Controverses autour de la visite de Maksim Shugaley au Tchad : Craintes d’une ingérence russe en Afrique

La récente visite de Maksim Shugaley au Tchad a ravivé les inquiétudes concernant l’ingérence russe en Afrique, alors que ce dernier est sous le coup de sanctions émanant des États-Unis et de l’Union Européenne. Directeur de la Fondation pour la protection des valeurs nationales, Shugaley a été associé par le passé au groupe Wagner et à Evgueni Prigojine, des liens qui soulèvent des questions quant à ses véritables intentions sur le continent africain.

L’objectif déclaré de sa visite à Ndjamena était de mener une étude sur l’opinion publique tchadienne. Cependant, ses antécédents dans d’autres pays africains ont suscité des inquiétudes quant à l’agenda réel derrière ses activités. La durée de son séjour, cinq jours, a été marquée par des rencontres avec divers acteurs politiques et civils, une initiative qui soulève des interrogations sur la nature exacte de ses recherches scientifiques.

Dans une déclaration au quotidien Le Monde, Shugaley a exprimé sa vision des relations russo-tchadiennes, estimant que le partenariat entre les deux pays n’avait pas encore atteint son plein potentiel. Cette déclaration alimente les spéculations selon lesquelles sa présence au Tchad pourrait être le prélude à une influence accrue de la Russie en Afrique centrale, suivant ainsi le modèle de ses actions observées dans d’autres nations du continent telles que la Centrafrique et le Mali.

La visite de Shugaley au Tchad intervient dans un contexte géopolitique tendu où les puissances étrangères rivalisent pour étendre leur influence en Afrique. Les craintes d’une ingérence russe dans les affaires intérieures des nations africaines soulignent l’importance de surveiller de près les activités de personnages tels que Shugaley et de prendre des mesures pour préserver la souveraineté des États africains.

Alors que la communauté internationale continue de scruter les actions de Shugaley et de ses homologues, il est impératif de rester vigilant face aux tentatives d’ingérence étrangère et de protéger les intérêts des nations africaines contre toute manipulation extérieure.

Les États-Unis Acceptent le Retrait de Leurs Soldats du Niger, sur Fond de Présence Russe Croissante dans la Région

Dans un contexte de montée en puissance de la Russie en Afrique de l’Ouest, les États-Unis ont consenti vendredi dernier au retrait de leurs troupes du Niger, suite à la demande émanant du régime de Niamey issu du coup d’État de juillet. Cette décision a été prise lors d’une réunion à Washington entre le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, et le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine.

L’accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour finaliser les détails du retrait des troupes engagées dans la lutte antijihadiste. Bien que le département d’État américain n’ait pas encore réagi officiellement et que le calendrier du retrait reste à préciser, cette concession marque un tournant significatif dans les relations entre les deux pays.

Depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement réclamé le départ des forces françaises et s’est rapproché de la Russie, tout comme ses voisins le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des militaires.

Cette évolution a été soulignée par l’arrivée d’instructeurs russes à Niamey en avril, suivie de la confirmation de l’arrivée d’Africa Corps, perçu comme le successeur de la société paramilitaire Wagner en Afrique. La Russie a également entamé la fourniture de matériel militaire au Niger, dans le cadre de la coopération sécuritaire renforcée entre les deux pays.

Cette nouvelle orientation sécuritaire intervient dans un contexte de violence jihadiste persistante dans la région, avec des attaques régulières perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Face à ces menaces, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’État militaires successifs depuis 2020, affectant la stabilité de la région.

En réaction à ces développements, les États-Unis envisagent désormais de déplacer leurs drones vers d’autres pays de la région, confirmant ainsi un changement stratégique dans leur approche de la lutte antijihadiste en Afrique de l’Ouest.

Cette évolution géopolitique soulève des questions sur l’équilibre des pouvoirs et des alliances dans la région, alors que les acteurs internationaux redéfinissent leurs priorités et leurs engagements en Afrique.

L’armée de l’Air sénégalaise reçoit un nouvel hélicoptère russe Mi-17

Le Sénégal dispose désormais de trois hélicoptère russes Mi-
17, après que l’entreprise Russian Helicopters lui a livré la
version Mi-17-1V. Ils sont engagés dans diverses missions,
dont des opérations sénégalaises de maintien de la paix au
Mali et en Centrafrique

La société Russian Helicopters, qui fait partie du groupe Rostec, a livré à
Dakar un Mi-17-1V, rapporte la Défense sénégalaise. C’est un hélicoptère de
transport moyen biturbine qui peut participer aux combats. Il vient s’ajouter à
la flotte existante de deux Mi-17 au Sénégal.
L’aéronef peut transporter jusqu’à 36 passagers ou 4 tonnes de fret et opérer
dans diverses conditions météorologiques.
Utilisés pour diverses missions, ces appareils soutiennent notamment les
opérations de maintien de la paix sénégalaises au Mali et en Centrafrique.
Les hélicoptères assurent également le transport de troupes, l’évacuation
médicale, la recherche et le sauvetage, la lutte contre les incendies et la
patrouille frontalière.
Le Mi-17 est l’un des hélicoptères les plus utilisés au monde. Plus de 12.000
unités ont été produites et exportées dans plus de cent pays dont ceux
d’Afrique (Angola, Éthiopie, Ghana, Kenya, Nigeria, Rwanda, Soudan,
Ouganda).
La livraison du nouveau Mi-17-1V pourrait constituer un remplacement d’un
autre Mi-17 perdu dans un accident survenu au Sénégal en mars 2018, note
le média Military Africa.

EDUCATION : Semaine russe des mathématiques,de la physique et de l’informatique au Sénégal

Durant la semaine du 20 au 25 novembre 2023, des cours de mathématiques, de
physique et d’informatique destinés aux lycéens sénégalais étudiant le russe se sont déroulés
dans les principaux lycées de Dakar, Thiès et Bambey. Le programme de formation a été dispensé par des enseignants de l’Université électrotechnique d’État de Saint-Pétersbourg
(LETI).

Les cours, menés avec la participation active des professeurs de russe sénégalais,
comprenaient non seulement des conférences, des exercices, des recherches scientifiques et des
textes, mais aussi une communication active avec les écoliers.
Au total, plus de 40 cours ont été dispensés pendant six jours, auxquels ont participé 365
lycéens.
Les enseignants universitaires expérimentés du LETI avaient pour mission de susciter
l’intérêt des adolescents sénégalais pour des disciplines qui constituent la base de professions
aussi prometteuses que celles de concepteur de systèmes techniques complexes, d’ingénieur
électricien ou de concepteur-programmeur. Ces professions seront sans aucun doute nécessaires
à la nouvelle économie sénégalaise et ces spécialités peuvent être obtenues dans les universités
techniques de Russie.
Le principal obstacle à la formation supérieure des ingénieurs en Russie est la langue,
même pour les lycéens sénégalais qui étudient le russe. La langue scientifique et technologique
russe n’est pas encore enseignée dans les lycées sénégalais, et les écoliers participant au
programme de la Semaine ont fait la première expérience d’apprentissage actif de matériel
scientifique en russe.
La transmission magistrale de connaissances scientifiques et techniques à des
adolescents, qu’ils soient sénégalais ou russes, ne peut être efficace. C’est pourquoi, dans les
classes, toutes les explications théoriques étaient nécessairement accompagnées d’expériences
communes, de quêtes et de résolutions collectives de problèmes.
En cours de mathématiques, les élèves ont créé de manière autonome des figures
topologiques complexes. L’étape suivante est la création d’objets virtuels.
Les cours d’informatique ont éveillé l’intérêt pour le travail dans l’espace virtuel. Pendant
ces cours, les enfants ont également dû se mesurer à l’intelligence artificielle pour résoudre des
problèmes. Les écoliers ont gagné !
Pavel Baranov, professeur associé au département de télévision et d’ingénierie vidéo de
l’université électrotechnique d’État LETI de Saint-Pétersbourg, enseignant en informatique dans
le cadre du programme : “Les écoliers sont formidables ! Il est très inhabituel d’être applaudi
pendant les cours. Le Sénégal est un pays chaleureux, non seulement en termes de climat,
mais les gens ici sont très chaleureux et ouverts”
La physique est un vaste champ de connaissances théoriques, mais les élèves sénégalais
ont réussi à appliquer des forces électromagnétiques invisibles pour créer une boussole. Les lois
de la thermodynamique, testées dans des expériences avec des objets simples, ont montré que
l’expérience ancienne des personnes vivant dans des climats difficiles peut inspirer les futurs
ingénieurs sénégalais pour créer les maisons et les villes de l’avenir.
Daniil Safronov, professeur associé au département de mesure laser et de systèmes de
navigation du LETI SPbGETU, enseignant de physique dans le cadre du programme : “Pendant
les cours sur l’électricité et le magnétisme, les écoliers ont été très attentifs et ont manifesté un
grand intérêt. La barrière de la langue a été atténuée par les professeurs sénégalo-russes qui
nous accompagnaient. Je leur en suis très reconnaissant ! Seuls de tels projets peuvent
renforcer les liens internationaux. Une chose est l’enseignement en ligne avec des cours
magistraux sans la participation en direct des gens, une autre est le contact direct avec les
étudiants, où, en plus des cours, nous communiquons, ils nous posent des questions sur notre
culture, et nous nous intéressons à leur vie. Ce type d’interaction permet de mieux
appréhender les possibilités, y compris celle de suivre un enseignement non seulement dans
un autre pays, mais aussi sur un autre continent”.
Anastasia Minina, vice-rectrice chargée des activités internationales de l’institut LETI
SPbGETU. “La Semaine russe des mathématiques, de la physique et de l’informatique
organisée par le LETI, en collaboration avec l’agence russe Rossotrudnichestvo, est devenue

pour nous une nouvelle étape dans l’établissement de relations constructives entre la
Fédération de Russie et le Sénégal dans le domaine de l’enseignement des sciences et de la
technologie. Outre l’expérience acquise, les résultats du travail conjoint des spécialistes
russes et des enseignants sénégalais de langue russe sont devenus du matériel pédagogique et
méthodologique qui pourra être utilisé pour préparer les écoliers sénégalais à maîtriser la
langue russe de la science et de la technologie, ainsi que du matériel en physique, en
mathématiques et en informatique. Nous attendons les enfants sénégalais en Russie, j’espère
vraiment qu’ils choisiront nos universités pour la suite de leurs études !»
Fondée en 1886, la Première université électrotechnique a diplômé son premier étudiant
sénégalais en 1976. Aujourd’hui, dans le cadre du projet Engineering Training for Africa,
SPbGETU LETI propose des formations en ligne en mathématiques, physique et informatique,
ainsi que des cours de russe pour un public francophone. En 2023, pour la première fois, le LETI
a accepté un groupe de candidats sénégalais au département préparatoire à temps plein.
L’équipe du projet espère que l’un des résultats du programme sera un plus grand nombre
d’étudiants, de maîtres et de jeunes scientifiques sénégalais recevant une formation en Russie.
Toutes les conditions sont réunies pour cela : des contacts directs établis avec les écoles
sénégalaises, l’Association des professeurs de langue russe et l’Association des diplômés des
universités russes et, peut-être plus important encore, l’énorme potentiel créatif et intellectuel des
étudiants sénégalais, qui peut être exploité dans le cadre de futurs programmes et projets
éducatifs conjoints.
Le projet “Semaine russe des mathématiques, de la physique et de l’informatique” a été
mis en œuvre avec le soutien de l’agence d’État Rossotrudnichestvo de la Fédération de Russie et
du ministère sénégalais de l’éducation publique.
La mise en œuvre du programme éducatif a bénéficié de l’aide active:
L’Ambassade de Russie au Sénégal et personnellement le second consul Diana Klepatskaya
l’Association des professeurs de langue russe et personnellement Mr Ngor Sarr, Mr Amade Sega
Diop, Mr Ibrahima Sane,
l’Association des diplômés universitaires russes en République du Sénégal et personnellement
Mr Mamadou Diagne ,Mr Demba BA, Mr Ngor Sarr , Mr Mamadou Ibra Kane ainsi que les
proviseurs : Mme Fatimata Sow Sarr (Lycée Kennedy), Mr. Thomas D. Kamara (Lycée
Thiaroye), Mr. Daouda Fall (Lycée Malick Sy) et Mr Ibou Ngom (Lycée Bambey Serere).

Dakartimes

Aide militaire à l’Ukraine : Au plus bas depuis l’invasion russe, les engagements chutent de 90%

L’institut de recherche allemand Kiel Institute a révélé que l’aide militaire internationale à l’Ukraine atteignait son plus bas niveau depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Les engagements pris entre août et octobre 2023 ont chuté de près de 90 % par rapport à la même période en 2022, représentant le montant trimestriel le plus bas depuis le début de la guerre.

Les données de l’institut montrent que les nouveaux engagements sur cette période s’élèvent à 2,11 milliards d’euros, indiquant une nette diminution de la dynamique de soutien. Depuis le début de la guerre, les promesses d’aide militaire, financière et humanitaire à l’Ukraine totalisent près de 255 milliards d’euros, avec des engagements à court terme de 182 milliards.

L’institut souligne que sur les 42 pays donateurs suivis, seuls 20 se sont engagés sur de nouveaux packages d’aide entre août et octobre 2023. Les perspectives sont incertaines, notamment en raison du blocage de l’aide américaine au Congrès et des réticences de certains pays européens à débourser davantage. Le président Poutine pourrait renforcer sa position en cas de nouveaux retards dans le soutien international à l’Ukraine.

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