusation, notamment pour association de malfaiteurs, escroquerie, séquestration, trafic de migrants et séjour irrégulier. Son modèle d’exploitation s’appuyait sur un système de marketing pyramidal, sous couvert de fausses opportunités d’emploi, où les victimes étaient contraintes d’investir sans aucun retour.

Cette affaire met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue face aux réseaux criminels qui exploitent la vulnérabilité de nombreuses personnes cherchant à améliorer leurs conditions de vie. Le recours aux réseaux sociaux pour diffuser ces fausses offres d’emploi rend d’autant plus difficile la détection de ces escroqueries. La prolifération des plateformes comme Qnet, régulièrement dénoncées pour leurs pratiques trompeuses, souligne l’urgence de sensibiliser davantage les populations à ces dangers.

Les autorités sénégalaises, en collaboration avec les ambassades et la communauté internationale, continuent de lutter contre ces formes modernes d’exploitation humaine, tout en intensifiant la sensibilisation pour prévenir de nouvelles victimes.

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