Présidence de la BAD : Bamako rallie la candidature de Sidi Ould Tah

Le lundi 19 mai 2025, le Président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a reçu en audience à Bamako une délégation ministérielle de la République islamique de Mauritanie, conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message personnel du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui officiel des autorités maliennes à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).

Âgé de 64 ans, économiste de formation et ancien ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah fait partie des cinq finalistes retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution panafricaine. Son expérience à la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a dirigée durant deux mandats, ainsi que ses trois décennies d’engagement dans la finance internationale, constituent selon la diplomatie mauritanienne des atouts majeurs pour affronter les défis économiques du continent.
L’élection du président de la BAD est fixée au 29 mai 2025 à Abidjan, siège de l’institution. Le scrutin obéit à une règle de double majorité : celle des États membres africains d’une part, et celle de l’ensemble des 81 pays membres, y compris les 27 États non africains, d’autre part. Ce mécanisme complexe vise à garantir un équilibre géopolitique entre les parties prenantes régionales et les partenaires internationaux. Dans ce cadre, chaque soutien peut se révéler décisif.
Le ralliement du Mali, membre fondateur de la BAD, s’inscrit dans une stratégie d’élargissement du soutien diplomatique de la Mauritanie à l’échelle ouest-africaine. En dépit de son retrait de la CEDEAO, Bamako conserve une influence certaine dans la région, notamment en tant que président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la consolidation d’un bloc favorable à la candidature mauritanienne.


À l’issue de la rencontre avec le général Assimi Goïta, la ministre Amal Mint Maouloud a déclaré être « pleinement satisfaite de l’écoute attentive et de l’ouverture bienveillante » du chef de l’État malien. Bien qu’aucun communiqué officiel ne précise l’ampleur de l’engagement de Bamako, tout laisse à penser que l’adhésion du Mali à la candidature de Sidi Ould Tah est désormais acquise.
Reste à savoir si ce soutien, conjugué à ceux déjà obtenus auprès de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Congo, de la Tanzanie, de Djibouti et bien sûr de la Mauritanie elle-même, permettra à Nouakchott de faire élire pour la première fois un ressortissant mauritanien à la présidence de la principale institution financière du continent africain.

Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah obtient le soutien de Djibouti à deux semaines du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah continue de renforcer son socle diplomatique. Le 15 mai, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a officiellement apporté son soutien à la candidature de l’ancien directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), à l’issue d’une rencontre avec une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Finances Sid’Ahmed Ould Bouh. Ce ralliement porte à six le nombre de pays soutenant activement Sidi Ould Tah, aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo, de la Tanzanie et de la Mauritanie.


Le communiqué de la présidence djiboutienne précise que ce soutien ne doit rien au hasard : Djibouti figure parmi les cinq États fondateurs qui avaient déjà marqué un premier parrainage discret à la candidature mauritanienne. Cette nouvelle manifestation de confiance s’appuie sur une vision commune du développement continental, axée sur le financement innovant, l’inclusion des jeunes, et une réforme structurelle de l’architecture financière africaine.
Sidi Ould Tah, qui mène campagne depuis plusieurs mois sur le terrain diplomatique et institutionnel, a bâti un programme axé sur la transformation de la BAD en une plateforme proactive face aux défis contemporains. Son plan de gouvernance repose sur la facilitation de l’accès des États africains à des financements abordables, la valorisation du capital humain — notamment la jeunesse — à travers la formalisation de l’économie informelle et la mise en place d’incitations fiscales adaptées, l’industrialisation du continent adossée à une transition énergétique équilibrée et résiliente, et enfin une réforme profonde de la coordination entre institutions financières africaines afin de garantir une réponse plus intégrée et efficace aux besoins de financement du développement.
Sa candidature est également portée par un bilan salué à la tête de la BADEA, où il a dirigé une montée en puissance notable de l’institution, avec une hausse significative des décaissements et une amélioration de sa notation financière. Il entend appliquer cette méthode à la BAD en mobilisant à la fois les partenariats publics-privés, les fonds souverains, les investisseurs privés et les banques régionales, dans l’objectif de transformer chaque dollar mobilisé en dix dollars d’investissements effectifs.
Face à lui, quatre autres prétendants de taille sont en lice : Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie ; Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et représentant du Tchad ; Bajabulile Swazi Tshabalala, ancienne vice-présidente de la BAD, candidate de l’Afrique du Sud ; et le Zambien Dr Samuel Maimbo, cadre dirigeant à la Banque mondiale. Le scrutin s’annonce donc très disputé. Mais avec l’adhésion de Djibouti, pays stratégique de la Corne de l’Afrique et partenaire économique important de plusieurs puissances internationales, Sidi Ould Tah gagne en légitimité et renforce sa stature continentale à un moment clé de la campagne.

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