Kaolack / Transport : Face à la recrudescence des accidents, les Cavaliers de la Sécurité Routière demandent à l’État du Sénégal de respecter ses engagements

Suite à l’accident survenu hier entre Keur Madiabel et Keur Mandongo, ayant fait 11 victimes, dont 8 morts et 3 blessés graves, l’Association nationale des Cavaliers de la Sécurité Routière est montée au créneau. Selon nos sources, il s’agirait d’une collision entre un pick-up et un véhicule de type “7 places”.

Face à cette situation, le président national de l’association, Cheikh Tidiane Sarr, s’est exprimé devant la presse ce vendredi. Il a d’abord tenu à s’incliner devant la mémoire des victimes avant de dénoncer ce qu’il considère comme un laxisme dans l’application des sanctions en matière de sécurité routière.

« La question des accidents de la route au Sénégal inquiète bon nombre de citoyens. Elle a d’ailleurs été au cœur des débats lors des États généraux du transport public, lancés en août dernier par le ministère des Infrastructures et des Transports, afin de trouver des solutions aux dysfonctionnements du secteur », a rappelé Cheikh Tidiane Sarr.

Le gouvernement sénégalais, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, avait promis en août une réponse forte face à la recrudescence des accidents routiers. Pourtant, le transport routier continue de souffrir du non-respect des normes techniques de mise en circulation des véhicules, de l’incivisme des conducteurs et du manque de rigueur dans l’application des sanctions. Malgré les nombreuses campagnes nationales de sensibilisation, aucune amélioration significative n’a été constatée sur les routes du pays.

Déplorant cette situation, Cheikh Tidiane Sarr a interpellé les autorités :

« Il faut vraiment que l’État tape du poing sur la table pour corriger ces erreurs humaines, premier facteur des accidents de la route au Sénégal », a-t-il plaidé.

L’Association des Cavaliers de la Sécurité Routière appelle ainsi le gouvernement à respecter ses engagements et à prendre des mesures concrètes pour réduire l’hécatombe sur les routes sénégalaises.

Recrudescence des accidents: Une introspection est une nécessité pour tous(Par Aly Saleh)

Les routes sénégalaises continuent de décimer les populations.
Il ne se passe pas de semaine sans que des vies humaines ne soient sacrifiées sur le foyer de l’insouciance, de l’indiscipline et du laxisme.
Actuellement, ce qui hante le sommeil des usagers de la route, c’est la recrudescence des accidents de la circulation, dont le pourcentage très élevé, dépasse toutes les estimations et s’accroit de plus en plus.
Et malheureusement au rythme de ce que l’on voit, la route est en passe de devenir le mal qui tue le plus au Sénégal.
Tellement les accidents sont banalisés de nos jours qu’ils sont assimilés à de simples faits divers. C’est inadmissible ce qui se passe sur nos routes.

Certains évoquent un pays accidentogéne mais tout cela relève du comportement indécent de la plupart des automobilistes. L’heure doit être aux solutions car on a trop disserté sur la question sans avancer. C’est pourquoi la revue du code la route est devenu un impératif.
L’accent devrait être mis sur la formation des usagers de la route et particulièrement sur la valeur de l’utilisation des véhicules.
De nos jours, la majeur partie des conducteurs n’ont plus de connaissance de la conduite et encore moins du code de la route.
Il urge de prendre des sanctions sévères pour éradiquer les accidents en ramenant les automobiles à l’orthodoxie. Le laxisme a trop duré dans ce pays et on laisse faire.

Et puis, où est passé le projet d’instauration du permis à points qu’on espèrait tant, même si c’est de la pure utopie, pourrait apporter de grandioses changements sur le comportement de certains conducteurs?

Plusieurs solutions sont préconisées par les nouvelles autorités pour lutter contre les accidents de la circulation. La mise en place d’un nouveau code de la route et son application pourront, peut-être, résoudre l’épineuse équation des accidents de la circulation. Mais le passage obligatoire par une auto-école pourrait aussi être un gage pour amener les gens à la formation afin d’être sur la route en toute sécurité et sûreté.
Un conducteur modèle qui va appliquer le code de la route, c’est de cela dont le pays a besoin.
Car tout se caractérise par une indiscipline notoire et une insoucience sans borne qui sont souvent à l’origine des comportements irresponsables que l’on voit sur la route.
Soit le conducteur est en communication, le téléphone collé à l’oreille, soit il communique par WhatsApp à travers des messages audio ou écrit.
Trop c’est trop! L’Etat a l’obligation de sévir.
Le gouvernement de Sonko annonce une réunion interministérielle sur la question. Reste à espérer que les mesures qui seront adoptées ne soient pas comme celles déjà prises par les gouvernements qui se sont succédé et qui sont restées encore dans les tiroirs.

Nombreux sont ceux qui continuent de brandir et de fustiger une certaine corruption sur la route, l’obtention du permis de conduire et du certificat d’aptitude technique mais juste leur dire que la responsabilité est partagée. Car il ne peut y avoir de corrompu sans corrupteur et finalement cela gangrène tout le système. Le moment est donc venu pour tous de faire une introspection et d’être dans une dynamique de bonne foi et de probité.

Pour la route, à méditer sur la pensée du philosophe Spinoza: « Il faut suspendre la tête des coupables sur un bâton, la trainer dans la rue, pour que les candidats au meurtre y voient leur avenir et reculent ».
Ce ne sont que de telles sanctions musclées qui pourront rétablir l’ordre public.

Aly Saleh Journaliste/ Chroniqueur

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