Lors de la séance de questions d’actualité tenue ce lundi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a livré un message fort en matière de gouvernance économique. Selon lui, le gouvernement a réussi à économiser plus de 60 milliards FCFA grâce à une vaste opération de renégociation des marchés publics, ciblant essentiellement les contrats conclus sous l’ancien régime.
Le chef du gouvernement a mis en lumière des pratiques de surfacturation dans les secteurs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. « Certains marchés affichaient des surcoûts de 20 milliards par-ci, 10 milliards par-là », a-t-il révélé. Grâce aux preuves rassemblées par l’exécutif, plusieurs entreprises ont reconnu ces dépassements et accepté de réajuster les montants perçus, ce qui a permis une restitution significative au budget de l’État.
Il a toutefois précisé que ces opérations de renégociation ne concernent, pour le moment, que les secteurs éducatifs, laissant présager d’autres économies substantielles une fois que les contrats relatifs aux ressources naturelles auront été passés au crible.
Dans le domaine des ressources naturelles, Ousmane Sonko a annoncé une nouvelle approche pour l’exploitation du phosphate de Matam, rompant avec les anciennes pratiques basées sur l’exportation brute. Désormais, le gouvernement compte privilégier la transformation locale grâce à la création d’unités industrielles nationales : « Nous n’exporterons que l’excédent. C’est notre nouveau modèle économique », a-t-il affirmé.
Cette politique s’inscrit dans la volonté de réaffirmer la souveraineté du Sénégal sur ses ressources, un axe central du programme de gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye.
Abordant la question de la dette publique, le Premier ministre a reconnu que le pays devra mobiliser 1 195 milliards FCFA en 2025 pour combler ses besoins de financement. Toutefois, il a rassuré sur une réduction progressive de ces montants : 498 milliards en 2026, 155 milliards en 2029. Il s’agit, selon lui, de compléments ponctuels aux recettes déjà prévues par l’État.
Ousmane Sonko a ainsi appelé les Sénégalais à la patience et à l’effort collectif pendant les deux prochaines années, afin de permettre un redressement durable : « Ce sera difficile, mais ce n’est qu’une étape. Le but est de repartir sur des bases solides. »
Pour conclure, le chef du gouvernement a fustigé les anciennes pratiques de gestion qu’il juge responsables de la situation actuelle. Il a notamment évoqué les « chiffres maquillés » et l’« empressement » des gouvernants passés, appelant à tirer les leçons du passé pour éviter les dérives futures.