Dans un récit poignant livré sur les ondes de la RFM, un lutteur sénégalais connu sous le nom de « 15 Ndangane » a partagé son expérience d’une tentative désespérée de migration clandestine, après avoir été l’un des survivants d’une pirogue de migrants interceptée au large de la Mauritanie. Ce témoignage met en lumière la situation précaire que vivent certains athlètes au Sénégal, en particulier dans le milieu de la lutte, un sport national qui, malgré sa popularité, ne garantit pas toujours des perspectives économiques viables.
Membre de l’équipe nationale de lutte du Sénégal, « 15 Ndangane » a confié les difficultés auxquelles il fait face en tant que lutteur professionnel. Malgré ses efforts pour répondre aux exigences physiques des compétitions, notamment la perte de poids souvent imposée, il se dit victime de favoritisme et de clientélisme. « Si je perds mon poids, il devient difficile de me faire une place dans l’arène nationale », explique-t-il, dénonçant un système qui, selon lui, privilégie certains lutteurs au détriment d’autres. Cette injustice l’a poussé à prendre une décision radicale : embarquer sur une pirogue, avec l’espoir de trouver un emploi à l’étranger.
Le destin de « 15 Ndangane » et des autres passagers aurait pu être tout autre s’ils avaient atteint les côtes espagnoles. Toutefois, confrontés à une mer agitée et à la présence de femmes et d’enfants à bord, ils ont été contraints de faire demi-tour. « Nous étions très proches des côtes espagnoles, mais sans secours, nous avons dû rebrousser chemin », a-t-il raconté, soulignant l’immense désespoir qui les a conduits à risquer leur vie en mer.
Pour « 15 Ndangane », la lutte n’est plus un moyen suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Tandis que certains compatriotes en Espagne parviennent à construire des maisons et à prendre en charge leurs proches restés au pays, lui, comme beaucoup d’autres lutteurs, peine à joindre les deux bouts. Ce contraste entre les espoirs placés dans la lutte et la réalité économique pousse certains à envisager des solutions désespérées, comme l’émigration clandestine.
Ce témoignage révèle une facette moins glamour du monde de la lutte sénégalaise, où les succès sportifs ne garantissent pas toujours une sécurité financière. Les paroles de « 15 Ndangane » résonnent comme un appel à une meilleure gestion et un soutien accru à ces athlètes, pour éviter que d’autres ne se retrouvent confrontés aux mêmes choix déchirants.