RSF dénonce les « déserts de l’information » sous les régimes militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai, Reporters Sans Frontières (RSF) a publié un rapport sévèrement critique à l’égard du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les qualifiant de « déserts de l’information » sous les régimes militaires en place. Ce rapport met en lumière la dégradation des conditions de travail pour les journalistes dans ces pays, marquée par une recrudescence alarmante des attaques contre les médias et leurs acteurs.

Selon les conclusions de RSF, ces attaques sont intensifiées par des groupes armés, entraînant une réduction drastique de l’accès à l’information et la destruction des moyens de diffusion. De nombreuses radios communautaires ont ainsi été contraintes de mettre fin à leurs activités sous la pression exercée. De plus, des médias internationaux tels que RFI et France24 ont également subi des suspensions dans ces trois pays, portant atteinte à la pluralité de l’information.

Le rapport met également en évidence l’assassinat de cinq journalistes et la disparition de plusieurs autres depuis 2013, témoignant d’un climat de danger permanent pour les professionnels des médias dans la région. Malgré ces défis majeurs, RSF souligne le courage remarquable de nombreux journalistes qui, malgré les menaces omniprésentes, continuent de remplir leur mission d’informer la population.

Ce rapport de RSF met en lumière l’urgence de protéger la liberté de la presse et la sécurité des journalistes dans ces pays confrontés à des enjeux sécuritaires et politiques complexes. La liberté d’expression et d’information est un pilier fondamental de toute société démocratique, et sa préservation est essentielle pour garantir une société éclairée et informée.

Le Conseil des Sages de la CEDEAO appelle au maintien des régimes militaires au sein de l’organisation régionale

Dans une déclaration publiée mercredi sur X, le Conseil des Sages de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a émis un appel pressant aux régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour qu’ils reconsidèrent leur décision de se retirer de l’organisation régionale.

Le président du Conseil des Sages, l’ancien chef d’État du Nigeria Goodluck Jonathan, a exprimé ses préoccupations concernant la déclaration de retrait des trois pays sahéliens. Il a souligné l’importance de l’unité au sein de la CEDEAO et a invité les États membres à reconsidérer leur position dans l’intérêt de la solidarité régionale.

Les trois pays en question, dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État successifs depuis 2020, ont annoncé en janvier leur intention de quitter la CEDEAO. Cependant, selon les règles de l’organisation, ils restent tenus par leurs obligations pendant une période d’un an après avoir notifié leur retrait.

Parallèlement à cette démarche, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) et ont mis en place une force conjointe pour lutter contre les groupes jihadistes opérant dans la région.

Le Conseil des Sages a également souligné les préoccupations concernant les ingérences géopolitiques croissantes dans la région ainsi que la vulnérabilité des États membres. Il a exhorté la Commission de la CEDEAO à prendre des mesures urgentes pour prévenir toute escalade de conflits géostratégiques dans la région.

Il convient de noter que ces trois pays sahéliens ont récemment demandé le retrait des forces françaises de leur territoire et ont cherché de nouveaux partenaires, notamment la Russie.

En février, la CEDEAO avait appelé à la réconciliation avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, les encourageant à maintenir leur adhésion au bloc régional.

Cette déclaration du Conseil des Sages met en lumière les défis complexes auxquels la CEDEAO est confrontée, notamment en ce qui concerne la stabilité politique et la coopération régionale dans un contexte de changements politiques majeurs au sein de ses États membres.

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