La chambre d’accusation de Dakar est attendue ce mardi pour statuer sur l’appel interjeté par les avocats de Farba Ngom, ancien député et proche de l’ex-président Macky Sall, suite à la saisie de dix titres fonciers lui appartenant. Une affaire à la croisée des chemins entre justice, politique et patrimoine, qui suscite de vives réactions de la part de la défense.
Selon le journal L’As, ce sont les avocats de l’homme politique qui ont révélé l’information lors d’une conférence de presse tenue ce lundi. À cette occasion, Me Baboucar Cissé, membre du collectif de défense, a dénoncé une série d’« irrégularités » dans la procédure judiciaire, pointant une atteinte manifeste aux droits de son client.
Les conseils de Farba Ngom rappellent que dès son placement sous mandat de dépôt, leur client avait proposé de consigner des titres fonciers en guise de caution. Une offre qui, selon eux, a été rejetée par le juge d’instruction au motif que « les cautions devaient être inscrites ». Une seconde tentative de cautionnement, introduite par la suite, a également essuyé un refus catégorique, tant du juge que du parquet.
Mais c’est surtout la contradiction entre ce refus et une ordonnance parallèle qui indigne la défense. En effet, une décision aurait été prise dans le même temps pour permettre l’inscription de mesures conservatoires sur lesdits titres fonciers, permettant ainsi leur saisie. « C’est incompréhensible : on rejette une caution en prétextant que les titres ne sont pas valables, et en parallèle, on ordonne leur saisie », a déploré Me Cissé. Ce dernier fustige également le fait que l’ordonnance de saisie ne leur ait été notifiée que trois semaines après sa prise.
Estimant que les droits de la défense ont été bafoués, Me Cissé n’exclut pas de porter l’affaire devant la Cour de justice de la CEDEAO. « Il y a violation manifeste des droits de la défense », a-t-il affirmé, entouré de ses confrères, bien décidés à contester cette procédure jugée injuste.