Remise en question des présences militaires françaises en Afrique : Le Gabon envisage un retrait

L’influence militaire française en Afrique semble être sur la sellette, avec des signes évidents de résistance et de rejet dans plusieurs pays de la région. Les récentes propositions émanant du Dialogue National Inclusif au Gabon s’inscrivent dans cette tendance, avec une recommandation apparente de mettre fin à la présence des forces armées françaises sur le territoire gabonais.

Selon les rapports de Gabonactu, la sous-commission souveraineté du Dialogue National Inclusif a formulé une proposition visant à réviser les accords de défense entre le Gabon et la France, incluant spécifiquement le départ des militaires français du pays. Cette suggestion, qui pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique sécuritaire régionale, est en attente de délibération par le bureau du Dialogue National Inclusif, avant d’être présentée à la plénière pour adoption.

Cette décision, si elle est approuvée, marquerait un changement important dans les relations entre le Gabon et la France, remettant en question la présence continue des forces françaises sur le sol gabonais. La base militaire française, qui comptait 380 hommes en 2023, verrait son effectif réduit à 200 cette année, selon les déclarations de l’ex-commandant des Eléments Français du Gabon, Xavier Mabin.

Cette évolution reflète une remise en question plus large de la présence militaire étrangère en Afrique, mettant en lumière les préoccupations souverainistes et les appels à une plus grande autonomie dans la gestion des affaires sécuritaires nationales et régionales. La décision finale du Dialogue National Inclusif aura des répercussions significatives non seulement pour le Gabon et la France, mais également pour la dynamique géopolitique de la région dans son ensemble.

Les États-Unis entament des discussions avec le Niger sur le retrait des troupes américaines

Le Pentagone a confirmé lundi que des pourparlers avaient été engagés avec Niamey concernant le retrait des troupes américaines du Niger, déployées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

La semaine dernière, le gouvernement nigérien, issu d’un coup d’État en juillet dernier, avait dénoncé l’accord de coopération militaire en vigueur avec les États-Unis, jugeant la présence américaine désormais “illégale”. En réponse, Washington a accepté de retirer ses quelque 1 000 soldats présents dans le pays et a annoncé l’envoi d’une délégation à Niamey pour discuter des modalités de ce retrait.

“Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les États-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays”, a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, ajoutant qu’une “petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l’Afrique” participait à ces discussions.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a également annoncé avoir eu des discussions avec l’ambassadrice américaine à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, sur la question du départ des troupes américaines du Niger. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) a confirmé poursuivre sa coopération bilatérale avec le Niger et envisage de conclure un nouvel accord pour remplacer celui en cours, qui expire en septembre 2024.

La présence militaire américaine au Niger comprend notamment une importante base de drones près d’Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars. Ce retrait des troupes américaines survient après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier. Le nouveau régime militaire a depuis exigé le départ des soldats français et s’est tourné vers la Russie, rejoignant ainsi le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la menace des groupes jihadistes.

Les États-Unis Acceptent le Retrait de Leurs Soldats du Niger, sur Fond de Présence Russe Croissante dans la Région

Dans un contexte de montée en puissance de la Russie en Afrique de l’Ouest, les États-Unis ont consenti vendredi dernier au retrait de leurs troupes du Niger, suite à la demande émanant du régime de Niamey issu du coup d’État de juillet. Cette décision a été prise lors d’une réunion à Washington entre le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, et le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine.

L’accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour finaliser les détails du retrait des troupes engagées dans la lutte antijihadiste. Bien que le département d’État américain n’ait pas encore réagi officiellement et que le calendrier du retrait reste à préciser, cette concession marque un tournant significatif dans les relations entre les deux pays.

Depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement réclamé le départ des forces françaises et s’est rapproché de la Russie, tout comme ses voisins le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des militaires.

Cette évolution a été soulignée par l’arrivée d’instructeurs russes à Niamey en avril, suivie de la confirmation de l’arrivée d’Africa Corps, perçu comme le successeur de la société paramilitaire Wagner en Afrique. La Russie a également entamé la fourniture de matériel militaire au Niger, dans le cadre de la coopération sécuritaire renforcée entre les deux pays.

Cette nouvelle orientation sécuritaire intervient dans un contexte de violence jihadiste persistante dans la région, avec des attaques régulières perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à ces menaces, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’État militaires successifs depuis 2020, affectant la stabilité de la région.

En réaction à ces développements, les États-Unis envisagent désormais de déplacer leurs drones vers d’autres pays de la région, confirmant ainsi un changement stratégique dans leur approche de la lutte antijihadiste en Afrique de l’Ouest.

Cette évolution géopolitique soulève des questions sur l’équilibre des pouvoirs et des alliances dans la région, alors que les acteurs internationaux redéfinissent leurs priorités et leurs engagements en Afrique.

Retrait de l’armée birmane de Myawaddy : un revers stratégique pour la junte

L’armée birmane a subi une nouvelle défaite avec son retrait de Myawaddy, une ville frontalière cruciale pour le commerce avec la Thaïlande. Cette retraite marque une série de revers pour la junte militaire qui fait face à des défis importants dans plusieurs régions de la Birmanie.

Les troupes birmanes ont quitté leurs positions à Myawaddy, comme l’a confirmé un porte-parole de la junte, corroborant les informations fournies par l’Union nationale karen (KNU), un groupe ethnique minoritaire qui affronte l’armée depuis plusieurs jours.

Selon les déclarations de Padoh Saw Taw Nee, porte-parole de la KNU, environ 200 soldats de la junte se sont retirés de la ville pour se réfugier sur un pont reliant Myawaddy à la ville thaïlandaise de Mae Sot.

Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a confirmé ce retrait en invoquant la sécurité des familles des soldats. Il a également indiqué que des négociations étaient en cours avec les autorités thaïlandaises concernant ces soldats, sans fournir de détails sur leur nombre exact.

La Thaïlande partage une frontière de 2 400 kilomètres avec la Birmanie, et les échanges commerciaux via Myawaddy représentent une source de revenus vitale pour l’armée birmane, qui est actuellement en difficulté financière.

Depuis le coup d’État de 2021 qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, la Birmanie est en proie à une rébellion. La junte militaire fait face à une résistance croissante, notamment de la part de divers groupes ethniques armés.

En janvier, 276 soldats de l’armée birmane avaient déjà fui en Inde à la suite d’affrontements avec des combattants de minorités ethniques dans l’ouest du pays. Un avion militaire avait été envoyé pour les rapatrier.

Ce retrait de l’armée birmane à Myawaddy souligne les défis croissants auxquels la junte est confrontée et pourrait avoir des implications stratégiques importantes pour la situation politique et sécuritaire en Birmanie.

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