Dans les ruelles sablonneuses de Médina Baye, un quartier emblématique de Kaolack réputé pour son rayonnement religieux, un phénomène inquiétant gagne du terrain : l’émergence de groupes de jeunes délinquants qui sèment l’insécurité.
Un quotidien marqué par la peur
Commerçants et habitants témoignent d’un climat de peur grandissant.
« Ils traînent la nuit, armés de couteaux ou de barres de fer. On n’ose plus sortir après une certaine heure », confie Mamadou Diop, commerçant à proximité d’un lieu de rassemblement de ces jeunes.
Âgés pour la plupart de 12 à 20 ans, ces jeunes seraient impliqués dans le trafic et la consommation de chanvre indien, ainsi que dans des actes de vandalisme, selon Cheikh Ahmed Thiam, un résident du quartier.
Un phénomène aux causes multiples
Derrière cette montée de la délinquance juvénile se cache un malaise profond.
« Il y a un abandon des responsabilités parentales et un fort taux d’échec scolaire. C’est honteux de voir Médina Baye dans cet état », déplore un habitant.
L’appel des autorités religieuses
Face à la gravité de la situation, les guides religieux de la confrérie tidiane haussent le ton.
« Nous ne pouvons pas tolérer que des enfants du quartier – ou même d’autres quartiers – salissent l’image de Médina Baye. L’éducation commence aussi dans la rue », a déclaré un guide religieux sous le sceau de l’anonymat.
Ils appellent les autorités à passer à l’action : « Nous voulons des actes concrets, pas seulement des discours. »
Les habitants réclament avec insistance l’implantation d’un poste de police permanent dans la cité religieuse afin de restaurer l’ordre et la sérénité.