L’Assemblée nationale a été le théâtre d’un échange houleux ce matin lors de l’examen du projet de loi n°01/2025 sur la réglementation bancaire et du projet de loi n°02/2025 portant sur la microfinance. Le député Thierno Alassane Sall (TAS) a vivement critiqué les priorités budgétaires du gouvernement, s’adressant directement au ministre des Finances, Cheikh Diba. Il a dénoncé une situation économique préoccupante et un endettement excessif qui mettrait le pays en difficulté.
Dans son intervention, Thierno Alassane Sall a qualifié la situation financière du Sénégal d’« hypertension budgétaire ». Selon lui, le pays atteint un niveau record d’endettement, avec 3 885 milliards de francs CFA consacrés au service de la dette en 2025, un montant sans précédent dans l’histoire du Sénégal. Il estime que cet endettement met en péril la souveraineté économique du pays et limite considérablement les marges de manœuvre du gouvernement pour investir dans des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
Le député a également critiqué le choix du gouvernement de mettre en avant la réglementation de la microfinance dans un contexte aussi alarmant. Il juge paradoxal de débattre de ce sujet alors que les finances publiques sont en crise. À ses yeux, la priorité devrait être la stabilisation économique et la réduction du déficit budgétaire plutôt que la promotion d’un système de microfinance qui ne pourra pas compenser les failles structurelles du secteur financier sénégalais.
En insistant sur la nécessité d’un contrôle strict des dépenses publiques, Thierno Alassane Sall a souligné que la mauvaise gestion financière et les gaspillages risquent d’aggraver encore davantage la situation budgétaire du pays. Il appelle à une réforme en profondeur des finances publiques afin d’éviter que le Sénégal ne tombe dans une spirale d’endettement incontrôlé.
Face à ces critiques, le ministre des Finances, Cheikh Diba, a défendu son action en affirmant que les finances publiques étaient sous contrôle et que des mesures étaient en place pour garantir la stabilité économique du pays. Il a toutefois reconnu la nécessité de poursuivre les réformes afin de limiter l’impact de la dette sur l’économie nationale.