Le Dakarois Quotidien N°445 – 17/04/2025
Étiquette : sociale
Lancement du PROGRESS à Koumpentoum : Le Gouvernement mise sur l’Économie Sociale et Solidaire pour un développement inclusif
Le Premier Ministre Ousmane Sonko a procédé, ce vendredi, au lancement officiel du Programme d’Appui aux Acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (PROGRESS). Ce projet ambitieux vise à structurer, financer et professionnaliser les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement (SND) 2025-2029.
Inscrit dans la vision d’un développement durable, inclusif et équitable, le PROGRESS entend renforcer l’économie locale à travers un soutien direct aux petites et moyennes entreprises évoluant dans l’ESS. Il cible particulièrement les groupements de femmes, les jeunes entrepreneurs, les GIE agricoles engagés dans la transformation locale, les entreprises artisanales, les mutuelles et les coopératives sociales.
« Le PROGRESS tient compte des grandes vulnérabilités qui touchent certaines couches, particulièrement les jeunes et les femmes, et aura à cœur d’intégrer les dimensions sexospécifiques », a déclaré Ousmane Sonko. Il a également insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux personnes à mobilité réduite.
Dans une logique d’équité territoriale, le programme sera déployé prioritairement dans les régions de Kolda, Louga, Sédhiou, Saint-Louis, Kédougou, Matam, Tambacounda et Ziguinchor, conformément à la vision de développement territorial équilibré portée par le gouvernement à l’horizon 2050.
En parallèle, le gouvernement a lancé les Coopératives Productives Solidaires, un dispositif complémentaire qui bénéficiera d’un accompagnement global :
• Agrément ESS et appui à la labellisation,
• Accès au financement via le Pacte pour l’Inclusion Financière Universelle (PACTIFU),
• Soutien matériel pour accroître la productivité,
• Création d’un fonds de mutualisation solidaire pour lutter contre la spéculation et stabiliser les prix.
Le Fonds d’Appui à l’Économie Sociale et Solidaire (FAESS) jouera un rôle central en matière de formation et d’assistance technique. « L’objectif est que chaque ménage, ou du moins le maximum de personnes, soit membre d’une coopérative », a martelé le chef du gouvernement.
Avec le lancement du PROGRESS, les autorités affichent leur volonté de faire de l’ESS un moteur de croissance, d’inclusion économique et de résilience communautaire. Il s’agit de créer des emplois décents et durables, de renforcer les circuits économiques locaux et de garantir un accès équitable aux opportunités pour toutes les couches sociales.
Crise sociale au Port autonome de Dakar : les syndicats dénoncent des licenciements massifs
Le Port autonome de Dakar (PAD) est au cœur d’une vive contestation sociale. Lors d’un grand rassemblement tenu ce vendredi au siège de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), les syndicats ont dénoncé une vague de licenciements touchant des centaines de travailleurs.
« Ce qui se passe au PAD est un drame social », s’est indigné Abdou Ndiaye, syndicaliste, lors de son intervention relayée par Les Échos. Selon lui, 781 travailleurs ont été licenciés dans le cadre de l’audit en cours, les laissant sans emploi ni perspectives d’avenir.
Cette situation suscite l’inquiétude et la colère des travailleurs, qui estiment être victimes d’une gestion jugée arbitraire. Pour les syndicats, ces licenciements de masse sont une atteinte aux droits des employés et témoignent d’une absence de dialogue social.
L’un des principaux griefs formulés à l’encontre de la direction du PAD concerne la politique de recrutement actuelle. « Le directeur général, Wally Diouf Bodian, recrute des CDI alors qu’il y a des agents qui ont rempli les conditions après plusieurs CDD », a dénoncé Abdou Ndiaye.
Les syndicats reprochent à la direction de ne pas privilégier la régularisation des travailleurs en contrat à durée déterminée (CDD), pourtant en poste depuis plusieurs années, et de procéder à de nouvelles embauches en contrat à durée indéterminée (CDI).
Face à cette crise sociale, les centrales syndicales appellent les autorités à intervenir pour rétablir le dialogue et trouver des solutions aux revendications des travailleurs. Ils exigent la réintégration des employés licenciés et une plus grande transparence dans la gestion des ressources humaines au sein du PAD.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°391 – 07/02/2025
Affaire du double meurtre de Pikine : quand justice, droits de l’homme et pression sociale s’entrechoquent
Dans un entretien exclusif avec L’Observateur, Me Babacar Niang, agrégé des facultés de droit, livre une analyse approfondie sur l’évolution du système judiciaire sénégalais, particulièrement dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Pikine. Cet évènement tragique, qui secoue l’opinion publique, met en lumière un dilemme fondamental : comment garantir la justice dans un contexte marqué par des pressions sociales intenses tout en protégeant les droits des personnes accusées ?
Pour Me Niang, le respect des droits des accusés doit primer. Il explique que, selon le droit sénégalais, avant qu’une personne ne soit placée sous contrôle judiciaire, une enquête approfondie sur le fond des accusations est indispensable. « Il ne suffit pas de détenir une personne sur la base de simples soupçons. La décision de mise sous contrôle judiciaire doit s’appuyer sur des éléments solides et des preuves tangibles », souligne-t-il.
L’avocat s’inquiète d’une tendance à des procédures expéditives, alimentées par une pression sociale et médiatique croissante. Dans le cas de Nabou Laye, dont la libération a suscité des réactions controversées, Me Niang insiste sur l’importance de la présomption d’innocence. « Ce principe n’est pas une simple notion théorique, mais un droit fondamental qui doit être protégé pour garantir une justice équitable », rappelle-t-il.
La remise en liberté de Nabou Laye, suspectée dans cette affaire, a choqué une partie de la population, qui la perçoit comme une atteinte à la quête de justice pour les victimes. Cependant, Me Niang apporte des éclaircissements : cette décision repose sur un manque d’éléments de preuve suffisants pour justifier une détention prolongée. « Le juge a agi dans le respect des règles de droit, en tenant compte de l’insuffisance des preuves disponibles », explique-t-il.
Selon l’avocat, il est impératif que le système judiciaire ne cède pas à la pression populaire, même si cela peut être difficile dans des affaires sensibles. « L’équité doit prévaloir, et les droits de chaque citoyen doivent être protégés, peu importe le climat de tension », ajoute Me Niang.
Pour Me Niang, cette affaire est symptomatique des défis auxquels fait face la justice sénégalaise. Il appelle à une rigueur judiciaire accrue et à une transparence dans le processus, afin de renforcer la confiance du public dans les institutions. « Il est de la plus haute importance que la justice ne perde pas de vue l’impact de ses décisions sur la société. Cependant, elle doit aussi rester ferme sur ses principes et ne pas céder aux pressions externes », conclut-il.
L’affaire du double meurtre de Pikine illustre le besoin d’un débat plus large sur l’évolution du système judiciaire au Sénégal. Le respect des droits humains, la présomption d’innocence et la nécessité d’une enquête minutieuse avant toute décision sont des piliers fondamentaux qui ne doivent pas être compromis, même face à des crimes aussi choquants que ceux de Pikine. Tandis que l’opinion publique reste divisée, une chose est certaine : le chemin vers une justice équitable et transparente est semé d’embûches, mais indispensable pour le maintien de la cohésion sociale.
En attendant le dénouement de cette affaire, la société sénégalaise continue de scruter les décisions judiciaires, espérant voir triompher la vérité et l’équité.
Les travailleurs des médias réclament justice sociale et respect de leurs droits
La crise économique mondiale a durement frappé de nombreux secteurs, et celui des médias ne fait pas exception. Cette réalité, bien connue depuis plusieurs années, est aujourd’hui exacerbée par une hypermédiatisation suite à la récente alternance politique au Sénégal. Cependant, derrière cette façade médiatique, se cachent des travailleurs des médias qui peinent à joindre les deux bouts, victimes de conditions de travail précaires et d’un manque de reconnaissance de leurs droits.
Les travailleurs des médias, journalistes, reporters, techniciens, et autres professionnels de ce secteur, refusent d’être les laissés pour compte dans cette crise. Trop longtemps, ils ont été témoins de combats qui ne profitent qu’aux employeurs, laissant les travailleurs dans des situations de précarité extrême. Il est temps de mettre fin à cette injustice et de mettre en place des solutions qui bénéficient véritablement à tous les acteurs de la chaîne médiatique.
Une récente étude menée par la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) révèle des conditions de travail alarmantes pour les reporters. Sur un échantillon de 216 journalistes-reporters interrogés, seulement une minorité dispose d’un contrat stable, tandis qu’un pourcentage alarmant ne bénéficie d’aucune forme de contrat ou de protection sociale. De plus, de nombreux travailleurs ne sont pas enregistrés aux organismes compétents et ne bénéficient pas d’une couverture maladie adéquate.
Cette situation précaire est exacerbée par des conditions de travail difficiles, des cas de harcèlement et de violences basées sur le genre, en particulier envers les femmes dans certaines rédactions. De plus, l’exploitation honteuse des correspondants est monnaie courante, avec des paiements dérisoires pour leur travail acharné.
Face à cette réalité inacceptable, les travailleurs des médias demandent un changement de paradigme. Ils appellent à une application effective de la convention collective, ainsi qu’à la mise en place d’un fonds d’appui destiné exclusivement aux reporters, pour renforcer leurs capacités, assurer leur formation continue et prendre en charge les accidents de travail.
Les travailleurs des médias lancent un appel au Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour qu’il tienne ses engagements en faveur d’une politique holistique prenant en compte les préoccupations des journalistes, reporters et techniciens de médias. Sans cela, la jungle médiatique continuera à favoriser les plus forts au détriment des plus faibles, laissant les travailleurs des médias dans une situation de précarité insoutenable.
Un nouveau chapitre pour le Syndicat des travailleurs de l’Assemblée nationale : L’inclusion et la transformation sociale au cœur des priorités
Ce vendredi, le Congrès du Syndicat des travailleurs de l’Assemblée nationale s’est tenu sous le thème « Pour un syndicalisme d’inclusion et de transformation sociale dans un monde en perpétuelle évolution ». Cette rencontre a marqué l’installation officielle de Sokhna Diagne en tant que secrétaire générale de ce syndicat, affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS).
Dans un discours empreint de volonté de collaboration et de service public, Sokhna Diagne a tendu la main à tous les travailleurs de l’Assemblée nationale, ainsi qu’à l’administration, dans le but d’offrir ensemble les meilleurs services possibles aux citoyens sénégalais et du monde entier.
Son programme pour améliorer le bien-être des travailleurs inclut la lutte pour l’instauration du statut de fonction publique parlementaire, le logement social, l’élargissement de la liste des médecins agréés en banlieue et dans les régions, ainsi que le renforcement des capacités par la formation continue et l’adoption d’un plan de carrière professionnelle. Elle met l’accent sur la nécessité d’une collaboration franche et respectueuse avec l’Administration dans l’intérêt exclusif des travailleurs de l’Assemblée nationale.
Son collègue secrétaire général d’un autre syndicat de l’Assemblée, Amadou Sène Niang, l’invite à travailler ensemble pour préserver les acquis fondamentaux et améliorer les conditions de travail, soulignant l’importance de l’autonomie pour garantir ces améliorations.
Lamine Fall, premier secrétaire général adjoint de la CNTS, a salué l’élection de Sokhna Diagne en tant que secrétaire générale, soulignant son rôle dans la promotion de la dimension genre au sein du syndicat. Il exprime sa confiance en sa capacité à remplir pleinement sa mission.
Ensemble, ces déclarations illustrent une volonté collective de collaboration, d’amélioration des conditions de travail et de promotion de l’inclusion au sein du Syndicat des travailleurs de l’Assemblée nationale, offrant ainsi un nouvel espoir pour un avenir meilleur pour tous ses membres.
Passation de pouvoir au Ministère de la Santé et de l’Action sociale : Le Dr Ibrahima Sy succède à la Dr Marie Khemesse N. Ndiaye
La cérémonie de passation de pouvoir entre le Dr Marie Khemesse N. Ndiaye et le Dr Ibrahima Sy s’est déroulée ce vendredi au sein des locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Le Dr Sy, nouvellement nommé à ce poste stratégique, a souligné la nécessité de réinventer le système de santé pour mieux répondre aux besoins des Sénégalais. Il a également exprimé sa détermination à œuvrer pour l’amélioration du secteur durant son mandat.
Après près de deux ans à la tête du ministère, la Dr Marie Khemesse N. Ndiaye a dressé un bilan positif de son mandat. Elle a évoqué ses efforts, conjugués à ceux de ses collaborateurs dévoués, pour dynamiser le système national de santé.
« La santé et le bien-être n’ont pas de prix », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé les défis majeurs auxquels elle a dû faire face, notamment la pandémie de Covid-19 qui a mis le système de santé sous tension. Malgré ces obstacles, elle a toujours été animée par la conviction qu’il était possible de faire la différence et d’apporter des changements significatifs au secteur pour le bénéfice des citoyens.
La Dr Ndiaye a également lancé un appel à l’unité et à la solidarité en invitant tous les agents et partenaires du ministère de la Santé et de l’Action sociale à soutenir et accompagner le Dr Ibrahima Sy dans ses nouvelles fonctions. Elle souhaite ainsi assurer une transition harmonieuse et contribuer à la poursuite des progrès et des succès du département de la Santé.
La transition entre les deux ministres représente un moment crucial pour le secteur de la santé au Sénégal, et il sera important de suivre de près les actions et initiatives que le Dr Ibrahima Sy mettra en œuvre pour répondre aux attentes de la population.