Lac de Guiers 2 condamné pour escroquerie au visa : un champion de l’arène dans les filets de la justice

Le monde de la lutte sénégalaise est secoué par une affaire judiciaire impliquant l’un de ses ténors. Pape Abdou Cissé, plus connu sous le nom de Lac de Guiers 2, a été condamné ce mardi à un an de prison, dont trois mois ferme, pour une affaire d’escroquerie au visa. Le lutteur, membre de l’écurie Walo, devra également rembourser la somme de 5,6 millions de francs CFA aux 18 victimes identifiées dans cette affaire.

Le parquet avait requis une peine d’un an ferme, mais le tribunal a finalement opté pour une peine mixte. Ayant déjà passé six mois en détention préventive, le lutteur est désormais libre, sa peine ayant été considérée comme purgée. Toutefois, le dossier judiciaire laisse une tache sur l’image de l’athlète, autrefois perçu comme un modèle de réussite.

L’affaire a éclaté après plusieurs plaintes de candidats à l’émigration, qui affirment avoir versé des sommes importantes à Lac de Guiers 2 dans l’espoir de se rendre en France, prétendument pour assister à l’un de ses combats. Selon les déclarations au tribunal, le lutteur aurait perçu 53 millions de francs CFA.

Bien qu’il ait reconnu avoir encaissé l’argent, Lac de Guiers 2 a plaidé non coupable, affirmant n’avoir eu aucune intention frauduleuse. « Je voulais seulement les aider », a-t-il déclaré, tentant de rejeter la responsabilité sur son co-prévenu, surnommé Salam, présenté comme son préparateur mystique. « Si j’étais un escroc, je ne les aurais pas invités chez moi, et je n’aurais pas fait de vidéo », a-t-il soutenu. Pourtant, plusieurs victimes ont déclaré lui avoir remis l’argent en main propre.

Le procureur n’a pas manqué de souligner que Lac de Guiers 2 avait utilisé sa notoriété pour tromper la vigilance des victimes, leur laissant croire qu’il avait des facilités pour leur faire obtenir des visas. Un abus de confiance aggravé par sa position de figure publique dans l’arène sénégalaise.

Cette affaire vient jeter une ombre sur la lutte traditionnelle, sport très populaire au Sénégal, souvent considéré comme un ascenseur social. Pour les amateurs comme pour les jeunes admirateurs du champion, cette condamnation soulève des questions sur les responsabilités morales des personnalités sportives et sur les dérives liées à leur influence.

Affaire des 94 milliards : Les héritiers de feu Ousmane Mbengue déposent plainte pour escroquerie et usage de faux

Le dossier des 94 milliards, qui avait déjà fait couler beaucoup d’encre, prend un nouveau tournant. Les héritiers de feu Ousmane Mbengue, revendiquant la propriété du titre foncier TF1451/R, ont déposé une plainte devant le Parquet national financier (PNF) le 14 octobre 2024. Représentés par l’avocat Me Assane Dioma Ndiaye, ils accusent X d’« escroquerie, faux et usage de faux », dans une affaire qui implique des hauts fonctionnaires de l’État, selon des sources judiciaires.

Cette nouvelle plainte s’appuie principalement sur un rapport de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), qui viendrait confirmer les accusations d’Ousmane Sonko. Ce dernier, ancien opposant et figure politique sénégalaise, avait révélé des irrégularités flagrantes dans la gestion de ce dossier, mettant en cause plusieurs personnalités publiques. Les héritiers de Mbengue affirment que ces hauts fonctionnaires auraient utilisé leur influence pour faciliter l’enrichissement illicite de tiers, au détriment de leurs droits fonciers légitimes.

Le titre foncier TF1451/R, qui couvre un terrain de 258 hectares situé à Rufisque et évalué à 94 milliards de francs CFA, est au cœur d’un contentieux depuis plusieurs années. Initialement, le différend opposait les héritiers de feu Ousmane Mbengue à ceux de Djily Mbaye, un autre protagoniste clé de l’affaire. Cependant, ce qui semblait être un simple litige foncier a rapidement pris une dimension politique, notamment après l’intervention d’Ousmane Sonko, ainsi que d’autres personnalités comme Tahirou Ndiaye et Mamour Diallo.

Les héritiers de Mbengue ont également présenté un état des droits réels, émis par le Conservateur de Rufisque le 27 mai 2024, qui les désigne comme les propriétaires légitimes du terrain en question. Ce document constitue un élément clé dans leur dossier, renforçant leur position dans cette affaire complexe.

Ce dossier, qui aurait pu se résoudre dans les tribunaux, a explosé sur la scène publique en raison des implications politiques qu’il soulève. Les révélations d’Ousmane Sonko avaient déjà jeté une lumière crue sur des pratiques jugées douteuses au sein de l’administration sénégalaise, impliquant potentiellement des acteurs de haut rang. L’affaire des 94 milliards est devenue un symbole des tensions entre pouvoir et opposition, et cette nouvelle plainte pourrait relancer le débat sur la gestion des ressources foncières au Sénégal.

En attendant que la justice ouvre une enquête approfondie, les héritiers de feu Ousmane Mbengue se sont déjà constitués parties civiles dans cette affaire, déterminés à obtenir réparation.

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