Mogadiscio demande à l’ONU de mettre fin à sa mission politique en Somalie

Les autorités de Mogadiscio ont officiellement demandé à l’ONU de mettre fin à sa mission politique en Somalie, connue sous le nom de Manusom (Mission d’assistance des Nations unies en Somalie), avant l’expiration de son mandat en octobre prochain. Cette demande a été formulée dans une correspondance adressée au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, selon le site ‘africanews’.

Dans cette lettre, le ministre somalien des Affaires étrangères, Ahmed Moallim Fiqi, a indiqué que cette décision faisait suite à un examen approfondi des priorités stratégiques du pays. Il a appelé à une conclusion rapide des procédures nécessaires pour mettre fin à la mission avant la fin du mandat actuel de la Manusom, prévue pour le 31 octobre.

La mission politique de l’ONU en Somalie a été établie en juin 2013 par le Conseil de sécurité pour soutenir les autorités somaliennes dans la transition vers la démocratie, après plus de 20 ans de guerre civile. Elle a travaillé en collaboration avec les soldats de maintien de la paix de l’Union africaine, dont la mission de transition ATMIS, et a progressivement réduit sa présence en vue de déléguer les responsabilités en matière de sécurité aux forces somaliennes.

En novembre dernier, le Conseil de sécurité avait suspendu le retrait des troupes de l’Union africaine pendant trois mois à la demande de Mogadiscio, en raison des combats persistants avec le groupe rebelle al-Shabab. Cette nouvelle demande de retrait de la mission politique de l’ONU soulève des questions sur l’avenir de la stabilisation et de la transition politique en Somalie, ainsi que sur le rôle de la communauté internationale dans ce processus.

La Somalie «annule» l’accord maritime entre l’Éthiopie et le Somaliland

Les tensions montent dans la Corne de l’Afrique. Le président somalien a annoncé samedi 6 janvier au soir avoir signé une loi pour « annuler » un accord maritime entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland. Ce dernier s’est autoproclamé indépendant de la Somalie, en 1991, mais n’est pas reconnu par la communauté internationale.

Signé le 1er janvier, le protocole d’accord signé entre le Somaliland et l’Éthiopie doit accorder un accès maritime à Addis-Abeba, mais Mogadiscio le juge « illégal » et allant à l’encontre de sa souveraineté. « Cette loi illustre notre détermination à protéger notre unité, notre souveraineté et notre intégrité territoriale », a déclaré sur X (ex-Twitter) le président somalien Hassan Sheikh Mohamud. Une loi qui « annule », selon lui, le protocole d’accord entre Addis-Abeba et Hargeisa, qu’il considère comme « illégal ».

La portée de cette loi semble toutefois symbolique. La région séparatiste du Somaliland a son propre gouvernement depuis 1991, imprime sa propre monnaie et délivre ses propres passeports. Bien que la Somalie conteste fortement sa revendication d’indépendance, elle a en réalité peu de mainmise sur les affaires de l’État autoproclamé. L’absence de reconnaissance internationale maintient toutefois le Somaliland dans un certain isolement.

Le compromis signé le 1er janvier entend octroyer à l’Éthiopie, pays enclavé, un accès à une bande de vingt kilomètres sur les côtes du Somaliland pour une durée de 50 ans. Hargeisa a affirmé qu’en échange, l’Éthiopie reconnaîtrait officiellement le Somaliland comme État indépendant. Addis-Abeba ne l’a pas confirmé, mais a indiqué dans un communiqué « qu’une évaluation approfondie » serait menée pour prendre position.

Dès son annonce, le protocole d’accord a été vivement rejeté par Mogadiscio qui a dénoncé un « acte d’agression ».

Cette hausse des tensions inquiète aussi la communauté internationale. Les États-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine, mais aussi la Ligue arabe, l’Égypte ou encore la Turquie ont appelé au respect de la souveraineté de la Somalie.

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