Flou autour de la remise du rapport d’audit des finances publiques sous Macky Sall

La promesse du Président Bassirou Diomaye Faye de publier un audit sur la gestion des finances publiques sous Macky Sall fait l’objet de doutes, selon le journal Le Quotidien. Lors de son discours à la nation le jeudi 12 septembre, Faye avait affirmé que le rapport avait été soumis à la Cour des comptes pour validation. Cependant, plusieurs membres de cette institution interrogés affirment n’avoir toujours pas reçu le document en question.

Cette situation suscite des interrogations sur le respect des délais fixés par l’article 1.7 du Code de transparence dans la gestion des finances publiques. Cet article impose la préparation et la publication, dans les six mois suivant un nouveau mandat présidentiel, d’un rapport sur l’état des finances publiques, après audit par la Cour des comptes. Ce rapport, portant sur la période Macky Sall, aurait donc dû être remis à la Cour au plus tard en juillet, afin que celle-ci puisse le publier en octobre. Or, la Cour des comptes n’a toujours rien reçu à ce jour, mettant en péril la tenue de ce calendrier.

Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a évoqué des “irrégularités” dans la gestion publique sous son prédécesseur, notamment concernant la masse salariale, la dette et les subventions. Pourtant, malgré ces graves allégations, l’absence de communication de ce rapport à la Cour des comptes jette une ombre sur la promesse de transparence affichée par le nouveau président.

Le journal Le Quotidien souligne que si le rapport n’est pas rapidement remis à la Cour, il sera difficile de le publier dans les temps. Cela pourrait poser des questions quant à la volonté réelle du gouvernement de faire toute la lumière sur les finances publiques du précédent régime. La dissolution de l’Assemblée nationale et l’annonce des élections législatives anticipées pour novembre ajoutent une nouvelle pression sur le calendrier politique et institutionnel déjà tendu.

Ainsi, le respect des engagements de transparence pris par le nouveau président pourrait être compromis si la situation ne se débloque pas dans les jours à venir.

Remise de la clé de la Grande mosquée de Tivaouane : un symbole fort pour la communauté tidjane

En marge de la célébration du Gamou, événement religieux marquant la naissance du Prophète Muhammad (PSL), un moment solennel s’est déroulé à Tivaouane. La clé de la Grande mosquée de cette ville, épicentre de la confrérie tidjane au Sénégal, a été remise au khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour. Ce geste hautement symbolique incarne la responsabilité spirituelle et la continuité de la transmission des valeurs au sein de la confrérie.

Selon Makhtar Cissé, président du comité en charge des travaux de réhabilitation de la mosquée, et ancien ministre sénégalais, cette clé a une valeur particulière. « Elle a été fabriquée par le même artisan qui a conçu la clé de la Grande mosquée de La Mecque », a-t-il précisé, une allusion directe à l’importance spirituelle de cette œuvre.

La Grande mosquée de Tivaouane, fondée en 1904, est un lieu central de la vie religieuse des tidjanes. Construite sur une surface impressionnante de 24 000 m², elle peut accueillir jusqu’à 39 000 fidèles, en faisant l’une des plus grandes mosquées du pays. La première extension majeure du bâtiment date de 1979, mais c’est en 2019 qu’un vaste projet de réhabilitation a été lancé, un chantier dont le coût total s’élève à environ 15 milliards de francs CFA.

Makhtar Cissé souligne que cette rénovation va bien au-delà d’une simple mise à jour architecturale. « C’est une mosquée intelligente et verte », a-t-il ajouté, insistant sur l’importance des innovations intégrées. Des arbres ont été plantés à l’intérieur et tout autour de la mosquée, en harmonie avec la vision écologique qui accompagne le projet.

La symbolique qui entoure la Grande mosquée de Tivaouane ne s’arrête pas à la fabrication de la clé. Le projet de réhabilitation a également bénéficié d’une contribution singulière : un Sénégalais, dont l’identité n’a pas été dévoilée, a permis l’acquisition de tapis similaires à ceux de la Grande mosquée de La Mecque. Cet élément rappelle encore une fois la connexion spirituelle entre ces deux lieux emblématiques de l’islam.

L’Inspecteur général d’État, impliqué dans le projet, a mis en avant cette similitude, renforçant le prestige et l’importance de cette mosquée au sein de la communauté musulmane sénégalaise et même au-delà. La Grande mosquée de Tivaouane, désormais modernisée, symbolise l’héritage vivant de la Tidjaniya et incarne un modèle de mosquée à la fois traditionnelle et tournée vers l’avenir.

Cette réhabilitation marque une nouvelle étape pour Tivaouane, ville phare de la Tidjaniya au Sénégal, où des milliers de pèlerins affluent chaque année pour célébrer le Gamou. La remise de la clé au khalife, Serigne Babacar Sy Mansour, est non seulement un acte symbolique, mais aussi une reconnaissance de son rôle de gardien spirituel et de guide pour les fidèles.

La mosquée, désormais équipée des dernières technologies, tout en préservant son caractère sacré et historique, devient un lieu où tradition et modernité se rencontrent. Cela reflète l’esprit d’innovation qui caractérise la Tidjaniya, une confrérie soucieuse de préserver ses racines tout en s’adaptant aux défis contemporains.

Ainsi, à travers ce projet monumental, la Grande mosquée de Tivaouane réaffirme son rôle central dans la vie spirituelle des tidjanes, tout en aspirant à une dimension internationale, à l’image des grands lieux de culte de l’islam.

Remise en question des présences militaires françaises en Afrique : Le Gabon envisage un retrait

L’influence militaire française en Afrique semble être sur la sellette, avec des signes évidents de résistance et de rejet dans plusieurs pays de la région. Les récentes propositions émanant du Dialogue National Inclusif au Gabon s’inscrivent dans cette tendance, avec une recommandation apparente de mettre fin à la présence des forces armées françaises sur le territoire gabonais.

Selon les rapports de Gabonactu, la sous-commission souveraineté du Dialogue National Inclusif a formulé une proposition visant à réviser les accords de défense entre le Gabon et la France, incluant spécifiquement le départ des militaires français du pays. Cette suggestion, qui pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique sécuritaire régionale, est en attente de délibération par le bureau du Dialogue National Inclusif, avant d’être présentée à la plénière pour adoption.

Cette décision, si elle est approuvée, marquerait un changement important dans les relations entre le Gabon et la France, remettant en question la présence continue des forces françaises sur le sol gabonais. La base militaire française, qui comptait 380 hommes en 2023, verrait son effectif réduit à 200 cette année, selon les déclarations de l’ex-commandant des Eléments Français du Gabon, Xavier Mabin.

Cette évolution reflète une remise en question plus large de la présence militaire étrangère en Afrique, mettant en lumière les préoccupations souverainistes et les appels à une plus grande autonomie dans la gestion des affaires sécuritaires nationales et régionales. La décision finale du Dialogue National Inclusif aura des répercussions significatives non seulement pour le Gabon et la France, mais également pour la dynamique géopolitique de la région dans son ensemble.

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