Ousmane Sonko répond aux accusations de populisme : “Si c’est ça le populisme, alors nous serons les premiers populistes du Monde”

Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a fermement répondu aux accusations le qualifiant de “populiste” lors de son discours à Saint-Louis, où il participait à la deuxième journée de “Sétal Sunu Réew”. Accueilli chaleureusement par les populations locales, il a saisi cette occasion pour clarifier sa position face aux critiques.

S’exprimant devant une foule enthousiaste, Ousmane Sonko a déclaré : « J’entends des gens avancer que nous sommes dans le populisme. Nous avons décidé d’être proches de la population et pour cela, nous ne devons pas rester dans nos bureaux entre quatre murs pour prétendre résoudre les problèmes des Sénégalais. Si c’est ça le populisme alors nous serons les premiers populistes du monde ».

Le Premier ministre a souligné l’importance d’un engagement direct avec les citoyens pour mieux comprendre et résoudre leurs problèmes. Il a rappelé que le président de la République, Macky Sall, a également choisi cette approche, préférant descendre sur le terrain et tendre l’oreille aux populations pour mieux répondre à leurs besoins.

En insistant sur la nécessité de rester connecté aux réalités quotidiennes des Sénégalais, Ousmane Sonko a renforcé son image de leader proche du peuple. Il a affirmé que cette proximité est essentielle pour un gouvernement qui se veut à l’écoute et réactif aux préoccupations des citoyens.

Cette déclaration du Premier ministre intervient après une visite à Colobane et répond directement aux critiques récentes. Ousmane Sonko a affirmé que rester dans des bureaux éloignés des réalités du terrain n’est pas une solution viable pour résoudre les défis auxquels le pays est confronté.

La prise de position du Premier ministre pourrait également renforcer son soutien populaire, en montrant qu’il est prêt à défier les conventions pour rester au service des Sénégalais. En soulignant l’importance de l’action de terrain et de l’écoute active, Ousmane Sonko se positionne comme un leader déterminé à apporter des solutions concrètes aux problèmes du pays, malgré les critiques qu’il considère comme infondées.

MONTÉE  EN PUISSANCE DES DOCTRINES POPULISTES : Dakar, cible des attaques des panafricanistes

Le Sénégal est la cible des militants panafricanistes sur les réseaux sociaux depuis la visite au Mali du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et son refus de rejoindre le Mali, le Burkina et le Niger dans l’Alliance des États du Sahel (AES). La bronca a été démultipliée quand il a effectué le 20 juin dernier son premier voyage hors de l’Afrique, à Paris, pour participer au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Si certains expriment leur déception, d’autres vont plus loin et décochent des flèches contre le numéro un parmi les Sénégalais, le qualifiant de “traître” et de “vendu” à la France. 

Pour rappel, les mêmes qui fustigent cef d’État démocratiquement élu, tressent des lauriers à des régimes putschistes qui violent au quotidien les droits de l’homme. 

Au Mali et au Burkina, l’agenda anti-impérialiste est un leurre pour installer les pays sous le joug d’une puissance elle-même impérialiste.

Là-bas, les militaires au pouvoir sont dans l’incapacité de répondre aux préoccupations de leurs concitoyens mais vivent sur la rente de la manipulation, de l’intimidation et du fameux complot français. 

D’ailleurs, même quand 107 soldats burkinabè sont tués par des groupes armés terroristes, Ibrahim Traoré fait usage de la post-vérité en niant l’attaque et en accusant les médias comme TV5, depuis suspendu dans le pays.

Au Mali, l’électricité est disponible quatre heurespar jour et les populations du Centre et du Nord vivent sous la peur d’attaques de miliciens, de l’armée et de ses alliés du groupe Wagner. Au lieu de protéger les Maliens en proie à une insécurité endémique, Assimi Goïta vient de faire décoller des avions chargés de militaires et de membres de Wagner, direction Ouagadougou afin de maintenir le capitaine Traoré au pouvoir.

Pendant ce temps, le Sénégal vient de réaliser sa 3ème alternance en vingt-quatre ans. Dakar a aussi récemment obtenu deux prêts successifs pour financer son économie, ce qui confirme la confiance des partenaires au développement.

Le Sénégal va aussi inaugurer la première usine de production de vaccins en Afrique, sur financement notamment de l’Agence française de développement, pour poser le premier jalon de la souveraineté vaccinale du continent.

Momo CISSÉ

Nationaliste : Le dernier refuge des populistes ( Par Alassane K. KITANE )

Faire croire à des sénégalais que le nationalisme est la voie salvatrice pour avoir des emplois et la sécurité est une supercherie dont les fondements ne sont rien d’autre que l’ignorance et la fantaisie de l’orgueil. On s’accroche souvent à des mots quand la dureté du réel nous repousse et nous révèle nous innommable impuissance.

Faire croire à des sénégalais que c’est à cause des Guinéens et autres qu’ils n’ont pas d’emploi, c’est encore de l’ignorance arrogante. Les Guinéens font des boulots qui répugnent à la convenance des sénégalais, de même que les
Sénégalais font majoritairement en Europe des boulots que les autochtones ne veulent pas faire. La politique migratoire sénégalaise souple et humaniste n’est pas tombée du ciel, elle traduit notre histoire, notre culture et notre projet panafricain. Arrêtez de dire des bêtises à la télé.

Même dans l’espèce Schengen le visa et autres titres de séjour ne sont pas requis. Si maintenant le projet est d’exiger la réciprocité aux Etats européens, il faut au préalable produire une industrialisation et une richesse locales capables d’offrir des emplois aux jeunes. Le nationalisme ne peut pas prospérer au Sénégal, c’est juste une roue de secours pour des égarés idéologiques. Les Africains ne sont pas des étrangers au Sénégal, c’est le choix des pères fondateurs qui ne sont pas des ignorants contrairement à beaucoup de prétentieux qui prétendent pourvoir nous gouverner.

Le Sénégal est devenu un pays dangereux parce que l’opinion y fait office de science. Le propre de l’opinion c’est qu’elle traduit une imposture intellectuelle en ceci qu’elle prend une portion du réel pour tout le réel. L’opinion est prétentieuse, manichéenne et surtout mensongère. L’opinion réclame tout pour elle, elle cible l’aspect du réel qui l’arrange et en fait des extensions qui lui permettent de tout expliquer, de tout valoriser ou déprécier comme l’explique François Châtelet dans ce passage de son live dédié à Platon :

« Au fond, ce que l’opinion ignore, c’est qu’elle prend pour la totalité du réel ce qui est donné dans la partialité de ses perspectives. Avec des exemples, elle invente des faits, alors qu’elle a constitué ses exemples d’une façon contingente, à partir du hasard de ses rencontres empiriques et des intérêts que suscitent ses désirs et ses passions. Ce qu’elle nomme réel, c’est l’imaginaire qu’elle élabore à partir des bribes de réalité que laisse subsister sa perception obscurcie. Par cette dernière, elle se laisse guider – par elle et par ses appétits sensibles. Car tel est bien le statut de l’opinion : au lieu de rechercher ce qui est effectivement réel, elle​
s’abandonne à ce qui la satisfait immédiatement. Les appétits par lesquels elle est gouvernée lui signalent des « valeurs » qu’elle recueille comme les seules acceptables et dont elle fait les pivots de ses discours… »

L’opinion est injuste, brutale et illégitime : elle ne va jamais dans les profondeurs, elle n’analyse le réel que par ses ombres. Quand on devient adepte ou prisonnier de l’opinion, on ne cherche plus la vérité, on se contente de la
persuasion, de l’adhésion des foules et ce, quel que soit le niveau de leur ignorance ou de leur barbarie. L’opinion est la plus dangereuse des opiums, car elle empêche de penser. Elle dresse une partie de la foule contre une autre par un apprivoisement qui passe par le verbe prophétique.

Prôner le nationalisme dans un pays exsangue, un pays qui ne peut ni se nourrir ni se soigner, ce n’est pas sérieux. Le nationalisme n’a jamais résolu les problèmes d’un pays. C’est en nous, dans nos comportements, dans nos façons de
vivre et de penser qu’il faut combattre les chaînes qui nous empêchent de nous développer. Ce discours populiste relayé par des foules est symptomatique de la grave décadence de notre société. Nous ne voulons jamais endosser notre part de responsabilité dans les maux qui nous arrivent, nous cherchons toujours des boucs émissaires. L’homme politique qui nous sauvera ne sera pas un nationaliste (cette précarité intellectuelle qu’on voile par des mots), il sera plutôt un homme courageux et libre. Ce sera un homme capable de regarder les Sénégalais dans les yeux pour leur dire : « nous sommes gravement malades et je vous propose une cure collective et individuelle. Cette cure ne sera pas commode, elle sera même amère, mais elle est nécessaire ».

Malheureusement, il y a trop de vautours qui rôdent autour du pouvoir parce qu’ils ont le pressentiment que celui-ci est devenu une carcasse à ronger ou à se disputer. On a l’impression que la quête du pouvoir donne un visa de
permissivité totale ; que quand on se déclare candidat, on n’est plus astreint à une quelconque valeur ou norme.

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