Médiation pénale pour détournement de deniers publics : “Légaliser le vol et trahir le peuple”, selon Pape Matar Diallo

Alors que le débat sur la reddition des comptes continue d’alimenter les discussions politiques au Sénégal, la proposition de recourir à la médiation pénale pour les auteurs de détournement de deniers publics fait polémique. Si certains, à l’instar de Pape Alé Niang, plaident pour cette alternative à l’incarcération afin de récupérer plus efficacement les fonds volés, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer une telle démarche, jugée dangereuse et contre-productive. Le chroniqueur Pape Matar Diallo fait partie de ceux qui rejettent catégoriquement cette idée.

Pour lui, proposer une médiation pénale aux détourneurs de fonds revient à légitimer le vol et à trahir le peuple sénégalais. Il considère cette approche comme une insulte à tous les citoyens honnêtes et laborieux, contraints de survivre dans une économie fragile, tandis que des criminels en col blanc se verraient offrir des issues négociées après avoir pillé les ressources publiques.

« C’est légitimer le vol d’argent public et ouvrir la porte à une impunité institutionnalisée », martèle-t-il.

Selon lui, ce mécanisme constituerait une prime à la corruption : « On vole des milliards, on rembourse une partie, et on échappe à la prison ? C’est inacceptable ! »

Dans un pays où des millions de Sénégalais peinent à se nourrir, à se soigner ou à scolariser leurs enfants, épargner la prison aux criminels économiques serait, selon lui, tout simplement obscène. Il dénonce une justice à deux vitesses, où le voleur de poulet est sévèrement puni, mais le voleur de milliards bénéficie de négociations et de clémence.

Pape Matar Diallo va plus loin dans son analyse, comparant les détourneurs de fonds à des “terroristes économiques”, dont les actes détruisent des vies et compromettent l’avenir d’un pays déjà vulnérable. À l’image de la doctrine sécuritaire américaine — “on ne négocie pas avec les terroristes” —, il estime que le Sénégal doit adopter la même fermeté face aux criminels économiques.

« Toute personne reconnue coupable de détournement doit restituer le double de la somme volée, voir tous ses biens saisis, et purger une peine de prison exemplaire. »

Mais au-delà des lois, Pape Matar Diallo pointe également du doigt une certaine hypocrisie sociale. Il regrette que certains détourneurs soient perçus comme des bienfaiteurs simplement parce qu’ils redistribuent une infime partie de leur butin en actes de charité. Cette complaisance populaire, nourrie par la pauvreté et le clientélisme, alimente selon lui la culture de l’impunité.

« Dans ce pays, il vaut mieux être un voleur à milliards qu’un simple délinquant. C’est cette injustice qui doit être éradiquée. »

Le chroniqueur appelle donc à une politique de tolérance zéro, où les criminels économiques seraient traités avec la même rigueur que les trafiquants de drogue ou les terroristes : confiscation totale des biens, remboursement intégral des sommes volées, et peine de prison incompressible.

Pour conclure, Pape Matar Diallo lance un avertissement aux autorités : « Ceux qui dirigent ce pays doivent choisir leur camp : défendre le peuple ou protéger les prédateurs. Mais une chose est sûre : l’histoire ne pardonnera pas la trahison. »

Radiation de Barthélémy Dias : un règlement de comptes politique selon Moundiaye Cissé

La récente radiation de Barthélémy Dias de la fonction publique suscite des réactions variées, notamment celle de Moundiaye Cissé, directeur de l’ONG 3D. S’exprimant sur les ondes de la RFM, Cissé estime que cette décision est davantage motivée par des considérations politiques qu’une simple application de la loi.

Selon Moundiaye Cissé, cette radiation n’a surpris personne, pas même Barthélémy Dias lui-même. « C’est une décision à laquelle il s’attendait depuis l’ère Macky Sall. Il avait même déclaré que ce qui l’intéressait le plus, c’était son poste de maire. C’est malgré tout une situation regrettable », a-t-il expliqué.

Le directeur de l’ONG 3D considère que cette décision est la continuation des tensions politiques issues de la dernière campagne électorale. « Il y a encore des blessures qui ne se sont pas cicatrisées. Cette radiation en est une preuve », a-t-il ajouté.

Bien que Moundiaye Cissé reconnaisse qu’aucune loi n’a été violée dans cette décision, il pointe du doigt son caractère politique. « Cette radiation ne pouvait avoir lieu sans l’intervention du ministre de la Justice. Sous le régime de Macky Sall, Aïssata Tall Sall, alors ministre de la Justice, n’avait pas pris cette décision. Mais aujourd’hui, ce régime a choisi d’agir ainsi », a-t-il souligné, rappelant que le régime actuel avait autrefois soutenu Barthélémy Dias.

Pour Moundiaye Cissé, cette radiation est bien plus qu’un simple acte administratif : elle reflète un règlement de comptes entre Barthélémy Dias et le régime en place. Elle pourrait, selon lui, exacerber davantage les tensions politiques dans le pays.

Alors que les réactions continuent de se multiplier, la décision de radier Barthélémy Dias suscite un débat sur l’utilisation des outils administratifs pour régler des différends politiques, une pratique qui risque de polariser encore plus l’espace politique sénégalais.

Analyse : Les Enjeux Politiques du Scrutin Législatif du 17 Novembre selon Cheikh Yérim Seck

À l’approche des élections législatives du 17 novembre, les analyses politiques se multiplient pour tenter de déceler les dynamiques qui pourraient redéfinir le paysage politique sénégalais. Le journaliste et chroniqueur Cheikh Yérim Seck, connu pour ses interventions incisives, a partagé son analyse sur le plateau de la 7TV, soulignant les conséquences potentiellement lourdes pour Barthélémy Dias et la coalition Sam sa Kaddu, notamment dans le département clé de Dakar.

« Il joue gros », a martelé Cheikh Yérim Seck en évoquant Barthélémy Dias, tête de liste de la coalition Sam sa Kaddu. Selon lui, une défaite à Dakar serait plus qu’un simple revers électoral. Ce serait un coup dur pour la carrière politique de Dias, mais aussi pour l’équilibre des forces dans la capitale sénégalaise, qui a une importance stratégique particulière. En effet, une perte de ce département pourrait ouvrir la voie à une reprise par le parti Pastef d’Ousmane Sonko, récemment interdit mais toujours très influent sur la scène politique.

Selon Seck, la perte de Dakar signifierait que « Pastef va récupérer la mairie ». En d’autres termes, Barthélémy Dias risquerait de perdre son emprise sur la capitale au profit de la mouvance politique de Sonko, qui pourrait proposer une délégation spéciale pour remplacer le maire en exercice. Cette éventualité est particulièrement significative dans le contexte actuel de tensions politiques accrues, où l’opposition menée par Sonko continue de mobiliser ses partisans malgré les obstacles juridiques et politiques.

Toutefois, Cheikh Yérim Seck a également tempéré ses propos en mentionnant que l’avenir de Barthélémy Dias pourrait être influencé par une décision du président de la République. « Le chef de l’État peut ne pas signer », a-t-il souligné, laissant entendre que Macky Sall pourrait refuser de valider une proposition de remplacement de Dias par une délégation spéciale. Cette décision serait cruciale, car elle pourrait à la fois sauvegarder la position de Dias et créer une nouvelle source de tension entre l’exécutif et l’opposition.

En résumé, Cheikh Yérim Seck met en lumière des enjeux qui vont bien au-delà d’une simple bataille électorale. Le scrutin législatif du 17 novembre est perçu comme un tournant potentiellement décisif pour plusieurs figures politiques clés, notamment Barthélémy Dias, dont l’avenir politique pourrait être bouleversé par les résultats dans le département de Dakar. Pour l’opposition, notamment le mouvement Pastef, c’est une occasion de regagner du terrain et de renforcer sa présence sur l’échiquier politique sénégalais.

Le jeu des alliances, les décisions présidentielles et la mobilisation des électeurs feront de cette élection un véritable baromètre pour mesurer l’évolution des rapports de force au Sénégal. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si la prédiction de Cheikh Yérim Seck se réalisera, ou si Barthélémy Dias parviendra à conserver sa position dans une capitale où la lutte politique s’annonce acharnée.

Enquête : Les pratiques mystiques dans les tribunaux selon un garde pénitentiaire

Dans une récente enquête sur les pratiques mystiques visant les magistrats dans les tribunaux, un garde pénitentiaire, sous couvert d’anonymat, a partagé des témoignages édifiants sur les rituels observés par certains détenus.

Selon ce garde pénitentiaire, les détenus font souvent preuve de solidarité envers leurs camarades d’infortune, mais certains d’entre eux recourent à des pratiques mystiques pour tenter d’influencer le cours de la justice en leur faveur. Ces pratiques incluent des prières formulées ou des offrandes recommandées aux détenus qui se rendent au tribunal pour être jugés.

Un exemple frappant est celui d’un jeune homme inculpé pour viol, dont le comportement lors de son audience en chambre criminelle a attiré l’attention. Dès son arrivée dans le véhicule de l’administration pénitentiaire, il maintenait sa main collée à ses parties intimes, portant des pépins de citron donnés par son guide religieux. Précipitamment, il a pris place dans un coin du box des accusés au tribunal.

Interrogé sur cette posture inhabituelle, le détenu a révélé avoir suivi les conseils de son guide religieux, lui recommandant de ne pas se séparer des pépins de citron. Cependant, malgré ces pratiques mystiques, les observateurs étaient sceptiques quant à leur efficacité pour le disculper, étant donné la nature des accusations pesant contre lui.

Ces récits témoignent de la complexité des croyances et des pratiques qui imprègnent parfois le système judiciaire, soulignant l’importance pour les magistrats de rester impartiaux et de rendre la justice en toute objectivité, indépendamment des influences extérieures.

L’enquête se poursuit pour éclaircir davantage ces pratiques mystiques et leur impact sur le fonctionnement de la justice dans le pays.

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