Zeynab Kane, enseignante-chercheuse en droit public à l’Université Alioune Diop de Bambey, a récemment plaidé en faveur d’un réajustement des pouvoirs des institutions de la République sénégalaise. Lors d’une table ronde à Dakar, elle a mis en avant la nécessité d’une telle mesure pour promouvoir une gouvernance plus équilibrée et renforcer le dialogue institutionnel.
Selon Mme Kane, l’équilibre des pouvoirs est actuellement déséquilibré, avec une prépondérance excessive accordée au président de la République. Elle a cité des exemples récents, notamment la récente suppression et réinstauration du poste de Premier ministre, comme des manifestations de cette concentration de pouvoir. Cette situation, a-t-elle souligné, crée un besoin impérieux de réforme pour favoriser un dialogue constructif entre les différentes institutions de l’État.
L’enseignante-chercheuse a salué certaines avancées de la réforme constitutionnelle de 2016, qui ont renforcé le rôle de l’Assemblée nationale dans l’évaluation des politiques publiques. Elle a également recommandé une modification institutionnelle plus profonde pour influencer la nature même du régime politique sénégalais.
Parmi ses propositions figure la dissociation de la fonction présidentielle du leadership politique, ainsi que le renforcement des capacités de l’Assemblée nationale en termes de propositions, de missions et de prérogatives. Elle a également plaidé en faveur d’un changement dans le mode de désignation des députés afin d’assurer une représentation plus efficace des intérêts des citoyens.
Pour Mme Kane, il est crucial d’avoir des députés bien informés et engagés dans leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques. Ces recommandations, a-t-elle souligné, visent à instaurer une gouvernance plus inclusive et transparente, favorisant ainsi le développement socio-économique durable du Sénégal.
En conclusion, Zeynab Kane a appelé à une action concertée de toutes les parties prenantes pour concrétiser ces réformes institutionnelles et garantir un fonctionnement démocratique et équilibré des institutions de la République sénégalaise.