Ibrahima Hamidou Dème : De la magistrature à la scène politique et internationale

Ancien magistrat respecté et désormais homme politique engagé, Ibrahima Hamidou Dème poursuit un parcours atypique et marqué par des prises de position fortes. Après une candidature malheureuse à la présidentielle de 2024 et sa démission du corps judiciaire, il a été nommé à la Cour pénale internationale (CPI), une consécration internationale qui reflète son expertise et son intégrité.

En tant que président du parti Etic (Ensemble pour le travail, l’intégrité et la citoyenneté), Dème n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les dérives qu’il observe dans la gestion judiciaire au Sénégal. Selon lui, le régime du président Diomaye Faye perpétue une justice à deux vitesses, où les opposants politiques sont souvent victimes de décisions biaisées. Il pointe particulièrement du doigt les menaces publiques du Premier ministre envers les magistrats, qu’il qualifie de graves atteintes à l’indépendance judiciaire.

Dans ce contexte, Dème déplore également le silence de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) face à ce qu’il considère comme des attaques répétées contre l’autonomie de la justice. Selon lui, le rôle de l’UMS est primordial pour défendre les principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs, mais son inertie contribue à éroder la confiance du public.

Pour Dème, redorer le blason de la justice sénégalaise est une priorité. Il estime que la restauration de l’image des magistrats et de leur indépendance est un impératif pour garantir l’équité et la transparence des institutions.

Sa nomination à la CPI représente une nouvelle étape dans sa carrière. Si cette reconnaissance internationale est un honneur, elle n’éloigne pas Dème de son combat pour une justice équitable au Sénégal. Dans ses récentes déclarations, il a affirmé que son engagement à la CPI pourrait être une opportunité pour promouvoir les valeurs d’intégrité et de transparence qu’il prône depuis toujours.

Ce parcours exemplaire entre la magistrature, la politique et désormais la justice internationale fait d’Ibrahima Hamidou Dème une figure clé, à la fois critique et acteur de la transformation des institutions sénégalaises. Reste à savoir comment il continuera à peser dans les débats, tant au Sénégal qu’au niveau mondial.

Le Retour de Macky Sall sur la Scène Politique : Une Coalition Inattendue face à Ousmane Sonko pour les Législatives 2024

La scène politique sénégalaise est en pleine ébullition à l’approche des élections législatives du 17 novembre 2024. Une surprise de taille s’est invitée dans la course électorale, créant une onde de choc chez de nombreux citoyens. En effet, trois partis politiques majeurs, autrefois opposés, ont décidé de s’unir dans une coalition inédite : l’Alliance pour la République (APR), le Parti démocratique sénégalais (PDS), et le Rewmi.

Ce rapprochement inattendu entre des forces politiques aux idéologies et aux parcours souvent divergents est un coup de théâtre dans l’arène politique sénégalaise. Cette alliance stratégique vise clairement à consolider les forces de l’opposition au sein de la mouvance présidentielle et à influencer de manière décisive les résultats des législatives.

La plus grande surprise, cependant, réside dans le choix de la tête de liste nationale de cette coalition : Macky Sall, ancien président de la République. Selon des informations relayées par Dakaractu, Sall, qui avait quitté le pouvoir en 2024 après deux mandats à la tête du pays, a été choisi pour mener cette nouvelle alliance. Ce retour en force marque un moment clé dans la trajectoire politique du Sénégal, soulignant la volonté de l’ancien président de rester un acteur influent sur la scène nationale.

Avec cette candidature, Macky Sall se retrouvera face à un autre poids lourd de la politique sénégalaise : Ousmane Sonko, actuel Premier ministre du Sénégal et chef de file du parti Pastef-Les Patriotes. Sonko, qui a su cristalliser l’attention de la jeunesse et des franges populaires grâce à son discours anti-système et ses promesses de rupture, a maintenant une légitimité institutionnelle qui renforce son aura.

Le duel annoncé entre ces deux figures emblématiques – Macky Sall et Ousmane Sonko – s’apparente à un véritable « Choc des Titans ». Macky Sall, fort de son expérience et de son bilan, tentera de reprendre la main sur le jeu politique, tandis que Sonko, avec son élan de Premier ministre, pourrait bien chercher à capitaliser sur sa popularité croissante pour renforcer son pouvoir au sein du Parlement.

Cette configuration laisse entrevoir une campagne électorale intense, marquée par des débats profonds sur l’avenir du Sénégal. Les enjeux sont multiples : la gestion de l’économie post-pandémique, la sécurité intérieure, les réformes institutionnelles, et surtout, la manière de gouverner un pays en pleine mutation démographique et sociale.

Pour de nombreux observateurs, cette alliance entre l’APR, le PDS et Rewmi marque un tournant dans la manière dont les partis traditionnels envisagent leur avenir politique face à la montée en puissance des mouvements populaires et contestataires. La campagne à venir s’annonce sous haute tension, avec des stratégies électorales qui se dessinent pour capter un électorat de plus en plus volatil et exigeant.

Le paysage politique sénégalais n’a pas fini de nous surprendre, et les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer qui, de Macky Sall ou d’Ousmane Sonko, saura conquérir les cœurs des électeurs et influer durablement sur la trajectoire du Sénégal post-2024.

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