L’enquête de la Section de recherches de Thiès sur le scandale financier ayant secoué l’Agence nationale pour la Maison de l’outil (Anamo) est désormais bouclée. Selon les révélations du journal L’Observateur dans son édition du samedi 19 avril, 17 personnes, dont Omar Ndiaye, ancien Directeur administratif et financier (DAF), sont poursuivies pour détournement de deniers publics.
Le dossier porte sur la gestion opaque des fonds issus du Fonds Force Covid-19, destinés initialement à financer des programmes de formation professionnelle pour les jeunes. Ces projets devaient être exécutés à travers des procédures simplifiées, notamment les Demandes de renseignements et de prix (DRP). Toutefois, peu de ces initiatives ont effectivement vu le jour, alors que des montants importants ont transité entre l’agence et des prestataires douteux.
Devant les enquêteurs, Omar Ndiaye a tenté de se décharger de toute responsabilité, pointant du doigt l’ancien Directeur général de l’Anamo, Maodo Malick Mbaye. « Seul le DG avait le pouvoir de signature pour les marchés publics », a-t-il déclaré. Un argument difficile à vérifier, puisque Mbaye est actuellement introuvable. Des sources rapportent qu’il résiderait au Maroc, rendant toute tentative d’audition pour le moment impossible.
Parmi les prestataires mis en cause, plusieurs ont admis avoir reçu des paiements sans jamais exécuter les prestations convenues. Le cas le plus emblématique est celui de Bassirou Fall, déjà cité dans un précédent scandale lié au Fonds Force Covid-19. Ce dernier, après avoir remboursé 11 millions de francs CFA et été placé sous contrôle judiciaire, est de nouveau en garde à vue pour un autre détournement estimé à 18 millions de francs CFA.
Les personnes impliquées ont été déférées ce vendredi au parquet financier, mais un retour de parquet a été décidé. Leur sort sera définitivement connu le mardi 22 avril, date à laquelle la justice devrait rendre son verdict.
Ce nouveau scandale, qui éclabousse une structure censée promouvoir l’autonomisation des jeunes à travers la formation professionnelle, relance les débats sur la transparence dans la gestion des fonds publics, en particulier ceux mobilisés dans le cadre de la riposte contre la pandémie.