Le dimanche 22 septembre, une scène macabre s’est déroulée au large des côtes de Dakar, où une pirogue à la dérive a été repérée, contenant 38 corps sans vie. Après une opération délicate menée par la Marine nationale sénégalaise et plusieurs forces spécialisées, les dépouilles ont été récupérées et acheminées sur la terre ferme le lendemain.
L’opération de récupération a mobilisé des spécialistes de la santé, des techniciens de la police scientifique, ainsi que des agents de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (Dnlt) et du commissariat spécial du Port. C’est à bord du patrouilleur « Le Cayor » que cette équipe a rejoint le lieu du drame, situé à plusieurs dizaines de kilomètres au large de Dakar.
Les autorités ont pris la décision de ne pas ramener la pirogue sur la terre ferme, préférant la traiter en mer en raison de l’état de décomposition avancée des corps, rendant leur manipulation extrêmement délicate. Selon les informations rapportées par L’Observateur, l’opération a commencé tôt le matin et s’est poursuivie jusque tard dans la nuit, aux alentours de 23 heures. Les agents ont découvert d’abord 34 corps, suivis de quatre autres dépouilles, pour un total de 38 victimes remontées à bord.
Le quotidien révèle que la plupart des corps étaient dans un état de décomposition avancée, certains étant même démembrés ou désintégrés. L’identification des victimes s’annonce donc quasi impossible. Cependant, il a été confirmé que deux des corps sont ceux de femmes.
Plusieurs questions subsistent encore concernant cette tragédie. D’où venait cette pirogue ? Combien de passagers étaient initialement à bord ? Pour quelle destination se dirigeaient-ils ? Et surtout, quelles ont été les causes de cette catastrophe ? L’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’une embarcation de migrants semble privilégiée, d’autant plus que l’inscription « Serigne Saliou Mbacké 024 » a été repérée sur le flanc du bateau, donnant un premier indice aux enquêteurs. La pirogue pourrait également être celle qui a quitté Mbour le 13 août dernier avec à son bord 150 migrants, dont on est sans nouvelles depuis.
Les autorités sénégalaises ont ouvert une enquête, confiée au commissariat spécial du Port et à la Dnlt, en collaboration avec la police scientifique, pour faire la lumière sur cette tragédie. Elle devra tenter de répondre à ces nombreuses interrogations et peut-être retrouver des rescapés si ces derniers existent.
La situation tragique des migrants en quête d’un avenir meilleur continue de se révéler dans toute son horreur, rappelant l’urgence de mettre en place des mesures de protection pour ces vies humaines en danger.