La confiance entre les forces de police et les populations est en crise. Face à cette situation, les forces de défense et de sécurité nationale ont abordé le thème de « la gouvernance sécuritaire et l’approche collaborative de la gestion de la sécurité », le mercredi 9 octobre 2024, lors de la première session des « Mercredis de la police ». Cet évènement, tenu à la Direction de la formation de la police, visait à explorer de nouvelles pistes pour renforcer les liens entre les communautés et les forces de l’ordre.
Mame Seydou Ndour, directeur général de la police nationale, a exprimé l’importance de ce débat pour améliorer la collaboration avec les populations. « La gouvernance sécuritaire et l’approche collaborative de la sécurité est un sujet qui nous permet de réfléchir à nos relations avec la communauté, à son rôle dans la gestion du renseignement et à notre responsabilité partagée en matière de sécurité », a-t-il souligné.
Le panel a mis en avant deux éléments cruciaux : l’accessibilité des forces de sécurité et l’accueil au sein des commissariats. Djiby Diakhaté, sociologue invité, a insisté sur la nécessité de transformer le rapport de crainte envers la police en un sentiment de respect. « Il est primordial de mettre l’accent sur l’accueil car il est au cœur du rétablissement de la confiance. Cela permettra de rompre avec la logique de la crainte pour instaurer celle du respect », a-t-il expliqué.
Madjibou Leye, commissaire principal et panéliste, a quant à lui évoqué l’absence d’une stratégie nationale de sécurité collaborative. Il a plaidé pour « humaniser les rapports entre la police et les communautés », pointant ainsi la nécessité de réformer la manière dont les policiers interagissent avec les citoyens.
Ce rendez-vous académique, qui se poursuivra sur plusieurs mois, a pour ambition de guider les pratiques de la police nationale afin d’offrir une sécurité plus inclusive, tout en favorisant la participation active des populations dans la gestion de leur propre sécurité. « Les Mercredis de la police » sont ainsi voués à devenir un espace de réflexion essentiel pour repenser le rôle des forces de l’ordre dans la société et restaurer la confiance perdue.