Le Pape François appelle à la paix au Proche-Orient après l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël

Après l’attaque iranienne contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, le Pape François a exprimé une profonde préoccupation et lancé un appel fervent pour mettre fin à la spirale de violence qui secoue le Proche-Orient depuis plusieurs mois.

Lors de la prière du Regina Coeli place Saint-Pierre, le Saint-Père a renouvelé la position du Saint-Siège en faveur de la solution à deux États, appelant également à un cessez-le-feu rapide dans la bande de Gaza. Le Pape a qualifié l’aggravation de la situation en Israël due à l’intervention de l’Iran de « préoccupante et douloureuse ».

L’escalade des tensions a été déclenchée par une attaque massive de l’Iran, qui a lancé plus de 300 drones et missiles vers Israël en représailles à la destruction du consulat iranien à Damas par un bombardement israélien début avril. Bien que l’Iran ait déclaré que « l’affaire peut être considérée comme close », il a averti que toute nouvelle erreur d’Israël entraînerait une réponse « considérablement plus sévère ». De leur côté, les forces israéliennes ont affirmé avoir détruit 98% des drones et missiles avant qu’ils n’atteignent leurs cibles.

Face à cette montée dangereuse des tensions, le Pape François a lancé un « appel sincère afin que cesse toute action qui puisse alimenter une spirale de violence ». Il a rappelé le principe fondamental que « personne ne doit menacer l’existence d’autrui » et exhorté « toutes les nations » à œuvrer pour la paix. Le Pape a souligné le désir « profond et légitime » des Israéliens et des Palestiniens de vivre en sécurité dans deux États voisins, insistant sur le droit à cette solution à deux États, soutenue par le Saint-Siège et de nombreux États internationaux.

Alors que le Proche-Orient continue de faire face à des défis complexes et à des tensions persistantes, l’appel du Pape François rappelle l’urgence d’une action concertée et pacifique pour prévenir une escalade encore plus grave du conflit.

Malgré la crise au Proche-Orient, l’Ukraine, « priorité de la France »

Pour sa première visite officielle en tant ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné s’est rendu samedi à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il a notamment affirmé que l’Ukraine resterait « la priorité de la France », promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».

Quelques heures après des frappes russes, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a assuré, samedi 13 janvier, à Kiev, que l’Ukraine resterait « la priorité de la France », promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».

« La Russie espère que l’Ukraine et ses soutiens se lasseront avant elle. Nous ne faiblirons pas », a lancé Stéphane Séjourné, en conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Le ministre des Affaires étrangères a relevé que choisir Kiev pour sa première visite officielle, deux jours après sa nomination, était en soi un « message adressé aux Ukrainiens ».

Il s’est entretenu une heure avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon son entourage, notamment sur les « enjeux européens liés au Conseil extraordinaire du 1er février et le rôle moteur de la France pour que ce sommet signe une nouvelle fois un soutien unitaire des Européens à l’Ukraine ». 

Des tirs de missiles

Le chef de la diplomatie française, qui a remplacé au pied levé celle à qui il a succédé, Catherine Colonna, dans ce voyage, a répété que « l’avenir de l’Ukraine (était) au sein de l’Union européenne ». Paris, a-t-il dit, pèsera « de tout son poids » pour que Kiev obtienne une enveloppe d’aide européenne de 50 milliards d’euros, pour l’instant bloquée par le veto de la Hongrie.

Le président Zelensky l’a remercié pour le soutien français « constant » apporté aux « forces de sécurité et de défense ukrainiennes » ainsi que dans le processus de rapprochement de son pays avec l’UE.

Le déplacement de Stéphane Séjourné réaffirme la pérennité de l’engagement français alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas menace la stabilité de l’ensemble du Proche-Orient et mobilise les efforts diplomatiques des chancelleries occidentales.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, la France a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique mais a parfois été accusée de ne pas en faire assez. 

Cette visite intervient à un mois du deuxième anniversaire de l’invasion russe et après une contre-offensive des troupes ukrainiennes jugée décevante.

L’armée de l’air ukrainienne a accusé la Russie d’avoir lancé des dizaines de missiles et de drones sur l’Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi. Elle affirme que huit missiles ont été détruits et que 20 engins n’ont « pas atteint leur cible », détournés par des « contre-mesures électroniques », sur un total de 40 projectiles. 

L’armée russe a pour sa part revendiqué avoir frappé des usines d’armement, affirmant avoir touché, avec des missiles hypersoniques Kinjal, « toutes » ses cibles parmi des installations « du complexe militaro-industriel » ukrainien fabriquant obus, drones et poudre à canon.

« Une phase nouvelle de la coopération de défense »

« La Russie continue à cibler volontairement et frapper les infrastructures civiles au mépris du droit international » et à « se rendre coupable de crimes de guerre », a pour sa part dénoncé Stéphane Séjourné. « Nous avons fourni aux forces armées ukrainiennes de l’artillerie » ainsi que « de la défense antiaérienne » par le passé. « Nous entrons dans une phase nouvelle de la coopération de défense », pour « renforcer la capacité ukrainienne de produire sur son sol » les armes dont elle a besoin.

Dmytro Kouleba a confirmé quant à lui des discussions en vue de « la création des conditions les plus favorables à l’interaction entre nos entreprises de défense ». Une coopération engagée au niveau bilatéral, puis avec l’UE, a-t-il précisé, envisageant une « production commune » de matériels militaires sur le sol ukrainien.

« Dans le contexte des bombardements de la nuit, je voudrais rappeler que beaucoup de composants occidentaux ont déjà été trouvés dans des missiles russes », a aussi relevé le ministre ukrainien, réitérant un point plusieurs fois soulevé par son pays.

Dmytro Kouleba a aussi appelé de ses vœux à la mise en place d' »étapes concrètes » au premier semestre 2024 pour engager l’Ukraine sur la voie d’une adhésion à l’UE.

La visite du chef de la diplomatie française suit celle à Kiev, vendredi, du Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Ce dernier a annoncé la signature d’un accord de sécurité d’une durée de dix ans entre le Royaume-Uni et l’Ukraine, qualifié de « sans précédent » par le président Volodymyr Zelensky.

Après l’Ukraine, Stéphane Séjourné est attendu en Allemagne dès dimanche et en Pologne le lendemain pour s’entretenir avec ses homologues, a fait savoir son entourage.

Avec AFP

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