Le Dakarois Quotidien N°421 – 15 ET 16/03/2025
Étiquette : Sénégal
Licenciements au Grand Théâtre : le DG clarifie avec des « départs négociés »
Le Directeur Général du Grand Théâtre, Serigne Fall Gueye, a récemment tenu à éclaircir la situation entourant les rumeurs de licenciements massifs au sein de la structure. Lors d’une déclaration faite vendredi à Dakar, il a précisé que ce qui avait été perçu comme des licenciements n’étaient en réalité que des « départs négociés ».
Sérigne Fall Gueye a expliqué que cette décision faisait partie d’un processus de rationalisation et de restructuration de l’institution, visant à alléger ses charges de fonctionnement jugées trop élevées. Au total, 27 agents sont concernés par ces départs, dans une optique de donner un « nouveau souffle » au Grand Théâtre, qui rencontre des difficultés financières liées à ses dépenses.
Cette clarification a permis de lever une partie de la confusion, surtout parmi les employés et le public qui avaient vu dans ces mesures une décision brutale et injustifiée. Le DG a souligné que ces départs n’étaient pas le fruit d’une réduction d’effectifs unilatérale, mais bien des résultats de négociations menées avec les agents concernés. L’objectif, selon lui, est d’assurer la pérennité de l’établissement tout en alléguant ses contraintes financières, dans un contexte de gestion plus rigoureuse.
Ainsi, bien que la restructuration puisse être perçue comme une forme de réduction d’effectifs, elle s’inscrit dans une démarche stratégique pour garantir la survie à long terme du Grand Théâtre, un lieu emblématique de la culture sénégalaise, confronté à des défis économiques croissants.
Licenciement massif dans la fonction publique : le PIT exige l’arrêt immédiat des mesures et un plan social de soutien
Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) a exprimé une vive protestation contre les récentes vagues de licenciements dans la Fonction Publique et le secteur parapublic, qu’il qualifie de « cyniques et antisociales ». Dans un communiqué daté du 15 mars 2025, le Secrétariat du Comité Central du PIT a exigé l’arrêt immédiat de ces mesures, tout en appelant à la mise en place d’un plan social concerté pour accompagner les travailleurs concernés.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement mène une campagne de réduction des effectifs dans les secteurs publics et parapublics, une initiative qui, selon le PIT, va à l’encontre des engagements pris lors de la campagne électorale. Pour le parti, cette politique de déflation marque un tournant dans l’histoire sociale du Sénégal, constituant une violation flagrante du Code du Travail et de la Loi 61-33. Ce type de mesures, comparables aux politiques d’ajustement structurel des années 1980, intervient dans un contexte économique de crise, mais aussi de « haine et d’adversité politique », dénoncé avec fermeté par le PIT.
Le parti met particulièrement en lumière la situation des jeunes recrutés sous le programme « XEYU NDAW YI », un programme lancé sous l’ancien régime pour lutter contre le chômage. Ces jeunes, aujourd’hui victimes de licenciements massifs, sont accusés par le gouvernement d’être des « clients politiques ». Le PIT critique vivement cette généralisation des accusations, pointant du doigt la manière dont certains secteurs privés profitent de cette situation pour effectuer des licenciements abusifs de centaines de travailleurs.
Pour le PIT, ces licenciements ne sont pas simplement des mesures économiques, mais génèrent de véritables « drames sociaux » pour des milliers de familles déjà fragilisées par une économie en crise et un coût de la vie en constante augmentation. Dans ce contexte de marasme économique, où les conditions de vie se dégradent de manière alarmante, le PIT considère que la responsabilité du gouvernement est engagée. « Le gouvernement, élu sur la promesse de lutter contre le chômage, semble au contraire l’aggraver », affirme le PIT, dénonçant ainsi la gestion actuelle comme « incompétente et inefficace ».
Le parti critique également la gestion économique du gouvernement, qu’il juge largement responsable de la crise financière, économique et sociale dans laquelle le pays est plongé. Selon le PIT, cette crise est exacerbée par des erreurs de gestion et par un retour à des politiques d’ajustement structurel similaires à celles qui ont frappé durement le Sénégal par le passé. Ces erreurs se traduisent par une dégradation des indicateurs économiques, la chute de la production, et une crise de la dette publique qui se fait de plus en plus pesante.
Face à cette situation, le PIT appelle à des mesures urgentes et fortes pour sortir de cette crise, mais sans remettre en cause les acquis des travailleurs ni leurs libertés fondamentales. Le parti appelle également les organisations syndicales, actuellement en négociation avec le gouvernement, à rester fermes dans la défense des acquis sociaux, et à exiger un apurement complet de la dette intérieure, estimée à plus de 3 000 milliards de francs. Selon le PIT, une telle mesure est essentielle pour relancer le secteur privé et créer des emplois décents, afin de permettre au pays de sortir de cette crise profonde.
Khardiatou Tandia et le scandale du FAISE : Une nouvelle affaire de faux documents
L’affaire de la lettre de recommandation attribuée au Premier ministre en faveur de Khardiatou Tandia, révélée hier par la presse, a pris une tournure judiciaire après la découverte d’un cas présumé de faux et usage de faux en écriture publique. Ce scandale met en lumière le degré d’audace et d’ingéniosité dont certains individus font preuve pour obtenir des privilèges indus.
Au cœur de cette affaire, Khardiatou Tandia est accusée d’avoir présenté un faux courrier confidentiel attribué au Premier ministre, dans le but d’obtenir des avantages au sein du Fonds d’appui aux initiatives des Sénégalais de l’étranger (FAISE). Ce document, minutieusement fabriqué avec un cachet, une numérotation et une signature crédibles, recommandait son intégration avec des privilèges spéciaux, la présentant comme une proche collaboratrice du chef du gouvernement.
La tentative de fraude n’a toutefois pas échappé aux autorités. Après vérification, il s’est avéré que le document était un faux. L’affaire a alors été confiée à la Division des investigations criminelles (DIC), qui a rapidement procédé à l’arrestation de Khardiatou Tandia ainsi que de son présumé complice, Chérif Zeynil Abidin Sy. Les deux suspects sont désormais entre les mains du procureur et risquent des poursuites pour faux et usage de faux en écriture publique, ainsi que pour complicité.
Ce n’est pas la première fois que Khardiatou Tandia se retrouve mêlée à une affaire de falsification de documents. En 2022, son nom était déjà cité dans un dossier de falsification de documents à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX), impliquant l’obtention de visas à l’aide de passeports de service falsifiés.
Cette affaire pose une question essentielle : comment une personne avec un tel passif a-t-elle pu se retrouver à nouveau impliquée dans des fonctions administratives ? Ce scandale relance le débat sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de vérification des documents officiels afin d’éviter que de telles fraudes ne se reproduisent.
Alors que l’enquête suit son cours, cette affaire vient rappeler l’urgence d’une vigilance accrue face aux tentatives de manipulation et d’usurpation au sein des institutions publiques.

Ziguinchor : Un individu arrêté avec 26 boulettes de cocaïne lors d’un contrôle policier
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, la police nationale, à travers le commissariat central de Ziguinchor, a mené une opération réussie aboutissant à l’arrestation d’un individu en possession de 26 boulettes de cocaïne. Cette intervention, dirigée par le commissaire Ameth Tidiane Thiam, marque une nouvelle avancée dans la lutte contre la circulation des stupéfiants au Sénégal.
L’arrestation a eu lieu à l’entrée de la ville de Ziguinchor, lors d’un contrôle de routine mené par les forces de l’ordre. Les policiers ont repéré un individu, identifié sous les initiales S.J, dont le comportement suspect a attiré leur attention. Après une fouille corporelle, les agents ont découvert sur lui 26 boulettes de cocaïne soigneusement dissimulées.
Interrogé sur la provenance de la drogue, S.J a affirmé qu’il agissait sous les ordres de son grand-frère. Ce dernier lui aurait confié la mission de remettre la marchandise à un individu à Dakar, qui devait ensuite assurer son acheminement vers l’étranger. Cette déclaration laisse penser à l’existence d’un réseau structuré de trafic de drogue, dont l’enquête tentera d’identifier les ramifications.
Suite à son interpellation, S.J a été placé en garde à vue pour trafic de drogue et association de malfaiteurs. L’enquête se poursuit afin de déterminer l’ampleur de ce réseau et d’identifier d’éventuels complices impliqués dans la chaîne de distribution de la cocaïne.
Dans un communiqué officiel, le commissaire Mamadou Diouf, chef de la Division communication de la police, a réaffirmé l’engagement des forces de l’ordre à lutter sans relâche contre le trafic de drogue. Il a également insisté sur la nécessité d’intensifier les opérations de surveillance et de contrôle afin de garantir la sécurité des populations face à ce fléau.
Nouvelles niches fiscales à Dakar : la DGID intensifie le recensement des propriétaires immobiliers pour élargir l’assiette fiscale
Dans le cadre de sa stratégie d’optimisation des recettes fiscales, la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) a lancé une vaste opération de recensement des propriétaires immobiliers à Dakar. Cette initiative vise à identifier les détenteurs de biens immobiliers en vue d’une meilleure taxation et d’un élargissement de la base fiscale.
L’opération en cours concerne plusieurs quartiers de la capitale et repose sur la collecte de données détaillées sur les propriétaires et leurs biens. Une fiche de recensement, consultée par nos soins, montre que les agents de la DGID recueillent des informations précises, notamment :
- L’identité du propriétaire : nom, prénom, date et lieu de naissance, numéro de carte nationale d’identité (CNI).
- Les caractéristiques du bien immobilier : adresse, numéro de téléphone, identification des occupants, étage occupé, type d’usage (résidentiel ou professionnel), superficie, date d’occupation.
- Les aspects financiers et fiscaux : montant du loyer mensuel et annuel, numéro d’identification nationale des entreprises et associations (NINEA) si applicable, et nature de l’activité exercée pour les biens à usage professionnel.
Dans les cas où le propriétaire n’est pas encore enregistré dans la base fiscale, les agents de la DGID relèvent systématiquement ses coordonnées, afin de l’intégrer au fichier fiscal et de s’assurer qu’il contribue aux obligations fiscales en vigueur.
Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large visant à moderniser la gestion fiscale et à améliorer le recouvrement des taxes immobilières. Le gouvernement cherche ainsi à combler les déficits budgétaires et à financer les infrastructures publiques en exploitant des sources de revenus souvent sous-évaluées.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Dans un contexte économique marqué par des difficultés pour de nombreux ménages sénégalais, l’élargissement de la fiscalité foncière risque d’être perçu comme une charge supplémentaire, notamment pour les petits propriétaires. Certains s’inquiètent d’une augmentation des impôts fonciers, qui pourrait entraîner une hausse des loyers et fragiliser davantage les locataires.
De plus, la question de la transparence et de la bonne gouvernance fiscale est au cœur des débats. Les Dakarois veulent s’assurer que les nouvelles recettes générées seront effectivement réinvesties dans les services publics et les infrastructures, plutôt que dilapidées dans des dépenses improductives.
L’élargissement de la base fiscale aux propriétaires immobiliers est une stratégie courante dans de nombreux pays cherchant à optimiser leurs finances publiques. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite un équilibre entre l’impératif budgétaire de l’État et l’acceptabilité sociale de la mesure.
Pour éviter des tensions avec la population, la DGID devra mener une campagne de sensibilisation et de communication efficace. Expliquer les bénéfices de cette réforme, rassurer les citoyens sur les modalités d’imposition et garantir un processus équitable seront des éléments clés pour éviter une contestation massive.
Dépôt des dossiers de candidatures : la CENA recommande à la DGE une plateforme numérique pour plus de transparence
Dans son rapport sur les dernières élections législatives, rendu public ce vendredi, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a formulé plusieurs recommandations pour améliorer le processus électoral au Sénégal. L’une des principales suggestions de l’organe de supervision concerne la mise en place d’une plateforme numérique sécurisée pour la réception des dossiers de candidatures, une mesure qui viserait à optimiser l’organisation et à renforcer la transparence.
Face aux nombreux défis rencontrés lors des précédentes échéances électorales, la CENA estime que la dématérialisation du dépôt des dossiers de candidatures serait une avancée significative. Selon son rapport, ce système numérique permettrait de rationaliser le travail de la Direction générale des élections (DGE), en facilitant la gestion et la vérification des documents soumis par les candidats.
« La mise en place d’une plateforme sécurisée permettrait d’éviter les engorgements et de garantir un meilleur suivi des candidatures dans le respect des délais légaux », souligne le rapport. L’institution précise que les dossiers physiques devraient ensuite être déposés selon un ordre défini par tirage au sort, suivant un chronogramme bien établi et en multipliant les guichets pour fluidifier le processus.
Lors des précédentes élections, le dépôt des candidatures avait donné lieu à des tensions, des accusations de favoritisme et des contestations liées au rejet de certains dossiers. La CENA semble donc vouloir anticiper ces problématiques en proposant un cadre plus structuré et sécurisé.
Avec une plateforme numérique, les acteurs politiques pourraient soumettre leurs dossiers en ligne, réduisant ainsi les risques de falsification et de rejet tardif. Une telle réforme pourrait également améliorer la transparence et limiter les marges d’erreur administratives qui ont parfois nourri des suspicions.
Si la recommandation de la CENA est bien accueillie par certains acteurs du processus électoral, sa mise en œuvre pourrait se heurter à plusieurs défis. La création d’une plateforme sécurisée nécessiterait des ressources techniques et financières conséquentes. Il faudrait également garantir un accès équitable à cet outil pour toutes les formations politiques, y compris celles ayant moins de moyens numériques.
Par ailleurs, des questions de cybersécurité se posent : comment assurer la protection des données des candidats et éviter toute tentative de manipulation du système ? La DGE devra ainsi travailler en étroite collaboration avec des experts en technologies de l’information pour garantir la fiabilité de la plateforme.
Cette recommandation de la CENA s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation du système électoral sénégalais. D’autres propositions pourraient émerger dans les mois à venir pour améliorer la gestion des scrutins et renforcer la confiance des électeurs et des candidats.
AIBD : Mansour Faye interdit d’embarquer pour la deuxième fois, il dénonce une restriction arbitraire
Le maire de Saint-Louis et ancien ministre, Mansour Faye, a de nouveau été empêché de quitter le Sénégal alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la Côte d’Ivoire ce vendredi 14 mars 2025. L’incident, survenu aux environs de 16 h 30 à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), soulève des interrogations, d’autant plus qu’il s’agit de la deuxième interdiction en quelques jours.
D’après les déclarations de Mansour Faye, tout semblait normal jusqu’à son passage au contrôle de police, alors qu’il avait en main son billet et sa carte d’embarquement. C’est à ce moment qu’un agent lui a signifié qu’il ne pouvait pas poursuivre son voyage. Face à son insistance, le chef de brigade lui aurait répondu qu’il s’agissait d’« instructions venues d’en haut », sans pour autant donner plus de précisions sur l’origine et la nature de ces ordres.
Surpris et frustré par cette situation, l’ancien ministre a immédiatement cherché à obtenir des explications en se rendant au Commissariat spécial de l’aéroport. Là encore, il n’a pu obtenir de réponse claire. Selon lui, l’adjoint du commissaire, qui l’a reçu, lui a simplement indiqué que le commissaire titulaire était indisponible, sans fournir d’éclaircissements sur cette interdiction de voyager.
Ce n’est pas la première fois que Mansour Faye est confronté à un tel refus. Il y a quelques jours, alors qu’il devait se rendre à Djeddah, en Arabie Saoudite, il avait déjà été interdit d’embarquer dans des circonstances similaires. Cette nouvelle restriction renforce donc ses soupçons sur une volonté politique de l’empêcher de voyager.
Dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook, il a dénoncé ce qu’il considère comme une atteinte à sa liberté de circulation. « C’est un abus de pouvoir manifeste. Aucun citoyen sénégalais ne devrait être empêché de voyager sans motif valable. » Il s’est également interrogé sur les véritables raisons de ces interdictions et sur l’identité de ceux qui en sont à l’origine.
Mansour Faye affirme qu’il n’est sous le coup d’aucune interdiction judiciaire ou administrative. Il n’a reçu aucune notification officielle l’empêchant de quitter le territoire. Cette absence de justification alimente son incompréhension et celle de ses proches.
Selon certains observateurs, cette situation pourrait être liée à son appartenance à l’ancien régime de Macky Sall et à son influence politique. Proche de l’ancien président et beau-frère de ce dernier, il reste une figure importante de la coalition déchue, ce qui pourrait expliquer les restrictions dont il fait l’objet.
Face à cette situation, Mansour Faye a annoncé qu’il comptait saisir les autorités compétentes et explorer toutes les voies de recours possibles. « Je vais demander des explications auprès des instances concernées. Si on veut m’empêcher de voyager, il faut qu’on me donne des raisons claires et légales », a-t-il martelé.
Migration irrégulière : plus de 300 migrants interceptés sur une pirogue au large de Joal
Les forces de sécurité sénégalaises ont procédé à une importante interception d’embarcation ce vendredi après-midi, mettant un coup d’arrêt à une tentative d’émigration irrégulière. Peu après la prière de 14 heures, la brigade des Douanes de Fimela a appréhendé une pirogue transportant plus de 300 migrants au large de Joal.
Selon les informations rapportées par Le Soleil Digital, les passagers ont été débarqués sur les côtes avant d’être conduits à la gendarmerie de Joal pour une opération de recensement et d’identification. Parmi eux figurent de nombreux Sénégalais, mais aussi des ressortissants d’autres pays de la sous-région, confirmant ainsi que les côtes sénégalaises restent un point de départ stratégique pour l’émigration clandestine vers l’Europe, notamment vers l’Espagne via les îles Canaries.

L’opération menée par les Douanes s’inscrit dans un contexte de recrudescence des départs clandestins, malgré les multiples campagnes de sensibilisation et les risques accrus liés à ces traversées périlleuses. Le phénomène de la migration irrégulière connaît un regain d’intensité ces derniers mois, notamment en raison des difficultés économiques et du chômage touchant une grande partie de la jeunesse sénégalaise.
Les autorités rappellent que ces voyages clandestins, souvent organisés par des réseaux de passeurs, exposent les candidats à de nombreux dangers, allant des naufrages en haute mer aux violences et arnaques orchestrées par les trafiquants d’êtres humains. La coopération entre les forces de sécurité et les partenaires internationaux reste donc primordiale pour tenter d’endiguer ce phénomène.
En attendant les suites judiciaires et administratives pour ces migrants interceptés, l’État sénégalais continue de multiplier les efforts pour proposer des alternatives économiques et des solutions d’insertion professionnelle à la jeunesse, afin de réduire l’attrait de ces traversées illégales aux conséquences souvent dramatiques.





Éducation : Les syndicats du supérieur unissent leurs forces pour des négociations fermes avec le gouvernement
Les organisations syndicales du secteur de l’enseignement supérieur au Sénégal ont décidé d’unir leurs forces pour parler d’une seule voix face au gouvernement. Cette initiative vise à renforcer leur poids dans les négociations en cours sur les conditions de travail, les inégalités salariales et les réformes du système éducatif.
Un bureau de coordination a été mis en place pour harmoniser les revendications et assurer un dialogue structuré avec les autorités. François Babacar Touré, coordinateur du grand cadre des organisations syndicales du secteur supérieur, a souligné la nécessité de cette union lors d’une déclaration sur RFM. Il a insisté sur l’importance de fusionner les différentes plateformes revendicatives pour éviter la dispersion des discours et maximiser l’impact des négociations.
Les syndicats réclament une meilleure reconnaissance du rôle des travailleurs du secteur supérieur, notamment une revalorisation salariale et une réduction des écarts de rémunération. Ils dénoncent les inégalités persistantes entre les enseignants-chercheurs, les personnels administratifs, techniques et de services (PATS) ainsi que les autres acteurs du système universitaire.
Par ailleurs, ils exigent une réforme en profondeur du système éducatif, en mettant l’accent sur l’amélioration des infrastructures, l’augmentation des budgets alloués aux universités et aux centres des œuvres universitaires. La précarité des conditions de travail, la menace de licenciements et le manque de financement adéquat sont autant de problèmes qui, selon eux, entravent le bon fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur.
L’âge de la retraite fait également partie des revendications majeures. Les syndicats demandent son relèvement à 65 ans, arguant que les pensions actuelles sont insuffisantes et ne permettent pas aux retraités de vivre dignement. Ils estiment que cette mesure contribuerait à préserver l’expertise et l’expérience accumulées par les enseignants et les personnels du supérieur au fil des années.
Face à ces revendications, les syndicats espèrent obtenir des engagements clairs et concrets du gouvernement. Ils rappellent que des crises ont été résolues dans d’autres secteurs, mais que l’enseignement supérieur demeure en marge des priorités des autorités. Pour eux, la stabilité du secteur universitaire est essentielle à la formation des futures générations et au développement du pays.
L’issue des négociations dépendra désormais de la volonté du gouvernement de prendre en compte ces doléances et d’y apporter des solutions durables. En attendant, les syndicats restent mobilisés et prêts à intensifier la pression si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
Commerce extérieur du Sénégal : baisse des exportations et augmentation des importations en janvier 2025
Le commerce extérieur du Sénégal a connu une dynamique contrastée en janvier 2025, selon le bulletin mensuel des statistiques du Commerce extérieur. Alors que les exportations ont reculé, les importations ont enregistré une hausse notable, traduisant un déséquilibre commercial accru.
Les exportations sénégalaises ont atteint 382,9 milliards de FCFA en janvier 2025, contre 404,3 milliards de FCFA en décembre 2024, soit une diminution de 5,3 %. Cette baisse est en grande partie due à une chute drastique des ventes d’or non monétaire, l’un des principaux produits d’exportation du pays. En effet, les expéditions de ce métal précieux sont passées de 72,6 milliards de FCFA en décembre 2024 à seulement 36,3 milliards de FCFA en janvier 2025, réduisant considérablement la performance globale des exportations sénégalaises.
D’autres produits d’exportation tels que les produits halieutiques et agricoles ont également connu une légère contraction, impactant le volume global des exportations. Cette baisse pourrait être attribuée à des facteurs saisonniers, une demande extérieure fluctuante ou encore des difficultés logistiques.
À l’inverse, les importations ont enregistré une hausse notable en janvier 2025. Elles se sont élevées à 799,7 milliards de FCFA, en progression de 10,7 % par rapport aux 722,4 milliards de FCFA enregistrés en décembre 2024. Cette augmentation s’explique par une forte demande de biens intermédiaires et de consommation, ainsi qu’une hausse des importations de produits énergétiques.
Parmi les principaux produits importés, les hydrocarbures ont représenté une part importante de cette hausse, en raison de la nécessité d’approvisionner le marché local en carburant et en énergie. Les produits alimentaires de base, notamment les céréales et le riz, ont également contribué à cette augmentation des importations, traduisant une dépendance persistante du Sénégal aux marchés étrangers pour certains produits essentiels.
Avec cette baisse des exportations et cette hausse des importations, le déficit commercial du Sénégal s’est creusé en janvier 2025. Cette situation pose un défi pour l’équilibre macroéconomique du pays et souligne la nécessité d’une stratégie renforcée pour diversifier les exportations et stimuler la production nationale.
Les autorités économiques sénégalaises devront ainsi redoubler d’efforts pour promouvoir la transformation locale des matières premières, réduire la dépendance aux importations et améliorer la compétitivité des produits nationaux sur les marchés internationaux. Des politiques incitatives en faveur du secteur industriel et agricole pourraient contribuer à rééquilibrer la balance commerciale à moyen terme.
En conclusion, l’évolution du commerce extérieur en janvier 2025 met en évidence la fragilité de l’économie sénégalaise face aux fluctuations des marchés internationaux. Il devient impératif d’adopter des mesures stratégiques pour renforcer l’exportation et limiter l’impact des importations sur l’économie nationale.
Tentative d’infiltration au Faise : Khardiatou Tandia et son complice déférés au parquet
Khardiatou Tandia, une femme déjà impliquée par le passé dans un scandale de trafic de passeports de service sous l’ancien régime de Macky Sall, se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs judiciaires. Elle a été déférée au parquet ce vendredi, après avoir tenté de s’introduire frauduleusement au Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur (Faise), en usant de faux documents.
Selon des sources judiciaires, Khardiatou Tandia s’est présentée au siège du Faise munie d’une lettre recommandée qu’elle attribuait au Premier ministre Ousmane Sonko. Ce document, selon elle, attestait de sa nomination en tant que directrice de l’Appui à l’investissement et aux projets. Toutefois, cette démarche a rapidement éveillé les soupçons du nouveau directeur général du Faise, Khoureychi Thiam, qui a alerté les autorités.
La Division des Investigations Criminelles (DIC) est alors intervenue et a procédé à l’interpellation de Khardiatou Tandia ainsi que de son complice, Chérif Zeynil Abidin Sy. Après enquête, les deux individus ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.
Khardiatou Tandia n’en est pas à son premier démêlé avec la justice. Sous l’administration précédente, elle avait déjà été citée dans une affaire de trafic de passeports de service à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asapex). Cet antécédent jette une lumière encore plus sombre sur ses récentes manœuvres frauduleuses.
Après leur garde à vue, les deux prévenus ont été présentés au procureur de la République pour répondre des chefs d’accusation de faux et usage de faux, ainsi que de tentative d’escroquerie. Selon des sources proches du dossier, ils risquent des sanctions sévères en cas de condamnation.
L’affaire suscite déjà de nombreuses réactions, notamment sur la nécessité de renforcer la vigilance face aux tentatives d’infiltration frauduleuses dans l’administration publique. L’issue judiciaire de cette affaire sera scrutée de près dans les jours à venir.
Mansour Faye alerte sur une hausse imminente des prix de l’électricité, du carburant et du gaz
Saint-Louis, Sénégal – Le maire de Saint-Louis et responsable de l’Alliance pour la République (APR), Mansour Faye, a récemment tiré la sonnette d’alarme sur une possible augmentation des prix de l’électricité, du carburant et du gaz dans les prochains jours. Une annonce qui suscite déjà des inquiétudes au sein de la population sénégalaise, confrontée à une conjoncture économique difficile.
Dans une déclaration publique, l’ancien ministre a averti que ces produits essentiels à la vie quotidienne pourraient connaître une « hausse sensible », tout en accusant le gouvernement en place de préparer l’opinion en invoquant des « exigences économiques » et des « ajustements structurels » pour tenter de justifier ces augmentations.
Mansour Faye n’a pas mâché ses mots, estimant que cette perspective risque d’aggraver les conditions de vie déjà précaires de nombreux Sénégalais. « Les citoyens sont à bout. Toute nouvelle hausse des prix ne ferait qu’attiser leur frustration et nourrir un profond sentiment de découragement », a-t-il déclaré.
Il a également pointé du doigt l’inefficacité des autorités actuelles, qu’il accuse de ne proposer aucune solution concrète face à la crise sociale et économique qui s’aggrave. Allant plus loin dans ses critiques, le responsable de l’APR a fustigé la gestion de certains secteurs stratégiques du pays, évoquant notamment la situation du port autonome de Dakar, qu’il considère comme « laissé à l’abandon ».
Ce discours intervient dans un contexte de tensions sociales croissantes, où le pouvoir d’achat des ménages est mis à rude épreuve, et où les attentes de solutions tangibles se font de plus en plus pressantes.
Lutte sénégalaise : Décès de Mame Ndiambane Diom, une légende tire sa révérence
La lutte sénégalaise est en deuil. L’ancienne gloire Mame Ndiambane Diom est décédée ce vendredi, aux environs de 10 heures, à l’hôpital de Foundiougne, dans la région de Fatick. La nouvelle de sa disparition a plongé le monde sportif sénégalais dans une profonde tristesse.
Figure emblématique et pilier de l’écurie Sine Saloum, Mame Ndiambane Diom a marqué de son empreinte l’histoire de la lutte sénégalaise. Avec une carrière riche et brillante, il a su s’imposer sur les arènes nationales en affrontant les plus grands noms de la discipline, parmi lesquels Tapha Guèye, Mouhamed Aly, Lac de Guier, Ndiaga Diop, entre autres. Son talent, son courage et son esprit de combativité ont fait de lui une véritable légende, respectée par ses pairs et admirée par de nombreux amateurs de lutte.
Au-delà de ses performances sportives, Mame Ndiambane Diom restera dans les mémoires comme un homme profondément attaché aux valeurs de discipline, d’honneur et de transmission. Il a porté haut les couleurs de son écurie et inspiré plusieurs générations de jeunes lutteurs.
L’inhumation de Mame Ndiambane Diom aura lieu ce vendredi à 17 heures à Mbam, son village natal. La communauté sportive, ses proches et ses admirateurs sont attendus en nombre pour lui rendre un dernier hommage digne de son parcours exceptionnel.
Que son âme repose en paix.
Sénégal – Adhésion à la BERD : Aïssata Tall Sall exprime ses réserves
L’adhésion prochaine du Sénégal à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) suscite des interrogations au sein de l’hémicycle. Lors des débats parlementaires, la présidente du groupe Takku-Wallu, Aïssata Tall Sall, a tenu à marquer ses réserves face à cette démarche, mettant en garde contre les implications d’un tel partenariat financier.
Selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères, la BERD entretient des liens étroits avec les grandes institutions financières internationales. « Cette banque est liée au Fonds Monétaire International (FMI) et à la Banque Mondiale (BM). L’audit entre la BERD et le FMI montre que ce sont des instances qui collaborent et coopèrent étroitement », a-t-elle affirmé devant les députés.
Pour Aïssata Tall Sall, cette coopération pourrait porter atteinte à la souveraineté financière du pays. Elle estime que l’adhésion à la BERD risque de restreindre la marge de manœuvre du Sénégal en matière d’emprunts. « On n’est pas tout à fait libre ni indépendant pour emprunter comme on le souhaite et dans les conditions que l’on désire », a-t-elle insisté, mettant en lumière les risques potentiels d’un alignement sur des politiques économiques dictées par des partenaires extérieurs.
Tout en reconnaissant l’importance des financements pour soutenir le développement national, la députée a appelé à la prudence, soulignant la nécessité de préserver les intérêts souverains du Sénégal dans ses relations avec les institutions financières internationales.
L’adhésion à la BERD, qui vise à diversifier les sources de financement du pays, reste néanmoins défendue par le gouvernement, qui y voit une opportunité d’accéder à des ressources complémentaires pour accompagner les projets structurants.
Levée de l’immunité parlementaire : une commission ad hoc officiellement constituée pour statuer sur le cas de Moustapha Diop
L’Assemblée nationale a franchi une étape cruciale ce vendredi 14 mars 2025 en procédant à la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Cette décision fait suite à une requête du ministre de la Justice, Me Ousmane Diagne, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur un présumé détournement de fonds publics.
Composée de 11 membres, la commission reflète fidèlement la configuration actuelle de l’hémicycle. Sans surprise, la mouvance présidentielle, dominée par le parti PASTEF, y détient une large majorité avec neuf représentants, contre seulement deux pour l’opposition. Une répartition qui pourrait peser lourd dans la suite de la procédure.
Moustapha Diop, maire de Louga et ancien ministre, est dans le viseur de la justice pour un détournement présumé de 700 millions de francs CFA au sein de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi). C’est le Pool judiciaire financier qui, après avoir lancé les investigations, a saisi le ministère de la Justice, lequel a ensuite transmis la demande à l’Assemblée nationale.
La commission ad hoc aura pour mission d’examiner les éléments de la requête, d’auditionner éventuellement le député concerné, et de formuler un rapport à l’attention de l’Assemblée plénière, qui statuera in fine sur la levée ou non de l’immunité parlementaire de M. Diop.
Cette affaire, qui intervient dans un contexte de lutte renforcée contre la corruption et la mal gouvernance, pourrait marquer un tournant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et les représentants du peuple, souvent accusés de bénéficier d’un bouclier judiciaire. Le déroulement de la procédure sera suivi de près, tant pour ses implications politiques que pour son impact sur la crédibilité des institutions.
Recensement fiscal à Dakar : la DGID élargit son champ d’action, la population s’interroge
Dans le cadre de sa stratégie de modernisation et d’élargissement de l’assiette fiscale, la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) a lancé une vaste opération de recensement dans plusieurs quartiers de Dakar. Cette initiative vise à identifier de manière exhaustive les propriétaires de biens immobiliers afin de les intégrer dans une nouvelle base de données fiscale, en prévision d’une imposition future.
L’opération, d’une ampleur inédite, s’inscrit dans une politique plus large de mobilisation des ressources internes. En effet, les autorités fiscales sénégalaises cherchent à accroître les recettes de l’État dans un contexte de pression budgétaire croissante.
Les agents de la DGID sillonnent les rues de la capitale pour recueillir des informations détaillées. Une fiche consultée par nos soins révèle la profondeur du dispositif :
• Identification du propriétaire : nom, prénom, date et lieu de naissance, numéro de carte nationale d’identité (CNI).
• Informations sur le bien immobilier : adresse, numéro de téléphone, identification des occupants, étage occupé, type d’occupation (résidentielle ou professionnelle), NINEA, date d’occupation, montant du loyer mensuel et annuel, superficie, observations.
• Données spécifiques : en cas d’absence dans le fichier fiscal, les informations personnelles sont relevées ; si le NINEA fait défaut, cela est également notifié. Pour les biens à usage professionnel, la nature de l’activité est précisée.
Si cette opération traduit la volonté des autorités de moderniser le système fiscal et de lutter contre l’évasion, elle n’en demeure pas moins source d’inquiétudes pour une partie de la population. Dans un climat économique difficile, où de nombreux ménages peinent à faire face aux dépenses courantes, la perspective d’une nouvelle pression fiscale est loin de faire l’unanimité.
Des voix s’élèvent déjà pour exprimer des craintes sur les effets de cette réforme. Certains redoutent une hausse généralisée des impôts, d’autres dénoncent un manque de communication sur les objectifs réels de l’opération. Le risque de tensions sociales n’est pas à écarter, surtout si les mesures à venir sont perçues comme injustes ou inadaptées au contexte actuel.
Face à ces interrogations, l’adhésion de la population apparaît comme un enjeu central. Pour que cette réforme soit comprise et acceptée, la DGID devra redoubler d’efforts en matière de sensibilisation et de transparence. Il s’agira de démontrer que cette opération ne vise pas uniquement à alourdir la charge fiscale, mais à instaurer une meilleure équité et une juste contribution de tous au financement des services publics.
Santé fragile en détention : les avocats de Lat Diop tirent la sonnette d’alarme
Incarcéré depuis septembre dernier dans la cellule 42 de la prison de Rebeuss, Lat Diop, ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) et ex-ministre des Sports, voit son état de santé se détériorer. C’est du moins ce qu’alertent ses avocats, repris par le quotidien L’Observateur, qui s’inquiètent de la dégradation progressive de son état physique depuis son placement sous mandat de dépôt.
Poursuivi pour un présumé détournement de deniers publics estimé à 8 milliards de francs CFA, Lat Diop fait l’objet d’une inculpation par le juge du Parquet financier, Idrissa Diarra. Face à la situation sanitaire de leur client, ses conseils ont introduit une requête sollicitant la désignation d’un médecin pour procéder à une expertise médicale. Objectif : évaluer si son état de santé reste compatible avec la détention en milieu carcéral.
Selon les informations relayées par L’Observateur, deux perspectives pourraient se dessiner : soit l’obtention d’une liberté provisoire pour raisons médicales, soit un transfert vers le pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, destiné aux détenus nécessitant une prise en charge médicale plus soutenue.
En attendant une réponse des autorités judiciaires, les avocats de Lat Diop prennent déjà certaines précautions. Ils envisagent — si ce n’est déjà acté — de restreindre drastiquement le nombre de visites accordées à leur client. Désormais, seules sa famille proche et ses conseillers auront accès à lui.
« DU TAPPALÉ POLITIQUE » ( par H.Moussa DIAKHATÉ, Président NEL/ NSBG)
Je suis convaincu que La loi d’amnistie du 13 mars 2024 est claire et suit le schéma classique des lois d’amnistie qu’on a vues ailleurs dans l’histoire politique. Elle efface de plein droit toutes les infractions commises dans un cadre politique ou lors de manifestations. Il n’y a donc pas vraiment d’ambiguïté qui justifierait une nouvelle interprétation.
Ce que le PASTEF propose avec son texte, c’est une tentative de restriction qui pourrait exclure certains faits de l’amnistie. Mais on n’interprète pas une loi qui est déjà claire ! Ce n’est pas une question d’ambiguïté, c’est un enjeu politique : ils veulent sans doute éviter que certaines personnes en bénéficient ou, au contraire, chercher à protéger des militants en leur donnant une base pour contester certaines condamnations.
Bref, c’est du « tapalé » politique, une manœuvre pour relancer le débat alors que la loi est déjà adoptée et appliquée. À ce stade, c’est plus un outil de communication qu’une véritable nécessité juridique.
À votre avis, quel est leur véritable objectif derrière cette proposition ?
H.Moussa DIAKHATÉ, Président NEL/ NSBG
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°420 – 14/03/2025
Le FDR dénonce la « persécution et l’emprisonnement des opposants politiques, par l’Etat-Sonko »
Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a publié un communiqué ce jeudi 13 mars dans lequel il attaque vigoureusement le régime de l’actuel président, qualifié par l’opposition de « l’Etat de Sonko ». Dans ce communiqué, le FDR dénonce la persécution systématique des opposants politiques, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et les mesures économiques jugées irresponsables par le gouvernement de Pastef. Le FDR déclare que cette situation plonge le Sénégal dans une crise profonde, tant sur le plan politique qu’économique et social.
Le communiqué indique qu’un an après l’arrivée au pouvoir de Pastef, le pays connaît des développements inquiétants. Les opposants au pouvoir sont de plus en plus persécutés, et l’instrumentalisation de la justice, devenue monnaie courante, sape les fondements de l’Etat de droit et de l’égalité des citoyens devant la loi. Selon le FDR, l’ère de l’Etat de droit semble révolue, et les libertés individuelles sont mises à mal, avec des poursuites judiciaires qui semblent avoir des motivations politiques plutôt que juridiques. L’exemple de l’affaire de Farba Ngom est évoqué pour illustrer cette dérive, mais le FDR soulève aussi le cas d’autres députés de l’opposition risquant de perdre leur immunité parlementaire, sans qu’aucune accusation solide ne soit présentée devant l’Assemblée nationale.
Le communiqué critique également la répression croissante des activistes et des militants politiques, qui se multiplient en raison de leur opposition au gouvernement. Des personnalités publiques, comme l’ex-ministre Mansour Faye, se sont récemment vues interdire de voyager, une décision prise sans recours à la justice ni enquête officielle. Cette situation, selon le FDR, reflète une tentative délibérée d’étouffer la contestation et de museler toute voix dissidente.
Face à cette situation qu’il qualifie de persécution politique et de vengeance, le FDR appelle à une série de mesures urgentes. Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République exige la fin immédiate du harcèlement des opposants et la mise en place de véritables concertations politiques, respectueuses des traditions démocratiques du Sénégal. De plus, le FDR réclame l’annulation des mesures antisociales adoptées par le gouvernement, telles que les hausses des prix du carburant et d’autres produits essentiels, qu’il considère comme une tentative d’imposer les conséquences de la mauvaise gestion gouvernementale à la population. Le FDR met également en lumière les licenciements massifs dans divers secteurs de l’économie, qu’il appelle à stopper sans condition.
Par ailleurs, le FDR demande le retrait de la loi interprétative de la loi d’amnistie, qu’il juge comme une tentative supplémentaire de manipulation politique. Le communiqué se termine par un appel à la mobilisation collective pour défendre la démocratie et éviter que le pays ne sombre dans le chaos, soulignant la nécessité d’un sursaut national pour protéger les valeurs républicaines du Sénégal.
Ainsi, le FDR se positionne comme un acteur majeur de la résistance politique, dénonçant les dérives autoritaires du pouvoir en place et appelant à la préservation des principes démocratiques pour garantir un avenir stable et juste pour le Sénégal.
Première greffe de moelle osseuse réalisée par des médecins sénégalais
La médecine sénégalaise franchit un nouveau cap avec la réalisation de la première greffe de moelle osseuse dans le pays. Après les avancées en matière de greffes rénales, une équipe de spécialistes de l’hôpital Dalal Jàmm de Guédiawaye, à Dakar, a réussi cette prouesse médicale.
L’opération a été menée le 23 février dernier sur un patient qui, un mois après l’intervention, se porte bien. « C’est une expérience unique, une première au Sénégal », a déclaré Professeure Fatou Samba Ndiaye, cheffe du Service hématologie clinique et greffe de moelle osseuse, lors d’une interview accordée à la RTS. Elle a précisé qu’il s’agissait d’une autogreffe de cellules souches, signifiant que le patient était lui-même son propre donneur.
Le processus a débuté dès le 17 février, avec une préparation minutieuse incluant la mobilisation des cellules souches et des protocoles médicaux rigoureux. Professeure Ndiaye a expliqué que cette première étape ouvre la voie à des interventions plus complexes, même si l’allogreffe, qui nécessite un donneur externe, n’est pas encore envisagée.
Le patient, interrogé par la télévision publique, a témoigné de son soulagement après une année d’attente. « Je me suis senti comme un petit roi », a-t-il confié, saluant le travail du personnel médical qui l’a accompagné tout au long du processus.
Cette intervention a pu être réalisée grâce à l’engagement de l’hôpital Dalal Jàmm et à la solidarité des bonnes volontés. Professeure Ndiaye a révélé que l’opération a été entièrement prise en charge par l’établissement, avec un soutien financier et logistique de plusieurs partenaires. Un laboratoire a notamment fourni des médicaments d’une valeur de quatre millions de francs CFA, un apport insuffisant qui a été complété par des contributions internes pour l’acquisition d’autres traitements coûteux et difficiles d’accès.
Le directeur de l’hôpital, Moussa Sam Daff, a souligné que cette avancée s’inscrit dans le cadre du projet d’établissement 2024-2029, qui vise à renforcer les capacités médicales du pays et à améliorer l’offre de soins spécialisés.
Avec cette première greffe de moelle osseuse, le Sénégal marque une avancée significative dans le domaine de l’hématologie et ouvre la voie à de nouvelles perspectives dans la prise en charge des maladies du sang.
Saisie de 2,5 kg de chanvre indien à Fass Delorme : l’OCRTIS frappe encore
L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) continue sa lutte contre le trafic de drogue. Ce lundi 10 mars 2025, les éléments de la Division Opérationnelle ont réalisé une nouvelle saisie de 2,5 kg de chanvre indien à Fass Delorme, un quartier connu pour être un point névralgique du commerce illégal de stupéfiants.
Cette opération survient après une première saisie réalisée au cours du week-end, confirmant la vigilance accrue des forces de l’ordre face à l’expansion du trafic de drogue dans la capitale. Selon les informations de la police nationale, un individu a été interpellé lors de cette intervention. Il serait impliqué dans un réseau de distribution et fait actuellement l’objet d’une enquête approfondie.
Les autorités restent déterminées à intensifier la traque des trafiquants et à démanteler les circuits de distribution. Cette saisie s’inscrit dans une série d’opérations visant à assainir les quartiers touchés par le commerce de stupéfiants, qui représente un danger pour la jeunesse et la sécurité publique.
L’enquête suit son cours afin d’identifier d’éventuels complices et de remonter la chaîne d’approvisionnement. L’OCRTIS réitère son engagement à lutter sans relâche contre le trafic illicite de drogue et appelle à une collaboration citoyenne pour dénoncer toute activité suspecte liée à ce fléau.
Santé : la F2S décrète 48 heures de grève pour faire plier le gouvernement
La Fédération des syndicats de la santé (F2S) a décrété une grève de 48 heures à partir de ce jeudi 13 mars 2025, pour protester contre l’inaction du gouvernement face à ses revendications. Malgré le dépôt d’un préavis de grève à la fin du mois de janvier, les négociations n’ont toujours pas abouti, poussant le syndicat à durcir son mouvement de contestation.
Le mouvement de grève concerne l’ensemble du personnel de santé affilié à la F2S, qui dénonce le manque de réponse concrète des autorités sanitaires. Cette mobilisation vise à obtenir l’application effective des accords signés en mai 2022, notamment la généralisation de l’indemnité de logement à tous les agents de santé, la finalisation du processus de reclassement et la gestion des carrières. La fédération réclame également le recrutement des agents de santé dans la fonction publique, l’augmentation des subventions allouées aux hôpitaux et la mise en compétition des postes de direction au sein des établissements publics de santé.
Par ailleurs, le syndicat exige l’application du décret 2016/404 relatif au statut du personnel des établissements publics de santé, ainsi que la signature du décret régissant l’organisation et le fonctionnement de l’École nationale de développement sanitaire et social (ENDSS). La F2S insiste également sur la nécessité d’appliquer l’article 29 du statut des collectivités territoriales, un point crucial selon les représentants syndicaux.
Cheikh Seck, porte-parole du syndicat, a déclaré lors d’une conférence de presse que le mouvement social ne se limitera pas à ces 48 heures de grève. En plus du débrayage, la F2S prévoit une série d’actions de protestation, dont une marche nationale prévue pour le mardi 25 mars 2025, la rétention d’informations et le boycott des supervisions.
À Ziguinchor, la contestation prend une tournure plus marquée avec des accusations de mauvaise gestion visant le directeur du Centre hospitalier régional. Siméon Faye, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la santé (Syntras), a dénoncé une gestion catastrophique de l’hôpital, qu’il impute à l’incompétence du directeur en poste. Selon lui, ce dernier, issu du monde politique, ne maîtrise pas le management d’un établissement public de santé et ne respecte pas les protocoles d’accord signés avec les syndicats.
Malgré la fermeté du mouvement, la F2S reste ouverte au dialogue et interpelle une nouvelle fois les autorités. Selon Cheikh Seck, le gouvernement doit impérativement répondre aux revendications afin d’éviter une escalade du conflit social. Il prévient que si aucune solution concrète n’est trouvée dans les plus brefs délais, la situation risque de s’aggraver, mettant en péril la qualité des soins prodigués aux patients. Le syndicat tient le gouvernement pour seul responsable de toute détérioration future de la situation sanitaire dans le pays.
Scandale foncier à Guédiawaye : la DIC enquête sur des attributions illégales de parcelles
Un nouveau scandale foncier éclabousse la ville de Guédiawaye, mettant en lumière des irrégularités graves dans l’attribution de parcelles sur un terrain destiné à la construction du Tribunal de grande instance. La Division des Investigations Criminelles (DIC) a été saisie du dossier et mène une enquête approfondie pour identifier les responsables de ces fraudes foncières.
L’affaire a été révélée à la suite d’un audit technique mené par un Comité d’audit foncier, qui a détecté d’importantes anomalies dans l’attribution de baux sur un terrain censé être réservé à un projet d’infrastructure judiciaire. Selon les conclusions de l’audit, plusieurs parcelles ont été attribuées de manière frauduleuse à des individus qui n’étaient pas autorisés à en bénéficier, en violation flagrante des règles foncières en vigueur.
Le terrain en question, qui devait être protégé contre toute exploitation privée, a fait l’objet de transactions opaques, impliquant possiblement des fonctionnaires de l’administration foncière, des promoteurs immobiliers et certains bénéficiaires de ces attributions illicites.
Face à la gravité des faits, le gouvernement sénégalais a pris des mesures immédiates pour clarifier la situation et sanctionner les responsables impliqués. Réuni en Conseil des ministres, l’Exécutif a décidé d’activer la DIC pour démêler l’affaire et identifier les acteurs de cette fraude foncière.
Selon des sources proches du dossier, plusieurs individus sont dans le collimateur des enquêteurs, notamment des agents administratifs chargés de la gestion des terres, des intermédiaires et certains bénéficiaires de ces parcelles. Les autorités envisagent l’annulation pure et simple des attributions irrégulières et la récupération des terrains concernés.
D’après le quotidien national Le Soleil, ce dossier pourrait ne représenter que la partie émergée de l’iceberg. Des sources proches de l’enquête laissent entendre que ce type d’irrégularités pourrait concerner d’autres terrains publics, y compris ceux destinés à la construction d’infrastructures essentielles.
Conscient de l’ampleur du problème, le gouvernement envisage d’étendre ses contrôles à d’autres sites fonciers à travers le pays, afin de détecter et prévenir de nouvelles fraudes. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de restaurer la transparence et l’intégrité dans la gestion des terres publiques, un secteur régulièrement entaché par des affaires de corruption et de spéculation foncière.
Ce nouveau scandale relance le débat sur la gestion du foncier au Sénégal, un domaine souvent critiqué pour son opacité et la récurrence des fraudes. De nombreux experts estiment qu’une réforme profonde s’impose pour encadrer l’attribution des terres et garantir une meilleure transparence.
Le gouvernement pourrait ainsi être amené à renforcer les mécanismes de contrôle et de traçabilité des baux fonciers, tout en mettant en place des sanctions plus sévères contre les auteurs de fraudes. Pour l’heure, l’enquête suit son cours et pourrait aboutir à des poursuites judiciaires contre les principaux responsables de cette affaire.
Charte pour la paix : l’ONG 3D et le COSCE s’engagent pour une gouvernance démocratique inclusive et pacifique
Face aux tensions politiques et aux violences électorales qui ont marqué les récents scrutins au Sénégal, l’ONG 3D (Démocratie – Droits humains – Développement) et le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Élections (COSCE) ont organisé, ce jeudi 12 mars 2025, un atelier de pré-validation de la Charte pour la Paix. Cet événement, qui a réuni plusieurs acteurs de la société civile ainsi que la Direction générale des élections (DGE), vise à promouvoir une gouvernance démocratique fondée sur la concertation et le rejet de la violence.
L’atelier, tenu à Dakar, a permis aux organisations participantes d’échanger sur les moyens de garantir des élections apaisées et d’ancrer la paix dans le processus démocratique sénégalais. L’objectif principal de cette charte est d’impliquer tous les acteurs – institutions, partis politiques, société civile et citoyens – dans une dynamique de prévention des crises électorales, souvent sources de violences et d’instabilité.
Le Professeur Babacar Gueye, président du COSCE, a insisté sur la nécessité de rendre la paix irréversible au Sénégal, soulignant que la stabilité démocratique ne doit pas être considérée comme acquise. « Nous sortons d’un cycle électoral marqué par des violences et des tensions. Nous avons pu surmonter ces difficultés, mais cela ne signifie pas que la paix est acquise définitivement. Ce que nous voulons, c’est faire en sorte que la paix soit irréversible, et cela passe par un renforcement de notre démocratie et l’ancrage progressif d’une culture de la paix », a-t-il affirmé.
L’initiative a également reçu le soutien des autorités électorales, représentées par Vincent Désiré Mendy, conseiller technique du Directeur général des élections (DGE), Biram Sène. M. Mendy a souligné que la paix ne doit pas être seulement un objectif en période électorale, mais un enjeu permanent de la gouvernance démocratique. « Souvent, on pense que la paix ne concerne que les élections. Ce n’est pas le cas. La paix est une quête perpétuelle, aussi bien en période électorale que dans les périodes ordinaires », a-t-il rappelé.
Il a également précisé que la DGE adhérait pleinement à l’initiative de la charte et qu’elle était prête à travailler avec tous les acteurs impliqués afin de créer un cadre de concertation et de dialogue permanent. « Les violences électorales ne sont qu’une facette du problème. Il est nécessaire d’anticiper, d’impliquer toutes les parties prenantes et d’adopter une démarche inclusive pour garantir un climat politique sain », a-t-il ajouté.
L’atelier a également bénéficié du soutien du Royaume-Uni, représenté par William Mathieu, chef du service politique à l’ambassade britannique à Dakar. Ce dernier a rappelé l’importance de la société civile sénégalaise dans le renforcement de la gouvernance démocratique et a réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à accompagner le Sénégal dans cette voie.
« La démocratie et la bonne gouvernance sont une priorité commune au Royaume-Uni et au Sénégal. La société civile sénégalaise joue un rôle central dans ce processus, et nous soutenons pleinement cette initiative du COSCE », a déclaré M. Mathieu.
Malgré sa réputation de stabilité politique en Afrique de l’Ouest, le Sénégal a connu plusieurs crises électorales marquées par des violences, parfois meurtrières. Ces tensions, souvent alimentées par des contestations de résultats ou des soupçons de manipulation du processus électoral, ont révélé la fragilité du cadre démocratique et l’urgence de mettre en place des mécanismes de prévention des conflits.
Les émeutes de mars 2021 et les manifestations liées aux élections législatives de 2022 ont laissé des traces profondes dans la société sénégalaise, accentuant la défiance entre les citoyens, les autorités et les forces de l’ordre. Ces événements ont montré qu’un cadre institutionnel solide ne suffit pas à garantir la paix : il faut également un engagement collectif, une culture du dialogue et une volonté politique ferme pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent.
Avec cette Charte pour la Paix, l’ONG 3D et le COSCE espèrent poser les bases d’une cohabitation démocratique apaisée, où les différends politiques se règlent par le dialogue plutôt que par la confrontation. La charte prévoit notamment des engagements clairs pour les partis politiques, les forces de sécurité, les institutions électorales et les citoyens afin de garantir un climat politique serein.
L’étape suivante consistera à finaliser et adopter officiellement la charte, en impliquant d’autres acteurs clés comme les partis politiques, les autorités étatiques et les leaders religieux et coutumiers. Cette démarche devrait aboutir à la mise en place d’un cadre de suivi pour veiller à l’application des principes édictés dans la charte et assurer un climat de paix durable au Sénégal.
Suspension des numéros non identifiés : l’ARTP met la pression sur les abonnés des opérateurs mobiles
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a annoncé, ce mercredi 12 mars 2025, que tous les numéros de téléphone mobile non identifiés seront suspendus à compter du 31 mars 2025. Cette décision, officialisée à travers un communiqué transmis à la presse, vise à renforcer la sécurité publique et à protéger les abonnés contre les fraudes et les usages illicites des cartes SIM.
Selon l’ARTP, cette mesure concerne tous les abonnés des opérateurs mobiles exerçant au Sénégal, à savoir Orange, Yas, Expresso, Hayo et Promobile. Elle rappelle que l’identification des cartes SIM est une obligation légale et qu’aucun abonné ne peut être en possession d’un numéro non enregistré à son nom.
Dans cette perspective, l’ARTP invite les clients dont les numéros ne sont pas encore identifiés à se rendre, avant la date butoir, dans une agence de leur opérateur ou un point de vente agréé afin de procéder à la régularisation. Pour ce faire, ils devront se munir d’une pièce d’identité valide, telle qu’une carte nationale d’identité (CNI) ou un passeport.
L’ARTP précise que cette opération se déroulera en deux phases. À partir du 18 mars 2025, les numéros non identifiés seront soumis à des restrictions, limitant certaines fonctionnalités telles que les appels sortants et l’accès à internet. Ensuite, à partir du 31 mars 2025, toute carte SIM non enregistrée sera définitivement suspendue et deviendra inutilisable.
L’identification des abonnés est une exigence qui s’inscrit dans le cadre des efforts de l’État pour lutter contre les activités frauduleuses, notamment les arnaques téléphoniques, les usurpations d’identité et les crimes organisés impliquant des télécommunications anonymes. Cette initiative vise également à garantir une meilleure traçabilité des utilisateurs et à protéger les consommateurs contre d’éventuels abus.
L’ARTP appelle donc les abonnés concernés à agir rapidement pour éviter toute interruption de service et rappelle que toute tentative de contourner cette obligation pourrait entraîner des sanctions.

SYTAS : Waly Deb Diouf destitué pour « trahison » envers les travailleurs des aéroports
Le Syndicat des Travailleurs des Aéroports du Sénégal (SYTAS) a tenu un congrès extraordinaire ce mercredi 12 mars 2025, à l’issue duquel il a été décidé, à l’unanimité, de destituer Waly Deb Diouf de son poste de secrétaire général. Cette décision radicale fait suite à des accusations de « trahison avérée » portées contre lui par la base syndicale, qui lui reproche d’avoir adopté des positions contraires aux intérêts des travailleurs.
Selon le communiqué officiel publié à l’issue de cette assemblée, plusieurs griefs ont été retenus contre l’ancien leader syndical. Il lui est notamment reproché d’avoir validé des accords et des plans sociaux jugés préjudiciables aux travailleurs, en facilitant l’application de mesures ouvrant la voie à des licenciements massifs. Ce choix, considéré comme une atteinte grave aux droits des employés, a suscité une indignation généralisée au sein du syndicat. En outre, Waly Deb Diouf est accusé d’avoir ignoré et méprisé les revendications légitimes de la base, refusant de porter leurs doléances auprès des autorités compétentes.
Un autre élément ayant pesé dans la décision de sa destitution est la publication d’un communiqué unilatéral le 8 mars 2025, dans lequel il aurait exprimé une position en contradiction totale avec celle des travailleurs des aéroports. Ce texte, rendu public sans concertation avec les membres du syndicat, a été perçu comme une trahison, révélant une prise de position en faveur des employeurs plutôt que des employés qu’il était censé représenter.
Le SYTAS, dans son communiqué, souligne que ces agissements sont en totale contradiction avec les principes d’intégrité, de transparence et de loyauté qui doivent guider toute action syndicale. Estimant que Waly Deb Diouf ne représentait plus les intérêts des travailleurs mais poursuivait des intérêts personnels et politiques, le syndicat a proclamé sa destitution immédiate.
Pour assurer la continuité des actions syndicales et renforcer la défense des travailleurs, le SYTAS a désigné Djibril Sène comme nouveau secrétaire général. Celui-ci a immédiatement réaffirmé l’engagement du syndicat à protéger les droits matériels et moraux des employés des aéroports du Sénégal.
Dans cette optique, le syndicat a également profité de cette assemblée pour formuler plusieurs revendications majeures. Il exige notamment le renouvellement du collège des délégués, en place depuis 2018, afin de garantir une représentation plus en phase avec les réalités actuelles des travailleurs. Il appelle également à l’arrêt immédiat des menaces de licenciement qui pèsent sur de nombreux employés et qui, selon lui, sapent le moral du personnel.
Par ailleurs, le SYTAS réclame une transparence totale sur les raisons avancées pour justifier les suppressions de postes et exige l’ouverture d’un dialogue sincère entre la direction, les acteurs sociaux et les travailleurs. Selon le syndicat, des solutions alternatives aux licenciements doivent être trouvées pour préserver les emplois et assurer un climat social apaisé.
Mansour Faye charge le régime Diomaye-Sonko : « Je suis un homme libre, digne et loyal »
L’ancien ministre Mansour Faye, par ailleurs frère de l’ex-Première Dame du Sénégal, sort de sa réserve et lance une nouvelle salve contre le régime en place. Dans un long post publié ce jeudi 13 mars 2025 sur Facebook, l’ex-haut responsable du régime de Macky Sall s’en est vivement pris au président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il surnomme ironiquement « SAS demi-dieu ».
Mansour Faye ne mâche pas ses mots. Il déclare être « un homme libre, digne et loyal », rejetant toute accusation de lâcheté, de vol ou de mensonge. Se défendant de toute malversation durant son passage au gouvernement, il insiste sur sa conscience tranquille et son sens du devoir : « Je me suis acquitté de mes missions ministérielles avec rigueur, sérieux et sérénité », affirme-t-il.
Son opposition au pouvoir actuel, dit-il, n’est pas guidée par une animosité personnelle, mais par une conviction forte : « Le peuple s’est trompé de choix et a besoin de boussole pour mieux cerner et comprendre ce qui se passe actuellement dans notre pays ».
Dans son message, l’ancien ministre alerte sur une possible flambée des prix de produits de première nécessité. Selon lui, « dans quelques jours (ou semaines), l’électricité, le carburant et le gaz […] pourraient connaître une hausse sensible ». Il anticipe une tentative de justification de ces augmentations par des raisons économiques, tout en défendant la gestion du régime précédent qu’il juge plus habile face aux contraintes financières.
Pour Mansour Faye, le régime Diomaye-Sonko manque cruellement d’expérience, de compétence et de capacité à résister aux exigences des institutions financières internationales : « Ils ont envie de dire non ! Mais ils n’ont malheureusement ni le génie nécessaire, ni la compétence pour trouver une alternative ».
L’ancien ministre évoque un affaiblissement de l’économie nationale, citant le port de Dakar qui, selon lui, « a déjà perdu l’essentiel de son volume d’activités ». Il critique également le recours accru aux autorités religieuses, que les actuels dirigeants avaient pourtant vilipendées par le passé.
Au-delà de la critique, Mansour Faye lance un avertissement au président Diomaye : « SAS demi-dieu est en train de lui faire un ‘weur nombo’, un encerclement », fustigeant la mise en place d’une « administration SONKO », d’une « justice SONKISTE » et d’un « parlement aux ordres ». À l’en croire, cela pourrait conduire à une mise à l’écart progressive du président Faye au sein même de son pouvoir.
Mansour Faye conclut son message par une posture de résilience : « Physiquement, moralement, je me suis préparé à toutes les éventualités […] Jamais, je ne flancherai ». Il appelle à une prise de conscience nationale pour redresser la trajectoire du Sénégal, tout en réaffirmant son attachement aux valeurs républicaines : « Que vive le Sénégal et que survive la démocratie ! »
Sécurité sur les chantiers : le RNES appelle les entrepreneurs à plus de vigilance et de responsabilité
Face à la recrudescence des accidents mortels sur les chantiers du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), le Réseau National des Entrepreneurs du Sénégal (RNES) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué rendu public, son président, Mamadou Thiam, appelle les acteurs du secteur à renforcer les mesures de sécurité et à assurer une meilleure protection des ouvriers.
« Le non-respect des normes techniques et environnementales est l’une des causes principales des accidents du travail », déplore Mamadou Thiam. Le président du RNES insiste sur la responsabilité des chefs de chantiers et des entrepreneurs, les exhortant à faire preuve de vigilance et à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les lieux de travail.
Le RNES recommande également aux entreprises du secteur de souscrire des assurances pour leurs ouvriers, rappelant que ces derniers exercent souvent dans des conditions précaires. « Un pays se construit à travers des infrastructures fiables et durables. Pour ce faire, il est essentiel de penser à la protection de ces artisans qui ont des familles derrière eux », souligne le communiqué.
Dans une démarche proactive, le RNES prévoit l’organisation de sessions de formation et de sensibilisation destinées aux professionnels du BTP. Ces activités visent à renforcer les capacités des acteurs en matière de sécurité au travail et de respect des normes techniques.
Enfin, le Réseau National des Entrepreneurs du Sénégal adresse ses condoléances aux familles des victimes et réaffirme son engagement à œuvrer pour des conditions de travail plus sûres, en conformité avec les réglementations en vigueur.
Massamba Dieng nommé Directeur Général du Budget : une nouvelle ère après le décès d’Abdou Diouf
Le Président de la République a procédé ce mercredi 13 mars à une nomination majeure au sein de l’appareil étatique. À l’issue du Conseil des ministres, Monsieur Massamba Dieng, magistrat conseiller en service à la Cour des comptes, a été nommé Directeur Général du Budget au Ministère des Finances et du Budget. Il succède à Monsieur Abdou Diouf, récemment décédé de manière soudaine, laissant derrière lui un poste stratégique et une empreinte marquée par le professionnalisme et la rigueur.
Le communiqué officiel indique clairement : « Monsieur Massamba Dieng, magistrat conseiller en service à la Cour des comptes, est nommé Directeur général du budget au ministère des Finances et du Budget. »
Cette décision intervient dans un contexte délicat pour les finances publiques, encore marqué par l’émotion suscitée par la disparition d’Abdou Diouf, dont la compétence et l’engagement avaient fait l’unanimité au sein de l’administration et au-delà.
La nomination de Massamba Dieng est perçue comme un choix stratégique, tant il est reconnu pour son expertise en gestion publique, sa maîtrise des mécanismes budgétaires et son expérience dans le contrôle et l’audit des finances publiques. Sa connaissance fine des rouages de l’État, acquise au sein de la Cour des comptes, devrait lui permettre de relever les défis liés à la gestion budgétaire dans un contexte économique national exigeant.
Avec cette nouvelle nomination, les autorités réaffirment leur volonté de consolider les finances publiques dans la transparence et la rigueur, tout en assurant la continuité des réformes engagées. Massamba Dieng aura la lourde tâche de maintenir le cap, tout en insufflant une nouvelle dynamique dans la conduite des politiques budgétaires de l’État.
Litige fiscal autour des projets pétroliers et gaziers : le fisc sénégalais réclame plus de 49 milliards FCFA à trois entreprises
Le bras de fer entre l’administration fiscale sénégalaise et trois entreprises gravitant autour des projets pétroliers et gaziers de Sangomar et GTA s’intensifie. Selon les révélations du journal Libération, l’État entend recouvrer la somme colossale de 49,061 milliards de FCFA, dans une bataille judiciaire désormais portée devant les tribunaux.
Woodside Sénégal : un différend fiscal de 41 milliards de FCFA
Au cœur de ce contentieux figure Woodside Sénégal, opérateur du champ pétrolier de Sangomar. À la suite d’un contrôle fiscal rigoureux, l’administration fiscale a adressé une réclamation de 41,467 milliards de FCFA à la filiale du géant australien.
Afin de suspendre le recouvrement forcé, Woodside a sollicité un sursis de paiement sur 40,061 milliards de FCFA, obtenu grâce à un acte de garantie autonome délivré par Citibank Sénégal, en date du 3 juillet 2024. Le bras de fer judiciaire est loin d’être terminé : l’entreprise devra présenter sa réplique le 20 mars 2025, après le renvoi de l’audience initialement prévue le 6 mars.
Air Consulting Sarl : une retenue à la source non appliquée qui coûte cher
Deuxième dossier dans le viseur du fisc : Air Consulting Sarl, une société prestataire dans le secteur du gaz, notamment sur le projet GTA. L’entreprise est accusée de ne pas avoir appliqué la retenue à la source sur les salaires de ses agents expatriés, entre septembre 2022 et juillet 2023.
L’addition est salée : 4,1 milliards de FCFA réclamés par l’administration fiscale. Là encore, le dossier a été renvoyé au 20 mars 2025, aucune avancée significative n’ayant été enregistrée lors de la première audience.
Eiffage Génie Civil Marine Sénégal : un litige en voie de conciliation ?
Enfin, Eiffage Génie Civil Marine Sénégal (EGCM Sénégal), également impliquée dans le projet GTA, fait face à une réclamation fiscale de 4,9 milliards de FCFA. À l’issue d’un contrôle comptable portant sur la période de juillet 2022 à juin 2023, plusieurs griefs ont été formulés par le fisc, dont certains ont été abandonnés, ramenant le montant final à cette somme.
Nomination en suspens : le cas Samba Ndiaye, une énigme non résolue
Le dossier Samba Ndiaye semble désormais relégué au second plan, malgré les remous qu’il avait suscités au sein de l’opinion publique. Ancien opposant farouche au Pastef, connu pour ses critiques virulentes contre la formation politique aujourd’hui au pouvoir, l’homme avait fini par surprendre en ralliant le camp du changement, appelant au départ de l’ex-président Macky Sall.
C’est dans ce contexte que Samba Ndiaye avait été désigné président du conseil d’administration (PCA) de la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN-HLM). Une nomination qui, jusque-là, n’a jamais été effective. Dans une sortie médiatique sur 7TV, il a confié ne toujours pas avoir pris fonction. « Depuis ma nomination, je n’ai pas fait de passation de service. Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ne m’ont pas contacté. J’ai pris l’initiative de me renseigner, mais on m’a signifié que mon décret n’était pas encore signé », a-t-il déclaré.
Cette situation soulève plusieurs interrogations. Pourquoi un décret annoncé comme acquis tarde-t-il à se matérialiser ? Y a-t-il des blocages administratifs ou des considérations politiques en jeu ?
D’autant plus que, dans une récente déclaration publique, le Premier ministre Ousmane Sonko avait assuré que le dossier était désormais « réglé » et qu’il n’y aurait « pas de décret » – une formule énigmatique qui laisse planer le doute sur le sort réel de cette nomination. S’agit-il d’un revirement, d’un changement de cap, ou simplement d’une décision officieuse de geler cette désignation ?
En attendant, Samba Ndiaye, qui semble toujours dans l’expectative, se retrouve dans une position ambiguë : désigné, mais sans pouvoir exercer. Un cas symptomatique des zones d’ombre qui entourent parfois les mécanismes de gouvernance, même dans un contexte de rupture politique annoncée.
Affaire des 125 milliards : Tahirou Sarr propose une nouvelle caution de 419 milliards pour recouvrer la liberté
L’homme d’affaires Tahirou Sarr revient à la charge dans le dossier explosif des 125 milliards de francs CFA, dans lequel il est actuellement sous mandat de dépôt. Après une première tentative infructueuse, il a formulé une nouvelle proposition de caution estimée cette fois-ci à 419 milliards de francs CFA, dans l’espoir d’obtenir une libération provisoire.
Selon les informations révélées ce jeudi 13 mars par L’Observateur, cette nouvelle offre a été soumise à l’Agent judiciaire de l’État. Elle intervient après le rejet d’une première proposition de 408 milliards, jugée insuffisante par le magistrat instructeur qui avait alors décidé de placer Tahirou Sarr en détention préventive.
Dans cette nouvelle proposition de garantie, l’homme d’affaires met en avant un ensemble d’actifs d’une valeur totale de 419 milliards FCFA. Il s’agit notamment d’un terrain situé à Mbane, estimé à 394 milliards de francs CFA, d’un chèque certifié d’un montant de 11 milliards et de deux immeubles évalués ensemble à 14 milliards. Soit une surenchère de 11 milliards par rapport à son offre précédente.
L’Observateur revient également sur l’historique du terrain de Mbane, pièce maîtresse de cette offre de caution. Ce bien foncier appartenait autrefois à un ancien ministre du régime socialiste, avant d’être hypothéqué pour garantir un emprunt bancaire. Suite à un défaut de remboursement, la banque s’en est saisie puis l’a vendu aux enchères. C’est par cette voie judiciaire que Tahirou Sarr en est devenu le propriétaire.
Afin de consolider son dossier, ses avocats ont joint plusieurs rapports d’expertise attestant de la valeur marchande des biens mis en garantie. Mais un obstacle majeur pourrait compromettre cette tentative : une partie de ces actifs, notamment le terrain de Mbane, fait déjà l’objet d’une saisie conservatoire par l’État. Un élément juridique qui pourrait peser lourd dans l’appréciation du magistrat instructeur.
AFFAIRE SWEET BEAUTÉ : « Touche pas à ma sœur » exige la vérité !
Estimant que l’affaire Sweet Beauté repose sur une « machination politique » aux répercussions dramatiques, l’association « Touche pas à ma sœur » exhorte à la réouverture de l’enquête. Dans un communiqué incisif, elle dénonce les dérives d’un système ayant sacrifié des vies et brisé des destins au nom de règlements de comptes politiques.
L’association « Touche pas à ma sœur » monte au créneau pour demander la réouverture de l’enquête dans l’affaire Sweet Beauté, qu’elle qualifie de « complot politique ». Son président, Ismaila Kamby, dénonce une manipulation d’État ayant conduit à des violences, des pertes humaines et des destructions économiques, plongeant le Sénégal dans le chaos.
Dans un communiqué, l’association exprime son soutien à Ndèye Khady Ndiaye, au moment des faits propriétaire de Sweet Beauté, qui a été condamnée dans cette affaire malgré ses dénégations constantes. « Nous partageons sa tristesse et sa douleur. Sa démarche est à saluer et à encourager », peut-on lire.
Mais au-delà du sort de l’entrepreneuse, l’organisation réclame que justice soit faite en identifiant et en poursuivant les auteurs présumés de ce qu’elle considère comme une machination politique qui visait à éliminer l’opposant d’alors, Ousmane Sonko.
À en croire « Touche pas à ma sœur », ce dossier a servi de prétexte à une vaste répression qui a coûté la vie à plusieurs personnes, entraîné des violences sexuelles et précipité de nombreux travailleurs dans le chômage. À cet effet, l’association fustige le comportement des responsables politiques et administratifs de l’ancien régime, les accusant d’avoir sacrifié le peuple sénégalais sur l’« autel des règlements de comptes politiques ». Elle estime que ces « comploteurs » présumés ne doivent pas échapper à la justice et demande un procès pour établir les responsabilités.
La note souligne également la posture fragile d’Adji Sarr, victime de manipulations. « C’est une sœur, une personne vulnérable qui ignorait dans quel gouffre elle s’engouffrait », avance l’association, affirmant que si elle avait mesuré l’ampleur des conséquences de cette affaire, elle n’aurait pas accepté d’y prendre part.
Enfin, « Touche pas à ma sœur » met en garde contre l’impunité et s’insurge contre la transhumance politique qui, selon elle, ne doit pas devenir un moyen d’échapper aux responsabilités. « Quoi qu’il advienne, toute personne impliquée, directement ou indirectement, devra répondre de ses actes pour le repos des âmes », conclut le communiqué, appelant à ce que lumière soit faite sur cette affaire qui continue de diviser l’opinion.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°419 – 13/03/2025
Lutte contre le trafic de drogues : Plus de 2,6 tonnes de cocaïne incinérées à la SOCOCIM
L’Administration des Douanes sénégalaises a procédé, ce mercredi 12 mars 2025, à l’incinération de 2605,16 kg de cocaïne dans les fours de la SOCOCIM, marquant une étape cruciale dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants. Cette destruction, qui a eu lieu en présence des autorités administratives, douanières et sécuritaires, illustre l’engagement ferme du Sénégal dans la lutte contre ce fléau.
La cocaïne incinérée provient de saisies effectuées en 2024 par les unités douanières à travers tout le territoire national. Sa valeur marchande est estimée à plus de 208 milliards de francs CFA, un montant qui témoigne de l’ampleur du trafic de drogue dans la sous-région.
Selon le Directeur des Opérations douanières (DOD), Ousmane KANE, cette opération est le fruit de l’amélioration des capacités logistiques des services des Douanes et de la collaboration avec les forces de défense et de sécurité, ainsi que des partenaires internationaux comme l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
« Ces résultats sont possibles grâce à l’orientation des autorités, à l’implication des agents des Douanes et à la coopération de nos partenaires », a-t-il souligné, tout en appelant à une mobilisation plus accrue des populations pour renforcer l’efficacité des actions de lutte contre la drogue.
L’incinération de cette importante quantité de cocaïne est perçue comme un signal fort de l’engagement de l’État sénégalais dans la lutte contre le narcotrafic. Madame Digou Yala Mathilde SADIO, Adjointe au Gouverneur de Dakar chargée du Développement, a salué l’initiative et la synergie entre les différents services impliqués, soulignant que cette action s’inscrit dans une politique plus large de sécurisation du territoire national contre les réseaux criminels transnationaux.
La cérémonie a également vu la participation de hauts responsables des Douanes, dont les Directeurs régionaux de Dakar-Port et de Dakar-Ouest, ainsi que le Chef de la Subdivision de Tambacounda, dont les unités ont joué un rôle clé dans les saisies effectuées.
Cette incinération spectaculaire rappelle que la lutte contre le trafic de drogue est un défi permanent nécessitant une vigilance accrue et un renforcement des moyens de détection et d’intervention.
Loi d’amnistie : Le Forum Civil de Bignona s’insurge contre la proposition de loi interprétative
Le débat sur l’abrogation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024 continue d’animer la scène politique sénégalaise. Alors que le gouvernement et une partie de la majorité cherchent à en proposer une interprétation, la section locale du Forum Civil de Bignona monte au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « subterfuge politique » visant à maintenir l’impunité des auteurs de violences politiques.
Dans un communiqué signé par son coordonnateur, Abdoulaye Diallo, le Forum Civil de Bignona a fermement rejeté la proposition de loi interprétative soumise par PASTEF/Les Patriotes. Pour l’organisation, ce texte constitue une tentative de détournement du véritable enjeu : l’abrogation pure et simple de la loi d’amnistie.
« Il n’est pas demandé au pouvoir en place d’organiser une séance d’explication, de précision et de clarification parlementaire autour de la loi 2024-09. C’est une démarche politicienne qui perpétue et renforce l’impunité », affirme le Forum Civil.
L’organisation estime que la loi d’amnistie ne souffre d’aucune ambiguïté et que toute tentative de l’interpréter ne servirait qu’à protéger certains acteurs politiques tout en renforçant le sentiment d’injustice des familles des victimes.
Le Forum Civil de Bignona rappelle que plusieurs centaines de familles de victimes des violences politiques de ces dernières années attendent toujours que justice soit faite. Selon l’organisation, la loi d’amnistie, en exonérant de poursuites les auteurs de crimes et délits à caractère politique, empêche la manifestation de la vérité et nourrit un climat d’impunité préjudiciable à la paix sociale.
« L’initiateur de cette proposition de loi et ses souteneurs sont dans une posture de prolonger la douleur, le désespoir et la souffrance des victimes », insiste le Forum Civil.
À leurs yeux, le texte actuellement en vigueur fait obstacle aux principes fondamentaux de la justice, en empêchant les juridictions de statuer sur des crimes et délits qui ont profondément marqué le pays.
Face à cette situation, le Forum Civil de Bignona appelle le gouvernement et l’Assemblée nationale à abandonner tout projet d’interprétation de la loi et à se concentrer sur son abrogation pure et simple.
L’organisation en appelle également aux autres sections du Forum Civil et aux acteurs de la société civile à se mobiliser pour empêcher ce qu’elle considère comme une tentative de légalisation de l’impunité.
Alors que le débat continue de diviser l’opinion, l’Assemblée nationale devra faire un choix décisif : céder à la pression des organisations citoyennes et de l’opposition en abrogeant la loi, ou persister dans la voie de l’interprétation en assumant le risque d’un rejet populaire.
Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 12 Mars 2025.
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre de la Primature :
• Le Colonel Amadou Cambel DIENG est nommé Directeur du Service civique national à la Primature, en remplacement du Colonel Cheikhna DIENG, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Au titre du Ministère des Finances et du Budget :
• Monsieur Massamba DIENG, Magistrat Conseiller en service à la Cour des comptes, matricule de solde n°609860/M, est nommé Directeur général du Budget au Ministère des Finances et du Budget ;
• Monsieur Cheikh Tidiane DIAW, Conseiller en planification de classe exceptionnelle, matricule de solde n°602291/N, est nommé Coordonnateur de la Direction générale du Budget.
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action sociale
• Monsieur Assane DRAME, titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un Master en Administration sanitaire et santé publique, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional de la Paix de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Moussa
SENE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Kalidou Samba LY, titulaire d’un Doctorat en Médecine, précédemment Chef du Service d’Orthopédie-traumatologie au Centre hospitalier régional El hadji Ibrahima NIASS de Kaolack, est nommé Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 1 Youssou Mbergane DIOP de Rufisque, en remplacement de Monsieur Mamadou NDIAYE ;
• Madame Ouleymatou Khadija DIAGNE, Administrateur des services de santé, Spécialiste en Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement, est nommée Directeur du Centre hospitalier national pour enfants de Diamniadio, en remplacement de Madame Mame Fama Dieng GAYE ;
• Monsieur Babacar FALL, titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un Master en Management des Établissements de Santé, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional de Fatick, en remplacement de Monsieur Babacar MANE ;
• Monsieur Gabriel Massène SENGHOR, titulaire d’un Doctorat en Médecine, précédemment Médecin-Chef du District sanitaire de Yeumbeul, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Ndiame DIOP ;
• Monsieur El hadji Sader TOP, titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un MBA en Economie de la Santé, précédemment Coordonnateur des Urgences au Centre hospitalier régional de Kaffrine, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional de Saint-Louis, en remplacement du Docteur El Hadji Maguette SECK ;
• Monsieur Ibrahima SOW, titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un Master en Management des Établissements de Santé, précédemment en service au Centre hospitalier Abass NDAO, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional de Matam, en remplacement du Docteur Aladji Arona NDIAYE ;
• Monsieur Ibrahima Sitor Souleymane SARR 1 titulaire d’un Doctorat en Médecine, précédemment Chef du Service de Chirurgie et de Médecine légale à l’Hôpital Roi Baudouin, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional
Amadou Sakhir MBAYE de Louga, en remplacement de Monsieur Mouhamed Abdallah GUEYE ;
• Monsieur Abdoul NDONGO, titulaire d’une Maitrise en géographie option environnement et d’un Diplôme d’Etat en Administration de Soins, précédemment
Surveillant du Service d’Ophtalmologie du Centre hospitalier régional de Saint-
Louis, est nommé Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 1 Magatte LÔ de Linguère, en remplacement du Docteur Abdou CISSE ;
• Monsieur Demba DIEDHIOU, Professeur titulaire des Universités en Médecine interne, titulaire d’un Master en Management des Établissements de Santé, est nommé Directeur du Centre hospitalier Abass Ndao, en remplacement du Docteur Amadou NDIAYE, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Massamba Thioro SALL, titulaire d’un Doctorat en Sciences de gestion, précédemment Responsable de la Cellule Promotion et Partenariat à la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, est nommé Directeur de l’Hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba, en remplacement du Docteur Makhtar LÔ ;
• Monsieur Souleymane LOUCAR, titulaire d’un Doctorat en Médecine, précédemment Chef du Service de Psychiatrie de l’hôpital régional de Louga, est nommé Directeur du Centre hospitalier national de Pikine, en remplacement du Dr Fatou DIOP ;
• Monsieur Youssou Mbargane GUEYE, titulaire d’un Doctorat en Sciences de Gestion et d’un Master en Sciences de Gestion, précédemment Responsable logistique à la Direction des Infrastructures, des Équipements et de la Maintenance au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, est nommé Directeur du Centre hospitalier Régional Amath Dansokho de Kédougou, en remplacement du Docteur El Hadji Amadou DIENG.
Communique du conseil des ministres du Mercredi 12 Mars 2025
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 12 mars 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Ministre des Finances et du Budget, suite au décès de Monsieur Abdou DIOUF, Directeur général du Budget, nommé le 22 janvier 2025 en Conseil des Ministres. Abdou DIOUF fut un brillant Inspecteur du Trésor dont la compétence, le professionnalisme et le sens de l’Etat sont unanimement salués. Qu’Allah l’accueille dans son Paradis éternel.
Le Chef de l’Etat est revenu sur les enseignements et recommandations de la semaine nationale de la femme. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Ministre de la Famille et des Solidarités pour l’excellente organisation et le succès de l’évènement qui a été clôturé par la mobilisation des représentantes de toutes les femmes du Sénégal à Dakar, au Grand Théâtre national, le 08 mars 2025. Il a demandé au Ministre de la Famille et des Solidarités de faire l’évaluation des doléances des femmes de chaque région et de proposer un plan national d’action consolidé pour améliorer la condition de la femme.
La culture de l’excellence et de la performance est un principe directeur de la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation. C’est pourquoi le Président de la République a décidé de la création, par décret, d’une distinction dénommée « Médaille Gaïndé de la performance » destinée à récompenser les citoyens sénégalais qui ont accompli des exploits et réussites majeurs ayant contribué, de façon décisive, au progrès et au rayonnement du Sénégal. Cette médaille sanctionne les performances réalisées dans les domaines académiques, de la santé, de la sécurité, de la défense, de la technologie, des arts, de la culture, des sports, de l’agriculture, de l’économie, de la diplomatie, de l’environnement, de l’innovation, de la résilience administrative, de l’initiative citoyenne à fort impact entre autres. Elle est décernée à toute personne de nationalité sénégalaise remplissant les conditions édictées et, à titre exceptionnel, à toute personne ayant joué un rôle majeur dans la réalisation de la performance.
La transparence dans la gouvernance des ressources naturelles demeure une exigence prioritaire de l’Etat. Dans ce sillage, le Chef de l’Etat a rappelé son attachement au bon fonctionnement du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE Sénégal) et au renforcement permanent de ses moyens d’intervention dans le cadre de l’exécution de ses missions. Il a demandé au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines et au Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, de prendre toutes les mesures requises, en relation avec ITIE Sénégal, en vue de satisfaire aux nouvelles exigences de la norme ITIE 2023 en perspective de la prochaine validation du Sénégal dont le démarrage est prévu en juillet 2025. Il a, en outre, indiqué au Gouvernement, la nécessité d’accentuer la transparence dans la divulgation des données économiques et financières relatives à l’exploitation des ressources minières, pétrolières et gazières, et d’améliorer la mobilisation des recettes issues de l’exploitation du patrimoine minier et pétrolier. A ce titre, il a rappelé l’impératif d’actualiser le système de recouvrement des recettes collectées par l’Etat dans le cadre de l’exploitation des ressources minières et pétrolières et a insisté sur la nécessité d’assurer la publication régulière du registre des bénéficiaires effectifs ainsi que des audits des contrats miniers et pétroliers, des impôts, et des coûts finaux des entreprises.
Le Président de la République a souligné l’importance de veiller à la gestion optimale des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière et pétrolière sur le bienêtre des populations. Il a, à ce sujet, demandé au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines et au Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, en relation avec le Ministre en charge des Collectivités territoriales, de faire la situation, depuis leur création, des fonds miniers d’appui et de péréquation des collectivités territoriales, ainsi que du fonds de réhabilitation des sites miniers. Il a chargé les Ministres impliqués de tenir, sous leur présidence effective, des revues sectorielles avec le Comité national ITIE afin de mieux préparer le processus de validation du Sénégal et d’informer les citoyens et l’ensemble des parties prenantes sur la gouvernance du secteur extractif. Il a, d’ailleurs, invité le Ministre des Finances et du Budget à faire une communication mensuelle en Conseil des Ministres sur la situation du Fonds intergénérationnel et du Fonds de stabilisation prévus par la loi portant répartition et encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
La Vision « Sénégal 2050 » accorde une importance primordiale à l’accélération de l’industrialisation du pays à travers la restructuration et le développement de plusieurs filières prioritaires telles que la pétrochimie, les phosphates, l’horticulture et le tourisme. Il s’agit de bâtir une économie attractive et robuste orientée vers la valorisation endogène de nos potentialités et ressources naturelles et fortement créatrice d’emplois décents. Le Chef de l’Etat a demandé aux Ministres en charge de l’Economie et de l’Industrie, en liaison avec l’APIX, d’évaluer les zones économiques spéciales et les agropoles créés, en termes d’entreprises installées, d’investissements et d’innovations technologiques réalisés, de facilités (administratives, fiscales, foncières…) accordées par l’Etat, d’emplois créés et de contribution à la promotion des exportations et au dynamisme des Pôles territoires.
Avec la montée en puissance soutenue de la politique d’industrialisation, le Président de la République a, enfin, indiqué au Premier Ministre la nécessité de veiller à la cohérence des interventions et à la mutualisation des moyens de l’Agence chargée de la Promotion des Investissements et des Grands travaux (APIX), de l’Agence sénégalaise de Promotion des
Exportations (ASEPEX), de l’Agence sénégalaise de Promotion des Sites industriels (APROSI), de l’Agence sénégalaise pour la Propriété industrielle et l’Innovation technologique (ASPIT) et du Programme national de Développement des Agropoles.
Dans sa communication, le Premier Ministre a fait part au Conseil de l’état d’avancement des travaux d’audit du foncier relatifs à des lotissements dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis. Il a rappelé l’exigence attachée à ces audits au regard des abus notoires relevés et dénoncés depuis plusieurs années. À cet égard, sur les directives du Président de la République, il a fait entreprendre simultanément des travaux d’analyse de la légalité et de la conformité des occupations au niveau du Domaine public maritime (DPM) et de divers lotissements.
Le Premier Ministre a indiqué que les recommandations du Rapport sur les occupations du Domaine public maritime sont en cours de mise en œuvre.
Concernant les lotissements des régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis, objet des travaux d’audit, le Comité technique mis en place à cet effet a finalisé l’essentiel des rapports d’audit. Les mesures préconisées dans lesdits rapports portent sur :
– l’annulation de tout ou partie des attributions de certains lotissements, de Plans d’Urbanisme de Détail (PUD) et de morcellements, en raison du non-respect des procédures fixées par la réglementation en la matière ;
– la suspension de l’instruction de demandes de bail sur un site, dans l’attente de l’élaboration d’un plan d’aménagement concerté ;
– le maintien et la levée de la suspension de travaux, sous réserve de mesures de correction, de tout ou partie de certains lotissements, après un processus de contrôle individuel notamment des attributions multiples à une même personne, par la Direction générale de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DGSCOS).
Le Premier Ministre a demandé aux Ministres concernés de prendre les dispositions appropriées en vue de la finalisation des travaux de contrôle individuel, dans les meilleurs délais.
Par ailleurs, conformément aux directives du Chef de l’Etat, le Premier Ministre a insisté, dans le sillage des enseignements tirés de l’audit des finances publiques pour les gestions 2019-mars 2024, sur l’obligation de garantir la fiabilité et la transparence des comptes de gestion des entités du secteur parapublic. Dans ce cadre, il a engagé les ministres à veiller au plein exercice des diligences liées à la tutelle de ces entités qui leur est dévolue, en particulier en perspective de la tenue des sessions d’approbation des comptes de l’exercice
2024 par les organes délibérants. Il s’agit notamment de l’élaboration du calendrier des réunions de pré-conseil ainsi que de la mise en conformité des textes régissant lesdites entités avec les dispositions de la loi d’orientation relative au secteur parapublic, au suivi du portefeuille de l’Etat et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du contrôle de l’Etat.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
• le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique ont fait une communication conjointe sur les dysfonctionnements du service des passeports ordinaires délivrés aux Sénégalais établis à l’Etranger ;
• le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité ;
• le Ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public a fait le point sur le suivi des orientations de la rencontre tripartite Etat- Patronat-Syndicats ;
• le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur les préparations des contenus culturels des Jeux olympiques de la Jeunesse JOJ Dakar 2026 et l’état de mise en œuvre des décisions issues du Conseil interministériel.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,
Le Conseil a examiné et adopté :
• le Projet de loi portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Observatoire national des Lieux de Privation de Liberté (ONLPL) ;
• le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds de Développement de la Microfinance islamique (FDMI).
Foncier : l’État annule plusieurs attributions irrégulières et lotissements illégaux
Lors du Conseil des ministres tenu ce mardi 12 mars 2024, le gouvernement a annoncé une série de mesures correctives majeures pour mettre fin aux abus dans la gestion du foncier, notamment dans le domaine public maritime et plusieurs zones de lotissement à travers le pays.
Selon le communiqué officiel, le Premier ministre a mis en place, sur instruction du chef de l’État, un comité chargé d’examiner les irrégularités foncières recensées. « Des analyses approfondies ont été menées et des mesures correctives ont été prises », souligne le document.
Parmi les décisions phares figure l’annulation des lotissements illégaux de EOGN et EOGN-Extension, implantés sur une zone militaire, ce qui constitue une violation grave des normes de sécurité et d’aménagement du territoire. Le plan directeur d’urbanisme de la nouvelle ville de Thiès a également été annulé, en raison d’irrégularités relevées dans son élaboration.
Le gouvernement a aussi procédé à l’annulation de plusieurs attributions irrégulières, notamment :
• des parcelles situées au hangar des pèlerins,
• les logements d’astreinte de l’ASECNA,
• le site en face de l’ANACIM,
• ainsi qu’une dizaine de parcelles sur titre privé, attribuées en dehors des procédures légales.
Ces décisions s’inscrivent dans une volonté affichée des autorités de remettre de l’ordre dans le secteur foncier, souvent gangrené par des pratiques opaques et des intérêts particuliers. Elles traduisent également l’engagement de l’État à préserver les zones stratégiques et les biens publics contre toute forme de spoliation.
Thierno Alassane Sall fustige l’approche de PASTEF sur l’amnistie : « Une justice à deux vitesses »
Le député Thierno Alassane Sall monte au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive dangereuse dans la gestion de la loi d’amnistie. En réaction à la posture du parti PASTEF, qu’il accuse de promouvoir une amnistie sélective, le leader du mouvement République des Valeurs alerte sur les risques d’une justice biaisée au profit d’intérêts politiques.
Selon lui, une amnistie partielle, ciblant uniquement certains acteurs jugés « politiquement légitimes », revient à instaurer une justice à deux vitesses, inéquitable et source de frustration. « Une amnistie sélective est pire qu’une amnistie totale, car elle établit une distinction entre bons criminels et délinquants (ceux ayant une motivation politique) et mauvais criminels et délinquants (les autres) », a-t-il martelé.
Pour Thierno Alassane Sall, l’idée d’une abrogation partielle ou d’une réécriture de la loi d’amnistie ne change rien à l’essentiel : il s’agirait toujours d’une approche politique biaisée. « Abroger partiellement, rapporter, interpréter, réécrire… La terminologie change, mais la volonté reste la même : PASTEF prône une justice à deux vitesses », dénonce-t-il.
Face à cette situation, le député plaide pour une abrogation pure et simple de la loi d’amnistie, qu’il qualifie de revendication populaire et de condition incontournable pour garantir la stabilité nationale. À ses yeux, seule une justice équitable et non instrumentalisée permettra de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.
Lutte contre le trafic international de drogues : Plus de 2,6 tonnes de cocaïne incinérées par les Douanes sénégalaises
Dans le cadre de la lutte contre le trafic international de drogues, l’Administration des Douanes sénégalaises a procédé, ce mercredi 12 mars 2025, à une importante opération d’incinération de stupéfiants. L’événement s’est déroulé dans les fours de la cimenterie SOCOCIM, en présence du Gouverneur de la région de Dakar, du Préfet du département de Rufisque, du Directeur des Opérations douanières (DOD), Ousmane Kane, ainsi que des représentants des Forces de Défense et de Sécurité.
Au total, 2605,16 kilogrammes de cocaïne ont été détruits, soit une contrevaleur estimée à plus de 208 milliards de francs CFA. Cette quantité record résulte de plusieurs saisies opérées au cours de l’année 2024 par les unités douanières déployées sur l’ensemble du territoire national.
Le Directeur des Opérations douanières, Ousmane Kane, a salué les efforts conjugués des agents douaniers, tout en mettant en avant le rôle déterminant joué par les autorités étatiques, les moyens logistiques renforcés, ainsi que la coopération avec les autres Forces de Défense et de Sécurité et les partenaires internationaux, notamment l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC). « L’Administration des Douanes reste pleinement engagée dans la lutte contre le trafic de drogues », a-t-il déclaré, appelant également les populations à renforcer leur collaboration avec les services douaniers pour une action encore plus efficace.
L’opération a également été marquée par l’intervention de Madame Digou Yala Mathilde Sadio, Adjoint au Gouverneur de la région de Dakar, chargée du Développement. Elle a souligné la portée hautement symbolique de cette incinération, reflet de l’engagement constant de l’État à éradiquer ce fléau. « Cet acte démontre la volonté ferme des autorités à combattre sans relâche le trafic de drogues », a-t-elle affirmé, saluant la synergie entre les différentes structures de l’État.
Les Directeurs régionaux des Douanes de Dakar-Port et Dakar-Ouest, ainsi que le Chef de la Subdivision de Tambacounda – dont les unités sont à l’origine de plus de la moitié des saisies – ont également pris part à cette opération exemplaire.


Proposition de loi interprétative sur l’amnistie : Me El Hadji Omar Youm fustige une “justice des vainqueurs”
La récente proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie du 13 mars 2024 continue de faire couler beaucoup d’encre. Dans une sortie virulente sur Facebook, Me El Hadji Omar Youm, figure politique de premier plan, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il qualifie de “manœuvre cynique et honteuse”, visant à blanchir les responsables de violences politiques.
On nous avait promis l’abrogation de la loi d’amnistie…
En lieu et place on nous sert une indigeste loi interprétative. Cette proposition de loi interprétant la loi d’amnistie du 13 mars 2024 n’est ni plus ni moins que l’aveu des crimes et délits commis par certains membres de PASTEF durant les périodes incriminées. C’est l’aveu de la bêtise et du cynisme politique. Le plan insurrectionnel est ouvertement assumé à travers ce projet qui démontre, s’il en était encore besoin, que c’est le PASTEF qui était demandeur intéressé à l’amnistie.
Le plus hilarant dans cette proposition est qu’elle cherche, exclusivement, à protéger des délinquants, les acteurs de violences, d’injures, de propos haineux, outrageants, de meurtres , pourfendeurs de la République .
Ceux-là sont définitivement, « anoblis » par leurs commanditaires et complices alors que les hommes et les femmes qui ont cherché, vaillamment, à défendre la République, à la sauvegarder sont isolés, indexés et exposés…
C’est la vraie justice des vainqueurs; sélective, hideuse et amorale comme l’est « la prime à la casse » dénommée grossièrement indemnisation.
Quelle honte! Quelle souillure! Quel triste anniversaire!
Sénégal : Les Douanes s’apprêtent à incinérer une importante quantité de cocaïne saisie en 2024
Les autorités douanières du Sénégal procéderont ce mercredi à la destruction d’une importante quantité de cocaïne, saisie au cours de diverses opérations menées tout au long de l’année 2024. L’opération, qui se déroulera dans les installations de Sococim Industries à Rufisque, sera réalisée dans un four à haute température afin de garantir la destruction totale des substances illicites.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le trafic de stupéfiants. Elle vise non seulement à éliminer de manière sécurisée les drogues saisies, mais également à adresser un message clair et ferme aux réseaux criminels : les autorités sénégalaises sont pleinement engagées à éradiquer le commerce illégal de stupéfiants sur l’ensemble du territoire.
La cérémonie d’incinération sera placée sous la supervision de plusieurs autorités de premier plan, notamment le gouverneur de la région de Dakar, le directeur des opérations douanières, ainsi que divers représentants des services de sécurité et de régulation. Un protocole strict sera observé tout au long de l’opération, avec une attention particulière portée à la réduction de l’impact environnemental de la destruction.
Selon un communiqué officiel relayé par Sud Quotidien, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la sécurité publique et de préserver la santé des populations. Le Sénégal, qui fait face à des défis liés à son positionnement stratégique dans les routes du trafic international, multiplie les efforts à travers des saisies régulières, le développement de capacités opérationnelles renforcées et une coopération étroite avec les partenaires internationaux.
Cette incinération marque ainsi une nouvelle étape symbolique dans la lutte contre les drogues illicites, réaffirmant la détermination des forces de sécurité à assainir le territoire national. En plus de l’aspect opérationnel, cette action revêt une dimension pédagogique et dissuasive, témoignant de la volonté des autorités de faire front contre les réseaux criminels.
MÉPRIS DE LA SOMMATION INTERPELLATIVE ENVOYÉE À JEAN MICHEL SÈNE : Saidou Kane promet de passer à la vitesse supérieure
Malgré la sommation interpellative de Saidou Kane, administrateur d’AEE Power Sénégal, Jean Michel Sène, directeur général de l’ASER (Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale), maintient son silence face aux accusations de falsification qu’il a publiquement formulées lors d’une émission sur Walfadjri. D’après des sources du dakarois.sn, M. Kane estimant que cette attitude porte atteinte à son honneur et à la réputation de son entreprise, ne va pas abandonner si facilement les poursuites.
Selon des sources du dakarois.sn, le directeur général de l’ASER, Jean Michel Sène, persiste à ne pas répondre à la sommation interpellative formulée par l’administrateur d’AEE Power Sénégal, Saidou Kane. Ce dernier lui reproche des propos tenus le 2 septembre 2024 dans les locaux de la Radio-Télévision Walfadjri ; des déclarations qu’il juge de nature à nuire à sa réputation ainsi qu’à celle de son entreprise.
À la suite de ces affirmations, la société AEE Power Sénégal, dirigée par Saidou Kane, a adressé une sommation interpellative non seulement à Jean Michel Sène, mais également à la Radio-Télévision Walfadjri ainsi qu’à la journaliste Khady Sylla.
Lors de son intervention sur ce média, le directeur général de l’ASER n’a pas hésité à accuser publiquement Saidou Kane de falsification. Une allégation que ce dernier considère comme une atteinte grave à son honneur. Soucieux de rétablir la vérité et de défendre son intégrité, l’homme d’affaires a mandaté ses avocats afin qu’ils soumettent à Jean Michel Sène une série de huit questions, visant à clarifier sa position sur plusieurs points essentiels. Il s’agit notamment de savoir si l’ASER reconnaît être liée contractuellement à AEE Power EPC par un contrat de marché signé le 23 février 2024 et si elle admet avoir délivré un satisfecit à AEE Power Sénégal sous la forme d’une attestation officielle en date du même jour. La sommation vise également à confirmer l’existence d’un contrat tripartite signé le 25 novembre 2023 entre l’ASER, AEE Power EPC et AEE Power Sénégal, ainsi qu’à obtenir des précisions sur la prise en compte de la décision n°062/ARCOP/CRD/SUS rendue par l’ARCOP le 3 juillet 2024 ; laquelle ordonnait la suspension de la résiliation du contrat entre AEE Power EPC et la société requérante.
En outre, les avocats de Saidou Kane cherchent à établir si l’ASER reconnaît que, conformément à l’article 48 du Code des Marchés Publics, AEE Power Sénégal ne peut être considéré ni comme un simple prestataire ni comme un sous-traitant, mais plutôt comme un co-contractant. Une autre question essentielle porte sur la connaissance, par l’ASER, des obligations financières incombant à la partie non sénégalaise du projet, en vertu de l’article 83 du Code des Marchés Publics.
Enfin, la sommation demande à Jean Michel Sène s’il est conscient que la résiliation des contrats liant AEE Power EPC à AEE Power Sénégal pourrait rendre caduque la garantie souveraine de l’État du Sénégal, entraînant, de facto, la résiliation du contrat de marché du 23 février 2024.
Toutefois, depuis fin octobre 2024, le directeur général de l’ASER et ses services se murent dans un silence que Saidou Kane et son entourage perçoivent comme un mépris manifeste. En guise de réponse aux huit questions, ils se sont contentés d’éluder le sujet par des formules vagues telles que « je transmettrai au DG » ou encore « je transmettrai à qui de droit », sans apporter la moindre clarification.
AEE Power Sénégal, initiateur du projet d’électrification (selon la banque Santander) dans plusieurs régions dont Kaffrine, Louga, Saint-Louis, Tambacounda et Kédougou, estime que les accusations publiques portées par Jean Michel Sène nuisent gravement à sa crédibilité. Face à cette situation, Saidou Kane ne semble pas disposé à en rester là et promet de passer à la vitesse supérieure pour obtenir réparation du préjudice subi.
La Dakaroise
Affaire Tabaski Ngom : Vers la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop
Sous instruction du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, l’Assemblée nationale a entamé la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga. L’élu de la 15e législature, porté par la coalition Takku Wallu Sénégal dirigée par l’ex-président Macky Sall, est cité dans l’affaire dite « Tabaski Ngom ».
Cette affaire, qui secoue l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi), a déjà conduit à l’arrestation en janvier 2025 d’une inspectrice du Trésor. Celle-ci, ancienne agent-comptable de l’Aprosi, est poursuivie pour un présumé détournement de deniers publics et placée sous mandat de dépôt. Le magistrat instructeur du Pool judiciaire financier (PJF) souhaite désormais entendre Moustapha Diop dans le cadre de cette procédure.
Du côté de l’ancien ministre, l’heure semble à l’apaisement. « Moustapha Diop est prêt. Il est calme et très serein. Il est même détendu », confie un proche à Les Échos, avant d’ajouter : « Il est soulagé. Depuis le temps qu’on l’envoie à la guillotine, comme si des adversaires voulaient l’exterminer, il aura enfin l’occasion de s’expliquer et de montrer qu’il est blanc comme neige. »
Selon ses proches, Moustapha Diop aurait même exprimé son souhait d’être auditionné, avec ou sans la levée de son immunité parlementaire. Mais son avocat s’y serait opposé, estimant qu’il fallait respecter les procédures légales en vigueur.
Interrogé par Les Échos, le même interlocuteur balaie toute implication de l’ancien ministre dans les faits reprochés à l’inspectrice du Trésor. « Tout cela n’est que du vent. Jusqu’à l’extinction du soleil, personne ne pourra prouver un quelconque lien financier entre cette dame et Moustapha Diop. Il n’y a ni reconnaissance de dette ni échange d’argent entre eux », affirme-t-il.
Assemblée nationale : vers une abrogation partielle de la loi d’amnistie – Un débat relancé autour des motivations politiques
Les députés feront leur retour à l’Assemblée nationale le 2 avril prochain pour examiner une proposition de loi d’abrogation partielle de la loi d’amnistie, initiée par Amadou Ba, député de la majorité. Ce texte, qui suscite déjà des remous dans l’hémicycle et dans l’opinion publique, a reçu un avis favorable du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, sans aucune observation, selon des informations rapportées par Vox Pop.
La commission technique en charge de l’examen préliminaire de la proposition de loi se réunira dès le 21 mars, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, marquant ainsi une volonté d’accélérer le processus parlementaire.
Le député Amadou Ba, porteur du texte, a tenu à préciser les motivations qui sous-tendent sa démarche. Selon lui, l’intention du législateur originel a été parfois mal interprétée. Il affirme que la loi d’amnistie n’avait pas pour but de laisser impunies des infractions de droit commun n’ayant aucun lien avec des faits à caractère politique. Il a également tenu à rappeler que la loi ne visait pas à exclure la reconnaissance des droits des victimes, une précision importante dans le contexte des critiques exprimées depuis l’adoption de cette amnistie.
Cependant, cette initiative n’est pas sans provoquer de vives réactions. Le député Thierno Alassane Sall a dénoncé une démarche partisane, affirmant que « Pastef veut protéger ses militants et livrer les autres ». Cette déclaration laisse entrevoir un débat tendu à venir, où les lignes de fracture politique risquent de se renforcer.
Cette abrogation partielle de la loi d’amnistie relance donc la réflexion sur la portée et les limites de la justice transitionnelle au Sénégal. Elle pose surtout la question du traitement équitable des faits amnistiés et des responsabilités individuelles, dans un contexte où la volonté de rupture affichée par le nouveau pouvoir est scrutée de près.
SCANDALE PRÉSUMÉ DE L’« ASER-GATE » : La banque Santander tranche en faveur d’AEE POWER SÉNÉGAL et appelle à une médiation
Le scandale présumé de l’« ASER-GATE » connaît un nouveau rebondissement avec l’intervention de la banque Santander. Dans une correspondance adressée aux autorités sénégalaises, l’institution bancaire confirme la suspension temporaire du financement du projet d’électrification rurale, tout en préconisant une médiation entre les parties prenantes. Par ailleurs, elle prend position en faveur d’AEE Power Sénégal, attestant son rôle d’initiateur du projet.
À en croire le journal Libération du 11 octobre 2024, un courrier adressé à la direction générale de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) par l’Agence espagnole de crédit à l’exportation (Cesce) a démenti avoir suspendu le financement du projet d’AEE Power Espagne, contrairement aux éléments contenus dans la décision de l’Autorité de régulation des marchés publics (Arcop). Pourtant, dans une lettre du 26 décembre 2024 adressée au ministre secrétaire général du gouvernement, Al Aminou Lo, le directeur exécutif de la banque Santander, Antonio Sala, a confirmé que, « conjointement avec l’Agence de Crédit à l’Exportation Espagnole (CESCE), [la suspension temporaire] du financement [a été décidée] jusqu’à ce que le conflit entre les parties soit résolu de manière satisfaisante, conformément à la législation sénégalaise des marchés publics ».
Dans ce contexte, la banque espagnole insiste sur la nécessité d’une rencontre diligentée par le Gouvernement entre l’Aser, l’Arcop, AEE Power Sénégal et AEE Power EPC afin de négocier et parvenir à un accord. D’après l’institution financière, cette discussion permettra de débloquer le litige en cours et la situation actuelle. La banque Santander, principal bailleur du projet d’électrification de plus de 1 500 villages dans les régions de Kaffrine, Saint-Louis, Kédougou, Louga et Tambacounda, propose ainsi une médiation du gouvernement pour faciliter ces discussions et aboutir à une solution pérenne.
La banque Santander ne s’arrête pas là. Dans la même missive, elle prend position en faveur d’AEE Power Sénégal, précisant : « il convient de noter, comme précisé lors de l’audience que vous avez bien voulu nous accorder, que la participation de notre banque à ce projet est le résultat des efforts déployés par le représentant légal de AEE POWER SENEGAL S.A., qui est un partenaire privilégié de notre banque à travers des projets au Sénégal et dans la sous-région, qui se déroulent de manière satisfaisante et dans les délais impartis. » Ce passage de la lettre vient confirmer le rôle d’initiateur du projet joué par l’entreprise de Saidou Kane.
Et pourtant, malgré ces précisions, les autorités sénégalaises semblent ignorer les allégations de la banque espagnole, qui a décidé, pour le moment, de bloquer les décaissements en attendant qu’un accord à l’amiable soit trouvé.
ÉPISODES JUDICIAIRES
Le 21 novembre 2024, la Cour suprême, saisie par l’Aser pour annuler la suspension des travaux imposée par l’Arcop, a débouté l’ASER et ordonné le maintien de l’arrêt du projet d’électrification rurale.
Face à cette décision, les services de Jean-Michel Sène ont introduit une demande de rétractation. À la surprise générale, à quelques tours d’horloge du procès, un changement inattendu de la composition de la Cour suprême en charge du dossier est intervenu. Ce remaniement a alimenté les spéculations. Nombreux étaient ceux qui ne furent pas étonnés lorsque, sous cette nouvelle composition, la Cour suprême a rejeté la demande de suspension du projet de l’Arcop, donnant ainsi le feu vert à l’Aser qui refuse jusqu’à présent de fournir à l’Arcop la documentation demandée.
Le juge des Référés a justifié ce revirement du 21 février 2025 par « l’intérêt public », bien que, lors de l’audience, l’Avocat général, s’alignant sur la position d’AEE Power Sénégal, ait estimé qu’aucune circonstance nouvelle ne justifiait une rétractation et que l’urgence invoquée par l’Aser n’était pas fondée.
La Dakaroise
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°418 – 12/03/2025
Loi d’amnistie : la bataille des interprétations
Le débat autour de la loi d’amnistie de 2024 connaît un nouveau rebondissement. PASTEF a déposé une proposition de loi interprétative visant à préciser les contours de l’amnistie accordée aux faits « à motivation politique ». Mais cette initiative suscite une vive opposition, notamment de la part du député Thierno Alassane Sall, qui dénonce une « farce » législative destinée à protéger les militants de PASTEF tout en excluant d’autres acteurs du champ de l’amnistie.
Selon le texte de PASTEF, la loi d’amnistie reste pleinement en vigueur, mais seuls les actes commis pour des raisons exclusivement politiques seront concernés. Cette interprétation, selon Thierno Alassane Sall, ouvre la porte à de nombreuses dérives. Il cite notamment l’exemple de l’incendie criminel du « Bus de Yarakh » : si ses auteurs prouvent qu’ils agissaient dans un cadre politique, ils ne pourraient être poursuivis. Cette lecture, selon lui, transformerait l’amnistie en un « passe-droit » pour les militants de PASTEF impliqués dans des violences.
L’un des points les plus controversés concerne la notion de « motivation politique ». Comment la prouver ? Qui décide si un acte relève de l’amnistie ou non ? Le texte de PASTEF ne fournit pas de réponse claire. Pour Thierno Alassane Sall, cela risque de plonger la justice dans un imbroglio : les juges devront-ils sonder les intentions des prévenus ? Comment distinguer un manifestant engagé d’un simple opportuniste infiltré dans un mouvement politique ? Autant de questions qui, selon lui, rendent l’interprétation plus floue que la loi d’amnistie elle-même.
L’autre critique majeure concerne l’exclusion des forces de l’ordre du périmètre de l’amnistie. Un militant politique ayant commis un crime pourrait se justifier par une motivation politique et bénéficier de l’amnistie, tandis qu’un gendarme, dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre, n’aurait pas cette possibilité. Pour Thierno Alassane Sall, cette asymétrie révèle une volonté de PASTEF de protéger ses partisans tout en exposant les autres à des poursuites judiciaires.
Derrière cette querelle d’interprétation, c’est bien une bataille politique qui se joue. Pour l’opposition à PASTEF, cette proposition de loi vise à consolider l’impunité de ses militants. Pour PASTEF, elle cherche à éviter que des manifestants injustement poursuivis ne soient assimilés à des criminels de droit commun.
Dans un climat politique déjà polarisé, ce débat pourrait relancer les tensions. L’Assemblée nationale se retrouve face à une question cruciale : faut-il revoir les contours de l’amnistie ou s’en tenir au texte initial ? Une chose est sûre, l’issue de cette bataille d’interprétations aura des conséquences majeures sur la justice et la stabilité du pays.
Décès de Guin Thieuss : le Hip Hop sénégalais en deuil
Le monde du Hip Hop sénégalais est en deuil. Guin Thieuss, ancien animateur de l’émission culte Génération Urbaine sur la RTS, est décédé ce mardi à l’étranger, des suites d’une longue maladie.
De son vrai nom Mamadou Kamité, Guin Thieuss était bien plus qu’un simple animateur. Véritable militant de la culture urbaine, il a consacré sa vie à la promotion du mouvement Hip Hop au Sénégal, mettant en lumière de nombreux artistes et contribuant à la reconnaissance de cette musique dans le paysage culturel du pays.
Sa voix, son énergie et son engagement indéfectible ont marqué plusieurs générations de rappeurs, de danseurs et d’amateurs de Hip Hop. À travers son émission et ses multiples initiatives, il a su donner une tribune aux jeunes talents et défendre les valeurs de cette culture qui prône l’expression libre et la conscientisation sociale.
Son décès laisse un vide immense dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé et de toute la scène Hip Hop sénégalaise. Groupe Ledakarois présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à l’ensemble des acteurs du Hip Hop sénégalais.
Que son âme repose en paix.
Dakar 2026 : L’État mobilise un milliard de francs CFA pour la préparation des athlètes sénégalais
En perspective des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a rencontré ce mardi les directeurs techniques nationaux des différentes fédérations sportives. Cette rencontre, placée sous le signe de la planification stratégique, marque une étape importante dans la préparation des athlètes sénégalais.
À cette occasion, la ministre a annoncé la mobilisation d’un budget d’un milliard de francs CFA par l’État du Sénégal. Cette enveloppe vise à accompagner la montée en puissance des jeunes talents sénégalais en vue de cet événement historique, le premier du genre organisé sur le continent africain.
« Un budget d’un milliard a été mobilisé pour la préparation des athlètes en vue des JOJ 2026. Il est aussi prévu des bourses d’élite pour certains athlètes », a souligné Khady Diène Gaye, insistant sur l’importance d’un encadrement rigoureux et d’une stratégie de performance.
Cette démarche entre dans le cadre d’un plan de préparation structuré, qui prévoit notamment la mise en place de stages de haut niveau, des compétitions de préparation et un suivi personnalisé pour les athlètes les plus prometteurs. La ministre a également insisté sur la collaboration étroite entre les fédérations, les entraîneurs et les institutions sportives pour garantir une participation sénégalaise compétitive à ces jeux.
L’activiste Ardo Gningue placé sous mandat de dépôt et jugé en flagrant délit
L’activiste Ardo Gningue a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 11 mars après avoir été déféré par la Division spéciale de Cybersécurité. Il est accusé d’avoir tenu des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, ce qui a conduit à son arrestation. L’infraction a été qualifiée d’incitation à la haine et à la violence, d’où la décision des autorités de l’incarcérer.
Ardo Gningue, connu pour ses prises de position publiques, sera jugé en flagrant délit ce jeudi 13 mars. Lors de sa comparution, il sera assisté de ses avocats, Maîtres Antoine Mbengue et El Hadji Oumar Youm, qui plaideront sa cause devant le tribunal.
Cette affaire suscite déjà un vif débat, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et le traitement réservé aux activistes dans le pays. L’attente autour de son procès reste forte, avec des observateurs et des membres de la société civile qui suivent de près les développements de l’affaire.
Parlement de la CEDEAO : les représentants du Sénégal désignés
L’Assemblée nationale du Sénégal a procédé, ce mardi 11 mars, à la désignation des douze députés qui représenteront le pays au Parlement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ces représentants, répartis en titulaires et suppléants, auront pour mission de défendre les intérêts du Sénégal au sein de cette institution régionale.
Parmi les six députés titulaires désignés, on retrouve plusieurs figures bien connues de la scène politique sénégalaise. Guy Marius Sagna, militant engagé et député de la coalition au pouvoir, fait partie des représentants qui auront la responsabilité de siéger de manière permanente au Parlement de la CEDEAO. Il sera accompagné de Fatou Ba, Fatma Gueye, Amdiatou Diaby, Ismaïla Abdou Wane et Mamadou Mory Diaw.
Ces parlementaires auront pour mission de participer activement aux travaux du Parlement communautaire, d’intervenir dans les discussions stratégiques et d’assurer la promotion des intérêts sénégalais dans les domaines économiques, politiques et sécuritaires.
Outre les titulaires, six députés suppléants ont également été désignés pour compléter la représentation sénégalaise. Il s’agit de Saliou Dione, Ndeye Awa Dieng, Anta Dia, Daouda Ndiaye, Awa Sonko et Barane Fofana. Leur rôle sera d’assurer la relève en cas d’absence des titulaires et de contribuer aux débats et aux prises de décision au sein du Parlement de la CEDEAO.
Cette désignation marque un tournant pour le Sénégal dans le cadre de sa participation aux instances régionales. Le Parlement de la CEDEAO joue un rôle crucial dans l’harmonisation des politiques entre les États membres et l’élaboration de recommandations sur des thématiques majeures telles que la sécurité, l’économie et la libre circulation des personnes et des biens.
Des députés sénégalais exigent la réciprocité des cartes de séjour pour la Mauritanie
L’examen du projet de loi autorisant le président sénégalais à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc sur l’assistance aux détenus et le transfèrement des personnes condamnées a été l’occasion pour plusieurs députés d’aborder un autre sujet brûlant : la situation des Sénégalais vivant en Mauritanie. Ces derniers font face à des obstacles administratifs et à des pratiques jugées discriminatoires en matière de délivrance des cartes de séjour, alors que les Mauritaniens vivant au Sénégal en sont exemptés.
Le député Tahirou Sarr a soulevé une incohérence qui, selon lui, nuit aux Sénégalais établis dans certains pays de la sous-région, en particulier en Mauritanie. Il a dénoncé une situation où les étrangers, qu’ils soient Gabonais, Marocains ou Mauritaniens, bénéficient d’un accès libre à la résidence au Sénégal, tandis que les Sénégalais doivent payer des sommes importantes pour obtenir des titres de séjour à l’étranger.
« Comment justifier que des milliers d’étrangers vivent gratuitement au Sénégal, alors que dans leurs pays, nos compatriotes doivent payer des frais exorbitants pour obtenir des cartes de séjour ? » s’est-il indigné.
Selon lui, le Sénégal doit adopter une politique de réciprocité en matière de séjour des étrangers, afin de garantir une équité entre ses ressortissants et ceux des pays partenaires.
Cette demande de réciprocité a également été portée par les députés de Pastef, notamment Guy Marius Sagna et Babacar Ndiaye, qui ont appelé la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, à prendre des mesures concrètes pour corriger cette inégalité.
« Il est temps que le Sénégal se montre ferme et exige la même équité pour ses ressortissants à l’étranger », ont-ils déclaré.
Guy Marius Sagna, connu pour ses prises de position en faveur des droits des Sénégalais de l’extérieur, a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de revoir sa politique migratoire et de renforcer la protection de ses citoyens vivant à l’étranger. Il a également dénoncé les tracasseries administratives et les discriminations dont seraient victimes certains Sénégalais en Mauritanie.
Cette interpellation intervient dans un contexte où les relations entre le Sénégal et la Mauritanie sont régulièrement marquées par des tensions sur la question migratoire. Des cas de refoulements, de harcèlement administratif et de restrictions imposées aux Sénégalais vivant en Mauritanie ont été signalés à plusieurs reprises par des organisations de défense des droits de l’homme.
En parallèle, le Sénégal est souvent critiqué pour son manque de fermeté dans la défense des intérêts de ses ressortissants à l’étranger, notamment en Afrique de l’Ouest et du Nord. Pour les parlementaires favorables à la réciprocité, cette mesure pourrait inciter certains pays à revoir leur politique envers les Sénégalais.
La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, ne s’est pas encore officiellement prononcée sur cette revendication des députés. Toutefois, cette interpellation pourrait conduire le gouvernement sénégalais à engager des discussions diplomatiques avec la Mauritanie afin d’améliorer les conditions de séjour des Sénégalais dans ce pays.
Mauvais traitement des Sénégalais détenus en Mauritanie : l’ADHA interpelle les autorités
La détention de plusieurs ressortissants sénégalais en Mauritanie dans des conditions jugées inhumaines a suscité une vive réaction de l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA). Son président, Adama Mbengue, dénonce avec fermeté les traitements infligés à ces migrants et interpelle les autorités sénégalaises sur la nécessité d’une action diplomatique immédiate.
Selon Adama Mbengue, les migrants sénégalais arrêtés en Mauritanie sont victimes de pratiques abusives, allant des détentions prolongées sans procès à des expulsions arbitraires. Il décrit une situation où les droits fondamentaux des détenus sont bafoués, notamment en matière de respect de la dignité humaine.
« La réalité sur le terrain demeure complexe et marquée surtout par des pratiques de détention et des expulsions abusives, mettant en lumière le fossé entre la théorie et la pratique en matière de gestion des flux migratoires et des questions de mobilité », a-t-il déclaré sur Sud FM.
Ces accusations ne sont pas nouvelles. Plusieurs ONG et organisations de défense des droits humains ont déjà alerté sur le traitement réservé aux migrants subsahariens en Mauritanie, en particulier ceux en situation irrégulière.
Face à cette situation, l’ADHA demande au gouvernement sénégalais de réagir rapidement. Adama Mbengue exhorte en particulier le ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, le Secrétariat d’État chargé des Sénégalais de l’Extérieur et les députés de la Diaspora à prendre des mesures concrètes pour protéger leurs compatriotes.
« Nous attendons une rupture, mais nous constatons une continuité des mêmes pratiques. Les Sénégalais de l’extérieur subissent toujours des violations de leurs droits. Même en situation irrégulière, les migrants ont des droits et des devoirs que les pays d’accueil doivent respecter. Lorsqu’un problème survient, il est impératif que les missions consulaires interviennent rapidement », a insisté le président de l’ADHA.
Il appelle ainsi à une meilleure implication des députés de la Diaspora, qui ont un rôle crucial à jouer dans la défense des Sénégalais vivant à l’étranger. Selon lui, ces représentants doivent s’assurer que les missions diplomatiques sénégalaises prennent en charge efficacement les préoccupations des migrants.
Ce nouvel épisode de tensions autour des migrants sénégalais en Mauritanie intervient dans un contexte où les relations entre Dakar et Nouakchott ont toujours été marquées par des hauts et des bas. Les deux pays partagent des liens historiques et économiques étroits, notamment dans les secteurs de la pêche et du commerce. Toutefois, les différends liés à la gestion des flux migratoires et au traitement des Sénégalais en Mauritanie reviennent régulièrement dans les débats.
L’ADHA estime que l’État sénégalais doit user de tous les leviers diplomatiques à sa disposition pour exiger un meilleur traitement de ses citoyens et garantir le respect des conventions internationales relatives aux droits des migrants.
Pour l’heure, le gouvernement sénégalais n’a pas encore officiellement réagi aux accusations formulées par l’ADHA. Cependant, cette interpellation pourrait pousser les autorités à engager des discussions avec leurs homologues mauritaniens afin d’éclaircir la situation des détenus et de trouver des solutions adaptées.
340 détenus sénégalais au Maroc : 38 souhaitent purger leur peine au Sénégal, selon la ministre Yassine Fall
La ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Yassine Fall, a apporté des précisions sur la situation des Sénégalais emprisonnés au Maroc et les démarches entreprises pour leur éventuel transfert vers le Sénégal.
Selon la ministre, 340 Sénégalais sont actuellement incarcérés dans différentes prisons marocaines. Parmi eux, 172 se trouvent à Dakhla et 168 autres à Laâyoune. Ces détenus purgent des peines allant de 2 à 12 ans pour divers délits, notamment le trafic de migrants, les escroqueries et les vols. La forte présence de ressortissants sénégalais dans ces prisons s’explique en grande partie par les tentatives de migration irrégulière à travers le territoire marocain, souvent utilisé comme point de passage vers l’Europe.
Les consulats sénégalais au Maroc jouent un rôle crucial dans le suivi de ces prisonniers. Ils assurent leur recensement et veillent à ce qu’ils bénéficient d’un accompagnement administratif et juridique. Selon Yassine Fall, plusieurs détenus reçoivent l’aide des services consulaires pour obtenir une assistance juridique ou pour maintenir un contact avec leurs familles restées au Sénégal.
La Convention entre le Sénégal et le Maroc sur l’assistance aux détenus et le transfèrement des personnes condamnées a été signée le 17 décembre 2004 à Rabat. Ce texte permet aux Sénégalais emprisonnés au Maroc de demander à terminer leur peine au Sénégal, sous certaines conditions.
Le transfert d’un détenu vers son pays d’origine n’est pas automatique. Il repose sur une démarche volontaire : chaque prisonnier concerné doit exprimer son souhait de rentrer au Sénégal. La ministre a précisé que ce choix est souvent influencé par des facteurs personnels et sociaux. Certains détenus préfèrent purger leur peine au Maroc en raison des conditions de détention jugées parfois meilleures qu’au Sénégal, tandis que d’autres souhaitent se rapprocher de leur famille.
Actuellement, 38 détenus ont formellement demandé à être rapatriés pour finir leur peine dans leur pays natal. Une fois la demande acceptée, les frais de transfert sont pris en charge par l’État sénégalais, en accord avec les autorités marocaines.
Les modalités précises de ces transferts sont en cours de négociation entre le ministère de la Justice du Sénégal, son homologue marocain et les services consulaires des deux pays. Selon Yassine Fall, ces discussions visent à définir le cadre logistique et administratif pour le rapatriement des détenus. Le ministère de l’Intérieur du Sénégal est également impliqué, notamment pour s’assurer que les détenus transférés soient bien pris en charge à leur arrivée.
Outre les démarches administratives, une autre préoccupation majeure concerne les conditions de détention au Sénégal. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont déjà alerté sur la surpopulation carcérale et l’état préoccupant de certaines prisons sénégalaises. Dans ce contexte, les autorités doivent garantir que les détenus transférés puissent bénéficier de conditions de détention conformes aux standards internationaux.
Le gouvernement sénégalais reste engagé dans la gestion de ce dossier, qui s’inscrit dans le cadre plus large de la protection des ressortissants sénégalais vivant à l’étranger. Yassine Fall a assuré que le ministère des Affaires étrangères suivait attentivement la situation des détenus au Maroc et dans d’autres pays.
La députée Saye Cissé interpelle le Président de l’Assemblée nationale sur les « insulteurs » de la diaspora
Lors des débats à l’Assemblée nationale sur la ratification de la convention entre le Sénégal et le Maroc, la députée Saye Cissé a interpellé le Président de l’institution, El Malick Ndiaye, sur la question des Sénégalais établis à l’étranger qui insultent les institutions du pays.
Pour la parlementaire, la ratification de cette convention ne devrait pas se limiter aux détenus, mais aussi s’intéresser aux Sénégalais de la diaspora qui, selon elle, passent leur temps à attaquer les autorités.
« Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, je vous demande : que prévoit le gouvernement pour les Sénégalais établis dans la diaspora qui passent leur journée à insulter les institutions ? Il faut que leurs actes soient également punis. »
Même si la députée n’a cité aucun nom, cette sortie relance le débat sur certains influenceurs et activistes sénégalais basés à l’étranger. Des figures comme Mollah Morgun, Adamo ou Tounkara sont souvent pointées du doigt pour leurs propos critiques, voire insultants, envers les autorités sénégalaises.
Cette déclaration de Saye Cissé pose ainsi la question d’une éventuelle extension des sanctions à ces acteurs de la diaspora et de la possibilité pour l’État sénégalais d’agir juridiquement contre eux, même hors du territoire national.
Maroc-Sénégal : Me Aissata Tall Sall défend la ratification et dénonce les rumeurs sur Macky Sall
Lors de l’examen du projet de loi autorisant le Président Bassirou Diomaye Faye à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc, Me Aissata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Walu Sénégal, a tenu à clarifier les enjeux de ce texte. Tout en soutenant la ratification, elle a démenti les rumeurs impliquant l’ancien président Macky Sall dans cette affaire.
Dès le début de son intervention, Me Aissata Tall Sall a affirmé son soutien à la ratification de cette convention, insistant sur son utilité. « Nous ne la refuserons pas, car nous en connaissons l’importance et le sens », a-t-elle déclaré. S’appuyant sur son expérience en tant qu’avocate ayant plaidé au Maroc, elle a expliqué : « J’ai visité la prison marocaine. C’est une prison moderne, modèle. Mais être détenu à l’étranger, c’est souffrir doublement. C’est pourquoi je voterai cette convention. »
La députée a ensuite soulevé des questions sur le moment choisi pour cette ratification. « Pourquoi ne l’avons-nous pas ratifiée plus tôt ? » a-t-elle demandé. Elle a mis en avant la différence entre les relations internationales, régies par le droit, et la diplomatie, qui joue un rôle clé dans le choix de ratifier ou non une convention.
Selon elle, la ratification dépend aussi des intérêts en jeu. « Combien de Sénégalais étaient concernés à l’époque où nous aurions pu ratifier cette convention ? Était-ce dans notre intérêt à ce moment-là ? » s’est-elle interrogée.
Me Aissata Tall Sall a ensuite dénoncé les rumeurs qui ont placé Macky Sall au cœur de cette affaire, rejetant les spéculations sur un lien entre l’ancien président et la convention. « Pourquoi subitement tout le monde parle de Macky Sall dans cette discussion ? », s’est-elle étonnée.
Elle a fustigé les « soi-disant juristes » qui ont propagé ces rumeurs, les comparant aux médecins du Malade Imaginaire de Molière : « Ils ne connaissent rien au droit et ont affirmé que cette loi concernait Macky Sall. Et tout le monde s’est mis à épiloguer… »
Saluant l’intervention de Fatou Diop Cissé, présidente de la Commission, qui a clarifié que Macky Sall n’était « en rien concerné », elle a dénoncé les fausses informations circulant sur son séjour au Maroc.
« De rumeur en rumeur, on a prétendu que ce n’est pas Macky Sall qui a choisi de quitter le Maroc, mais que le roi lui aurait demandé de partir. » Elle a rappelé que le peuple marocain avait témoigné son attachement à l’ex-président en peignant son portrait sur un mur.
Dénonçant le rôle néfaste des fausses informations, Me Aissata Tall Sall a lancé : « La rumeur n’a jamais donné à manger, jamais signé un contrat de travail, jamais rendu heureux. » Elle a appelé à mettre un terme aux polémiques inutiles.
Enfin, elle a défendu la décision de Macky Sall de s’installer au Maroc après son départ du pouvoir : « Il a choisi de vivre au Maroc, c’est sa liberté. Il avait dit qu’il ne voulait pas déranger le nouveau pouvoir et qu’il resterait en Afrique. Il a tenu parole. »
Elle conclut sur un appel au réalisme : « Il est temps de tourner la page et de nous concentrer sur l’essentiel. »
Assemblée nationale : Moustapha Diop bientôt privé de son immunité ?
Les membres de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’Assemblée nationale sont convoqués ce mercredi 12 mars 2025 à 11 heures pour une réunion décisive. À l’ordre du jour : l’examen d’un projet de résolution visant à mettre en place une commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop.
Cette réunion se déroulera dans la salle Marie Joséphine Diallo du nouveau bâtiment de l’Assemblée nationale sous la présidence de M. Abdoulaye Tall. La mise en place d’une commission ad hoc est une procédure essentielle avant toute décision sur la levée d’immunité d’un parlementaire.
Si la commission voit le jour, Moustapha Diop pourrait perdre sa protection parlementaire et être exposé à des poursuites judiciaires. L’issue des débats de ce mercredi sera donc déterminante pour la suite de cette affaire.
Interdiction de sortie du territoire pour Mansour Faye : les membres de l’APR dénoncent un abus de pouvoir inacceptable
L’Alliance pour la République (APR) a tenu, ce mardi, une conférence de presse au siège du parti pour dénoncer l’interdiction de sortie du territoire imposée à l’ancien ministre Mansour Faye. Plusieurs responsables et militants étaient présents, notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, Diegui Diop, Mamadou Kassé (ancien directeur général de la Sicap), Mamadou Massaly, entre autres.
L’honorable Samba Ndong, militant de l’APR et porte-parole du jour, a relaté les faits : l’ancien ministre se rendait à l’Aéroport international Blaise Diagne pour embarquer sur un vol à destination de Djeddah, via Paris, dans le cadre de l’accomplissement de la Oumra (petit pèlerinage à La Mecque). Il prévoyait également de rendre visite à sa mère. Mais un agent de la Police de l’air lui a signifié une interdiction de voyage, sur ordre d’une “autorité supérieure”.
Selon Samba Ndong, cette mesure constitue une violation flagrante des droits de Mansour Faye en tant que citoyen libre, droits garantis par la Constitution sénégalaise. Il a affirmé que cette affaire n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série de dérives autoritaires. Plusieurs personnalités, dont d’anciens ministres et des hommes d’affaires supposés proches de l’ancien pouvoir, auraient déjà subi des restrictions similaires. Or, à ce jour, Mansour Faye ne fait l’objet d’aucune enquête, accusation ni procédure judiciaire. En droit, rien ne justifie une telle interdiction.
C’est pourquoi l’Alliance pour la République dénonce solennellement et avec la plus grande fermeté ce qu’elle qualifie de coup de force perpétré par un pouvoir aux abois, qui afficherait, selon elle, son incompétence sans honte.
« Vous vivez, avec nous, la situation actuelle du Sénégal. Notre pays traverse l’un des moments les plus sombres de son histoire. Une clique s’est emparée du pouvoir et entend gouverner par la terreur, en bâillonnant les libertés démocratiques et en réprimant toutes les revendications et mobilisations sociales. Sans aucun doute, c’est sur des bases exclusivement politiques, voire politiciennes, que le pouvoir s’attaque à notre camarade Mansour Faye, comme il l’a déjà fait avec Farba Ngom et Tahirou Sarr, injustement emprisonnés, à qui nous renouvelons notre soutien total », a déclaré l’honorable Samba Ndong.
Pour l’APR, cette attaque contre Mansour Faye est clairement motivée par des considérations politiques. Elle dénonce une tentative d’intimidation orchestrée par un pouvoir qui ne tolère pas la contradiction. Le Premier ministre, qui concentre selon eux tous les pouvoirs, se sentirait offensé par les prises de position de Mansour Faye, lequel n’hésite pas à alerter sur les dangers qui guettent le pays.
« Après avoir agressé hier de hauts responsables de notre parti, le pouvoir s’en prend aujourd’hui au camarade Mansour Faye. À travers lui, c’est le président Macky Sall et l’ensemble de notre parti, l’Alliance pour la République, qui sont visés. Le Premier ministre, qui confisque tous les pouvoirs au Sénégal, semble mal supporter les prises de parole du camarade Mansour Faye, qui s’efforce de montrer aux Sénégalais qu’avec ce régime, notre pays court un très grave danger. Ce faisant, il règle ses comptes en usant de la force contre le droit. »
Pour toutes ces raisons, l’Alliance pour la République lance une alerte solennelle à toutes les organisations de la société civile engagées pour le respect des droits de l’homme, aux partis politiques ainsi qu’à l’opinion publique nationale et internationale, sur ce qu’elle qualifie de dérive fasciste du pouvoir en place au Sénégal.
Cyberattaque à Dakar : le groupe « Mauritania Hackers » divulgue des données sensibles d’un célèbre hôtel
Une nouvelle cyberattaque met en lumière les vulnérabilités croissantes du système de sécurité des entreprises au Sénégal. Le groupe de hackers connu sous le nom de « Mauritania Hackers » a revendiqué la diffusion de données confidentielles appartenant à un célèbre établissement hôtelier de Dakar, révélant des informations fiscales et financières particulièrement sensibles.
Selon les premiers éléments disponibles, les documents piratés contiennent des détails sur les obligations fiscales de l’hôtel auprès de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID). Parmi les données exposées figurent notamment des déclarations de Contribution Économique Locale (CEL) sur la valeur ajoutée, ainsi que des échanges administratifs avec le Centre des Moyennes Entreprises (CME) de Dakar.
Les pirates ont également mis en ligne des correspondances adressées au chef du bureau de recouvrement, dans lesquelles l’établissement hôtelier sollicite un moratoire pour échelonner une dette fiscale importante. Des documents qui révèlent les difficultés financières rencontrées par l’hôtel, accentuées par des travaux de rénovation, un contexte économique tendu et des pressions bancaires persistantes.
Cet établissement, autrefois salué pour son rôle crucial durant la pandémie de COVID-19 — en accueillant des cas suspects lorsque les hôpitaux étaient saturés — traverse visiblement une phase délicate, tant sur le plan opérationnel que financier.
Cette attaque intervient dans un contexte régional marqué par la recrudescence des cyberattaques visant des structures publiques comme privées. Le groupe Mauritania Hackers, déjà impliqué dans plusieurs incidents similaires en Afrique de l’Ouest, semble avoir exploité des failles de sécurité informatique pour accéder à ces informations confidentielles.
Si l’ampleur réelle de la fuite reste à déterminer, cet épisode remet en question la capacité des entreprises sénégalaises à sécuriser leurs données sensibles, à l’heure où les menaces cybernétiques deviennent de plus en plus sophistiquées.
Ce nouveau piratage met en évidence la nécessité urgente pour les structures privées de renforcer leurs systèmes de protection des données, notamment à travers des audits de sécurité réguliers, une meilleure formation du personnel et l’adoption de protocoles robustes de cybersécurité.
Crise économique et tensions sociales : Gueum Sa Bopp tire à boulets rouges sur le régime Diomaye-Sonko
Depuis l’installation du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, les critiques de l’opposition ne cessent de s’intensifier. Ce lundi 11 mars 2025, c’est la coalition Gueum Sa Bopp Les Jambaars qui est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « dérive inquiétante » du nouveau régime. Dans une déclaration virulente, les cadres du mouvement ont dressé un tableau sombre de la situation économique et sociale du pays.
Au cœur de la charge portée par Gueum Sa Bopp, l’économie nationale, que le mouvement considère comme en « chute libre ». Moussa Niang, membre influent de la cellule des cadres de la coalition, a pointé du doigt une série de « dysfonctionnements graves » dans la gouvernance actuelle.
« À l’heure où le pouvoir d’achat se dégrade, où les licenciements s’enchaînent dans les directions et agences publiques, il serait urgent que le pouvoir en place se penche sur une économie qui agonise, en grande partie à cause des déclarations inappropriées du chef du gouvernement », a-t-il fustigé.
Le cadre politique n’a pas manqué de souligner l’impact de cette situation sur les ménages, notamment en cette période de ramadan, marquée par une flambée des prix des denrées de première nécessité.
La coalition accuse le régime Diomaye-Sonko d’avoir failli à sa mission, en dépit des espoirs nourris par une grande partie de la population lors de leur arrivée au pouvoir. Selon Gueum Sa Bopp, les décisions gouvernementales manquent de clarté et d’efficacité face à la crise sociale.
« Le Premier ministre se comporte comme un despote masqué », a lancé Moussa Niang, dénonçant l’absence de solutions concrètes aux revendications qui émanent de plusieurs secteurs clés : enseignement, santé, travailleurs du port autonome de Dakar, de l’AIBD, de la Lonase, du CDC, sans oublier les paysans victimes d’une mauvaise campagne agricole et les jeunes confrontés à un chômage persistant.
Gueum Sa Bopp ne s’est pas limité aux aspects économiques et sociaux. La coalition a aussi critiqué la gestion politique du régime, allant jusqu’à déclarer que « la prouesse de Pastef est d’avoir réussi à compter plus de prisonniers politiques que de réalisations en un an de pouvoir ».
Une accusation lourde, qui s’inscrit dans une dénonciation plus large d’un climat jugé liberticide. « La dictature ne passera pas », ont martelé les responsables du mouvement, visiblement déterminés à maintenir la pression sur le gouvernement.
Aïssatou Ndiaye de APR dénonce un « acharnement judiciaire » contre ses membres et appelle à la mobilisation
Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi après-midi, les responsables politiques de l’Alliance pour la République (APR) ont vivement réagi face aux poursuites judiciaires visant certains cadres de leur formation politique. Aïssatou Ndiaye, plus connue sous le nom d’Aïssatou Ndiafatte, a pris la parole pour dénoncer ce qu’elle considère comme une campagne de harcèlement orchestrée par le nouveau régime contre les dignitaires de l’ancien gouvernement.
« Nous devons mettre un terme aux combats de salon. Après Farba Ngom, ils sont prêts à s’en prendre à notre camarade Mansour Faye. Nous n’allons pas céder face à cette intimidation », a-t-elle martelé devant les journalistes.
Selon elle, ces actions judiciaires n’ont rien d’anodin et s’inscrivent dans une volonté manifeste d’écarter politiquement les figures influentes de l’APR. Elle a par ailleurs appelé les militants et sympathisants à se mobiliser en soutien aux responsables visés.
Ce point de presse intervient dans un contexte politique tendu, marqué par une série de convocations et de procédures judiciaires impliquant plusieurs anciens ministres et proches de l’ex-président. Pour l’APR, cette situation traduit une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Ramadan au Sénégal : 10e jour de jeûne observé ce mardi 11 mars
Ce mardi 11 mars 2025 marque le 10e jour du mois sacré du Ramadan pour la majorité des musulmans du Sénégal. En ce mois béni, les fidèles poursuivent leur jeûne avec ferveur et dévotion, rythmés par les moments sacrés du Kheudeu (dernier repas avant l’aube) et de l’Iftar (rupture du jeûne).
Pour cette journée, l’heure de la rupture du jeûne est fixée à 19h20, après une longue journée d’abstinence débutée à l’aube. Les musulmans ont ainsi observé le jeûne depuis le lever de l’aurore, après avoir pris leur Kheudeu avant 06h04, suivi de la prière de Fajr à 6h19, qui marque officiellement le début du jeûne quotidien.
Comme chaque année, les horaires de ces deux moments importants varient progressivement tout au long du mois, en fonction des changements de la durée du jour et du cycle solaire. Les fidèles s’y adaptent au fil des jours, entre prières, méditation, partage et solidarité.
Le mois de Ramadan, au-delà de son caractère spirituel, reste aussi un moment de cohésion sociale, de recueillement et de soutien aux plus démunis. À travers le pays, de nombreuses initiatives communautaires se mettent en place pour offrir des repas de Kheudeu et d’Iftar, notamment dans les mosquées, les quartiers ou via des associations caritatives.
Alors que le mois sacré se poursuit, les fidèles redoublent d’efforts dans leurs pratiques religieuses, espérant obtenir les bienfaits et la miséricorde divine durant cette période spirituellement intense.
Mimi Touré tacle Mansour Faye : « Le procureur poursuivrait qui si les auteurs de carnages financiers prenaient la fuite ? »
L’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, n’a pas manqué l’occasion de commenter l’actualité brûlante autour de Mansour Faye. Ce dernier, ex-ministre des Transports et proche de l’ancien président Macky Sall, a été interdit de sortie du territoire national ce lundi à l’aéroport Blaise Diagne de Diass, sur instruction des autorités judiciaires.
C’est dans ce contexte que la présidente du Mouvement pour l’Intégrité, le Mérite et l’Indépendance (MIMI) a réagi avec fermeté, soulignant la nécessité de faire toute la lumière sur les scandales financiers supposés qui ont marqué les dernières années de gouvernance.
« L’article 33 du Code de procédure pénale stipule clairement que si une enquête est ouverte, le procureur procède ou fait procéder à tous les actes utiles à la recherche et à la poursuite des infractions à la loi pénale », a rappelé Aminata Touré dans une déclaration publique.
Dans un ton incisif, l’ex-cheffe du gouvernement a poursuivi : « Si les auteurs de carnages financiers sur nos deniers publics prennent la fuite (Yolékou), le procureur poursuivrait qui alors ? » Une pique à peine voilée à l’endroit de Mansour Faye, dont le nom revient de plus en plus dans les soupçons de malversations.
Affaire Mansour Faye : Seydi Gassama critique une interdiction de sortie du territoire sans notification préalable
L’interdiction de sortie du territoire imposée à l’ancien ministre Mansour Faye continue de susciter des réactions. Alors qu’il s’apprêtait à voyager à l’étranger, Mansour Faye a été bloqué à l’aéroport, une décision qu’il qualifie d’injustifiée, affirmant n’être visé par aucune procédure judiciaire.
Cette mesure, jugée arbitraire par certains observateurs, a été fermement critiquée par Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal. Dans une déclaration, il a dénoncé le manque de transparence et l’absence de notification préalable de la décision.
« Le ministère de l’Intérieur doit informer, par tout moyen, les personnes concernées par une mesure d’interdiction de sortie du territoire et leur notifier la décision afin qu’elles puissent exercer des recours. Le Jub Jubal Jubanti, c’est aussi rompre avec les pratiques du passé », a-t-il souligné.
Cette sortie de Seydi Gassama interpelle sur les procédures administratives mises en œuvre par les autorités, dans un contexte où le nouveau pouvoir prône la rupture et une gouvernance fondée sur l’état de droit. Pour plusieurs voix de la société civile, cette affaire illustre la nécessité d’instaurer des mécanismes transparents et respectueux des droits fondamentaux, notamment celui de circuler librement.
Convention Sénégal-Maroc sur le transfèrement des détenus : Aïssata Tall Sall démonte les spéculations sur Macky Sall
L’Assemblée nationale du Sénégal a entamé l’examen en plénière du projet de loi ratifiant la Convention d’assistance aux détenus et de transfèrement des condamnés entre le Sénégal et le Maroc. Mais au-delà du contenu juridique du texte, une controverse alimente les débats : celle de l’éventuelle extradition de l’ancien président Macky Sall, actuellement installé au Maroc.
Face à cette polémique, Aïssata Tall Sall, ancienne garde des Sceaux et députée, a tenu à recadrer les discussions avec fermeté et ironie. « Arrêtez les rumeurs ! Macky Sall restera au Maroc tant que ce sera sa volonté, et il reviendra au Sénégal quand il le voudra », a-t-elle martelé devant l’hémicycle.
Dans une charge piquante contre ceux qui lient le texte à la situation de l’ex-chef de l’État, l’ancienne ministre de la Justice a dénoncé des interprétations juridiques hasardeuses : « Pourquoi subitement, il se retrouve au centre de cette discussion ? Parce qu’au Sénégal, des soi-disant juristes, aussi compétents que le médecin du Malade imaginaire, parlent sans rien connaître au droit », a-t-elle ironisé, déclenchant des réactions dans l’assemblée.
Elle a également rappelé qu’un communiqué officiel de la présidente de la Commission avait déjà précisé que Macky Sall n’était en rien concerné par cette convention. « La rumeur a enflé ici, et au Maroc, ils ont peint Macky sur leurs murs pour lui souhaiter la bienvenue. Ça suffit ! », a-t-elle ajouté, visiblement agacée par les spéculations persistantes.
Défendant son vote en faveur de la ratification, Aïssata Tall Sall a recentré le débat sur la portée humanitaire de l’accord. « Être en prison loin de chez soi, c’est une double peine », a-t-elle plaidé, évoquant le sort des nombreux Sénégalais détenus dans les établissements pénitentiaires marocains.
Répondant également aux critiques sur le retard de cette ratification, bien que la convention ait été signée en 2004, la députée a souligné que les considérations diplomatiques évoluent avec le temps : « Pourquoi maintenant et pas avant ? Les relations internationales et la diplomatie dictent le tempo. À l’époque, était-ce notre intérêt ? »
Forte de son expérience, elle a témoigné de la situation des détenus sénégalais lors de ses visites dans les prisons marocaines. « Je sais combien de nos compatriotes y étaient. Aujourd’hui, les priorités ont changé », a-t-elle conclu.
3177 FAMILLES SOUTENUES : Touba Ca Kanam dégage 80 millions
Comme à son habitude, l’association Touba Ca Kanam a encore , cette année, soutenu un grand nombre de familles démunies à Touba. Une enveloppe de 80 millions a été dégagée pour les besoins du mois de ramadan.
L’association Touba Ca Kanam a , de nouveau, investi dans le social par le biais de sa commission sociale dirigée par Serigne Mourtadha Mbacké Abdou Fatah. Si en 2024, la structure avait dégagé une somme de 78 millions, cette année, elle a consenti un effort financier de près de 80 millions de francs pour soutenir exactement 3177 familles. La cérémonie solennelle de remise des dons s’est déroulée à Darou Khoudoss sous la présence de plusieurs dignitaires religieux dont Serigne Habibou Mbacké. Dans sa déclaration face à la presse , le président de la commission sociale précisera que l’aide libérée ce mardi ne prend pas en compte les dons affectés à « Daaray Kaamil »,au daara de Serigne Souhaïbou, aux mosquées de Diourbel et Touba, aux orphelinats etc… « Depuis des années, Touba Ca Kanam s’engage à soulager les souffrances des familles en difficulté, particulièrement durant les périodes sacrées comme le Ramadan. Cette année encore, nous distribuons des denrées alimentaires de première nécessité : riz, sucre, et autres produits essentiels, afin d’alléger le fardeau de celles et ceux qui peinent à subvenir à leurs besoins . Ces dons ne sont pas simplement matériels ; ils incarnent l’esprit de solidarité et la volonté collective de bâtir une communauté unie et résiliente. Cette action n’aurait pu voir le jour sans l’appui précieux de nos partenaires, des bonnes volontés, des talibés mourides et de nos dignitaires religieux . Pour cette année, plus de 3000 familles ont été soutenues et chacune d’elle a reçu à 01 sac de 50kg de riz, 5kg de Sucre et 3000 F pour les frais de transport. Au total 158, 85 Tonnes de Riz ont été distribuées à exactement 3177 Familles, soit un don financièrement évalué à 57 980 250 Fcfa . Mis à part le riz , il y’a eu 16 tonnes de sucre pour un montant de 9 040 000 FCFA. La somme de 10 millions sera dégagée pour assurer les frais de transport » dira Serigne Mourtadha Abdou Fatah. Le chef religieux précisera que la somme dépensée est d’environ 80 millions de frs.
Le Président Bassirou Diomaye Faye reçoit le président de la BOAD : Un partenariat renforcé pour l’agenda Sénégal 2050
Ce mardi, le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, a accordé une audience au Président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), Monsieur Serge Ekué, au Palais de la République.
Au cours de cette rencontre, Monsieur Ekué est venu réaffirmer la volonté de la BOAD d’accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre de son ambitieux programme de développement : l’agenda Sénégal 2050. Cette feuille de route stratégique vise à bâtir un Sénégal prospère, inclusif et résilient à l’horizon 2050.
La BOAD, fidèle à sa mission d’appui au développement économique et social des États membres de l’UEMOA, entend renforcer son partenariat avec le Sénégal à travers des investissements ciblés dans des secteurs clés. Il s’agit notamment de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie, des logements sociaux et de l’emploi des jeunes.
Le chef de l’État a salué cette démarche et exprimé sa volonté de bâtir une coopération dynamique et orientée vers des résultats concrets pour améliorer les conditions de vie des populations.


Sénégal : L’Assemblée nationale désigne ses représentants au Parlement de la CEDEAO
L’Assemblée nationale sénégalaise a procédé, ce mardi 11 mars 2025, à la désignation de ses représentants au Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette étape importante marque un nouveau tournant dans l’engagement du Sénégal au sein de l’instance parlementaire régionale, chargée de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays membres.
Une équipe composée de titulaires et de suppléants a été élue pour porter la voix du Sénégal et défendre les intérêts du pays dans les débats communautaires. Parmi les membres titulaires, figurent des personnalités bien connues de la scène politique et sociale : Guy Marius Sagna, Fatou Ba, Fatma Gueye, Amdiatou Diaby, Ismaïla Abdou Wane et Mamadou Mory Diaw.
Ces représentants seront appuyés par des suppléants, prêts à assurer la relève en cas de besoin : Saliou Dione, Ndeye Awa Dieng, Anta Dia, Daouda Ndiaye, Awa Sonko et Barane Fofana.
Cette composition reflète une volonté d’équilibre entre expérience politique, représentation territoriale et diversité socioprofessionnelle. Elle vise à doter le Sénégal d’une délégation solide et proactive au sein du Parlement de la CEDEAO, une institution clé dans la promotion de la démocratie, des droits humains et de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest.
Les représentants sénégalais auront pour mission de participer activement aux sessions parlementaires, de formuler des recommandations politiques, de contribuer à l’harmonisation des législations régionales et de veiller aux intérêts stratégiques du pays dans les décisions communautaires.
Cette désignation intervient dans un contexte régional marqué par des défis politiques, économiques et sécuritaires, mais aussi par de nouvelles dynamiques d’intégration. Le Sénégal entend ainsi jouer pleinement son rôle dans la construction d’une CEDEAO plus forte, plus inclusive et tournée vers l’avenir.
Menace d’expulsion à la cité Fayçal : Aliou Sall apporte des clarifications
Dans sa dernière parution, le quotidien L’As a rapporté une menace d’expulsion qui pèserait sur certains anciens hauts fonctionnaires logés à la cité Fayçal. L’article évoquait notamment des bénéficiaires de baux attribués dans cette cité, parmi lesquels figurait l’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall.
Toutefois, ce dernier a tenu à apporter un démenti formel, clarifiant sa situation et prenant ses distances avec cette affaire. Selon ses explications, s’il a effectivement habité la cité Fayçal dans le passé, il n’en demeure pas moins qu’il a depuis longtemps restitué le bail qui lui avait été attribué.
Aliou Sall précise d’ailleurs que la villa qu’il occupait a été réattribuée à Maguette Sène, actuel député-maire de la commune de Malicounda. Ainsi, il n’est en aucune manière concerné par la menace d’expulsion ni impliqué dans le collectif mis en place pour défendre les droits des bénéficiaires actuels.
Suite à ces clarifications, le journal L’As a présenté ses excuses à Aliou Sall ainsi qu’à ses lecteurs, reconnaissant une erreur dans son traitement initial de l’information. Une correction a été publiée afin de rétablir la vérité sur l’implication de l’ancien maire de Guédiawaye dans cette affaire.
Incohérences dans l’affaire Mansour Faye : La sortie de Marieme Faye Sall sème le doute
L’affaire de l’interdiction de voyage opposée à l’ancien ministre Mansour Faye prend une nouvelle tournure, après la sortie médiatique de sa sœur, l’ancienne Première dame Marieme Faye Sall. Invitée sur les ondes de la RFM, cette dernière a tenté de défendre son frère en affirmant que celui-ci se rendait en France pour rendre visite à leur mère malade.
Une déclaration qui suscite déjà la polémique, car elle entre en contradiction flagrante avec la version officielle donnée par l’intéressé lui-même. Dans un communiqué diffusé peu après l’incident, Mansour Faye avait en effet expliqué que son déplacement était motivé par un petit pèlerinage à La Mecque, via Paris et Djeddah. À aucun moment, il n’a évoqué un quelconque déplacement pour des raisons familiales ou médicales.
Cette dissonance dans la communication soulève de nombreuses interrogations. Était-ce une simple erreur de Marieme Faye Sall ? Ou s’agit-il d’une tentative volontaire de susciter la compassion de l’opinion publique en détournant l’attention du véritable objectif du voyage ? Quoi qu’il en soit, cette maladresse vient fragiliser davantage la défense de l’ancien ministre, qui se pose en victime d’une interdiction de sortie du territoire sans fondement juridique.
Le flou entourant cette affaire contribue à renforcer les suspicions. Si Mansour Faye ne fait l’objet d’aucune procédure judiciaire en cours, pourquoi lui a-t-on interdit de quitter le territoire national ? L’incohérence entre les deux versions laisse planer le doute et donne du grain à moudre à ceux qui soupçonnent des enjeux plus profonds derrière cet incident.
Dans un contexte politique encore tendu, ces contradictions risquent de relancer les spéculations sur d’éventuelles enquêtes en préparation ou sur des règlements de comptes politiques. En attendant une clarification officielle des autorités compétentes, cette affaire continue de faire couler beaucoup d’encre.
Affaire Farba Ngom : Une nouvelle stratégie de défense avec une nouvelle offre de cautionnement déposée auprès de l’AJE
Dans son édition de ce mardi 11 mars, L’Observateur révèle une nouvelle tournure dans l’affaire judiciaire impliquant Farba Ngom. Le maire des Agnam, poursuivi pour escroquerie de deniers publics, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux, cherche une nouvelle fois à obtenir une mise en liberté provisoire.
Selon le quotidien du Groupe Futurs Médias (GFM), la défense de Farba Ngom a déposé ce lundi une nouvelle requête, formulant une offre de cautionnement, non plus auprès du magistrat instructeur, mais cette fois à l’Agent judiciaire de l’État (AJE). Une manœuvre qui marque un changement de stratégie de la part de ses avocats.
Cette nouvelle démarche intervient après le rejet de la première caution proposée par la défense. Celle-ci était composée de titres fonciers estimés à 34 milliards de francs CFA, destinés à couvrir les 31 milliards mis en cause dans le premier dossier. Toutefois, L’Observateur rapporte que ces montants ont été saisis à titre conservatoire par l’État, rendant ainsi la caution inopérante aux yeux du magistrat instructeur.
Des sources judiciaires citées par le journal indiquent même que seuls 20 millions de francs CFA auraient été retrouvés dans les comptes bancaires saisis. Un montant jugé insuffisant pour justifier la mise en liberté provisoire de l’ancien député et proche de l’ancien pouvoir.
Face à cette impasse, les avocats de Farba Ngom ont revu leur copie. Selon L’Obs, cette nouvelle requête auprès de l’AJE vise à rouvrir la voie à une nouvelle demande de mise en liberté provisoire, cette fois devant le Pool judiciaire financier (PJF), particulièrement dans le cadre du second dossier dans lequel leur client est également poursuivi.
Ce deuxième volet de l’affaire porte sur un montant encore plus important : 91 milliards de francs CFA. Farba Ngom y est cette fois accusé de complicité de détournement de fonds, un dossier dans lequel Tahirou Sarr est considéré comme le principal mis en cause.
Pour renforcer leur position, les avocats de Farba Ngom s’appuient désormais sur la caution colossale de 394 milliards de francs CFA fournie par Tahirou Sarr. Une manière, peut-être, de démontrer la capacité à garantir les montants en jeu, et de convaincre les autorités judiciaires d’accéder à une demande de liberté provisoire.
Licenciement de 103 camionneurs aux ICS : les chauffeurs dénoncent une décision injuste et réclament leur réintégration
103 chauffeurs ont été licenciés par les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), une décision qui suscite la colère et l’incompréhension chez les concernés. Ces derniers ont fait face à la presse ce lundi pour dénoncer ce qu’ils qualifient de traitement injuste et pour exiger leur réintégration immédiate au sein de la société.
Abdou Kane, porte-parole des chauffeurs, est revenu sur leur parcours au sein des ICS. Selon lui, la plupart des chauffeurs ont été enrôlés directement par la société dès leur arrivée en 2018. Cependant, au fil des années, ils auraient été redirigés vers un prestataire externe, une situation qu’ils rejettent fermement.
« Nous nous considérons comme des travailleurs permanents des ICS. Nous refusons catégoriquement d’être des employés d’une autre structure. Nous exigeons notre réintégration et des contrats en bonne et due forme », a martelé Abdou Kane.
Les chauffeurs dénoncent également l’absence d’équipements de protection adéquats et appellent la direction à améliorer leurs conditions de travail.
Malgré leur frustration, les chauffeurs se disent ouverts au dialogue avec la direction. « Nous voulons une solution pacifique. Le dialogue reste notre priorité », ont-ils assuré.
À noter que des représentants de l’Union des routiers ont pris part à cette rencontre avec la presse, affichant leur solidarité avec les chauffeurs licenciés.
VICE-PRÉSIDENT CHARGÉ DES QUESTIONS DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ PUBLIQUE DE PASTEF : Le Colonel Kébé dans l’attente d’une nomination
Le colonel de l’armée à la retraite semble toujours s’emmurer dans son coin. C’est le moins qu’on puisse dire car le vice-président chargé des questions de défense et de sécurité publique de Pastef n’a toujours bénéficié d’un décret de nomination au même titre que d’autres vice-présidents devenus ministres. Seuls le président de la République et le Premier ministre peuvent édifier et donner des réponses à des interrogations qui se posent.
« Tu es une chance unique pour le Sénégal et l’Afrique ». C’est le message du Colonel à la retraite de l’armée Abdourahim Kébé adressé au Premier Ministre en 2023, lorsqu’Ousmane Sonko était tout puissant opposant qui tenait tête au régime de Macky Sall alors que le politique était dans une tourmente juridico-politique sans précédent. Selon l’officier à la retraite, « opposant d’un nouveau type, homme de ton époque, vision claire en bandoulière, tu as montré que le courage et la détermination d’un leader ne sauraient être douteux » avait-il soutenu à ces moments de braise du président de Pastef qui était persécuté de toute part. Face à ces faits, contre l’inspecteur des impôts et domaines radiée, jugés « machiavélisme d’un pouvoir sans scrupule morale, qui fonctionne par la ruse, la roublardise, la perfidie et la mauvaise foi, » il a dit haut et fort qu’Ousmane Sonko « oppose constance, foi et endurance ». Une posture politique qui a convaincu le retraité à s’affilier et à épouser la philosophie de la philosophie de Pastef incarnée par Sonko. « Homme de foi et de labeur, tu es aussi un homme de vérité. Cette vérité dont William Shakespear disait qu’“elle triomphe toujours mais sa victoire est lente et difficile. Comme les déesses antiques, elle prend son temps. Le temps [de Dieu] n’est pas celui des hommes » témoigne le Colonel qui avait pris l’histoire en témoin.
Et il a fallu une année pour que l’histoire lui donna raison car les sénégalais ont confié leur pouvoir au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le candidat de Ousmane Sonko qui s’est vu tailler le costume de premier ministre. Sonko n’est pas devenu Chef de l’Etat mais est devenu Chef de l’Administration sénégalaise.
Mais auparavant, il a été copté par le président du Parti Pastef pour occuper un poste stratégique dans la nouvelle réorganisation du parti en 2022. C’est ainsi qu’à l’image des Constitutionnalistes Ngouda Mboup et Salif Sané sans oublier l’ancien DG de l’ONAS, le colonel à la retraite s’est vu confier le poste stratégique de la défense et de la sécurité publique. Il est en charge de la sureté du parti.
Ce qui intrigue même dans les réseaux sociaux, l’officier qui a défendu mordicus et dans tous les cieux le président de Pastef ne bénéficie toujours pas de décret de nomination. Avec son bag round et son expérience, certains s’attendaient à le voir bénéficier des premiers décrets de nomination du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il faut rappeler aussi même s’il continuait à exercer « la grande muette » au sein du parti, le colonel à la retraite à fait montre de ses stratégies pour mener à bon port le Pastef au pouvoir.
Fait-il parti des grands oubliés de la mouvance présidentielle ? En tout cas, dans les réseaux sociaux, la question se pose et l’homme fait toujours la grande muette. Certaines indiscrétions le voyaient déjà aux manettes des Forces Armées avant la formation du gouvernement. Mais le premier ministre malgré une proximité qu’on lui prêté avec le colonel à la retraite, aurait préféré le général des Armées et ancien CEMGA Birame Diop au poste. Ensuite, on le voyait au pays de l’Oncle Sam pour diriger la représentation diplomatique du Sénégal à Washington comme ambassadeur du Sénégal car une partie de sa famille s’y trouve, là aussi, le poste est confié à M. Aidara.
Leader incontournable dans la ville tricentenaire de Saint-Louis du Sénégal, le colonel Abdourahim KÉBÉ est-il victime de sa réserve et ou de son mutisme militaire ? D’autres questions se posent et se murmurent dans sa ville et parmi des proches.
En tout état de cause, des questions fusent de partout sur son absence. Et seul le président de la République et le Premier ministre peuvent édifier et répondre à ces questionnements.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°417 – 11/03/2025
Mansour Faye bloqué à l’AIBD : son pèlerinage à la Mecque annulé
Les restrictions de voyage ciblant les figures du régime déchu continuent de s’intensifier. Cette fois, c’est Mansour Faye, maire de Saint-Louis et frère de l’ancienne Première Dame, qui se trouve empêché de quitter le Sénégal. Le lundi 10 mars 2025, il a été interdit d’embarquer à l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) alors qu’il s’apprêtait à accomplir le petit pèlerinage à la Mecque.
Dans un message publié sur son compte Facebook, Mansour Faye a dénoncé cette interdiction qu’il juge arbitraire et injuste. « Je voudrais informer l’opinion nationale et internationale que j’ai été injustement interdit d’embarquer dans le vol d’Air France, ce jour lundi 10 mars 2025, à destination de Djeddah via Paris, pour aller faire le ‘petit pèlerinage’ à la Mecque », a-t-il écrit. Lorsque le maire de Saint-Louis a demandé des explications, un agent de police lui aurait simplement répondu : « C’est sur instruction de l’Autorité supérieure », sans fournir d’autres détails.
Furieux, Mansour Faye a interprété cette décision comme une action motivée par des considérations politiques. « À ma connaissance, je ne fais l’objet d’aucune procédure, ni d’aucune enquête, encore moins d’une quelconque accusation », a-t-il précisé, ajoutant : « Si c’est pour des questions politiques, cette autorité va continuer à souffrir ! Qu’elle sache que je suis et reste debout, droit dans mes bottes ! » Il a déclaré que cette interdiction était une tentative d’intimidation, qu’il promet de défier avec détermination.
Cette situation s’ajoute à une série de mesures similaires prises à l’encontre de personnalités politiques et publiques, dans un contexte de tensions croissantes. Mansour Faye, avec une grande fermeté, semble prêt à contester cette interdiction, qu’il considère comme une manœuvre politique visant à le faire taire.
Maroc : près de 300 Sénégalais emprisonnés dans les prisons du royaume chérifien
Près de 300 Sénégalais sont actuellement incarcérés dans diverses prisons au Maroc pour une série d’infractions, allant de l’immigration clandestine au trafic de drogue, en passant par l’association de malfaiteurs, selon un rapport de l’agence de presse sénégalaise (APS). Ces détenus sont répartis dans plusieurs établissements pénitentiaires à travers le royaume chérifien, incluant des villes comme Bouizakarne, Es-Smara, Kénitra, Khouribga, Laâyoune, Nador et Safi Central.
Parmi ces détenus, 38 ont exprimé le souhait d’être transférés au Sénégal pour purger leur peine sur leur sol. Le rapport précise que certains d’entre eux purgent des peines allant de trois à vingt-cinq ans de prison. Le nombre de Sénégalais rapatriés en 2025 a considérablement augmenté, avec 180 ressortissants retournant déjà au Sénégal depuis le début de l’année, représentant près de 98 % des retours de Sénégalais cette année.
Ces rapatriements s’inscrivent dans le cadre de la convention bilatérale de 2004 entre le Sénégal et le Maroc, visant à faciliter le transfèrement des détenus et leur réinsertion sociale. Le 22 janvier 2025, le Conseil des ministres du Sénégal a examiné un projet de décret pour ratifier cette convention, adopté le 3 mars par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Il sera présenté en séance plénière le 11 mars 2025.
Les consulats sénégalais à Casablanca et à Dakhla jouent un rôle clé dans la gestion des dossiers judiciaires de ces détenus. À Casablanca, 160 Sénégalais sont suivis, tandis que 139 autres sont pris en charge par le consulat de Dakhla. Les chiffres de rapatriement en 2024 révèlent également une forte représentation du Maroc, avec 1 115 Sénégalais rapatriés sur un total de 3 004, soit 37,16 % des retours enregistrés cette année-là.
Les autorités des deux pays continuent de collaborer pour faciliter le transfert et la réinsertion des détenus sénégalais, garantissant ainsi une meilleure réadaptation à la vie civile après leur libération.
Transfèrement des détenus entre le Maroc et le Sénégal : Une coopération judiciaire renforcée
Le projet de loi portant sur la Convention d’assistance aux détenus et le transfèrement des personnes condamnées entre le Maroc et le Sénégal a franchi une étape décisive. Adopté le 3 mars 2025 par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sénégalaise, il sera soumis à une adoption définitive en plénière le 11 mars 2025. Une fois ratifié par le Président de la République, le texte sera publié au Journal officiel. Ce projet repose sur une convention signée le 17 décembre 2004 à Rabat et vise à faciliter le rapatriement des détenus sénégalais afin qu’ils purgent leur peine dans leur pays d’origine.
À ce jour, 299 Sénégalais sont incarcérés dans les prisons marocaines. Parmi eux, 160 relèvent du Consulat Général du Sénégal à Dakhla, avec une concentration notable de détenus à Laâyoune (93), Bouizakarne (49) et Tan-Tan (18). Les 139 autres sont sous la juridiction du Consulat de Casablanca, couvrant l’ensemble du territoire marocain. Les condamnations concernent principalement des affaires liées à l’immigration clandestine, au trafic et à la consommation de drogue, à l’association de malfaiteurs, aux crimes, à l’usage de faux billets, à l’escroquerie et à la fraude.
Parmi ces détenus, 38 ont officiellement demandé leur transfèrement au Sénégal. Répartis dans différentes prisons du royaume, ces détenus purgent pour certains des peines lourdes allant de 3 à 25 ans. Cette convention leur donnerait ainsi l’opportunité de purger leur peine dans leur pays d’origine, leur permettant une réinsertion sociale plus efficace après leur incarcération.
Le Maroc joue un rôle central dans les flux migratoires des Sénégalais, que ce soit en tant que destination économique ou comme point de transit vers l’Europe. En 2024, sur un total de 3 004 retours volontaires et forcés de Sénégalais depuis l’étranger, 1 115 concernaient des migrants en provenance du Maroc. En 2025, la tendance se poursuit avec 180 des 184 rapatriés venant du royaume chérifien, soit 97,8 % du total. Ces chiffres illustrent l’ampleur des mouvements migratoires entre les deux pays et la nécessité d’un encadrement plus structuré.
La communauté sénégalaise au Maroc est estimée à environ 200 000 personnes, réparties principalement dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Fès, Meknès, Marrakech, Agadir et Kénitra. Nombreux sont ceux qui travaillent dans la restauration, le sport, l’agriculture, les services domestiques ou encore le commerce ambulant. Toutefois, une frange importante de cette communauté vit dans la précarité, souvent en attente d’une opportunité de traversée vers l’Europe.
La ratification de cette convention illustre la solidité des relations bilatérales entre le Sénégal et le Maroc. Au-delà de la question du transfèrement des détenus, cette coopération vise également à mieux encadrer les flux migratoires et à apporter une réponse concertée aux défis liés à l’immigration clandestine. Le Maroc, en tant que carrefour stratégique entre l’Afrique et l’Europe, demeure une destination privilégiée pour de nombreux Sénégalais en quête d’opportunités ou de passage vers l’Occident.
Expulsion de 52 familles à la Cité Fayçal : Alioune Tine dénonce une mesure illégale
La Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) a pris la décision d’expulser 52 familles de hauts fonctionnaires retraités résidant à la Cité Fayçal. Une situation qui suscite l’indignation, notamment chez Alioune Tine, défenseur des droits humains, qui dénonce une mesure « illégale ».
Dans un message publié sur X, Alioune Tine a exprimé son soutien aux familles concernées et a interpellé les autorités sur la nécessité de respecter les droits acquis. Il rappelle que cette situation n’est pas inédite et qu’au fil des décennies, des hauts fonctionnaires ont bénéficié de logements de fonction, notamment sous la présidence de Léopold Sédar Senghor.
D’après lui, la décision de la Sogepa ne repose pas sur une base légale solide. Il insiste sur le fait que l’État doit faire preuve de discernement dans sa politique de récupération des biens immobiliers publics, afin de ne pas précariser des citoyens ayant servi l’administration pendant des années.
Les familles concernées, qui ont reçu une injonction de quitter les lieux dès le mois d’août, dénoncent elles aussi une procédure arbitraire et une absence de concertation. Certaines envisagent de saisir la justice pour contester cette décision.
Cette affaire intervient dans un contexte où l’État sénégalais mène une politique de récupération de son patrimoine bâti, notamment face à l’occupation prolongée de logements administratifs par d’anciens fonctionnaires. Cependant, les expulsions sans cadre légal clair risquent de créer un climat social tendu et de raviver le débat sur la gestion du patrimoine immobilier public.
Dégradation du pont de Keur Massar : le MITTA et l’AGEROUTE rassurent sur la stabilité de l’ouvrage
Après l’incident ayant endommagé une partie du pont de Keur Massar, le ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens (MITTA) et l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE) ont tenu à rassurer les usagers de la route. Dans un communiqué conjoint, ils affirment que l’ouvrage ne présente aucune menace pour la sécurité publique et que les réparations nécessaires seront entreprises rapidement.
Selon le communiqué, la dégradation du pont a été causée par le passage d’un poids lourd qui a endommagé les barrières de sécurité.
« À la suite des dommages causés par un poids lourd, au niveau du pont de Keur Massar, il a été constaté que certaines barrières de sécurité de type BN4 ont subi des dommages. Ces dégradations affectent environ 15 mètres linéaires de barrières, ainsi que le béton autour des fixations ou éléments d’ancrage de celles-ci, qui ont éclaté », a précisé le MITTA.
Toutefois, malgré ces dégâts, la structure du pont demeure intacte et ne présente aucun danger immédiat pour les automobilistes et les piétons.
L’AGEROUTE a assuré que les travaux de réhabilitation sont déjà en préparation. Ceux-ci consisteront notamment à remplacer les barrières de sécurité endommagées et à réparer le béton des ancrages. L’agence a précisé que tout sera mis en œuvre pour minimiser les perturbations et permettre aux usagers de circuler en toute sécurité.
Dans leur communiqué, le MITTA et l’AGEROUTE ont appelé les conducteurs, notamment ceux de poids lourds, à plus de vigilance et de responsabilité afin d’éviter des incidents similaires. Ils ont insisté sur la nécessité de respecter les limites de charge et les normes de circulation sur les infrastructures routières afin de garantir leur durabilité.
Ziguinchor : Trois élèves définitivement exclus du CEM Boucotte Sud pour injures envers le personnel éducatif
L’Inspection d’Académie de Ziguinchor a pris une décision ferme à l’encontre de trois élèves du Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Boucotte Sud, accusés d’avoir proféré des injures à l’encontre du personnel éducatif. Dans un communiqué officiel, les autorités académiques ont annoncé l’exclusion définitive de Abdou Ndiaye, Eliasse Badiane et Idrissa Diatta, une sanction qui marque la tolérance zéro face aux écarts de conduite au sein des établissements scolaires.
L’incident a éclaté lorsque des vidéos montrant ces élèves insultant un membre du personnel éducatif ont été massivement relayées sur les réseaux sociaux. Cette diffusion virale a provoqué l’indignation et suscité une réaction rapide des autorités académiques, sous l’autorité du ministre de l’Éducation, Moustapha Bamba Guirassy.
Face à la gravité des faits et à leur impact sur la discipline au sein de l’établissement, l’Inspection d’Académie a jugé nécessaire d’appliquer une sanction exemplaire pour rappeler l’importance du respect des enseignants et des règles de bonne conduite en milieu scolaire.
Si certains saluent cette exclusion comme un rappel à l’ordre nécessaire pour préserver l’autorité des enseignants et l’harmonie dans les écoles, d’autres estiment que la sanction est trop sévère. Certains syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves appellent ainsi à une réflexion plus large sur l’encadrement des élèves et l’usage des réseaux sociaux en milieu scolaire.
Dans son communiqué, l’Inspection d’Académie de Ziguinchor a tenu à rappeler aux élèves que le respect des enseignants et du personnel éducatif est une règle fondamentale, et que tout manquement grave à cette exigence expose les fautifs à des sanctions disciplinaires sévères.
Licenciements massifs au Sénégal : la CNTS dénonce des pratiques abusives et appelle au dialogue social
La multiplication des licenciements dans le secteur privé et parapublic suscite une vive inquiétude au sein du monde syndical. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) alerte sur des pratiques jugées abusives et réclame l’ouverture d’un dialogue social inclusif afin de protéger les droits des travailleurs.
Lors d’un atelier de formation tenu ce lundi à Fatick, Mariame Sakho Dansokho, secrétaire fédérale de la CNTS en charge de l’éducation et de la formation, a exprimé son indignation face à la vague de licenciements qui frappe le pays. Selon elle, ces mises à pied massives ne respectent pas les normes en vigueur et se déroulent dans des conditions souvent opaques.
« La CNTS ne peut que déplorer les licenciements abusifs auxquels nous assistons en ce moment. Il y en a beaucoup. Et malheureusement, ce sont des licenciements qui n’ont pas respecté les procédures », a-t-elle déclaré.
La syndicaliste pointe du doigt l’absence de concertation préalable entre les employeurs et les travailleurs, un manquement grave aux principes de dialogue social censés régir le marché du travail. Elle insiste sur la nécessité d’un cadre de discussions entre les différentes parties pour anticiper et éviter ces ruptures brutales de contrats.
Au-delà des procédures irrégulières, la CNTS dénonce un manque flagrant de dialogue social dans la gestion des licenciements. Pour Mariame Sakho Dansokho, les entreprises doivent associer les travailleurs aux discussions avant toute décision, afin de rechercher des alternatives viables.
« Il y a des procédures pour licencier. On n’a pas convié les travailleurs autour d’un dialogue social pour voir quel plan il faut mettre en place », regrette-t-elle.
L’organisation syndicale considère que la crise économique ne peut justifier un passage en force des employeurs au détriment des travailleurs. Elle exhorte donc les autorités à renforcer le cadre juridique et institutionnel en faveur d’un dialogue social constructif et permanent.
Face à cette situation préoccupante, la CNTS place de grands espoirs dans les échanges avec le Premier ministre. Selon Mariame Sakho Dansokho, le gouvernement doit jouer un rôle central dans la régulation du marché du travail et la protection des salariés.
« Le travail sérieux va commencer après le lancement, avec le Premier ministre qui nous a dressé le contexte financier et économique du pays », a-t-elle affirmé, suggérant que ces discussions pourraient aboutir à des mesures concrètes pour endiguer la crise sociale.
La CNTS exhorte les autorités à revoir en profondeur les mécanismes de licenciement afin de garantir plus de transparence et d’équité. Elle rappelle que le respect des droits des travailleurs et la préservation des emplois doivent être des priorités pour assurer une stabilité sociale et économique durable.
« Ce que nous disons, c’est que le dialogue social doit être mis en œuvre. Il doit être franc et sincère pour mettre tous les problèmes sur la table, en discuter et trouver des solutions », insiste la responsable syndicale.
Alors que le climat social demeure tendu, la CNTS met en garde contre les conséquences désastreuses d’une détérioration des relations de travail. Elle appelle ainsi à une mobilisation générale pour faire entendre la voix des travailleurs et garantir une meilleure protection de leurs droits.
Le président de l’Assemblée nationale reçoit le bureau national de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal
Ce lundi 10 mars, le président de l’Assemblée nationale, Monsieur El Malick Ndiaye, a accordé une audience au bureau national de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS), conduit par son président, Imam Ahmed Dame Ndiaye. Cette rencontre s’est tenue dans un climat empreint de respect et de fraternité, témoignant de l’importance accordée au dialogue entre les institutions républicaines et les guides religieux.
Les Imams ont exprimé leur profonde gratitude pour cette audience, saluant l’esprit d’ouverture du président de l’Assemblée nationale, déterminé à faire de cette institution une véritable « maison du peuple », où les préoccupations des citoyens sont entendues et prises en compte.
Au cours des échanges, El Malick Ndiaye a évoqué plusieurs questions d’actualité, notamment la situation économique du pays. Il a présenté les principales conclusions du rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques et s’est longuement exprimé sur la problématique des licenciements dans le secteur public. Toutefois, il a tenu à rassurer ses interlocuteurs en soulignant que des mesures correctives ont été mises en œuvre par le gouvernement, et que des signes d’amélioration commencent à se faire sentir.
Ces explications ont été bien accueillies par les membres de la LIPS, qui se sont dits rassurés. Ils ont adressé leurs félicitations au président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, ainsi qu’au Premier ministre Ousmane Sonko, pour les efforts déployés afin de redresser la situation du pays.
Le président de l’Assemblée a également mis en lumière le rôle fondamental des Imams dans la société sénégalaise. Par leur autorité spirituelle et leur influence morale, ils constituent des acteurs clés du maintien de la cohésion sociale, de la paix et de l’harmonie au sein des communautés.
Enfin, El Malick Ndiaye a insisté sur la nécessité d’un dialogue permanent entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, condition indispensable à une gouvernance apaisée, inclusive et durable.
Cette rencontre marque une nouvelle étape dans le renforcement des liens entre les institutions de la République et les représentants religieux, au service du bien commun.



L’activiste Ardo Gningue placé en garde à vue après son audition à la Division spéciale de cybersécurité
Convoqué ce lundi par la Division spéciale de cybersécurité (DSC), l’activiste Ardo Gningue a été placé en garde à vue à l’issue de son audition. Il est reproché à ce dernier des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, diffusés sur sa page Facebook.
Selon des informations obtenues par Seneweb, c’est le procureur de la République qui s’est autosaisi du dossier, en raison de la teneur des publications de l’activiste sur les réseaux sociaux. Lors de son interrogatoire, Ardo Gningue a assumé l’intégralité de ses écrits, tout en affirmant n’avoir insulté personne.
Sauf changement de dernière minute, il devrait être présenté, ce mardi, devant le procureur qui décidera des suites à donner à cette affaire.
L’interpellation d’Ardo Gningue suscite déjà de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, notamment parmi ses partisans, qui dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. En attendant, le sort de l’activiste repose désormais entre les mains du parquet.
9e jour du Ramadan au Sénégal : les fidèles poursuivent leur jeûne dans la ferveur
Ce lundi 10 mars 2025 marque le 9e jour du mois sacré du Ramadan pour la majorité des musulmans au Sénégal. Comme chaque jour, les fidèles ont entamé leur jeûne à l’aube, dans une atmosphère de recueillement et de spiritualité, rythmée par les prières, la lecture du Coran et les actes de solidarité.
Le dernier repas avant l’aube, appelé Kheudeu, devait être pris avant 06h04, tandis que le début effectif du jeûne (Fajr) était fixé à 06h19. Après une journée d’abstinence, aussi bien alimentaire que comportementale, la rupture du jeûne (Iftar) est prévue à 19h20 ce soir.
Les horaires du Kheudeu et de l’Iftar évolueront graduellement tout au long du mois, en fonction de la durée du jour, qui s’allonge ou se raccourcit selon les cycles solaires. Cette progression est suivie attentivement par les fidèles, qui ajustent quotidiennement leur pratique en fonction du calendrier lunaire et des recommandations des autorités religieuses.
Dans les foyers sénégalais, l’ambiance est marquée par le partage et la convivialité. De nombreux gestes de solidarité se multiplient à travers des distributions de repas, de dattes, d’eau ou encore des aides aux familles démunies, illustrant l’esprit de générosité propre à ce mois béni.
Le Ramadan se poursuit ainsi dans une atmosphère de piété, de patience et de dévotion, avec l’espoir d’en tirer les bienfaits spirituels et sociaux qu’il incarne.
Sénégal : Alerte sur une faille de cybersécurité dans le secteur financier
Une alerte préoccupante secoue actuellement le secteur financier sénégalais. Un groupe se faisant appeler “Mauritania Hackers” affirme avoir infiltré les systèmes informatiques de plusieurs institutions bancaires ainsi que d’entreprises spécialisées dans la cybersécurité. Cette situation soulève de vives inquiétudes alors que le pays poursuit sa transition vers la finance numérique.
L’Afrique de l’Ouest, et le Sénégal en particulier, connaît une transformation digitale rapide de ses services financiers. Applications mobiles, paiements électroniques et services bancaires en ligne ont révolutionné les usages, offrant davantage de commodité aux usagers. Toutefois, cette numérisation fulgurante semble attirer de plus en plus l’attention de cybercriminels désireux d’exploiter les failles encore présentes dans les systèmes.
Si les revendications du groupe pirate se confirment, les conséquences pourraient être très lourdes. Parmi les menaces les plus sérieuses :
• Fuite massive de données : Les informations personnelles et bancaires des clients risquent d’être compromises.
• Interruption des services financiers : Une attaque informatique pourrait paralyser les services bancaires, causant des désagréments majeurs.
• Pertes financières : Aussi bien pour les établissements que pour les clients, des pertes directes ou indirectes pourraient survenir.
Face à cette menace, les experts en cybersécurité appellent à une réaction rapide et coordonnée. Pour les institutions financières, plusieurs mesures s’imposent :
• Réaliser des audits de sécurité réguliers pour détecter les vulnérabilités ;
• Former continuellement le personnel aux bonnes pratiques de cybersécurité ;
• Renforcer les infrastructures numériques pour mieux protéger les données sensibles ;
• Mettre à jour systématiquement les logiciels et systèmes informatiques.
Les utilisateurs, eux aussi, doivent adopter des gestes simples mais efficaces :
• Utiliser des mots de passe complexes et différents pour chaque service ;
• Activer l’authentification à deux facteurs ;
• Surveiller régulièrement l’activité de leurs comptes ;
• Se méfier des tentatives de phishing et autres arnaques en ligne.
Ces incidents présumés rappellent l’urgence d’un renforcement des normes de sécurité dans le secteur bancaire. Les autorités financières régionales travaillent déjà à l’élaboration de directives plus rigoureuses pour sécuriser l’écosystème numérique.
Alors que le Sénégal et la sous-région poursuivent leur transition vers une économie numérique, la cybersécurité doit désormais figurer parmi les priorités stratégiques. Car si la digitalisation offre des opportunités, elle ne saurait se faire au détriment de la sécurité des usagers et de la stabilité du système financier.
Guy Marius Sagna alerte sur les violations des droits des Sénégalais en Mauritanie : une mission parlementaire proposée
Le député Guy Marius Sagna a exprimé sa vive inquiétude face aux informations préoccupantes en provenance de la République islamique de Mauritanie, faisant état de violations des droits humains et d’une montée de la xénophobie visant des ressortissants ouest-africains, notamment sénégalais, maliens et ivoiriens.
Selon plusieurs rapports, des migrants africains, dont des Sénégalais, seraient victimes d’arrestations arbitraires et d’expulsions menées dans des conditions jugées inhumaines. Si ces faits venaient à être confirmés, ils constitueraient de graves atteintes aux droits fondamentaux des migrants vivant sur le territoire mauritanien.
Tout en reconnaissant la souveraineté de la Mauritanie, Guy Marius Sagna a tenu à souligner que cette situation ne saurait laisser le Sénégal indifférent. « La Mauritanie est un État souverain qui a le droit de définir ses propres règles, et les Sénégalais qui choisissent de s’y rendre doivent les respecter. Cependant, nous ne pouvons rester indifférents face aux traitements qui leur sont réservés », a-t-il déclaré.
Face à ces allégations préoccupantes, le député propose la mise en place d’une mission d’information parlementaire chargée d’évaluer les conditions de vie des Sénégalais et d’autres migrants ouest-africains en Mauritanie. Cette mission permettrait de recueillir des témoignages directs et des éléments concrets afin d’éclairer les autorités sénégalaises sur la réalité du terrain. « Il est essentiel que nous ayons des informations fiables et précises pour orienter les actions à mener », a-t-il insisté.
Par ailleurs, Guy Marius Sagna a annoncé son intention d’interpeller le gouvernement sénégalais sur cette crise. Il exhorte les autorités à entreprendre des démarches diplomatiques et politiques fortes pour garantir la sécurité et le respect des droits des Sénégalais établis en Mauritanie. « Nous ne pouvons fermer les yeux sur le sort de nos compatriotes », a-t-il martelé, appelant à une réaction rapide et ferme des instances concernées.
Alors que la situation des migrants africains devient de plus en plus préoccupante dans plusieurs pays de la sous-région, l’appel de Guy Marius Sagna vient rappeler l’urgence d’une réponse concertée, fondée sur la protection des droits humains et la solidarité africaine.
Bourses de sécurité familiales : le programme n’est pas suspendu, rassure le ministère de la Famille
Le ministère de la Famille et des Solidarités a tenu à rassurer les bénéficiaires du programme national de bourses de sécurité familiales. Contrairement aux rumeurs persistantes sur une éventuelle suspension, les autorités affirment que le programme se poursuit, même si un processus d’évaluation et de mise à jour est actuellement en cours.
Invité sur les ondes de la RFM ce lundi, El Hadji Ndiogou Diouf, secrétaire général du ministère, a déclaré : « Je ne pense pas qu’il y a une décision formelle, en tout cas je n’en suis pas informé, de suspension du programme national de bourses de sécurité familiales. » Il a expliqué que le retard constaté dans le paiement des bourses ne signifie nullement un arrêt du programme.
Selon lui, des arriérés de paiement couvrant quatre trimestres sont en cours de régularisation. « Cela ne veut pas dire qu’on a suspendu. C’est un problème de paiement de bourses qui se passe habituellement dans beaucoup de programmes sociaux de ce genre, mais qu’on est en train de régulariser pour pouvoir pérenniser et renforcer ce programme », a-t-il précisé.
Le programme est adossé au Registre national unique (RNU), une base de données qui permet de cibler les bénéficiaires. Ce registre fait actuellement l’objet d’une mise à jour et d’une extension visant à atteindre un million de ménages. « Le travail de mise à jour et d’extension est pratiquement terminé. On est en train de faire les dernières validations. Ce registre va désormais servir de base à toutes les politiques de protection sociale », a conclu M. Diouf.
Le ministère appelle ainsi à la patience et à la confiance, en assurant que tous les paiements dus seront effectués dans les meilleurs délais et que le programme, loin d’être abandonné, est en phase de renforcement.
Vers un pape noir ? L’espoir porté par Mgr Benjamin Ndiaye
L’Afrique, terre de foi et de ferveur chrétienne, pourrait-elle un jour voir l’un de ses fils accéder au trône de Saint Pierre ? Cette question, encore impensable pour certains il y a quelques décennies, s’impose aujourd’hui avec de plus en plus d’acuité. Invité de la RTS ce dimanche, Mgr Benjamin Ndiaye, ancien archevêque de Dakar, n’a pas éludé le sujet. Au contraire, il s’en est emparé avec un enthousiasme assumé.
« Moi, j’en rêve honnêtement », a-t-il confié. Un rêve nourri par la vitalité de l’Église africaine, le dynamisme de ses communautés, et la profondeur de la foi vécue au quotidien sur le continent. Pour Mgr Ndiaye, ce rêve est aussi chargé d’une symbolique forte : « L’homme noir a subi tant d’injustices dans l’histoire, qu’un pape noir aurait une portée prophétique. Je crois profondément que c’est possible. »
Même s’il rappelle que le choix du souverain pontife revient exclusivement au Collège des cardinaux, l’ancien archevêque de Dakar invite à l’espérance : « À la grâce de Dieu, signons pour un pape noir ! Prions pour que cela arrive. Pourquoi pas ? »
Cette prise de position, à la fois audacieuse et pleine d’espérance, trouve un écho particulier dans une Église universelle qui cherche à mieux refléter sa diversité. Alors que de plus en plus de cardinaux africains accèdent à des postes stratégiques au sein de la Curie romaine, l’hypothèse d’un pape noir n’est plus une utopie. Elle est une possibilité.
Me Moussa Diop tire à boulets rouges sur le tandem Diomaye-Sonko : « Une pagaille au sommet de l’État »
Dans une vidéo postée sur le réseau X (anciennement Twitter) et largement relayée ce lundi par L’Observateur, Me Moussa Diop, président du mouvement And Gor Yi/Jotna, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du duo exécutif Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. L’ancien directeur général de Dakar Dem Dikk dresse un tableau alarmant de la gouvernance actuelle, dénonçant ce qu’il qualifie de « graves incohérences » dans la gestion des finances publiques du Sénégal.
Au cœur de ses critiques : la mauvaise gestion du foncier et l’opacité des mécanismes de répartition des fonds communs. Me Diop fustige également l’administration des Douanes, qu’il estime inefficace et dépourvue de transparence, appelant à une réforme en profondeur du secteur et à une révision des procédures de traitement, souvent éloignées du principe de mérite.
L’homme politique s’inquiète surtout de l’évolution vertigineuse de la dette publique, qu’il juge préoccupante. Il déplore le fait que malgré l’héritage budgétaire difficile laissé par l’ancien régime, le gouvernement actuel poursuit dans la même logique d’endettement. « En 2024, la dette dépasse déjà 4 000 milliards FCFA, et pourrait atteindre près de 5 000 milliards en 2025 si rien n’est fait », alerte-t-il.
Me Moussa Diop remet également en question la transparence dans l’utilisation de ces emprunts, exigeant des éclaircissements clairs à l’endroit des citoyens sénégalais. « Il est inadmissible que les Sénégalais ne soient pas informés de la destination de ces sommes colossales », martèle-t-il.
L’avocat appelle à une reddition des comptes plus large, qui ne se limiterait pas aux responsables de l’ancien régime, mais s’étendrait également à des institutions comme la BCEAO. Il met en lumière les zones d’ombre entourant le rapport de la Cour des comptes, indiquant que le document n’aurait pas été signé par l’ensemble des présidents de chambre. Pour lui, cet épisode est symptomatique d’« une pagaille au sommet de l’État ».
À travers cette sortie musclée, Me Moussa Diop tente de sonner l’alerte sur les dérives qu’il attribue à la gestion du tandem Diomaye-Sonko, tout en se positionnant en vigie politique face à ce qu’il considère comme une dérive budgétaire inquiétante et un déficit de gouvernance.
Cité Fayçal : la Sogepa somme 52 familles de quitter les lieux, Alioune Tine monte au créneau
La tension monte à la Cité Fayçal. La Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) a récemment adressé une sommation à 52 familles occupant des villas dans ce quartier résidentiel, leur intimant l’ordre de libérer les lieux d’ici août 2025. En cause : des baux emphytéotiques que la Sogepa juge « illégaux » car ne respectant pas la réglementation en vigueur.
Selon la société publique, ces occupants ne disposeraient pas de titres valides, malgré leur installation souvent ancienne et régulière. Une décision qui suscite une vive polémique et réveille les tensions autour de la gestion du patrimoine immobilier de l’État.
Contacté par plusieurs résidents inquiets, le défenseur des droits humains Alioune Tine a réagi avec fermeté. Il dénonce une injonction brutale et juridiquement contestable. « Il faut que la notion de continuité de l’État ait un sens. Ce n’est pas la première fois que des hauts fonctionnaires bénéficient de tels avantages. Cela existait déjà sous Senghor », a-t-il déclaré, soulignant le caractère historique de ces attributions.
Pour Alioune Tine, cette décision risque de créer un précédent dangereux en remettant en cause des droits acquis au fil du temps. « Dans la récupération des biens immobiliers de l’État, il est essentiel de faire preuve de discernement, surtout dans le cas de la Cité Fayçal », plaide-t-il.
Le défenseur des droits appelle les autorités à reconsidérer leur approche et à privilégier une solution concertée. « Il ne faut pas revenir sur des engagements de l’État. Une telle décision pourrait créer une rupture de confiance entre les citoyens et l’administration », alerte-t-il.
De leur côté, les familles concernées s’estiment lésées et se disent prêtes à engager un bras de fer juridique pour faire valoir leurs droits. L’affaire de la Cité Fayçal pourrait ainsi s’inviter sur le terrain judiciaire, voire politique, si aucune médiation n’est trouvée.
Enquête sur des conventions entre l’État du Sénégal et le cabinet Lazareff Le Bars : le parquet financier ouvre une information judiciaire
Une nouvelle affaire secoue les sphères politico-financières du Sénégal. Selon le journal Libération, une enquête a été ouverte par le parquet financier concernant les conventions signées entre l’État du Sénégal, sous la présidence de Macky Sall, et le prestigieux cabinet français Lazareff Le Bars, spécialisé dans l’arbitrage international, les contentieux et le conseil juridique et fiscal en Afrique.
Au cœur de cette enquête : des soupçons de blanchiment de capitaux. L’Agent judiciaire de l’État (AJE) s’est d’ailleurs constitué partie civile dans ce dossier, ce qui témoigne de la gravité des faits présumés.
D’après les informations relayées par Libération dans son édition du lundi 10 mars, les autorités judiciaires s’intéressent à une série de virements effectués depuis le Trésor public sénégalais au profit du cabinet français, pour un montant global de 6 milliards 736 millions 215 mille 61 francs CFA, répartis entre avril 2018 et avril 2024.
Plus troublant encore : la dernière transaction recensée aurait été réalisée le 2 avril 2024, jour même de la passation de pouvoir entre le président sortant Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, fraîchement investi après avoir prêté serment. Ce timing particulier a visiblement renforcé les interrogations du parquet.
Les investigations en cours devraient permettre de déterminer la nature exacte des prestations fournies par le cabinet Lazareff Le Bars, d’identifier les bénéficiaires finaux des fonds et d’évaluer la conformité des contrats avec les règles de la commande publique.
L’affaire pourrait donc rebondir dans les prochains jours, avec d’éventuelles convocations et auditions. Elle intervient dans un contexte de transition politique où les nouvelles autorités semblent vouloir renforcer la transparence dans la gestion des ressources publiques et faire toute la lumière sur certaines pratiques de l’ancien régime.
Manifestation de soutien à Tahirou Sarr prévue à Oréfondé
Une manifestation de soutien à Tahirou Sarr est annoncée à Oréfondé, a-t-on appris ce lundi via la RFM. Une marche pacifique est prévue pour le 13 mars prochain, à l’initiative de proches et sympathisants de l’homme d’affaires récemment mis en cause dans une affaire financière de grande envergure.
Tahirou Sarr a été entendu le jeudi 27 février dernier par le collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF), dans le cadre de l’enquête sur des transactions jugées suspectes, évaluées à 125 milliards de francs CFA. Ce dossier, révélé par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a conduit à l’incarcération de plusieurs personnalités.
Présenté comme l’un des complices du député Mouhamadou Ngom, dit Farba, également écroué dans cette affaire, Tahirou Sarr a été placé sous mandat de dépôt. Son entourage dénonce une procédure jugée expéditive et appelle à une mobilisation pour exiger sa libération.
La marche du 13 mars devrait ainsi rassembler de nombreux soutiens dans la localité d’Oréfondé, dans une ambiance que les organisateurs veulent pacifique mais déterminée. Ils comptent faire entendre leur voix face à ce qu’ils considèrent comme une injustice.
Affaire Doro Gaye – Colonel Cheikh Sarr : la justice poursuit les investigations
Les poursuites judiciaires visant l’homme d’affaires Doro Gaye et le colonel Cheikh Sarr se poursuivent. La chambre d’accusation a récemment rejeté la requête introduite par l’ancien chef de la Section de recherches de Colobane, qui sollicitait l’annulation de la procédure judiciaire le concernant. Selon le journal Les Échos, cette décision confirme la volonté des autorités judiciaires d’aller au fond du dossier.
L’affaire trouve son origine dans une plainte déposée par Zakiroulah Sow, qui accuse Doro Gaye d’escroquerie dans une transaction immobilière portant sur un terrain situé aux abords de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, dont la valeur est estimée à 1,2 milliard de francs CFA. Selon la partie plaignante, l’homme d’affaires se serait indûment enrichi dans cette opération.
Le colonel Cheikh Sarr, quant à lui, est soupçonné d’avoir perçu une somme de 400 millions de francs CFA dans cette affaire. Bien qu’il ait toujours clamé n’avoir joué qu’un rôle d’intermédiaire entre les deux parties, l’officier de gendarmerie avait été placé sous mandat de dépôt avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Il avait ensuite déposé une requête pour faire annuler la procédure, invoquant un vice de forme et affirmant que la partie civile ne l’avait jamais cité dans la plainte. Des arguments qui n’ont pas convaincu la chambre d’accusation, laquelle a suivi les réquisitions du parquet en rejetant sa demande.
De son côté, Doro Gaye se trouve actuellement hors du territoire sénégalais. Arrêté puis relâché à Paris, en France, il s’était rendu à l’étranger en violation des conditions de sa liberté provisoire. Son extradition serait désormais à l’étude, selon les informations disponibles.
L’affaire, qui mêle gros enjeux financiers et implications judiciaires de haut niveau, continue ainsi d’alimenter les débats, en attendant de nouveaux développements judiciaires dans les prochaines semaines.
IMPLICATION SUPPOSÉE DE SON BEAU-FRÈRE DANS L’ARRESTATION DE SON MARI : Mme Diop Oumy, épouse de Lat, brise le silence
Détenu depuis près de six mois pour des délits financiers allégués, Lat Diop traverse une incarcération qui suscite de nombreuses interrogations et alimente le débat public. En 2022, alors qu’il était encore dans l’opposition, l’actuel Premier ministre avait suggéré que Lat Diop pourrait faire face à des poursuites judiciaires une fois au pouvoir. Une succession d’événements qui, avec le recul, divise l’opinion : certains y voient une simple coïncidence, tandis que d’autres estiment que ceci s’inscrit dans une stratégie politique visant à écarter une figure influente de l’opposition au profit du président de Pastef / Les Patriotes.
Dans le même temps, l’hypothétique implication de son demi-frère par alliance, réputé proche d’Ousmane Sonko, continue de nourrir les spéculations.
Dans cet entretien exclusif accordé au « Dakarois Quotidien », Mme Diop Oumy, épouse de Lat depuis 14 ans, livre un témoignage poignant sur l’épreuve que traverse leur famille. Entre incertitudes judiciaires et enjeux politiques sous-jacents, elle dévoile le quotidien de son mari en détention, revient sur la position adoptée par l’ex-Premier ministre, Amadou Ba, et explique les démarches engagées pour faire éclater la vérité.
Dakarois Quotidien : Comment votre famille (et vous incluse) vit-elle cette épreuve ?
Mme Diop : Très dure comme toute épreuve, parce que ce n’est pas du tout facile d’être à ses côtés depuis 14 ans et du jour au lendemain, même pour le voir, il faut demander une permission. Mais nous essayons de tenir quand même et espérons le revoir bientôt à la maison.
DQ : Comment votre époux vit-il ces longs mois d’incarcération ?
Mme Diop : Il le vit avec dignité et courage.
DQ : Quel est son état d’esprit face à la détention prolongée ?
Mme Diop : Il reste serein et il a foi en la justice de son pays.
DQ : A-t-il le moral ou traverse-t-il des moments de découragement ?
Mme Diop : Vous savez que la vie carcérale n’est pas du tout facile pour une personne qui avait l’habitude d’être active, mais il essaye de s’adapter au mieux en laissant tout entre les mains de Dieu, même s’il y a des jours avec et des jours sans.
DQ : Comment se déroulent ses journées en prison ?
Mme Diop : Il a quand même sympathisé avec bon nombre de détenus avec qui il discute beaucoup ; sinon il fait beaucoup de lecture et passe beaucoup de temps à prier aussi.
POSTURE D’AMADOU BA, EX-PREMIER MINISTRE
DQ : Comment votre mari vit-il le fait que ses anciens collaborateurs ne lui aient ni rendu visite en prison, ni présenté leurs condoléances lors du décès de son père ?
Mme Diop : Certains parmi eux m’ont rendu visite ou m’ont jointe par téléphone. D’autres ont pu aller rendre visite en prison à mon mari ; c’est juste que ça n’a pas été médiatisé. Au passage, je les remercie beaucoup pour leur soutien.
DQ : Pensez-vous qu’il y en a qui l’ont abandonné par peur, opportunisme ou ingratitude ?
Mme Diop : Pour le reste qui ne se sont pas encore manifestés, cela peut être par manque de temps, parce que les préoccupations de la vie courante sont énormes de nos jours. Cependant, nous ne blâmons personne.
DQ : Amadou Ba, qui avait reçu le soutien de votre époux lors de la dernière présidentielle, soutient-il aujourd’hui votre mari ?
Mme Diop : Le ministre Amadou Ba m’a rendu visite et prend souvent de mes nouvelles, et je sais qu’il fera de son possible pour aider mon époux à sortir de cette impasse.
DQ : Votre époux bénéficie-t-il du soutien de ses camarades de l’APR durant sa détention ?
Mme Diop : Il y a beaucoup de ses camarades de l’APR qui nous soutiennent.
DQ : Quelles sont ses relations avec Farba Ngom en prison ?
Mme Diop : Avec Farba, ils sont camarades de parti et ils ont une bonne relation.
DQ : Comment vit-il le ramadan en détention ?
Mme Diop : Il le vit comme tout autre détenu, pas très commode, mais il avait même l’habitude de jeûner avant le ramadan.
UN ACHARNEMENT POLITIQUE ?
DQ : En 2022, l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, alors dans l’opposition, avait menacé votre époux de prison une fois au pouvoir. Pensez-vous que cette arrestation est motivée par des considérations politiques ?
Mme Diop : En espérant que si ce n’est pas la chose promise qui est due, dans ce cas il y a quand même une réelle coïncidence.
DQ : Selon certaines sources, le demi-frère de Lat Diop, réputé proche d’Ousmane Sonko, aurait joué un rôle dans son inculpation. Avez-vous des éléments qui confirment ou infirment cela ?
Mme Diop : Je précise que c’est son demi-frère par alliance, qui est un homme discret, qui a toujours eu de très bons rapports avec nous, et sa proximité avec l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko ne signifie pas une quelconque implication dans l’affaire de mon époux.
DQ : Votre époux est une personnalité influente. Pensez-vous que son arrestation vise à écarter un adversaire politique ?
Mme Diop : C’est une possibilité, parce qu’en politique, on reçoit plusieurs coups, mais c’est la manière de se relever qui compte au final.
PERSPECTIVES
DQ : Croyez-vous encore en la justice sénégalaise ?
Mme Diop : Oui, j’y crois fermement et j’ai l’intime conviction qu’il sera libéré très vite, c’est juste une question de temps.
DQ : Quels sont les prochains recours envisagés ?
Mme Diop : Nous avons fait appel de la liberté provisoire rejetée et un pourvoi en cassation pour l’annulation de ce dossier aussi. Nous restons dans l’attente d’un avis favorable, s’il plaît à Dieu.
DQ : Quel message souhaitez-vous adresser aux Sénégalais et à ceux qui suivent cette affaire ?
Mme Diop : Mon époux a beaucoup donné pour son pays et il a longtemps œuvré à la bonne marche de ce pays. D’ailleurs, beaucoup ignorent que c’est lui qui a négocié l’autoroute Ila Touba et d’autres grandes réalisations pendant qu’il était directeur des investissements et ensuite de la coopération internationale. Toutes les personnes qui l’ont côtoyé savent à quel point il a de la rigueur et du sérieux dans son travail, donc ce n’est pas une personne qui va piller des deniers publics.
DQ : Si vous aviez un mot à dire aux autorités judiciaires et politiques, quel serait-il ?
Mme Diop : Aux autorités judiciaires, nous voulons une justice équitable, et aux autorités politiques, nous demandons qu’elles essaient de nous apporter un climat d’apaisement et de cohésion sociale, parce que c’est ça qui peut faire avancer un pays.
Propos recueillis par Penda THIAM
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°416 – 10/03/2025
Trafic de drogue : Une opération entre Dakar et Ziguinchor mène à la saisie de 97,5 kg de chanvre et l’arrestation de cinq suspects
Les forces de l’ordre ont réalisé une importante saisie de drogue ce week-end dans le cadre d’une opération de livraison surveillée entre Dakar et Ziguinchor. Grâce à une intervention minutieusement préparée, les agents de la Division Opérationnelle de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) ont mis la main sur une cargaison de 97,5 kg de chanvre indien et procédé à l’arrestation de cinq individus présumés impliqués dans ce trafic.
L’opération, menée avec une grande précision, témoigne de la vigilance accrue des forces de sécurité face au trafic de stupéfiants qui sévit dans plusieurs régions du pays. La Police nationale, qui a annoncé la saisie via sa page Facebook, n’a pas encore révélé l’identité des suspects ni les détails précis de leur interpellation. Toutefois, cette arrestation marque un nouveau succès dans la lutte contre les réseaux de drogue actifs entre la Casamance et la capitale sénégalaise.
Les autorités ont précisé qu’une enquête approfondie est en cours afin d’identifier d’éventuels complices et de remonter toute la filière impliquée dans ce trafic. L’objectif est d’anéantir les circuits de distribution et de perturber les opérations des trafiquants qui tentent d’inonder le marché sénégalais avec du chanvre indien.
Ce coup de filet s’inscrit dans une série d’actions entreprises récemment pour démanteler les réseaux de drogue opérant sur le territoire national. Les forces de sécurité, avec l’appui de l’OCRTIS, multiplient les opérations de surveillance et d’infiltration pour mettre hors d’état de nuire les trafiquants et limiter l’accès aux substances illicites.
La lutte contre le trafic de drogue demeure un enjeu majeur pour les autorités sénégalaises, qui redoublent d’efforts pour assainir le territoire et protéger la jeunesse contre les ravages de la consommation de stupéfiants. Cette nouvelle saisie confirme la détermination des forces de l’ordre à intensifier la répression contre les trafiquants et à sécuriser les axes de transit des drogues, notamment entre la Casamance et Dakar.