Adresse à la Nation : Sonko dévoile les grandes lignes du discours du président Diomaye

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’adressera bientôt aux Sénégalais après son retour de Chine, où il a participé au Sommet Chine-Afrique. Son Premier ministre, Ousmane Sonko, a donné un aperçu de ce discours lors du lancement de la 4e édition de la journée nationale « Sétal Sunu Rew ».

Selon Ousmane Sonko, le président Diomaye Faye mettra l’accent sur l’état du pays tel que son gouvernement l’a trouvé en prenant les rênes du pouvoir. « Le président va s’adresser à la Nation et il dira aux Sénégalais l’état dans lequel nous avons trouvé ce pays. Les ministres prendront le relais pour donner des explications détaillées », a déclaré le Premier ministre.

Ce discours marquera le début d’une nouvelle étape pour le Sénégal, divisée en trois phases : redressement, décollage, et stabilisation. Il s’agira de remettre le pays sur les rails après une évaluation approfondie de la situation actuelle.

Sur le plan politique, le climat est tendu depuis le départ du président en Chine, avec un bras de fer entre l’Exécutif et le Législatif. Les tensions entre le pouvoir et l’opposition s’intensifient autour de plusieurs dossiers, notamment la motion de censure, la convocation d’une troisième session parlementaire, et le calendrier de la Déclaration de politique générale (DPG).

Par ailleurs, le président Diomaye Faye a procédé, depuis la Chine, au limogeage des présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), un geste qui a ajouté à l’instabilité politique.

Les récentes déclarations du Premier ministre annonçant des poursuites contre des figures de l’ancien régime ont égaleme

La continuité d’une ligne critique : Bassirou Diomaye Faye reprend le flambeau de Macky Sall sur la scène internationale

Lors des dernières années de son mandat, Macky Sall n’a cessé de critiquer les agences de notation, les conditions d’accès au financement ainsi que la transition énergétique imposée aux pays sous-développés, et particulièrement ceux d’Afrique. Cette position semble aujourd’hui être reprise et renforcée par son successeur, Bassirou Diomaye Faye. Lors de son voyage à Paris, à l’occasion des Jeux Olympiques, le président sénégalais a livré un discours percutant, plus axé sur l’économie que sur le sport, en participant au sommet sur le sport et le développement.

Profitant de la tribune, Bassirou Diomaye Faye a dénoncé les restrictions imposées aux pays en développement. Il a pointé du doigt l’évasion fiscale, les congés fiscaux abusifs, et les flux financiers illicites qui privent les pays africains de ressources vitales pour le développement. “Je pense à l’évasion fiscale, aux congés fiscaux abusifs et aux autres flux financiers illicites qui privent nos pays de ressources vitales au financement du développement. Je pense à la question lancinante du traitement juste et équitable de la dette ainsi qu’au système de notation biaisé sur l’évaluation du risque concernant l’Afrique”, a-t-il déclaré.

Le président Faye a également exprimé son désaccord sur les conditions de la transition énergétique, qu’il juge inéquitables. “Quand certains partenaires interdisent le financement à l’étranger de ressources d’énergie fossile, y compris le gaz, alors qu’ils continuent d’utiliser eux-mêmes des sources beaucoup plus polluantes comme le charbon”, a-t-il affirmé, soulignant une double posture occidentale qui pénalise les pays en développement.

En résonance avec les critiques de Macky Sall, Bassirou Diomaye Faye a appelé à une réforme de l’architecture de la gouvernance économique, politique et financière mondiale. Pour lui, cette gouvernance, héritée de la seconde guerre mondiale, est dépassée par les réalités actuelles. Il a cité la formation des Brics comme une preuve de la contestation du système international, insistant sur la nécessité de le rendre plus inclusif, juste et transparent.

Bassirou Diomaye Faye suit ainsi les pas de Macky Sall, qui, durant son mandat à la tête de l’Union Africaine, avait déjà dénoncé à plusieurs reprises l’appréciation des risques sur la dette des pays africains ainsi que la transition énergétique. Sall regrettait “un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique” et qualifiait les notations de “parfois très arbitraires”. Il soulignait que “20 % des critères de notation des pays africains relèvent de facteurs plutôt subjectifs d’ordre culturel ou linguistique, sans lien avec les paramètres qui jaugent la stabilité d’une économie”.

Sur le plan énergétique, Macky Sall avait dénoncé une double posture des Occidentaux en fonction de leurs intérêts. “Le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire les financements à l’étranger de sources d’énergies fossiles, y compris le gaz, pendant que les principaux pays pollueurs continuent de faire usage de sources plus polluantes comme le charbon. (…) Nos pays ne doivent pas être condamnés à choisir entre le développement et la protection de l’environnement”, avait-il déclaré à Dubaï lors de la Cop 28.

Les critiques de Diomaye Faye samedi dernier résonnent donc comme une continuité des préoccupations de son prédécesseur, illustrant une ligne politique claire et une volonté de défendre les intérêts des pays africains sur la scène internationale.

Aly Tounkara : Un regard positif sur le discours du Président Diomaye

Aly Tounkara, coordinateur national du Mouvement Convergence Citoyenne (MCC/Tabax Sa Rëw) et animateur de la Coalition “Diomaye Président” à Kaolack, a livré son analyse du discours du chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar.

Selon lui, le discours du président de la République est porteur d’espoir et de vision. Il souligne que le président a une vision globale des priorités actuelles, tout en mettant en avant le panafricanisme, inspiré par le défunt Président Léopold Sédar Senghor. Diomaye promet ainsi de suivre la voie tracée par Senghor pour une Afrique unie, solidaire et prospère.

Aly Tounkara salue particulièrement les mesures annoncées par le nouveau chef de l’État, telles que les réformes institutionnelles, la rationalisation des dépenses de l’État et l’importance de la reddition des comptes. Ces initiatives témoignent, selon lui, de l’ambition du président de conduire le Sénégal vers la réussite socio-économique.

En concluant ses propos, l’ingénieur polytechnicien exprime son soutien et son engagement envers les objectifs du nouveau président, soulignant ainsi une adhésion positive à sa vision et à ses actions futures pour le développement du pays.

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