Prison de Rebeuss : Tahirou Sarr partage la chambre 36 avec Khadim Ba de Locafrique

L’homme d’affaires Tahirou Sarr a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi par le juge d’instruction financier et écroué à la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss. Désormais détenu dans le cinquième secteur de cette prison, il partage sa cellule avec une autre personnalité du monde des affaires sénégalais, Khadim Ba, directeur général de Locafrique.

Khadim Ba est incarcéré à Rebeuss depuis octobre 2024 dans le cadre d’un contentieux financier avec la douane sénégalaise. Ce différend porte sur une somme colossale de 215 milliards de FCFA, un montant qui fait de ce dossier l’un des plus sensibles du moment dans les milieux économiques et judiciaires.

De son côté, Tahirou Sarr, dont l’arrestation a surpris plus d’un, rejoint la même cellule, la chambre 36, où il côtoiera désormais le patron de Locafrique. L’homme d’affaires était jusqu’ici connu pour ses activités dans le secteur des finances et de l’immobilier, mais son placement en détention marque un tournant dans sa carrière.

Le cas de Khadim Ba et Tahirou Sarr illustre une tendance croissante où des hommes influents du monde des affaires se retrouvent sous les verrous, souvent en raison de litiges financiers impliquant l’État. Ce durcissement des procédures judiciaires témoigne d’un renforcement du contrôle sur les transactions financières et des mesures de lutte contre les pratiques jugées irrégulières dans les milieux économiques.

L’incarcération de ces deux figures laisse entrevoir des enjeux majeurs autour de la régularité des pratiques financières au Sénégal. Les prochains développements seront suivis de près, notamment quant aux décisions judiciaires qui seront prises dans les semaines à venir.

Moustapha Diakhaté, après sa sortie de prison : « Plus que jamais déterminé à défendre le Sénégal et les Sénégalais »

De retour après son incarcération à Rebeuss, Moustapha Diakhaté, ancien parlementaire et figure politique sénégalaise, s’est exprimé sur son expérience et ses aspirations renouvelées pour le Sénégal. Lors d’un entretien sur la RFM, il a partagé ses réflexions sur son séjour en prison et affirmé son engagement intact pour les valeurs démocratiques.

« Je suis en très bonne santé. Et, comme avant mon entrée en prison, je reste convaincu que le combat pour le respect du pluralisme et de la liberté d’expression reste mon crédo », a déclaré Moustapha Diakhaté, déterminé et serein.

Qualifiant son passage à Rebeuss de véritable leçon de vie, il a décrit la prison comme une expérience enrichissante. « Rebeuss, c’est le plus grand livre que tout Sénégalais doit lire. C’est une vraie université : quand on y entre, on apprend davantage sur le Sénégalais et ses problèmes. Un séjour à Rebeuss, même s’il faut payer pour y aller, il faut le faire. J’ai beaucoup appris là-bas », a-t-il affirmé.

Moustapha Diakhaté a réitéré son engagement politique, qu’il estime aujourd’hui encore plus fort. « Mon combat reste un combat pour la défense du pluralisme et de la liberté d’expression, autrement dit, pour la démocratie, l’État de droit et la bonne gouvernance. Je suis plus que jamais déterminé à consacrer ma vie à la défense du Sénégal et des Sénégalais », a-t-il insisté.

L’ancien parlementaire a promis de revenir plus en détail sur ces différents aspects lors d’une prise de parole prévue mardi, sans donner davantage de précisions sur le contenu ou le cadre de cette intervention.

Lat Diop à Rebeuss : un portrait contrasté entre accusations et solidarité

Depuis plus de trois mois, l’ancien directeur général de la Lonase, Lat Diop, est incarcéré à la Maison d’arrêt de Rebeuss. Accusé de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux et d’extorsion de fonds, cet homme d’affaires controversé est au cœur d’un scandale qui alimente les débats publics et fait régulièrement la une des journaux. Pourtant, derrière les murs de la prison, un aspect inattendu de sa personnalité se dévoile : son sens du partage et de la générosité envers ses codétenus.

Selon des témoignages recueillis par L’Observateur, Lat Diop partage la chambre 42 avec douze autres détenus. Sa présence, bien que temporaire, semble avoir marqué ses compagnons d’infortune. Lors de son arrivée, après avoir reçu son premier repas de la part de sa famille, Lat Diop n’a pas caché son mécontentement. « La première fois qu’ils lui ont amené un repas, c’était un petit repas modeste. Il s’est fâché et leur a dit : “Plus jamais ça” », raconte Cheikhna Keïta, ancien détenu de Rebeuss récemment élargi.

Cette réaction a conduit sa famille à lui apporter, par la suite, des quantités importantes de nourriture. Loin de garder ces provisions pour lui, Lat Diop a fait preuve d’un altruisme notable en partageant systématiquement ses repas avec ses codétenus.

Cheikhna Keïta témoigne de cette générosité, soulignant que Lat Diop n’a jamais consommé seul ce que sa famille lui apportait. « Il ne gardait rien pour lui-même », confie-t-il. Ce comportement lui a valu une admiration sincère de ses compagnons de cellule, certains allant jusqu’à prier pour que sa présence parmi eux se prolonge.

Dans un environnement marqué par la promiscuité et le manque de ressources, cet élan de solidarité est d’autant plus remarquable. Pour beaucoup de détenus, les repas partagés par Lat Diop représentent bien plus qu’un simple soutien matériel : ils incarnent une rare forme de chaleur humaine dans un contexte souvent déshumanisant.

Cependant, à l’extérieur des murs de Rebeuss, l’image de Lat Diop reste ternie par les graves accusations portées contre lui. Soupçonné de s’être enrichi illicitement au détriment de l’État, il fait face à une procédure judiciaire qui pourrait aboutir à de lourdes sanctions. Pour ses détracteurs, ces gestes de générosité ne suffisent pas à effacer les soupçons de malversation qui pèsent sur lui.

D’autres, cependant, voient dans ce comportement une facette plus humaine d’un homme en quête de rédemption, ou du moins, d’une manière de s’affirmer positivement dans une situation difficile.

L’affaire Lat Diop est un rappel des contrastes qui peuvent définir une personnalité publique : accusé de crimes financiers, mais salué en prison pour son humanité. Si son destin judiciaire reste incertain, son passage à Rebeuss laisse une empreinte indélébile, non seulement dans le système carcéral, mais aussi dans l’opinion publique.

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