Le gouvernement sénégalais a franchi une étape importante dans la gestion de la crise politique en adoptant un projet de loi d’amnistie générale lors du Conseil des ministres de mercredi. Cette mesure vise à apaiser les tensions nées de l’ajournement de l’élection présidentielle, prévue initialement pour dimanche dernier.
Cependant, malgré cette avancée, les attentes quant à une nouvelle date pour le scrutin restent en suspend. Le président Macky Sall envisage de recevoir les conclusions d’un « dialogue national » le 4 mars prochain, avant de consulter le Conseil constitutionnel sur les recommandations formulées. Ces dernières suggèrent notamment la tenue des élections plusieurs semaines après la fin du mandat de M. Sall, qui serait prolongé jusqu’à l’installation de son successeur.
L’amnistie, qui doit encore être votée par l’Assemblée nationale, est présentée comme un geste de réconciliation politique dans un contexte de crise. Toutefois, le report possible du scrutin au-delà du mandat présidentiel actuel et le maintien de Macky Sall au pouvoir jusqu’à l’installation du nouveau président suscitent des interrogations et des critiques.
Un collectif regroupant 16 des 19 candidats officiels a exprimé son mécontentement face aux recommandations issues du « dialogue national », envisageant même de partager une déclaration commune dès ce jeudi. Certains candidats rejettent également l’idée d’une amnistie, considérant qu’elle n’est pas nécessaire.
Le « dialogue national », auquel ont participé divers acteurs politiques, religieux et sociaux, a abouti à un consensus sur plusieurs points, dont la date probable des élections et le maintien de Macky Sall en fonction jusqu’à l’investiture de son successeur. Cependant, ces propositions sont loin de faire l’unanimité et sont vivement contestées par une partie de la classe politique et de la société civile.
L’opposition au report de l’élection accuse le président Sall de chercher à gagner du temps pour des motifs politiques. La réaction du Conseil constitutionnel, qui avait déjà exprimé son opposition à un report au-delà du mandat présidentiel, reste également incertaine.
Dans cette atmosphère de tensions et d’incertitudes, l’avenir politique du Sénégal demeure l’objet de vives discussions et de débats constitutionnels.