Le Dakarois Quotidien N°446 – 18/04/2025
Étiquette : RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES
Rapport de la Cour des comptes : Pape Malick Ndour conteste et publie un ouvrage pour se défendre
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques continue de susciter des réactions. Ce jeudi 17 avril 2025, Pape Malick Ndour, figure de l’Alliance pour la République (APR) et ancien ministre de la Jeunesse, a tenu une conférence de presse pour exprimer ses réserves sur le document et présenter son ouvrage intitulé « Explications et mises au point ».
Dans son livre, Pape Malick Ndour vise à apporter des éclaircissements sur les points soulevés par la Cour des comptes. Il critique notamment l’absence de respect du principe du contradictoire, affirmant que les anciens ministres des Finances n’ont pas été consultés pour répondre aux interpellations du rapport. Il souligne également des modifications inexpliquées dans la mission d’audit, remettant en question la transparence du processus.
Pape Malick Ndour a exhorté la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale à mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour examiner les méthodes ayant conduit à l’élaboration du rapport de la Cour des comptes. Il estime que les conclusions de ce document sont surprenantes et méritent d’être éclaircies.
L’ancien ministre a également pointé du doigt des incohérences dans le rapport, notamment en ce qui concerne l’analyse de la dette publique. Il accuse le nouveau gouvernement d’avoir tenté d’intégrer dans la dette publique des financements privés et des facilités bancaires, ce qui irait à l’encontre des normes comptables habituelles.
La publication de « Explications et mises au point » par Pape Malick Ndour marque une nouvelle étape dans le débat autour du rapport de la Cour des comptes. En appelant à une commission d’enquête parlementaire et en critiquant la méthodologie du rapport, l’ancien ministre cherche à défendre la gestion financière du précédent régime et à remettre en question les conclusions de la Cour des comptes.
Rapport de la Cour des Comptes : Le parquet financier saisit la DIC pour enquête
L’affaire prend une tournure judiciaire. À la suite du rapport accablant de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et le 31 mars 2024, le parquet du Pôle judiciaire financier est officiellement entré en action. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le procureur de la République financier a annoncé avoir reçu, le 3 avril dernier, un référé aux fins d’ouverture de procédures pénales, transmis par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar.
Ce référé fait suite à des constats graves contenus dans le rapport d’audit publié par la Cour des Comptes. Le document a en effet relevé plusieurs actes et faits susceptibles de qualifications pénales, notamment des irrégularités dans la gestion des fonds publics, des soupçons de détournements, et des manquements manifestes dans le respect des procédures de passation de marchés ou d’exécution budgétaire.
Le parquet financier, désormais saisi, a décidé de confier le dossier à la Division des investigations criminelles (DIC). La saisine a eu lieu le 14 avril 2025, avec pour mission d’ouvrir une enquête approfondie sur l’ensemble des points soulevés dans le rapport transmis par la Cour des Comptes. Les enquêteurs devront ainsi faire la lumière sur les faits reprochés, identifier les auteurs ou complices présumés, et établir d’éventuelles responsabilités pénales.
La mobilisation de la DIC dans cette affaire marque une étape importante dans la volonté des autorités judiciaires d’apporter une réponse ferme aux questions de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes. Pour rappel, la Cour des Comptes, dans son rapport, avait pointé une série d’anomalies portant sur des milliards de francs CFA, en insistant sur la nécessité de poursuites pénales dans plusieurs cas.
Ce développement intervient dans un contexte où les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre l’impunité et la bonne gouvernance un pilier central de leur politique. La saisine du parquet financier, suivie de l’ouverture d’une enquête judiciaire, pourrait donc marquer le début d’un vaste chantier de responsabilité publique, avec à la clé d’éventuelles inculpations ou poursuites devant les juridictions compétentes.
Pour l’heure, aucun nom n’a été officiellement cité, mais la procédure suit son cours. Les conclusions de la DIC seront déterminantes pour la suite des événements, et toute la classe politique ainsi que l’opinion publique attendent désormais de voir si cette enquête se traduira par des sanctions exemplaires ou des réformes structurelles durables dans la gestion des finances de l’État.
Dette publique et rapport de la Cour des Comptes : l’APR demande une réunion avec le FMI
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a officiellement saisi le Fonds Monétaire International (FMI) pour solliciter une réunion de travail sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes portant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023. L’APR conteste vigoureusement les accusations formulées contre l’ancien régime et dénonce une procédure qu’elle juge biaisée et non conforme aux règles de transparence.
Selon le communiqué du SEN, le FMI a publié un compte-rendu de sa mission au Sénégal et a précisé qu’il n’avait en aucun cas validé les chiffres du rapport de la Cour des Comptes. L’organisation financière aurait uniquement constaté et analysé les données fournies par le gouvernement actuel, sans se prononcer sur leur exactitude.
L’APR insiste sur le fait que le FMI ne joue pas un rôle de validation officielle des statistiques de la dette publique, mais se limite à discuter des chiffres avec les autorités et à proposer des réformes. Dans cette optique, le parti dénonce des manipulations orchestrées par le gouvernement pour faire croire que le FMI aurait confirmé les conclusions du rapport.
Face à cette situation, l’APR a adressé une lettre officielle au représentant résident du FMI à Dakar, Majdi Debbich, pour contester le rapport de la Cour des Comptes et demander une rencontre avec les experts du FMI. Cette réunion devrait permettre aux anciens ministres et hauts responsables du régime de Macky Sall de présenter leurs arguments et de réfuter les accusations.
L’APR évoque plusieurs manquements dans la procédure d’audit menée par la Cour des Comptes, notamment :
- Le non-respect du Code de transparence dans la gestion des finances publiques, en vigueur depuis 2012.
- L’absence de consultation des anciens ministres et directeurs des Finances durant l’enquête, en violation du principe du contradictoire.
Le parti affirme disposer d’éléments de preuve irréfutables pour démonter ce qu’il considère comme une manœuvre politicienne et rétablir la crédibilité de la signature du Sénégal sur la scène internationale.
Cette prise de position du parti de l’ancien président Macky Sall intervient alors que la question de la dette cachée de plus de 4000 milliards de FCFA continue de susciter un vif débat au Sénégal. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont pointé du doigt une mauvaise gestion des finances publiques sous l’ancien régime, ce qui a conduit à la suspension des discussions sur un nouveau programme d’aide avec le FMI.
L’APR, de son côté, perçoit ces accusations comme une instrumentalisation politique visant à ternir son bilan et à justifier les difficultés économiques actuelles.
L’issue de cette confrontation dépendra en grande partie de la réaction du FMI et des éléments que l’APR pourra apporter lors de la réunion demandée. En attendant, ce dossier continue de polariser le débat politique et économique au Sénégal, avec en toile de fond les conséquences de la gestion passée et les défis financiers du nouveau régime.
Rapport de la Cour des comptes : Amadou Hott salue la transparence et défend son bilan
L’ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, s’est exprimé sur le rapport de la Cour des comptes mettant en lumière des irrégularités dans la gestion des finances publiques sous l’ère Macky Sall. Dans un entretien avec RFI, il a salué la transparence dont fait preuve l’actuel régime tout en affirmant que son passage au gouvernement n’a jamais été entaché par de telles pratiques.
« L’exercice de transparence mené par les autorités est un impératif légal. C’est la loi qui l’exige, conformément à une directive de l’UEMOA que le Sénégal a internalisée. La Cour des comptes n’a fait que confirmer le travail déjà réalisé par l’Inspection générale des finances (IGF) », a-t-il expliqué.
S’il reconnaît que ces révélations peuvent provoquer un choc à court terme, Amadou Hott estime qu’elles auront un impact positif à long terme.
« Ce qui importe, c’est que des réformes sont en cours pour éviter que ces erreurs ne se reproduisent. Un travail colossal est entrepris sur le plan organisationnel et institutionnel. Certes, il y a un choc immédiat, mais à long terme, cet exercice renforcera la gouvernance et la crédibilité du Sénégal », a-t-il affirmé.
Interpellé sur la question de la dette cachée, Amadou Hott a précisé que son ministère n’était pas directement responsable du reporting budgétaire et financier.
« La période couverte par le rapport de la Cour des comptes s’étend de 2019 à 2024, incluant donc une partie de mon mandat. Toutefois, tout ce qui concerne le déficit budgétaire, le reporting sur la dette ou la gestion budgétaire ne relève pas directement du ministère de l’Économie. Il y a des responsabilités précises, et la Cour des comptes les a situées », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’il n’a jamais été interpellé dans ce cadre.
Candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Amadou Hott tient à se démarquer des irrégularités pointées par la Cour des comptes.
« En tant que ministre de l’Économie, je n’ai jamais été concerné par ce type de pratiques. Chaque ministère a des attributions bien définies, et je n’ai jamais été mis en cause », a-t-il conclu.
Mouvement « Jëf-Citoyens d’Action » : Ousseynou Diallo dénonce les licenciements abusifs et l’absence de validation du rapport de la Cour des comptes
Dans un contexte de crise économique et de turbulences politiques, Ousseynou Diallo, juriste et leader du Mouvement « Jëf – Citoyens d’Action », dénonce avec vigueur les vagues de licenciements abusifs au sein des institutions publiques, l’inquiétante absence de validation du rapport de la Cour des comptes, ainsi que l’illégalité manifeste d’une éventuelle anticipation des élections locales. Plus encore, il s’élève contre la précarité grandissante qui frappe de plein fouet la population sénégalaise, et en particulier les habitants de Hann/Bel-Air, une commune stratégique pour l’économie nationale, mais négligée et privée de la considération et du soutien qu’elle mérite.
Face à l’urgence du chômage et de la précarité, comment interprétez-vous les récentes vagues de licenciements et la réduction des salaires au sein des administrations étatiques ?
L’emploi et le salaire sont des droits fondamentaux, piliers de la dignité humaine. C’est pour cette raison que, sous ma direction, le Mouvement « Jëf-Citoyens d’Action » forme et outille les jeunes pour un emploi durable et encourage l’entrepreneuriat féminin. Les licenciements orchestrés par certains dirigeants sont des manœuvres destructrices, sectaires et intolérables, plongeant nos frères et sœurs sénégalais dans une misère humiliante. Un dirigeant compétent doit privilégier le redéploiement et la réorganisation fonctionnelle au lieu de recourir à des licenciements massifs. Le Président de la République Son Excellence Bassirou Diomaye Faye doit exiger de son Gouvernement qu’il mette un terme aux licenciements abusifs et qu’il engage des réformes profondes pour garantir une politique salariale plus équitable au sein de l’État. Il est impératif de réduire les écarts de rémunération injustifiés entre les fonctionnaires et de supprimer les dispositifs financiers abusifs qui nuisent à notre économie, tels que les fonds politiques ou secrets.
Les programmes de migration professionnelle entre le Sénégal, l’Espagne et le Qatar représentent-ils une solution pérenne au chômage structurel ou ne constituent-ils qu’un palliatif temporaire?
À mon avis, bien que les programmes de migration offrent des opportunités professionnelles temporaires, ils ne constituent pas une véritable solution au chômage structurel au Sénégal. D’ailleurs, le gouvernement en place a toujours refusé de considérer l’émigration des jeunes comme une réponse aux défis socio-économiques du pays, privilégiant plutôt leur rétention pour contribuer au développement national. Cette contradiction illustre une politique hésitante. En tout cas, les programmes de migration permettent d’accéder à des emplois à l’étranger aux causes profondes du chômage au Sénégal, notamment un système éducatif défaillant, un manque de formation adéquate et l’absence d’un véritable secteur industriel. Pour résoudre le chômage structurel au Sénégal, il est crucial de réformer le système éducatif, de développer la formation professionnelle adaptée aux besoins du marché et de favoriser la création d’emplois locaux dans des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture.
Que pensez-vous du dernier rapport de la Cour des comptes ?
La publication d’un rapport non signé par la Cour des comptes soulève effectivement des interrogations légitimes. L’absence de cette formalité cruciale devrait obliger la Cour à fournir une explication officielle par le biais d’un communiqué, afin d’éclairer les Sénégalais sur les raisons de cette omission. En démocratie, il est du droit des citoyens d’exiger des réponses de la part de nos institutions publiques, y compris la Cour des comptes. Sans adhérer aux théories de manipulation des chiffres qui ont été évoquées, je considère qu’il est essentiel de fournir aux Sénégalais une analyse rigoureuse et impartiale de la gestion publique, libre de toute instrumentalisation politique ou suspicion de manipulation, afin de prévenir toute justification de poursuites partiales.
Lors des élections législatives, quelles motivations vous ont conduit à soutenir la liste du parti Pastef, et comment ce choix s’intègre-t-il dans votre vision politique globale ?
Lors des législatives anticipées, nous avons effectivement choisi de soutenir la liste du parti Pastef. Accorder la majorité à une opposition déconnectée des véritables attentes de notre jeunesse et de l’ensemble des Sénégalais aurait conduit à un blocage institutionnel, freinant des réformes cruciales. Pastef partageait notre vision : faire de l’emploi et de la formation des jeunes et des femmes une priorité absolue. En lui apportant notre soutien, nous voulions bâtir une majorité parlementaire forte, porteuse de politiques ambitieuses, capable d’accélérer l’insertion professionnelle et de transformer en profondeur nos institutions. Ce choix était, pour nous, le moteur d’un changement durable, fidèle aux aspirations du peuple sénégalais.
Comment évaluez-vous votre alliance avec le parti Pastef et, plus largement, la gouvernance de Son Excellence Bassirou Diomaye Faye ?
Notre soutien n’a pas seulement renforcé les rangs du Pastef, il a déclenché une ascension électorale fulgurante. Aujourd’hui, bien que nous restions fidèles à notre objectif de changement durable, nous ne pouvons ignorer notre regret face à la gouvernance actuelle, qui ne répond pas entièrement aux attentes placées en elle. En effet, la gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye révèle une forte tendance à la gestion partisane et opaque. Les appels à l’inclusion ne sont que des illusions, dissimulant un système de nominations partisanes qui trahit l’essence même d’un engagement citoyen sincère. Pendant ce temps, le président prône la Vision Sénégal 2050, exhortant tous les Sénégalais, y compris la diaspora, à bâtir un avenir prospère et juste. Il est par conséquent urgent de briser cette façade et d’exiger une gouvernance réellement ouverte, transparente et efficace.
La récente séance de questions à l’Assemblée nationale, à laquelle a participé le Premier ministre Ousmane Sonko, a-t-elle répondu aux attentes des citoyens ?
J’estime que derrière l’image démocratique de cette séance, ce n’est qu’une mise en scène. L’Assemblée nationale, censée être un contre-pouvoir, était devenue un simple spectacle où les députés ont privilégié questions politiques plutôt que les vrais problèmes des citoyens. Malgré les annonces d’Ousmane Sonko sur le coût de la vie et les finances publiques, les préoccupations des populations sont restées intactes. Ma proposition est qu’il faut créer une plateforme où les citoyens définissent les questions à poser au Gouvernement, que les députés soumettront officiellement, pour rendre l’Assemblée plus en phase avec les préoccupations des populations.
Vous êtes juriste. Quelle est votre analyse juridique et politique face à l’annonce controversée de l’anticipation des élections locales, déplacée de 2027 à 2025 ?
Forcer des élections municipales en 2025 serait non seulement contraire à la loi, mais aussi une démarche inacceptable. Le Code électoral est clair : les élections locales ne peuvent se tenir avant la cinquième année du mandat, soit à partir de fin janvier 2026, avec un calendrier officiel prévoyant même une date au plus tard en janvier 2027. Toute tentative de les avancer relèverait d’une manœuvre politique et ignorerait les réelles préoccupations des Sénégalais. Le président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, ainsi que le Premier ministre Ousmane Sonko, ont la responsabilité de respecter scrupuleusement ce calendrier électoral afin de préserver la stabilité et la légitimité des institutions.
La révocation de M. Barthélémy Dias, maire de Dakar, ne plaide-t-elle pas pour une réforme du Code électoral en ce qui concerne les règles d’inéligibilité des élus ?
La révocation de M. Barthélémy Dias, bien que regrettable, s’inscrit dans le cadre de l’application des règles prévues par notre législation. En effet, l’article L.277 du Code électoral dispose qu’en cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité, le maire peut être démis de ses fonctions par le représentant de l’État, au même titre que n’importe quel conseiller. Il faut souligner que le maire demeure avant tout un conseiller municipal. Cependant, j’estime qu’il est essentiel de réévaluer certaines des règles d’inéligibilité et d’incompatibilité, afin de qu’elles n’entravent pas l’efficacité de l’action publique. Il devient crucial de réformer ces critères en tenant compte des situations des élus déjà en fonction, tout en veillant à leur offrir une meilleure protection juridique, afin de préserver leur droit à participer pleinement à la vie politique sans risquer des sanctions injustifiées ou à connotation politique.
Face aux débats intenses sur l’abrogation de la loi d’amnistie de mars 2024, quelle position adoptez-vous : son annulation totale ou une révision partielle ?
Plutôt que d’annuler purement et simplement cette loi – une décision qui ne ferait qu’alimenter des tensions déjà vives –, je suis d’avis qu’il est impératif de la repenser en profondeur et avec discernement pour combler les failles de l’impunité. Adoptée en mars 2024 pour apaiser une crise politique aiguë, l’amnistie visait à restaurer la cohésion nationale. Pourtant, certaines de ses dispositions semblent protéger des actes d’une gravité inquiétante. Une révision partielle et ciblée, distinguant clairement les délits politiques des abus intolérables, offrirait un équilibre essentiel entre réconciliation et justice.
Comment jugez-vous le plan d’indemnisation mis en place par le gouvernement sénégalais en réponse aux troubles politiques et aux violences survenues entre 2021 et 2024 ?
Sans la moindre enquête judiciaire ni mesure sérieuse pour identifier les responsables des violences, ce plan d’indemnisation ressemble davantage à manœuvre politicienne déguisée en geste de justice. Pire encore, en excluant arbitrairement de nombreuses victimes, notamment les commerçants ruinés par les pillages, il impose une vision biaisée et partiale de la notion même de victime. Cette désignation partiale des victimes constitue une injustice manifeste, semblant exclusivement bénéficier aux militants de Pastef. Pour garantir justice, une commission indépendante aurait dû enquêter de manière impartiale sur les violences, afin de déterminer les responsabilités et élargir l’indemnisation à toutes les victimes, y compris les commerçants, sur des critères objectifs et transparents.
Plusieurs organisations soutiennent la réforme du Code de la famille au Sénégal, notamment sur la « puissance paternelle ». Quels sont les principaux obstacles à cette réforme, selon vous ?
L’article 277 du Code de la famille accorde l’autorité parentale exclusivement au père durant le mariage, un principe aujourd’hui contesté pour rendre une certaine justice aux femmes et aux enfants. A mon avis, une collaboration entre juristes, leaders religieux et société civile est la clé pour créer un cadre légal équilibré. En attendant une réforme législative, les juges devraient, en cas de divorce, permettre au parent gardien, souvent la mère, de prendre certaines décisions pour l’enfant et dans son intérêt sans l’accord systématique du père.
En tant que plus jeune candidat de la présidentielle 2024, quelles ambitions nourrissez-vous pour les prochaines échéances électorales, notamment au niveau local ?
Je refuse de voir le Sénégal s’enliser dans la médiocrité, où la jeunesse, les femmes et nos aînés sont étouffés par une politique politicienne stérile. C’est cette révolte qui m’a poussé à briguer la présidence, mais je crois que le changement commence localement. À Hann/Bel-Air, je veux accomplir ce que Babacar Mbengue n’a pas fait en 20 ans.
Hann/Bel-Air, qui porte 70% du tissu industriel du pays et génère une part substantielle de la richesse nationale, est négligée. Les jeunes et les femmes manquent d’opportunités, faute d’emplois, de formations et de financements. C’est une forme de « paradoxe économique ». Face à cette injustice, nous avons formé des alliances stratégiques, notamment avec le parti Natangué Askan Wi, pour apporter des solutions concrètes et transformer la réalité locale.
Propos recueillis par Sophie Loraine Ba
Rapport de la Cour des Comptes : Ousmane Diagne insiste sur la récupération des fonds détournés
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a réagi aux révélations du rapport de la Cour des Comptes, qui a mis en lumière d’importantes irrégularités financières. Interpellé par un député sur la criminalisation des délits financiers, il a assuré que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les responsables présumés. Toutefois, il a insisté sur un aspect essentiel : la récupération des fonds détournés.
Devant les parlementaires, le Garde des Sceaux a réaffirmé la fermeté du gouvernement face aux malversations financières. Il a indiqué que des enquêtes approfondies seraient menées afin de déterminer l’ampleur des détournements et d’identifier les auteurs.
« Nous envisageons de mettre en place des mécanismes de recouvrement, car le recours à la justice sera vain si l’on ne parvient pas à récupérer les montants en question », a-t-il déclaré.
Au-delà des sanctions judiciaires, la restitution des fonds publics est devenue une priorité pour l’État. Selon Ousmane Diagne, la mise en place de mécanismes spécifiques, comme la médiation pénale, pourrait permettre d’accélérer ce processus et d’éviter que les fonds détournés ne disparaissent définitivement.
Cette approche, qui combine répression et récupération, vise à assurer que les deniers publics soient réinjectés dans l’économie nationale, notamment dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures.
Le rapport de la Cour des Comptes a soulevé une vague d’indignation au sein de l’opinion publique, renforçant l’attente de mesures fortes de la part du gouvernement. Si la justice parvient à poursuivre efficacement les responsables tout en garantissant le recouvrement des sommes détournées, cela marquera un tournant dans la lutte contre l’impunité financière au Sénégal.
L’APR rejette le rapport de la Cour des Comptes et dénonce une manœuvre politique
DÉCLARATION POLITIQUE DU SECRETARIAT EXÉCUTIF NATIONAL
ET SI ON DISCUTAIT, AUTREMENT, DU » RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES« ?
Jeudi 13 Février 2025, les Sénégalais ont été informés de la sortie tant attendue du Rapport de la Cour des Comptes.
Près de 10 mois après l’avènement d’un nouveau pouvoir au Sénégal, l’attente du rapport était d’autant plus forte qu’en Septembre 2024, M. Ousmane Sonko avait ouvertement et illégalement accusé le régime du Président Macky Sall de méfaits économiques d’une exceptionnelle gravité. S’appuyant sur un rapport de l’IGF, il a osé parler de falsifications, de « chiffres trafiqués », « truqués « , de » carnages financiers, de détournements de deniers publics »!
Bref, il a usé de tout le lexique expressif de la négativité absolue!
Avant même que le rapport de la Cour des Comptes ne fut publié, Ousmane Sonko lui – même et de hauts cadres du Pastef avaient tenté de préparer, sans convaincre, nos compatriotes sur le » caractère explosif » du rapport » accablant » l’ancien pouvoir.
De fait, ils cannibalisaient, en amont du processus, le rapport démonétisé, dévalorisé et tendancieux, car totalement aligné sur les positions du nouveau pouvoir !
Vint alors le Jeudi 13 Février 2025 durant lequel, le » rapport de la Cour des Comptes » fut publié !
L’Alliance Pour la République avec le soutien de membres du Gouvernement de Bennoo Bokk Yaakaar et d’Alliés du Takku Wallu Sénégal, organisa, avec promptitude, une vigoureuse et très brillante riposte centrée sur les failles, défaillances et autres carences dudit » Rapport « !
Pourtant, à y regarder de plus près, nous aurions pu procéder autrement !
En effet, la brillante prestation de nos Camarades a révélé au grand jour les formidables capacités de combat intellectuel, politique et de mobilisation de l’APR !
Aujourd’hui, non seulement l’APR maintient sa position mais elle se porte en faux contre le Rapport de la Cour des Comptes » et le rejette purement et simplement.
L’APR ne le reconnaît point comme étant celui de la Cour des Comptes !!
Les rapports sur la période 2019 à 2023 ont déjà été présentés, certifiés et validés en coordination avec l’Assemblée nationale du Sénégal.
Ces rapports figuraient sur le site de la Cour des Comptes jusqu’au jeudi 13 février à midi.
Alors, comment est-il possible d’accepter un nouveau rapport de la même institution pour la même période ?
Le Secrétariat Exécutif national de l’Alliance Pour la République invalide sans équivoque et avec fermeté, le » Rapport » présenté le 13 Février qui, à ses yeux, est le rapport du Gouvernement drapé du nom de la Cour des Comptes.
C’est le rapport de L’Inspection Générale des Finances de Septembre 2024, présenté par Ousmane Sonko, réchauffé et réajusté.
Pourquoi la Cour des Comptes n’a-t-elle pas présenté elle-même son rapport à l’opinion nationale et internationale ?
Notre conviction était établie que la Cour des Comptes ne pouvait, se dédire, en disant autre chose que ce qu’elle avait déjà dit.
Il faut dès lors, bien comprendre les objectifs politiques et partisans de la mise en scène de la présentation de ce rapport du Gouvernement qui sont de 2 ordres :
1 l’accélération du projet, funeste, du pouvoir : disposer d’une base légale pour procéder à la liquidation de nos camarades anciennement ordonnateurs de dépenses et/ou gestionnaires de fonds (Ministres et DG) !!! C’est tout le sens qu’il faut accorder à la sortie lunaire du » Gouvernement » (sans son PM) qui avait besoin de rassurer les partenaires du Sénégal et de présenter, via le Ministre de la Justice, le but essentiel de la publication du » Rapport » et de la » Conférence Gouvernementale à savoir: exposer les grandes Lignes du Programme de destruction de l’APR
2 Non seulement, décapiter l’APR, mais aussi et surtout, faire douter nos bases éparpillées et désorientées.
L’un des buts majeurs de la manœuvre politique, est d’écorner l’image du Président Macky Sall au plan international. Les succès personnels du Président Macky Sall reconnu dans sa dimension d’Homme d’État majeur dans la sphère mondiale, font très mal au pouvoir actuel, hanté par un possible retour au pouvoir du Président Macky en 2029!
A la suite de sa brillante rencontre avec la presse où elle a mis à nu, à travers une critique rigoureuse, méthodique et de très grande qualité du rapport, l’APR s’appliquera à montrer l’incompétence préoccupante du pouvoir », pour éclairer davantage l’opinion nationale et pour informer vrai, le reste du monde.
Dans la même optique, l’Alliance Pour la République se réserve le droit de saisir toutes les instances nationales, régionales et internationales
(Le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême, la Cour des Comptes de L’UEMOA) permettant le dépôt d’une plainte contre la Cour des Comptes du Sénégal pour faux, usage de faux et discrédit sur l’honorabilité de citoyens ayant exercé des charges publiques.
Enfin, l’Alliance Pour la République appelle à la mobilisation de tous les démocrates et républicains pour dire non à l’imposture qui tient lieu de politique au mépris des préoccupations légitimes de nos compatriotes et la la cristallisation de la crise économique et sociale que traverse le Sénégal du fait de l’incurie de nos gouvernants.
Faire face et barrer la route aux porteurs du projet de destruction du Sénégal reste pour nous, une tâche urgente et prioritaire.
Papa Malick Ndour appelle à la défense des institutions du Sénégal contre « les manipulations politiques »
Alors que le rapport de la Cour des Comptes continue de provoquer des remous dans la sphère politique, l’ancien ministre Papa Malick Ndour est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation des institutions sénégalaises. Selon lui, les attaques répétées contre le rapport ne visent pas uniquement à critiquer son contenu, mais plutôt à saper l’intégrité et la stabilité des structures républicaines.
Lors d’un point de presse, Papa Malick Ndour a évoqué une « vassalisation » des institutions publiques, affirmant que certaines manœuvres politiques étaient orchestrées dans le but d’affaiblir les fondements de la démocratie sénégalaise. Il estime que derrière ces attaques, se cache une stratégie de manipulation de l’opinion publique menée par Ousmane Sonko et ses alliés. Pour l’ancien ministre, cette démarche vise à créer une défiance généralisée envers les institutions étatiques afin de renforcer une position politique basée sur la contestation permanente.
« Ce qui se passe actuellement n’est rien d’autre qu’une tentative de destruction méthodique de nos institutions. On cherche à détourner l’opinion publique avec des accusations sans fondement dans le seul but de servir des intérêts personnels et politiques. Cela est extrêmement dangereux pour l’unité nationale », a-t-il déclaré.
Papa Malick Ndour s’inquiète particulièrement des conséquences de cette campagne de dénigrement sur le fonctionnement de l’État et sur les fonctionnaires républicains qui, selon lui, sont injustement pris pour cibles. Il rappelle que l’administration sénégalaise est composée de serviteurs de l’État compétents et dévoués, qui ne devraient pas être instrumentalisés dans des querelles politiques. « Nos fonctionnaires sont les piliers de notre administration. Ils œuvrent chaque jour pour le bien-être du pays sans aucune appartenance politique. Les attaquer, c’est fragiliser notre État », a-t-il ajouté.
Face à cette situation, il appelle à un sursaut national et exhorte les Sénégalais à ne pas tomber dans le piège de la division. Il insiste sur l’importance de défendre les institutions républicaines contre toute tentative de manipulation politique, afin de préserver la stabilité et la transparence du pays.
« Le Sénégal a toujours été une nation respectée pour sa solidité institutionnelle. Nous devons nous mobiliser pour éviter que ce climat de suspicion ne détruise notre réputation et ne mette en péril nos acquis démocratiques. Le peuple doit rester vigilant et ne pas se laisser emporter par des discours populistes qui ne visent qu’à semer la confusion », a-t-il conclu.
Rapport de la Cour des Comptes : l’APR accuse le nouveau régime de « comportement irresponsable »
La publication du rapport d’audit de la Cour des Comptes sur la gestion de l’État entre 2019 et mars 2024 continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce document, qui met en lumière des irrégularités dans la gestion des finances publiques sous l’ancien régime, a été rendu public par le gouvernement actuel dans le cadre de son initiative de transparence baptisée « Jub, Jubal, Jubbanti ». Face aux conclusions accablantes du rapport, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a annoncé l’ouverture de poursuites pénales contre des responsables présumés de détournements de fonds et d’autres infractions économiques.
En réaction, l’Alliance pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, a tenu une conférence de presse ce jeudi 13 février pour contester les accusations et dénoncer une instrumentalisation politique du rapport. D’après les cadres du parti, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye agit de manière irresponsable en rendant publics des chiffres qui, selon eux, seraient exagérés ou mal interprétés. Ils estiment que cette posture pourrait nuire gravement à la réputation du Sénégal et compromettre sa capacité à obtenir des financements à l’international. « Le comportement irresponsable du nouveau régime va coûter très cher au Sénégal, en réputation et en coût d’emprunt », a déclaré un responsable du parti. En wolof, il a ajouté : « Ku meunul bahul lu yakku yowa ! » (Celui qui n’a pas su gérer ne doit pas détruire ce qui existe).
L’un des points majeurs de discorde entre l’APR et le gouvernement actuel concerne la dette publique. L’APR a tenu à rappeler que la dette publique sénégalaise repose sur deux composantes distinctes. La première est la dette intérieure, qui englobe les emprunts contractés auprès des banques locales et les émissions de bons du Trésor sur les marchés financiers régionaux. La seconde est la dette extérieure, qui comprend les prêts obtenus auprès d’organismes bilatéraux et multilatéraux, ainsi que les fonds levés sur les marchés financiers internationaux. Selon les cadres du parti, il est erroné d’inclure dans la dette publique certaines facilités financières accordées par les banques locales pour l’exécution de projets et programmes spécifiques. Ils accusent le gouvernement actuel d’avoir gonflé les chiffres en y intégrant des avances et découverts bancaires, ce qui, selon eux, ne correspond pas à la définition traditionnelle de la dette publique.
Un autre point de friction concerne la vente de biens immobiliers de l’État. Selon le rapport de la Cour des Comptes, plusieurs immeubles appartenant à l’État ont été cédés dans des conditions jugées opaques. En réponse, l’APR affirme que ces transactions ont été réalisées dans le cadre légal et que les immeubles ont été vendus à la SOGEPA, une société publique dont l’État détient l’intégralité du capital. Le parti rappelle que la loi n°2022-36 du 22 novembre 2022 autorise expressément le transfert de ces biens à la SOGEPA, soit par cession, soit à titre gratuit ou onéreux. L’APR estime que la Cour des Comptes n’a d’ailleurs émis aucun grief majeur sur ces ventes et accuse le gouvernement de manipuler l’information à des fins politiques.
Sur la question de l’encours de la dette de l’administration centrale, l’APR affirme que le rapport de la Cour des Comptes ne remet pas en cause les chiffres contenus dans les lois de règlement adoptées sous le régime de Macky Sall. Selon eux, la Cour aurait même corrigé certaines erreurs du ministère des Finances, qui aurait omis d’intégrer un montant de 81,29 milliards de francs CFA. Pour les partisans de l’ancien président, cela prouve que les chiffres avancés par le gouvernement actuel sont biaisés et ne reflètent pas la réalité des finances publiques.
La question des disponibilités bancaires de l’État est également un sujet de contestation. Le rapport mentionne que les fonds disponibles en banque s’élèvent à 173,6 milliards de francs CFA, mais l’APR conteste ce chiffre, affirmant que les données du Trésor et des institutions bancaires situent plutôt ces disponibilités à 263,9 milliards. Cette divergence de chiffres alimente la méfiance de l’ancien régime, qui soupçonne le gouvernement actuel de vouloir noircir artificiellement le tableau financier pour justifier certaines décisions politiques.
Les engagements financiers de l’État vis-à-vis du secteur bancaire constituent un autre point de discorde. Selon la Cour des Comptes, à la fin de l’année 2023, les engagements financiers de l’État s’élevaient à 2 219,79 milliards de francs CFA. Or, le rapport officiel du gouvernement actuel évoque un chiffre bien inférieur, estimé à 619,8 milliards. L’APR interpelle l’exécutif sur cette différence de près de 1 600 milliards de francs CFA et exige des explications claires sur l’origine des données utilisées par le ministère des Finances.
Derrière ces querelles techniques et financières se cache une véritable bataille politique entre l’ancien et le nouveau régime. L’APR se défend vigoureusement contre ce qu’il considère comme une tentative de criminalisation de la gestion de Macky Sall et de ses collaborateurs. Le parti accuse le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye d’orchestrer une campagne de diabolisation pour détourner l’attention des difficultés actuelles du pays.
De son côté, le gouvernement maintient sa ligne dure en promettant des poursuites judiciaires contre les responsables présumés de malversations. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a assuré que des enquêtes approfondies seront menées et que toutes les personnes impliquées, qu’elles soient anciennes ou actuelles figures de l’État, devront rendre des comptes. L’exécutif affirme que son objectif est d’assainir la gestion publique et de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions du pays.
L’affaire ne fait que commencer et pourrait avoir des conséquences politiques majeures dans les mois à venir. Si les enquêtes judiciaires confirment les accusations portées par la Cour des Comptes, d’anciens ministres et hauts responsables risquent des poursuites pénales pouvant aller jusqu’à des peines de prison. L’APR, quant à elle, promet de ne pas se laisser faire et annonce déjà qu’elle mènera une bataille politique et médiatique pour défendre son bilan et rétablir sa vérité.
Dans ce contexte explosif, l’opinion publique suit avec attention l’évolution du dossier. Pour les citoyens, l’enjeu dépasse le simple règlement de comptes entre deux régimes : il s’agit avant tout de savoir si les promesses de transparence et de bonne gouvernance faites par le président Bassirou Diomaye Faye seront tenues, et si la justice sera véritablement impartiale dans le traitement de cette affaire aux multiples ramifications.
Sénégal : Le gouvernement réagit au rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques
Le gouvernement sénégalais a tenu une conférence de presse pour répondre aux conclusions du Rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques de 2019 à 2023. Lors de cette rencontre, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a insisté sur la nécessité d’agir rapidement pour corriger les déséquilibres mis en évidence par le document.
Selon la Cour des comptes, la gestion des finances publiques sur la période examinée révèle un déséquilibre financier notable, nécessitant des ajustements urgents. « Ce rapport est une photographie fidèle de la situation économique du pays. Il met en lumière des ajustements qu’il est impératif de mettre en œuvre », a déclaré le ministre.
Parmi les principaux points soulevés, le rapport met en avant une augmentation significative de la dette publique, un déficit budgétaire persistant et une gestion des dépenses nécessitant des améliorations. Ces constats font écho aux préoccupations soulevées ces derniers mois par plusieurs experts économiques et institutions financières internationales.
Face à ces constats, Cheikh Diba a tenu à rassurer l’opinion publique en affirmant que le gouvernement a pris toute la mesure de la situation et s’engage à apporter des corrections. « Il y a un réel déséquilibre financier qui nous impose d’agir vite, avec efficacité et méthode », a-t-il insisté.
Le ministre des Finances a également mis en avant les efforts déjà entrepris pour rétablir l’équilibre budgétaire. Parmi les mesures annoncées figurent :
• Un renforcement du contrôle des dépenses publiques pour limiter le gaspillage et améliorer l’efficacité des investissements.
• Une meilleure mobilisation des recettes fiscales afin d’accroître les ressources de l’État sans alourdir la pression fiscale sur les citoyens.
• Une révision de la gestion de la dette publique pour garantir sa soutenabilité à long terme.
Vers un débat national sur la gestion des finances publiques ?
Les conclusions du rapport de la Cour des comptes risquent d’alimenter le débat sur la gouvernance économique du pays, notamment à l’approche de décisions budgétaires cruciales. Certains analystes estiment que ces constats pourraient inciter à une réforme en profondeur de la politique budgétaire afin de garantir une plus grande transparence et une meilleure gestion des ressources publiques.
L’APR face au rapport de la Cour des comptes : un point de presse pour clarifier les choses ce jeudi
L’Alliance Pour la République (APR) a décidé de sortir de son silence suite à la publication du rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques, couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024. Ce rapport, qui met en lumière plusieurs irrégularités dans la gestion des finances publiques sous le précédent gouvernement, a provoqué de vives réactions, notamment au sein du parti au pouvoir.
Pour répondre aux accusations et clarifier sa position, l’APR a annoncé la tenue d’un point de presse ce jeudi 13 février 2025 à 18 heures, au siège du parti à Mermoz. Ce rendez-vous vise à apporter des éclaircissements sur les conclusions du rapport et à défendre la gestion du gouvernement dirigé par l’ancien président.
Le rapport de la Cour des comptes a mis en évidence des anomalies dans la gestion de la dette publique et des déficits, ainsi que des problèmes de communication des données financières, un sujet sensible qui a secoué le pays ces derniers jours. Dans ce contexte, l’APR entend fournir des explications détaillées, répondre aux préoccupations soulevées et, selon des sources proches du parti, contester certaines conclusions du rapport qu’elle juge inexactes ou exagérées.
Les responsables de l’APR devraient également évoquer les mesures mises en place pour rectifier les problèmes soulignés dans le rapport et rassurer l’opinion publique ainsi que les investisseurs internationaux quant à la viabilité de la politique économique du pays. Ce point de presse s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu, où le gouvernement actuel cherche à consolider la confiance des Sénégalais et des partenaires étrangers après les révélations sur la gestion des finances publiques.