La question de la responsabilité présidentielle au Sénégal : Analyse des déclarations d’Ismaïla Madior Fall

Lors de son passage à l’émission Grand Jury le dimanche 3 novembre, l’ancien ministre de la Justice du Sénégal, Ismaïla Madior Fall, a abordé des questions cruciales concernant la responsabilité juridique du président Macky Sall, notamment en lien avec les événements ayant marqué la période de mars 2021 à mars 2024. Cette intervention a permis de clarifier la portée de l’irresponsabilité présidentielle, ainsi que les conditions d’une éventuelle poursuite judiciaire.

Ismaïla Madior Fall a rappelé que, selon la Constitution sénégalaise, le président de la République bénéficie d’un « principe d’irresponsabilité » pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions. L’ancien ministre a cité l’article 100 de la Constitution, soulignant que la seule exception à ce principe est la haute trahison. Pour qu’un président soit poursuivi, il est nécessaire que des faits soient reconnus comme constitutifs de haute trahison, ce qui implique la tenue d’une enquête et la confirmation de ces faits par une procédure d’instruction.

Cette protection constitutionnelle vise à assurer la stabilité de la fonction présidentielle en évitant que le chef de l’État ne soit exposé à des poursuites fréquentes qui pourraient entraver sa capacité à gouverner. Toutefois, elle pose également la question de l’équilibre entre la responsabilité politique et la protection des institutions de l’État.

Au-delà de la question de l’irresponsabilité présidentielle, Ismaïla Madior Fall a abordé la question de la responsabilité des violences survenues entre 2021 et 2024, période marquée par des manifestations et des troubles politiques. Il a soutenu que l’exécutif ne pouvait être considéré comme le seul responsable des événements ayant conduit à des dizaines de morts, pointant du doigt une « responsabilité collective » impliquant tant le gouvernement que l’opposition.

Selon lui, les appels à l’insurrection et à manifester lancés par diverses parties ont contribué à créer un climat propice à l’escalade de la violence. Cette approche de responsabilité partagée ouvre la voie à la recherche d’une solution plus inclusive pour apaiser les tensions et rétablir la cohésion sociale.

Pour Ismaïla Madior Fall, l’une des pistes à privilégier pour surmonter ces événements douloureux est la mise en place d’une « justice réconciliatrice ». Cette formule, inspirée par l’idée de restaurer la paix sans nécessairement chercher à punir de manière exemplaire, permettrait de reconnaître les souffrances des victimes tout en encourageant la réconciliation nationale.

Dans sa vision, cette démarche est nécessaire pour préserver l’État et la démocratie. « Si l’État n’avait pas fait face, il se serait effondré, la démocratie serait effondrée », a-t-il souligné. Ismaïla Madior Fall a également mis en garde contre l’hypothèse d’un affaiblissement des institutions, qui aurait pu mener à une prise de pouvoir par des forces non démocratiques, voire militaires.

Les propos de l’ancien ministre mettent en lumière l’importance de l’équilibre entre la protection des dirigeants et la responsabilisation des acteurs politiques. La proposition d’une justice réconciliatrice offre une perspective prometteuse pour renforcer la cohésion nationale et préserver les acquis démocratiques du Sénégal. Cette approche pourrait être déterminante pour bâtir un futur marqué par la stabilité et la paix sociale.

Les tirs de joie au Tchad : entre liesse et tragédie, la liberté de la presse en question

Les réjouissances qui ont suivi l’élection de Mahamat Idriss Déby au Tchad ont été entachées par une série de tirs d’armes automatiques, provoquant la mort d’au moins une dizaine de personnes et de nombreux blessés. Dans un climat d’effervescence et de tension, ces événements ont mis en lumière les défis auxquels est confrontée la liberté de la presse dans le pays.

Malgré l’ampleur de la tragédie, le ministère de la Santé a émis une circulaire interdisant aux hôpitaux de divulguer des informations aux médias concernant les victimes. Cette décision a suscité l’indignation des syndicats de la presse, qui dénoncent une grave menace à la liberté d’expression et au droit du public à l’information.

Le patronat de la presse tchadienne a exprimé sa consternation face à cette mesure, soulignant l’importance cruciale de la transparence et de l’accès à l’information dans un contexte aussi critique. De même, l’Union des journalistes tchadiens a dénoncé cette action comme une entrave flagrante à la liberté de la presse, mettant en garde contre les conséquences d’une telle restriction sur le pluralisme médiatique et la démocratie.

Face à ces critiques, le ministre Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement, a justifié cette décision en invoquant le secret médical et le respect de la dignité humaine. Toutefois, il a reconnu que les « tirs de joie » étaient excessifs et a exprimé des regrets, promettant la publication d’un bilan complet dans les prochaines 24 heures.

Cette réponse du gouvernement n’a cependant pas dissipé les inquiétudes quant à la transparence et à la liberté d’information dans le pays. Alors que la situation reste tendue, il est impératif que les autorités tchadiennes prennent des mesures pour garantir la sécurité des citoyens et la liberté des médias dans cette période critique.

Habib Beye : son avenir au Red Star en question après la promotion en Ligue 2

La promotion du Red Star en Ligue 2 soulève des interrogations quant à l’avenir de son entraîneur, Habib Beye. En fin de contrat en juin prochain, le jeune technicien semble avoir pris une décision cruciale pour son futur.

Lors d’une récente intervention au Canal Football Club, l’ancien défenseur international a laissé entendre que sa décision était prise : « La décision est prise, on a besoin de se voir avec mes dirigeants. »

Ces propos laissent entrevoir des discussions à venir entre Habib Beye et la direction du club, ouvrant ainsi la porte à différentes possibilités quant à son avenir au sein du Red Star. Alors que le club francilien savoure sa promotion, la question de la continuité de Beye à la tête de l’équipe se pose naturellement.

Pourtant, cette incertitude est alimentée par les récentes déclarations de l’entraîneur lui-même. En effet, il avait précédemment évoqué la possibilité de ne pas pouvoir refuser une offre de l’Olympique de Marseille, club auquel il est étroitement lié de par son passé de joueur.

Cette situation met en lumière les choix délicats auxquels Habib Beye est confronté. D’un côté, la perspective de poursuivre l’aventure avec le Red Star et de continuer à bâtir quelque chose de solide dans un club qui lui est cher. De l’autre, la tentation d’évoluer dans un environnement plus prestigieux et de relever de nouveaux défis avec un club de renommée nationale comme l’OM.

L’avenir de Habib Beye au Red Star demeure donc incertain, mais les discussions prévues avec les dirigeants du club devraient éclaircir la situation dans les prochains jours. En attendant, les supporters restent en suspens, attendant de connaître la décision de celui qui a joué un rôle clé dans le récent succès du club.

Remise en question des présences militaires françaises en Afrique : Le Gabon envisage un retrait

L’influence militaire française en Afrique semble être sur la sellette, avec des signes évidents de résistance et de rejet dans plusieurs pays de la région. Les récentes propositions émanant du Dialogue National Inclusif au Gabon s’inscrivent dans cette tendance, avec une recommandation apparente de mettre fin à la présence des forces armées françaises sur le territoire gabonais.

Selon les rapports de Gabonactu, la sous-commission souveraineté du Dialogue National Inclusif a formulé une proposition visant à réviser les accords de défense entre le Gabon et la France, incluant spécifiquement le départ des militaires français du pays. Cette suggestion, qui pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique sécuritaire régionale, est en attente de délibération par le bureau du Dialogue National Inclusif, avant d’être présentée à la plénière pour adoption.

Cette décision, si elle est approuvée, marquerait un changement important dans les relations entre le Gabon et la France, remettant en question la présence continue des forces françaises sur le sol gabonais. La base militaire française, qui comptait 380 hommes en 2023, verrait son effectif réduit à 200 cette année, selon les déclarations de l’ex-commandant des Eléments Français du Gabon, Xavier Mabin.

Cette évolution reflète une remise en question plus large de la présence militaire étrangère en Afrique, mettant en lumière les préoccupations souverainistes et les appels à une plus grande autonomie dans la gestion des affaires sécuritaires nationales et régionales. La décision finale du Dialogue National Inclusif aura des répercussions significatives non seulement pour le Gabon et la France, mais également pour la dynamique géopolitique de la région dans son ensemble.

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