La population gazaouie est plongée dans une grave crise humanitaire. 34 700 morts, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Assiégés, les civils meurent sous les bombes, et ils perdent la vie également à cause des conséquences de la guerre : malnutrition, manque d’eau, absence de soins.
Al Maghazi, centre de la bande de Gaza. Un énorme cratère. Une balafre de plus dans un paysage désolé, broyé par les bombardements. Des canalisations éventrées. « L’air est irrespirable », raconte Jumana, jeune déplacée. « L’odeur est nauséabonde. Regardez ce cratère, et cette eau qui s’y déverse, c’est répugnant. On souffre d’allergies, on est dévoré par les moustiques. On n’arrive même plus à dormir. »
Catastrophe humanitaire, sanitaire et environnementale. « Gaza n’est plus propice à la vie », regrette Khaled, un autre habitant du quartier : « Les enfants ont attrapé la gale. L’été approche, et on ne peut pas vivre enfermé. Mais quand on ouvre les fenêtres, ça sent la décharge. Et on n’a même pas d’électricité pour faire tourner un ventilateur, et aérer. »
Des cratères d’eaux usées, des montagnes de poubelles. Gaza en ruines, est ensevelie sous les immondices. Mohamed Al-Berr est responsable de la Santé publique de l’Autorité palestinienne. Il travaille à la mairie d’Al Maghazi, qui a mis en place une décharge improvisée, non loin des quartiers d’habitation : « Tous les jours, vingt tonnes de déchets sont collectées à Al Maghazi et déversées ici dans cette décharge, où s’accumulent désormais 3500 tonnes de déchets. On espère que la guerre s’arrêtera bientôt, afin qu’on puisse réutiliser les décharges traditionnelles. » Elles sont situées en périphérie de Gaza. « Zone militaire interdite d’accès », explique-t-il.