Guinée : Le colonel Mamady Doumbouya annonce un référendum constitutionnel en 2024

Le Colonel Mamady Doumbouya, à la tête du pouvoir en Guinée depuis le coup d’État militaire en septembre 2021, a révélé dans son discours du Nouvel An son intention d’organiser un référendum constitutionnel au cours de l’année 2024. Cette annonce marque une étape cruciale vers le retour des civils au pouvoir, plus de deux ans après le renversement du président Alpha Condé.

Le chef militaire a déclaré que ce référendum serait une occasion pour la population guinéenne d’approuver une nouvelle Constitution. Il a insisté sur le caractère participatif de cette démarche, soulignant qu’il ne s’agira pas simplement d’une reproduction du passé, mais d’une construction collective de l’avenir. Cela s’inscrit dans les efforts déclarés visant à rétablir l’ordre constitutionnel par le biais d’élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux.

Le Colonel Doumbouya a également annoncé que des personnes nommées par l’État seraient bientôt désignées pour diriger les conseils municipaux, dont les mandats élus en 2018 arriveront à leur terme au premier trimestre de 2024. Cette décision vise à instaurer de nouveaux dirigeants dans ces conseils, actuellement majoritairement dirigés par des responsables des partis de l’ancien président Condé et de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui ont critiqué la gestion militaire.

Ces annonces font partie d’une stratégie plus large visant à rétablir l’ordre constitutionnel et à permettre le retour des civils au pouvoir conformément au programme de transition énoncé après le coup d’État. Le Colonel Doumbouya, après avoir pris le pouvoir, s’était engagé à céder le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023, en réponse à la pression internationale.

Le gouvernement actuel a également entrepris des poursuites contre des proches de l’ancien président Condé, soulignant son engagement à réformer un État confronté à des divisions profondes et à une corruption endémique. Ce mouvement politique s’inscrit dans une série de changements observés en Afrique de l’Ouest depuis le coup d’État au Mali en août 2020, illustrant des dynamiques complexes de transition politique dans la région.

Référendum constitutionnel au Tchad : la campagne entre dans la dernière ligne droite

À une semaine du vote sur la nouvelle Constitution au Tchad, les partisans du « oui » et du « non » intensifient leurs efforts dans la campagne. Les militants du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir, ainsi que des partis alliés soutenant la transition, se disent confiants quant à leur victoire. Ils appellent à voter « oui » pour permettre la poursuite rapide du processus constitutionnel et défendent l’idée d’un Tchad uni et indivisible.

Cependant, le camp du « non » reste déterminé, mettant en avant les problèmes engendrés par la position de l’État unitaire, qui, selon eux, a favorisé la formation de rébellions et de conflits. Ils appellent à voter « non » contre la Constitution unitaire proposée, affirmant que cela avantage la propagande antifédéraliste.

Le texte de la nouvelle Constitution, adopté en juin par le Parlement de transition, vise à rétablir l’ordre constitutionnel après la mort de l’ex-président Idriss Déby. Il reprend l’architecture de la loi fondamentale de 1996 et propose une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme en réponse à la question centrale de la forme de l’État. Le référendum est prévu pour le dimanche 17 décembre.

Campagne référendaire au Tchad: les boycotteurs accusent le pouvoir de les empêcher de faire campagne

Au Tchad, alors que la campagne est en cours partout dans le pays en vue du référendum constitutionnel du 17 décembre, les politiques appelant au boycott du scrutin affirment qu’on les empêche de mener leur campagne, de faire des réunions publiques. La police déchirerait les affiches selon eux.

Nos soutiens sont empêchés de faire campagne, explique Max Kemkoye, du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), joint par François Mazet, de la rédaction Afrique.

« Un des nôtres avait fait une demande, il y a presque deux semaines, pour qu’on lui concède la salle. Nous en venons aujourd’hui à demander l’arbitrage du ministre de la Culture.

Nos gars, qui sont en mission à l’intérieur du pays, sont systématiquement empêchés, [ainsi qu’à] l’intérieur de la ville-capitale Ndjamena, aujourd’hui. C’est ce que nous avons fait constater par une escouade de huissiers. Avec nos affiches qui sont démontées, ces gens-là s’emploient systématiquement à nous saborder, à faire en sorte que nous ne puissions pas nous exprimer librement.

Ils veulent complètement nous invisibiliser, ils veulent nous effacer. C’est peine perdue, nous sommes là, en face d’eux. Il s’agit d’une élection référendaire donc l’égalité de compétition doit être de mise, en plus de l’égalité de décompte.

Nos soutiens sont empêchés de faire campagne, explique Max Kemkoye, du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), joint par François Mazet, de la rédaction Afrique.

« Un des nôtres avait fait une demande, il y a presque deux semaines, pour qu’on lui concède la salle. Nous en venons aujourd’hui à demander l’arbitrage du ministre de la Culture.

Nos gars, qui sont en mission à l’intérieur du pays, sont systématiquement empêchés, [ainsi qu’à] l’intérieur de la ville-capitale Ndjamena, aujourd’hui. C’est ce que nous avons fait constater par une escouade de huissiers. Avec nos affiches qui sont démontées, ces gens-là s’emploient systématiquement à nous saborder, à faire en sorte que nous ne puissions pas nous exprimer librement.

Ils veulent complètement nous invisibiliser, ils veulent nous effacer. C’est peine perdue, nous sommes là, en face d’eux. Il s’agit d’une élection référendaire donc l’égalité de compétition doit être de mise, en plus de l’égalité de décompte.

Les autorités n’étaient pas disponibles hier mardi pour commenter ces accusations. Le GCAP compte néanmoins mettre en place une caravane de campagne dans la capitale en cette fin de semaine et organiser un meeting samedi 9 décembre.

La campagne officielle pour le référendum constitutionnel du 17 décembre 2023 a été lancée le 25 novembre. Le texte, adopté en juin par le parlement de transition, reprend l’architecture consensuelle de la loi fondamentale de 1996, et sur la question centrale de la forme de l’État, promet une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme.

Rfi

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