Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°372 – du 16/01/2025

🔴 RETRAIT DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES : 800 EMPLOIS SÉNÉGALAIS EN PÉRIL
🔴 RENTRÉE DES COURS ET TRIBUNAUX AUJOURD’HUI : BAPTÊME DU FEU POUR LE PRÉSIDENT DIOMAYE

🔴 SANCTIONS PÉCUNIAIRES CONTRE GRIS BORDEAUX ET ZARKO : LA MAIN LOURDE DU CNG
🔴 32es DE FINALE DE LA COUPE DU SÉNÉGAL : TFC ET HLM DE DAKAR QUITTENT L’AVENTURE

RETRAIT DES ÉLÉMENTS FRANÇAIS DU SÉNÉGAL : Jean-Marie Bockel dévoile les origines de l’initiative

L’initiative de retrait des bases militaires françaises du Sénégal continue de susciter de vives discussions entre les autorités françaises et sénégalaises. Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président français Emmanuel Macron pour le continent africain, a récemment apporté des précisions

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, Jean-Marie Bockel a expliqué que lors d’une rencontre entre les deux chefs d’État sénégalais et français, le président de la République sénégalais, Diomaye Faye, avait demandé du temps pour étudier la question du retrait des militaires français. « [Macron] a demandé à [Diomaye] s’il souhaitait le départ des éléments français. Ce à quoi le président sénégalais a répondu qu’il fallait lui laisser le temps d’étudier la question », a précisé Jean-Marie Bockel.
Bien que lors de sa campagne présidentielle et dans ses discours en fin d’année, Bassirou Diomaye Faye se soit montré clair sur la nécessité de voir les troupes françaises quitter le Sénégal, cette rencontre avec Emmanuel Macron semble avoir suscité une forme de réflexion supplémentaire de la part du président sénégalais. Bockel a indiqué que, « le 20 juin dernier, Emmanuel Macron et Bassirou Diomaye Faye se sont rencontrés. Le président français a demandé à son homologue s’il souhaitait le départ des éléments français. Ce à quoi le président sénégalais a répondu qu’il fallait lui laisser le temps d’étudier la question – c’est aussi ce qu’avaient dit les ministres que j’ai pu rencontrer. Le climat autour de ces discussions était plutôt bon. Puis le temps a passé, et les déclarations que l’on connaît ont été faites ».
Ce changement de ton a conduit l’Élysée à prendre des mesures concrètes, comme l’a souligné Jean-Marie Bockel : « Dès lors, nous allons mettre en œuvre le retrait des éléments français du pays ».
Cette initiative intervient dans un contexte global de réajustement des relations militaires entre la France et ses anciennes colonies africaines, notamment après des déclarations controversées du président Macron concernant la présence militaire française sur le continent. Ces propos ont particulièrement heurté les dirigeants africains. Le Sénégal, aux côtés du Tchad, a été l’un des premiers à réagir fermement, en démentant et en critiquant les propos du président français. Ousmane Sonko, Premier ministre, a adressé une réponse cinglante à Macron.
Interrogé sur ces réactions, Jean-Marie Bockel a expliqué que ces critiques étaient légitimes, tout en faisant une distinction entre le fond et la forme des propos. « C’est leur droit, mais il y a le fond et la forme », a-t-il affirmé. Il a ajouté : « Sur le fond, je suis d’accord avec ce qu’a dit le président de la République qui s’adressait, il faut le rappeler, aux opinions publiques africaines, mais aussi françaises. Il était normal qu’il exprime de l’amertume, voire une certaine exaspération vis-à-vis des discours tenus par certains pays, notamment au Sahel. Ce sont leurs dirigeants qui ont fait appel à l’armée française. Des soldats français sont morts au Mali ; j’en sais quelque chose, mon propre fils en fait partie ».
Pour Bockel, la France n’a pas à se soumettre aux désirs de tous les pays africains, mais a également le droit de défendre ses positions et d’exprimer ses désaccords. « Nous ne pouvons pas toujours être dans la repentance ou le mea culpa. Nous avons aussi le droit d’exprimer nos désaccords », a-t-il conclu.
Le retrait des troupes françaises du Sénégal s’inscrit dans une dynamique plus large de réajustement des relations franco-africaines, et ce dossier reste une priorité pour l’Élysée.
Depuis fin octobre 2024, « Le Dakarois Quotidien » a travaillé sur le projet de retrait des troupes françaises du Sénégal nourri par l’Élysée. Le 24 octobre, le journal avait déjà abordé les premières discussions sur ce retrait lors d’un Conseil de défense tenue par Paris, avant de revenir sur le sujet dans ses numéros du 29 novembre et du 7 janvier 2025.


Ledakarois

RETRAIT DES TROUPES MILITAIRES FRANÇAISES : Sonko arrache l’initiative à Macron

Le 24 octobre 2024, avant même les annonces officielles faites par les présidents Diomaye Faye du Sénégal et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, « Le Dakarois Quotidien » a révélé en exclusivité la décision de Paris de retirer ses bases militaires des anciennes colonies françaises. Cette initiative, mûrie depuis plusieurs années, a été décidée lors d’un Conseil de défense qui a eu lieu en octobre 2024.
Face à la montée du sentiment anti-français et au développement du populisme et du nationalisme en Afrique francophone, la France, déjà fragilisée économiquement par la pandémie de Covid-19, a jugé nécessaire de revoir sa stratégie militaire sur le continent africain.
Dans un discours ce lundi, Emmanuel Macron a affirmé que cette décision était le fruit de longues négociations avec les chefs d’État africains.
Cependant, cette version des faits a été vivement contestée par le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko. Intervenant à la suite des déclarations de Macron, Sonko a réfuté l’idée d’une négociation ouverte et équitable.
Le « Dakarois Quotidien » vous présente ci-dessous les détails du discours de Macron ainsi que la réaction musclée de Sonko.

DÉPÔT LETTRE DE PROTESTATION À L’AMBASSADE DE L’UKRAINE : Douze membres du Front pour le retrait des bases militaires françaises / Gassi arrêtés puis libérés

Ce lundi après-midi, une action de protestation organisée par le Front pour le retrait des bases militaires françaises/Gassi a conduit à l’interpellation de douze de ses membres devant l’ambassade de l’Ukraine à Dakar. Les manifestants, brandissant le drapeau malien et scandant des slogans en faveur du Mali, avaient prévu de déposer une lettre de protestation en réaction à une récente attaque terroriste contre des militaires maliens.
Les personnes arrêtées sont Mouhamed Diallo, Cheikh Ousmane Diallo, Khadim Mbacké Sall, Abdou Karim Gueye, Sylvestine Mendy, Assane Dramé, Mamadou Lamine Cissé, Abdou Thiam, Kissama Moutombo, Thomas Faye, Mamadou Ndiaye et Fodé Sané. Elles ont été conduites à la gendarmerie de Ouakam pour interrogatoire.
Finalement, les membres du Front ont été libérés tard dans la nuit de lundi à mardi. Leur action et leur détention marquent un nouveau développement dans les relations diplomatiques entre le Sénégal, l’Ukraine et les groupes panafricains, mettant en lumière les tensions croissantes autour des affaires africaines et internationales.


Le Dakarois

Quitter la version mobile