Blocage du programme Compact Electricity : Zahra Iyane Thiam apporte des précisions sur les 316 milliards FCFA

Le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment dénoncé le blocage d’un financement américain destiné au Sénégal, notamment un programme lié à l’électricité, d’une valeur de plus de 500 millions de dollars, soit environ 316 milliards FCFA. Si le leader de Pastef n’a pas donné de détails sur ce programme, l’ancienne ministre de la Microfinance, Zahra Iyane Thiam, a apporté des précisions chiffrées sur ce projet qu’elle identifie comme étant le “Compact Electricity”, signé en 2018 sous Macky Sall.

Dans un post sur le réseau social X (ex-Twitter), Zahra Iyane Thiam rappelle que ce programme a été signé en décembre 2018 par le gouvernement sénégalais et qu’il s’agit d’un financement du Millennium Challenge Corporation (MCC), un organisme gouvernemental américain. D’après les documents officiels, le programme bénéficie d’une enveloppe de 330 milliards FCFA (600 millions de dollars US), dont 302,5 milliards FCFA (550 millions de dollars US) sous forme de don américain, et 27,5 milliards FCFA (50 millions de dollars US) de contribution sénégalaise.

Le 9 septembre 2021, le Compact Electricity est officiellement entré en vigueur avec une durée d’exécution de cinq ans, soit jusqu’au 9 septembre 2026. Son objectif principal est d’améliorer l’accès à l’électricité et de moderniser les infrastructures électriques au Sénégal.

Si Ousmane Sonko évoque un gel des financements américains, Zahra Iyane Thiam nuance ses propos en soulignant que le programme est déjà en cours d’exécution et qu’une grande partie des fonds a dû être consommée. Elle estime donc que le Sénégal ne peut pas avoir perdu la totalité des 500 millions de dollars annoncés par Sonko.

Cependant, l’ancienne ministre s’interroge sur l’état d’avancement réel du programme et l’éventuel impact du retrait américain. Elle interpelle directement l’ambassadeur des États-Unis à Dakar pour obtenir des éclaircissements sur la situation. “Les Sénégalais doivent être édifiés”, déclare-t-elle, appelant à plus de transparence dans la gestion de ce projet stratégique.

Si le financement du programme est réellement menacé, cela pourrait freiner les ambitions du Sénégal en matière d’électrification et compromettre la modernisation du réseau électrique national. Pour l’instant, les autorités américaines n’ont pas officiellement communiqué sur un éventuel gel des financements, et l’exécution du programme devrait théoriquement se poursuivre jusqu’en septembre 2026.

Immobilisation des motos au Sénégal : Les précisions de Valdiodio Ndiaye, Directeur des Transports routiers

Pour répondre aux préoccupations exprimées par certains conducteurs de deux-roues au Sénégal, Valdiodio Ndiaye, Directeur des Transports routiers, a apporté des éclaircissements sur le processus d’immatriculation des motos, en s’appuyant sur la circulaire du Premier ministre signée le 13 décembre dernier.

La circulaire gouvernementale se concentre sur trois axes, dont le deuxième concerne spécifiquement les deux-roues. Selon M. Ndiaye, ce volet vise à renforcer la sécurité routière en exigeant l’immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 centimètres cubes, sauf si celles-ci disposent d’un Certificat de Mise en Circulation (CMC) dûment délivré et dédouané.

Pour encourager les propriétaires de motos à se conformer à cette nouvelle réglementation, une période de gratuité pour l’immatriculation a été instaurée. « L’État a renoncé à toutes les taxes qui lui revenaient, notamment les timbres fiscaux et les taxes liées à la mutation et à l’immatriculation », précise Valdiodio Ndiaye.

Cependant, il met en garde : « Si vous n’avez pas les documents administratifs en règle, vous ne pouvez pas bénéficier de cette mesure. Ceux qui se révoltent aujourd’hui sont généralement dans une situation illégale », tranche-t-il.

Cette réforme intervient dans un contexte d’insécurité routière préoccupant. En 2023, plus de treize mille accidents impliquant des motos ont été recensés, selon le Directeur des Transports routiers. « La tendance était en hausse, il fallait prendre des mesures pour la renverser », affirme-t-il.

Pour garantir une mise en œuvre efficace et équitable de cette réforme, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a engagé des discussions avec les principales associations et syndicats des conducteurs de deux-roues. L’objectif est de trouver un consensus qui prenne en compte les réalités du terrain tout en renforçant la sécurité des usagers de la route.

L’État sénégalais semble déterminé à structurer le secteur des deux-roues et à y instaurer plus de discipline. En offrant une période de gratuité, il incite les propriétaires à régulariser leur situation, mais reste ferme envers ceux qui ne respectent pas les règles.

Alors que certains manifestent leur mécontentement, Valdiodio Ndiaye rappelle que ces mesures visent avant tout à protéger les conducteurs eux-mêmes ainsi que les autres usagers de la route, dans un pays où les accidents liés aux motos deviennent un véritable problème de société.

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