L’activiste Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été déférés devant le tribunal ce mercredi 22 mai, faisant l’objet d’un retour de parquet sur instruction du procureur de la République. Bah Diakhaté a été arrêté par la Division des Investigations Criminelles (DIC) lundi, suivi de l’arrestation de Cheikh Tidiane Ndao le lendemain. Tous deux sont accusés d’offense à une personne exerçant des prérogatives présidentielles et de diffusion de fausses nouvelles.
Lors de l’interrogatoire, Cheikh Tidiane Ndao a exprimé des regrets pour ses critiques acerbes contre le Premier ministre Ousmane Sonko et s’est engagé à ne pas récidiver. En revanche, Bah Diakhaté a maintenu ses accusations, se défendant en brandissant des documents pour étayer certaines de ses allégations.
Selon le journal L’Observateur, Bah Diakhaté a revendiqué le statut de lanceur d’alerte devant les enquêteurs, en rapportant des transactions immobilières supposément douteuses impliquant le président de la République et le Premier ministre. L’activiste a souligné que ses propos ne visaient pas Ousmane Sonko et Diomaye Faye en tant que chef de l’État et du gouvernement, mais plutôt en tant qu’inspecteurs des Impôts et Domaines à l’époque des faits.
Bah Diakhaté a présenté divers documents pour soutenir ses accusations. Il a affirmé que Diomaye Faye avait cédé à Cheikh Djiba, actuel ministre des Finances et du Budget, un terrain non bâti de 250 m² situé à la zone de recasement de Yoff. Les documents fournis incluaient des copies de bail, un état des charges réelles, une autorisation de céder, et une déclaration de transaction.
En ce qui concerne Ousmane Sonko, Bah Diakhaté a affirmé que celui-ci avait vendu, en mars 2018, un immeuble à Astou Guèye pour 100 millions de francs CFA, bien que dans sa déclaration de patrimoine de 2018, Sonko ait indiqué ne posséder qu’une seule maison à la cité Keur Gorgui. Diakhaté a présenté aux enquêteurs un acte de cession de la maison en question, selon L’Observateur.
Cette affaire met en lumière les tensions politiques et les questions de transparence qui traversent actuellement le Sénégal. Bah Diakhaté a fait valoir son rôle de lanceur d’alerte, soulignant la nécessité d’une loi pour protéger les lanceurs d’alerte, une mesure que le successeur de Macky Sall envisage d’adopter.
La défense de Bah Diakhaté, basée sur des documents qu’il considère comme des preuves tangibles, soulève des interrogations sur les pratiques immobilières des personnalités politiques du pays. La suite de cette affaire sera scrutée de près par l’opinion publique, les médias et les défenseurs des droits civiques, en attente de voir si ces allégations entraîneront des réformes ou des changements significatifs dans la gestion des biens publics et la transparence politique.
Alors que l’affaire se poursuit, le débat sur l’intégrité et la transparence des figures politiques sénégalaises reste au centre de l’attention. Les preuves présentées par Bah Diakhaté et les réponses des accusés seront déterminantes pour la suite de ce dossier sensible. En attendant, la communauté sénégalaise observe de près, espérant que la justice saura faire la lumière sur ces accusations graves.