Simon Pierre Faye libéré mais placé sous contrôle judiciaire

Après plusieurs jours sous le feu des projecteurs, le journaliste Simon Pierre Faye a été remis en liberté ce lundi, mais reste placé sous contrôle judiciaire. Le rédacteur en chef de SenTv et Zik Fm, appartenant au groupe D-Media, avait été placé en garde à vue vendredi dernier à la suite d’une convocation à la Brigade des Affaires Générales (BAG), située au palais de justice de Dakar.

Le journaliste avait été auditionné en lien avec un article publié sur une plateforme affiliée au groupe D-Media. Le texte en question évoquait une supposée convocation du Premier ministre Ousmane Sonko par le président ivoirien Alassane Ouattara. Une information qui, selon le parquet, relèverait de la « diffusion de fausses nouvelles », une infraction que le procureur a officiellement retenue contre Simon Pierre Faye.

Sa mise en liberté, assortie d’un contrôle judiciaire, signifie que le dossier est encore entre les mains de la justice. Le journaliste devra ainsi répondre à d’éventuelles convocations du juge en attendant l’issue de la procédure.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu entre le gouvernement et une partie de la presse, marqué par plusieurs convocations et arrestations de journalistes au cours des dernières semaines. Des voix se sont élevées pour dénoncer une atteinte à la liberté de la presse, tandis que les autorités, de leur côté, évoquent la nécessité de réguler les dérives médiatiques et de lutter contre la désinformation.

L’évolution du dossier Simon Pierre Faye sera donc suivie de près, à la fois par les professionnels des médias et par les défenseurs des libertés publiques.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp dénonce l’intimidation et exige la libération de Simon Pierre Faye

Le Mouvement Gueum Sa Bopp, dirigé par Bougane Gueye Dany, a exprimé son soutien total à Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe Dmedia, suite à son arrestation récente. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 11 avril, le mouvement a dénoncé ce qu’il considère comme une « persécution » orchestrée par l’actuel régime sénégalais, qu’il accuse d’utiliser la justice pour « déstabiliser les journalistes et les acteurs politiques ».

Les partisans du mouvement, connus sous le nom de « Jambaars », ont souligné que l’arrestation de Simon Faye fait partie d’une « logique de dictature » visant à intimider et à réduire au silence les voix critiques du gouvernement. Le communiqué rappelle que cette convocation s’inscrit dans une manœuvre politique visant spécifiquement Bougane Gueye Dany, fondateur du Groupe Dmedia, et par extension, le mouvement Gueum Sa Bopp.

Dans leur déclaration, les membres du Mouvement Gueum Sa Bopp ont exprimé leur « sympathie et soutien indéfectible » envers Simon Pierre Faye. Ils ont exigé sa « libération immédiate et sans condition », estimant que son arrestation constitue une violation des libertés fondamentales et un affront aux principes démocratiques du Sénégal.

« L’opinion nationale et internationale est aujourd’hui témoin que derrière la convocation de Simon Faye se cache une manœuvre d’intimidation visant directement le Président du Mouvement Gueum Sa Bopp, M. Bougane Gueye Dany, par ailleurs fondateur du Groupe Dmedia », indique le communiqué.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a qualifié cette arrestation de « flagrante violation des libertés fondamentales » et a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de « museler la presse et les voix critiques ». Selon les responsables du mouvement, l’arrestation de Simon Faye est un acte d’intimidation destiné à dissuader toute opposition politique et à empêcher la presse indépendante de fonctionner librement.

Les membres du mouvement ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils appellent une tendance inquiétante de répression de la liberté de la presse et des droits humains au Sénégal. Ils ont appelé les autorités judiciaires à respecter les principes de justice et d’équité et à mettre un terme à cette situation qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs démocratiques du pays.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a également exprimé sa solidarité avec tous les journalistes et acteurs politiques confrontés à des tentatives d’intimidation, soulignant l’importance de défendre les libertés fondamentales face à toute forme de répression. Ils ont appelé à une mobilisation nationale et internationale pour garantir la liberté d’expression et pour mettre fin aux atteintes à la presse libre.

L’affaire Simon Pierre Faye a mis en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement sénégalais et les voix dissidentes. Pour le Mouvement Gueum Sa Bopp, cette arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de lutte pour la liberté de la presse et contre la répression des opposants politiques. Le mouvement a réaffirmé son engagement à défendre la démocratie et les libertés publiques, tout en appelant à une action urgente pour la libération de Simon Pierre Faye et la préservation des droits humains au Sénégal.

Sénégal : RSF appelle à la libération de Simon Pierre Faye et alerte sur la tendance des convocations de journalistes

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), a exprimé de vives préoccupations concernant le placement en garde à vue de Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe D-Média, et a appelé à sa libération immédiate. Cette arrestation fait suite à la reprise par un média du groupe D-Média d’une information déjà publiée ailleurs, portant sur une supposée convocation du Premier ministre sénégalais en Côte d’Ivoire.

Lors d’une intervention sur les ondes de Sud FM, Sadibou Marong a réaffirmé la réputation professionnelle et l’intégrité irréprochable de Simon Pierre Faye. « Simon Pierre Faye est un journaliste rigoureux, dont la pratique professionnelle est unanimement saluée. Cela fait plus de vingt ans que nous (RSF) le connaissons, et nous avons toujours observé chez lui une éthique irréprochable », a souligné M. Marong.

L’affaire de Simon Pierre Faye, selon RSF, s’inscrit dans un contexte de plus en plus préoccupant, marqué par une recrudescence des convocations de journalistes. Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude face à ce phénomène, qui pourrait constituer une menace pour la liberté de la presse et l’exercice du journalisme au Sénégal.

« Nous apportons toute notre solidarité à Simon Pierre Faye, car il s’agit d’un professionnel respecté et reconnu dans le domaine. Cependant, cette convocation s’ajoute à une tendance inquiétante : les journalistes sont de plus en plus convoqués par la justice en lien avec leur travail. Cette situation doit être prise en compte par les autorités judiciaires », a ajouté Sadibou Marong.

RSF a demandé aux autorités judiciaires sénégalaises de tenir compte de la personnalité professionnelle de Simon Pierre Faye dans cette enquête. L’organisation plaide pour sa libération, soulignant que le journaliste offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation future, tout en restant libre. Selon M. Marong, la libération de Simon Pierre Faye doit être immédiate, sans que cela nuise à l’intégrité de l’enquête.

« Nous demandons aux autorités judiciaires de considérer la personnalité professionnelle irréprochable de Simon Pierre Faye dans cette enquête. Il offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation sans être privé de liberté », a insisté le directeur de RSF Afrique subsaharienne. Il a également précisé que, même en étant libéré, Simon Pierre Faye pourra toujours répondre à d’autres convocations si nécessaire.

Reporters sans frontières a réaffirmé son engagement en faveur de la liberté de la presse et a réitéré que la libération de Simon Pierre Faye ne doit en aucun cas être un cas isolé. L’organisation a souligné que l’exercice du journalisme doit se faire sans crainte de représailles, et a encouragé les autorités sénégalaises à garantir un environnement libre pour les journalistes afin qu’ils puissent mener leur travail sans interférence.

Le Sénégal, bien que traditionnellement reconnu pour sa stabilité démocratique en Afrique, fait face à des tensions croissantes en matière de liberté de la presse, avec une multiplication des cas où des journalistes sont interrogés ou emprisonnés pour leurs reportages.

Alors que la situation autour de Simon Pierre Faye se développe, RSF continue de suivre de près les évolutions et demande une nouvelle fois la libération immédiate du journaliste. L’organisation insiste sur le fait que la liberté d’expression et de presse doit être préservée, et que toute tentative de museler la presse ne peut que nuire à la démocratie. L’affaire met en lumière les défis que rencontrent les journalistes au Sénégal, alors que le pays navigue entre liberté d’expression et contraintes politiques.

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