Barthélémy Dias radié du Parlement : le Conseil constitutionnel se déclare incompétent

Barthélémy Dias, maire de Dakar et figure de proue de l’opposition sénégalaise, a officiellement perdu son siège à l’Assemblée nationale, une décision confirmée le 6 décembre 2024 par le président de l’institution, El Hadj Malick Ndiaye. Cette radiation découle d’une condamnation judiciaire définitive liée à une affaire remontant aux tensions électorales de 2011. Alors qu’il contestait cette révocation devant le Conseil constitutionnel, ce dernier s’est récemment déclaré incompétent pour traiter le recours déposé par l’élu, laissant peu de perspectives juridiques pour un réexamen de sa situation.

La radiation de Barthélémy Dias a été décidée lors d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale tenue le 5 décembre 2024. Selon le président de l’Assemblée, cette décision s’appuie sur l’article 61 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur l’article 51 du règlement intérieur du Parlement. Ces dispositions stipulent qu’un député condamné par une décision judiciaire définitive peut être révoqué. Le ministère de la Justice a donc formellement saisi l’Assemblée pour appliquer cette disposition, ce qui a conduit à la perte du mandat parlementaire de Dias.

La radiation de Barthélémy Dias suscite une vive polémique dans les milieux politiques sénégalais. Pour ses partisans, cette révocation est une manœuvre politique destinée à affaiblir l’un des leaders les plus influents de l’opposition. Selon eux, elle s’inscrit dans une stratégie plus large de marginalisation des figures critiques au sein des institutions.

Pour ses détracteurs, la décision est simplement l’application des textes légaux et ne saurait être interprétée comme une injustice ou une persécution politique. « Nul n’est au-dessus des lois, quelles que soient ses fonctions ou son influence », a déclaré un député de la majorité.

Dans l’espoir de contester cette décision, Barthélémy Dias avait saisi le Conseil constitutionnel pour examiner la légalité de sa radiation. Mais ce dernier a récemment déclaré qu’il n’était pas compétent pour traiter le dossier. Cette position, bien que conforme aux prérogatives de l’institution, limite considérablement les recours possibles pour le maire de Dakar.

Barthélémy Dias, connu pour son franc-parler et son engagement dans la lutte pour une gouvernance plus transparente, n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration publique, il a dénoncé ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire » et a appelé ses partisans à rester mobilisés face à ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire.

La radiation de Barthélémy Dias du Parlement représente un coup dur pour son parcours politique, mais elle ne met pas nécessairement fin à sa carrière. Toujours en poste comme maire de Dakar, Dias pourrait capitaliser sur son rôle au niveau local pour maintenir son influence et mobiliser ses partisans.

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