1 386,9 MILLIARDS F CFA DE DETTES DANS LE PARAPUBLIC : Les entreprises sénégalaises endettées jusqu’au cou

En 2023, la dette parapublique est passée à 386, 9 milliards F CFA contre 1278 milliards F CFA en 2022, soit une augmentation de 8%. Parmi les sociétés endettées figurent Petrosen, Sogepa, Senelec, Air Sénégal, le Port autonome de Dakar et la Société africaine de raffinage (Sar).

La question de l’endettement des entreprises parapubliques sénégalaises suscite une préoccupation grandissante. Selon les données disponibles à la fin du mois de septembre 2023, la dette totale des entreprises parapubliques s’élève à 1 386,9 milliards de F CFA. En tenant compte de cet endettement, la dette publique totale du pays atteint désormais 15 184,7 milliards de FCFA. Cette situation contrastante devient encore plus significative lorsque l’on considère que la dette de l’Administration centrale, isolée, était de 13 797, 8 milliards de F CFA.

Les entreprises parapubliques les plus endettées illustrent bien cette problématique. En tête de liste, on retrouve Petrosen, la société nationale pétrolière, avec une dette colossale de 590,4 milliards de F CFA. Cette dette élevée s’explique principalement par les lourds investissements nécessaires pour acquérir des participations et financer des projets d’exploitation pétrolière et gazière. Vient ensuite la Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa), avec une dette de 315,2 milliards de F CFA. Cette situation est probablement liée aux projets de construction des sphères ministérielles à Diamniadio, réalisés par des entreprises privées pour le compte de l’État. En troisième position, on trouve la Senelec, la société nationale d’électricité, qui affiche une dette de 147,4 milliards de F CFA. Cette situation témoigne des défis financiers rencontrés par l’entreprise dans le cadre de ses activités et de ses investissements nécessaires pour maintenir et développer l’infrastructure électrique du pays. Air Sénégal, la compagnie aérienne nationale, suit de près avec une dette de 104,1 milliards de FCFA, illustrant les difficultés financières auxquelles elle est confrontée dans un secteur aérien particulièrement compétitif et exigeant.

Le Port autonome de Dakar (Pad) et la Société africaine de raffinage (Sar) complètent le tableau des entreprises les plus endettées, avec des dettes respectives de 50 milliards et 45,7 milliards de F CFA. Ces niveaux d’endettement reflètent les besoins financiers pour le développement et la gestion des infrastructures portuaires et de raffinage, essentiels pour l’économie sénégalaise.

Parmi les autres entreprises parapubliques, on note la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) avec une dette de 40,9 milliards de F CFA, le Fonds d’entretien routier autonome (Fera) avec 25,4 milliards de FCFA, et l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) avec 17,4 milliards de F CFA. Le Fonds pour l’habitat social (Fhs) affiche une dette de 11 milliards de F CFA. Ces entreprises, bien que moins endettées que les principales, représentent néanmoins une part significative de la dette globale du secteur parapublic.

En outre, plusieurs entreprises présentent des niveaux d’endettement inférieurs à 10 milliards de FCFA. La Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) enregistre une dette de 8,8 milliards de FCFA, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) 8,1 milliards de F CFA, et la Société des travaux publics (Sogip) 5,4 milliards de FCFA. Les sociétés de construction Sicap et Sn-Hlm affichent des dettes respectives de 4,2 milliards et 2,6 milliards de F CFA, tandis que la Sonacos a une dette de 3,5 milliards de F CFA.

Le Dakarois

Sénégal: Premier producteur pétrolier avec le projet Sangomar

Le Sénégal a officiellement rejoint le cercle des pays producteurs de pétrole depuis la première quinzaine du mois de juin, marquant un tournant historique pour le pays et le continent africain. Cette avancée significative est le fruit du projet Sangomar, un gisement offshore situé à environ 130 kilomètres de Dakar, en mer. Exploité par la compagnie australienne Woodside Energy, ce gisement promet de produire quelque 100 000 barils de pétrole par jour.

L’exploitation du gisement de Sangomar représente une étape cruciale pour l’économie sénégalaise. Les premiers barils de brut, de type moyen-acide, reconnus pour leur qualité, ont commencé leur voyage vers les raffineries européennes début juillet. Ce développement ouvre de nouvelles perspectives pour le Sénégal, non seulement en termes de revenus, mais aussi en matière de développement industriel et d’emplois locaux.

Selon Energeek, un site spécialisé dans l’actualité du secteur de l’énergie, les premiers barils ont quitté le Sénégal début juillet à bord du pétrolier grec Maran Poseidon. Affrété par Shell International Trading, ce pétrolier transporte la première cargaison de pétrole sénégalais destinée à être raffinée en Europe. Le Maran Poseidon a pour destination la raffinerie Shell-Pernis à Rotterdam, l’une des plus grandes installations de ce type en Europe, avec une capacité impressionnante de 404 000 barils par jour. Située sur 400 hectares, la raffinerie de Shell-Pernis joue un rôle clé dans le traitement de ce pétrole de haute qualité.

L’entrée du Sénégal dans le secteur pétrolier mondial est porteuse de nombreuses promesses. Les revenus générés par la vente de pétrole peuvent stimuler la croissance économique, financer des projets d’infrastructure et améliorer le niveau de vie des Sénégalais. Cependant, ce développement s’accompagne également de défis, notamment en termes de gestion durable des ressources, de gouvernance transparente et de protection de l’environnement.

Le succès du projet Sangomar pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains, montrant comment une gestion efficace et transparente des ressources naturelles peut contribuer au développement économique et social. Le Sénégal, désormais producteur de pétrole, se trouve à l’aube d’une nouvelle ère prometteuse mais complexe, où les opportunités devront être saisies avec prudence et stratégie.

Les premiers barils de pétrole de Sangomar attendus dans les prochains jours, annonce Petrosen

Les Sénégalais peuvent espérer un avenir prometteur alors que les premières gouttes de pétrole du gisement de Sangomar, en mer au large de Dakar, sont sur le point d’être extraites. En effet, Woodside Energy, responsable de l’exploitation du site, s’apprête à amorcer la production pétrolière dans les prochains jours.

Lors du forum “Investir dans l’énergie en Afrique” à Paris, organisé par la Chambre africaine de l’énergie (AEC), Thierno Seydou Ly, directeur général d’exploration et de production de Petrosen, a révélé que le projet Sangomar avait atteint un taux d’achèvement de 97 % à la fin du mois d’avril. Il a ajouté que les premiers barils de pétrole étaient attendus dans un avenir très proche, confirmant ainsi les attentes des observateurs.

Initialement prévu pour 2023, le début de la production avait été reporté en raison de contraintes logistiques liées au navire flottant de stockage et de déchargement de la production (FPSO). Toutefois, ce retard devrait être comblé avant le 30 juin, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’industrie pétrolière sénégalaise.

Malgré ce retard, le gisement de Sangomar demeure un projet d’une importance capitale pour le Sénégal. Avec une production attendue de 100 000 barils de pétrole par jour, selon les estimations de Dakar, il promet d’apporter des retombées économiques significatives pour le pays. Détenue principalement par Woodside Energy (82 %) en partenariat avec Petrosen (18 %), cette ressource devrait jouer un rôle crucial dans le développement futur du pays, avec des investissements envisagés dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, l’énergie et l’industrie.

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