Le CDEPS Répond Fermement aux Accusations du Ministre Alioune Sall sur la Situation de la Presse

Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS) a tenu ce jeudi 21 août un point de presse pour répondre aux déclarations du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall. Lors du lancement de la plateforme Déclaration Médias Sénégal, le ministre avait dressé un tableau critique de la situation fiscale, des subventions, et des cotisations sociales des entreprises de presse sénégalaises. Les déclarations d’Alioune Sall ont été vivement contestées par le CDEPS, qui les a qualifiées de manipulation visant à ternir l’image de la presse sénégalaise.

Le CDEPS a d’abord réfuté les chiffres avancés par le ministre concernant les dettes fiscales des entreprises de presse. Selon Mamadou Ibra Kane et ses collègues, le montant de 40 milliards de FCFA mentionné par le ministre inclut de manière non discriminante les droits simples, les taxes imposées d’office, et les pénalités. Cette approche, jugée “infamante” par le CDEPS, vise selon eux à présenter les entreprises de presse comme des délinquants fiscaux, ce qui est injuste et contraire aux principes de confidentialité qui devraient entourer la situation fiscale des entreprises.

Le CDEPS a également souligné que les entreprises de presse ont toujours collaboré avec les services fiscaux pour s’acquitter de leurs obligations et que les chiffres avancés par le ministre ne reflètent pas cette réalité.

Le CDEPS a ensuite critiqué l’évaluation faite par le ministre de la situation sociale des entreprises de presse. Selon eux, les statistiques présentées sont trompeuses car elles se basent sur un échantillon restreint de 217 journalistes, alors que le Sénégal compte actuellement 2118 détenteurs de la carte nationale de presse. Le CDEPS a mis en doute la fiabilité des chiffres avancés, accusant le ministre de vouloir créer des tensions entre employeurs et employés au sein du secteur de la presse.

Concernant le Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), le CDEPS a accusé le ministre de “clarification sélective” en ne fournissant pas la liste complète des bénéficiaires des subventions. Le Conseil a réitéré sa demande d’une enquête approfondie par les services d’Inspection de l’État pour faire la lumière sur l’utilisation des fonds alloués, en particulier sur les 800 millions de francs supposément détournés.

Le CDEPS a également rappelé que ses représentants au FADP n’ont qu’un rôle consultatif, comme stipulé dans le Décret n°2021-178, et ne participent pas aux décisions finales concernant la gestion du fonds.

Le CDEPS a conclu en dénonçant le manque de volonté des autorités à réguler le secteur de la presse de manière efficace, rappelant qu’il avait déjà formulé plusieurs propositions en ce sens. Le Conseil estime que la presse sénégalaise ne peut se développer dans un environnement hostile où elle est considérée comme un ennemi à abattre, au risque d’instaurer un silence dangereux pour la démocratie et la transparence dans le pays.

Ainsi, le CDEPS appelle à un dialogue franc et constructif pour résoudre les problèmes du secteur, plutôt qu’à des campagnes de diabolisation qui ne font qu’aggraver la situation.

Serigne Gueye Diop répond aux accusations de Népotisme : Une mise au point nécessaire

Serigne Gueye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, a finalement pris la parole pour répondre aux accusations de népotisme qui pèsent sur lui. Il est accusé d’avoir recruté plusieurs proches dans son cabinet, notamment sa fille Daba Diop, ainsi que deux anciennes collaboratrices de Nestlé, Seynabou Kébé Ndiaye et Yacine Diakhaté, sans oublier son gendre. Face à ces allégations, le ministre a tenu à clarifier la situation lors de l’émission “Jury du Dimanche”.

Serigne Gueye Diop a fermement rejeté les accusations, affirmant que ses enfants sont des professionnels qualifiés récemment rentrés au Sénégal. « En réalité, mes enfants sont des professionnels qualifiés. Ils viennent tout juste de rentrer au Sénégal. Ce sont des ingénieurs agroalimentaires, des journalistes, des cadres qualifiés, et certains ne sont même pas au Sénégal. Je ne parle jamais de ma famille, mais de manière générale, dans mes activités politiques, je n’associe jamais ma famille », a-t-il déclaré.

Le ministre a également souligné qu’il a toujours favorisé le recrutement de jeunes talents qualifiés dans ses fonctions passées. « Depuis que j’étais à Sandiara, j’ai toujours, en tant que maire, cherché à recruter les jeunes les plus qualifiés. À Nestlé, j’ai fait de même, recrutant des personnes hautement qualifiées. Cette question concernant mes enfants est totalement fausse », a-t-il expliqué.

En ce qui concerne la structure actuelle de son cabinet, Serigne Gueye Diop a précisé qu’il n’a pas encore nommé de directeur de cabinet. « Actuellement, si vous regardez mon cabinet, il y a six personnes, dont trois que je viens de recruter d’Australie, des États-Unis et de l’Angleterre. En fait, nous n’avons pas encore de directeur de cabinet. Je viens de proposer une nomination pour ce poste, qui devrait être confirmée dans une ou deux semaines », a-t-il ajouté.

Ces précisions visent à répondre aux critiques et à rassurer sur la transparence et la compétence des membres de son équipe. Le ministre de l’Industrie et du Commerce semble déterminé à dissiper les doutes et à se concentrer sur ses responsabilités professionnelles avec une équipe qualifiée et diversifiée.

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