Le Soudan du Sud éliminé des jeux olympiques après une défaite contre la Serbie

Le Soudan du Sud a vu son parcours aux Jeux Olympiques se terminer prématurément après une défaite contre la Serbie (96-85) ce samedi. Cette rencontre, cruciale pour les deux équipes, s’est déroulée sous une intense pression, mais les coéquipiers de Carlik Jones n’ont pas réussi à surmonter l’obstacle serbe lors de leur troisième et dernier match de la phase de groupes.

Les espoirs du Soudan du Sud étaient élevés alors qu’ils entraient sur le terrain pour affronter une équipe serbe redoutable. Malgré des efforts considérables et un jeu dynamique, les joueurs soudanais n’ont pas réussi à prendre l’ascendant. Carlik Jones, pilier de l’équipe, a fourni une performance impressionnante, mais cela n’a pas suffi pour inverser le cours du match.

Bien que leur parcours olympique se termine ici, la participation du Soudan du Sud aux Jeux Olympiques reste une réalisation historique et source de fierté. Pour une nation ayant récemment obtenu son indépendance en 2011, se qualifier pour une compétition de cette envergure représente un immense accomplissement. Le Soudan du Sud peut se targuer d’avoir disputé des matchs de haut niveau et de s’être mesuré à des adversaires redoutables.

Malgré l’élimination, l’équipe soudanaise peut tirer de nombreux enseignements de cette expérience. Les jeunes joueurs ont acquis une précieuse expérience sur la scène internationale, ce qui ne manquera pas de les aider à se développer et à améliorer leurs performances futures. Le Soudan du Sud a montré qu’il pouvait rivaliser avec certaines des meilleures équipes du monde, et cette expérience pourrait être le tremplin vers de futurs succès.

En conclusion, la défaite contre la Serbie marque la fin de l’aventure olympique du Soudan du Sud cette année, mais elle ouvre également la voie à de nouvelles opportunités et à une croissance continue pour cette jeune équipe pleine de potentiel.

Qualifs Mondial 2026 : Le Soudan prend la tête, la Côte d’Ivoire et le Mali déçoivent

Les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 continuent de surprendre et de bousculer les pronostics. Dans le groupe B, le Soudan a pris les commandes du classement, tandis que la Côte d’Ivoire et le Mali ont déçu leurs supporters avec des performances mitigées.

Groupe B : Le Soudan Surprend le Sénégal

Dans un match crucial pour la qualification, le Soudan a brillamment battu son voisin et rival, le Soudan du Sud, sur un score sans appel de 3-0. Cette victoire permet au Soudan de totaliser 10 points, deux de plus que le Sénégal, qui se retrouve maintenant à la deuxième place du groupe. Les Soudanais ont montré une solide performance, confirmant leur ambition de se qualifier pour le mondial 2026.

Groupe I : Le Mali Patauge Contre Madagascar

Le Mali continue de décevoir dans les qualifications, ne parvenant qu’à décrocher un match nul 0-0 contre Madagascar, malgré une supériorité numérique pendant une grande partie du match. Cette contre-performance place le Mali à la 4e position du groupe avec seulement 5 points. Les supporters maliens espéraient une victoire qui aurait relancé leurs espoirs de qualification, mais l’équipe n’a pas su capitaliser sur ses opportunités.

Groupe F : La Côte d’Ivoire Freinée par le Kenya

Dans le groupe F, la Côte d’Ivoire a connu un coup d’arrêt en ne parvenant pas à battre le Kenya. Le match s’est terminé sur un score nul de 0-0. Malgré ce résultat, les Ivoiriens conservent la tête du groupe avec 10 points. Toutefois, ce match nul pourrait coûter cher si leurs poursuivants immédiats parviennent à rattraper leur retard dans les prochaines rencontres.

Les prochaines journées des éliminatoires s’annoncent décisives pour ces équipes. Le Soudan, en tête de son groupe, doit maintenir son rythme pour sécuriser sa place pour le mondial. Le Sénégal, de son côté, devra impérativement gagner ses prochains matchs pour reprendre la tête du groupe B.

Pour le Mali, les espoirs de qualification s’amenuisent, et l’équipe devra montrer un visage différent dans les prochains matchs pour espérer se hisser parmi les meilleurs. Quant à la Côte d’Ivoire, elle doit rapidement retrouver le chemin de la victoire pour éviter toute mauvaise surprise.

Ces résultats montrent à quel point les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 sont imprévisibles et pleins de rebondissements. Les équipes doivent rester concentrées et performantes pour atteindre leur objectif de qualification.

Qualifications Coupe du Monde 2026 : La Mauritanie chute face au Soudan

C’est un coup dur pour la Mauritanie. Les Mourabitounes, qui doivent recevoir leurs voisins sénégalais le 9 juin prochain, ont connu une grande déception ce jeudi à Nouakchott. En effet, la Mauritanie a été battue chez elle par le Soudan (0-2). Les buts soudanais ont été inscrits par Saif Tere à la 16e minute et Aly Abeid, contre son camp, à la 29e minute. C’est la deuxième défaite de la Mauritanie en trois journées de qualification.

Grâce à ce succès à l’extérieur, le Soudan prend provisoirement la première place du groupe B avec 7 points, en attendant le match Sénégal-RD Congo. Cette performance renforce les chances du Soudan de se qualifier pour la Coupe du Monde 2026, mettant ainsi une pression supplémentaire sur les autres équipes du groupe.

Autres Résultats des Qualifications

  • Groupe D : La Libye a battu l’île Maurice (2-1) et occupe provisoirement la première place avec 7 points. Cette victoire met la Libye en bonne position pour la suite des qualifications.
  • Groupe H : Le Malawi a pris le dessus sur Sao Tomé-et-Principe (3-1). Les Malawites sont désormais deuxièmes avec deux points de retard sur la Tunisie, qui compte 9 points. Cette victoire permet au Malawi de rester en course pour une qualification.
  • Groupe A : La Guinée-Bissau a été tenue en échec par l’Éthiopie (0-0). Avec ce match nul à domicile, les Bissau-Guinéens ratent l’occasion de prendre la première place, ce qui complique leur parcours de qualification.

La Mauritanie devra se ressaisir rapidement avant d’affronter le Sénégal le 9 juin prochain. Une victoire sera cruciale pour les Mourabitounes afin de garder leurs espoirs de qualification vivants. Quant aux autres équipes, les prochaines journées s’annoncent décisives pour déterminer qui prendra la tête des différents groupes et se rapprochera de la qualification pour la Coupe du Monde 2026.

Le Soudan réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU suite à des accusations d’agression des Émirats arabes unis

Une escalade diplomatique secoue le Soudan alors que le gouvernement demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour examiner ce qu’il qualifie d’agression des Émirats arabes unis contre le peuple soudanais. Ces accusations font suite à des allégations persistantes selon lesquelles les Émirats arabes unis soutiennent les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire engagé dans un conflit armé contre l’armée soudanaise depuis avril 2023.

Depuis le début du conflit, le Soudan a accusé les Émirats arabes unis de soutenir les FSR, des allégations vigoureusement niées par Abou Dhabi. Malgré cela, les tensions diplomatiques entre les deux pays se sont intensifiées, avec des expulsions de diplomates et des manifestations exigeant le départ de l’ambassadeur émirati de Port-Soudan.

L’escalade de la situation a conduit le gouvernement soudanais à demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de ces allégations d’agression. Cette demande reflète l’urgence de la situation et la nécessité d’une intervention internationale pour résoudre le conflit et protéger la population civile.

Le conflit armé au Soudan a déjà eu des conséquences dévastatrices, avec des milliers de morts, des infrastructures détruites et des millions de personnes déplacées. Les récentes allégations selon lesquelles des armes auraient été découvertes dans un avion cargo émirati destiné à fournir une aide humanitaire aux réfugiés soudanais au Tchad ont encore aggravé les tensions entre les deux pays.

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, les Émirats arabes unis ont réfuté toutes les accusations et affirmé qu’elles étaient sans fondement. Cependant, la demande du Soudan pour une réunion d’urgence du Conseil de sécurité souligne l’importance cruciale de traiter rapidement cette crise et de mettre fin aux souffrances du peuple soudanais.

Il reste à voir comment la communauté internationale réagira à cette demande et quelles mesures seront prises pour résoudre le conflit au Soudan. Mais une chose est claire : une action rapide et concertée est nécessaire pour mettre fin à l’agression présumée et restaurer la paix et la stabilité dans la région.

Le Soudan suspend ses relations avec l’Igad, bloc régional d’Afrique de l’Est

Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi, avoir « gelé » ses relations avec l’Igad, groupement qui associe sept pays d’Afrique de l’Est, qu’il accuse de « violer la souveraineté du Soudan ». Cette autorité régionale tentait de mettre en place une médiation entre l’armée et la force paramilitaire engagés depuis des mois dans un conflit meurtrier.

Au Soudan, la fin de la guerre demeure un lointain présage. Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi 16 janvier, « geler » ses relations avec l’Igad, le bloc régional d’Afrique de l’Est, qui avait initié une médiation pour mettre fin au conflit. 

« Le ministère des Affaires étrangères a informé (…) l’Igad de la décision du Soudan de cesser de collaborer et de geler ses relations » avec l’organisation, indique un communiqué du ministère qui l’accuse de « violer la souveraineté du Soudan ».

Depuis le 15 avril, l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo sont en guerre pour le pouvoir au Soudan. Ce conflit a fait plus de 13 000 morts, selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).

En outre, plus de sept millions de personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.

Le patron des FSR, rival du général Burhane, a multiplié ces dernières semaines les déplacements en Afrique, et il avait été invité par l’Igad à une rencontre jeudi à Kampala, en Ouganda.

Accusé de « partialité »

« Inviter le chef de la milice » FSR, constitue « un dangereux précédent » et « viole la charte de l’Igad », a ajouté le ministère. Depuis des mois, l’armée et le gouvernement soudanais ne cessent de dénoncer la « partialité » du bloc régional et des capitales d’Afrique de l’Est.

Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix, notamment des États-Unis, de l’Arabie saoudite et, plus récemment de l’Igad, ont jusque-là échoué.  

Les généraux Burhane et Daglo s’étaient auparavant alliés pour mener un putsch et évincer, en octobre 2021, les civils du pouvoir, mettant fin à deux années de transition démocratique.

Incapables de prendre l’avantage depuis le début de la guerre, les deux camps piétinent mais aucun n’entend faire de concession à la table des négociations.

Sur le terrain, les FSR semblent toutefois gagner de nouveaux territoires face à une faible résistance de l’armée. Elles contrôlent désormais les rues de Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l’État d’Al-Jazira, dans le centre-est du pays. 

Soudan: inquiétude face à la prolifération des armes et la guerre qui s’étend

Au Soudan, depuis que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) se sont emparés de l’État d’al-Jazirah, les appels à armer les civils dans les autres États se sont multipliés.

Ce lundi 8 janvier, le gouverneur d’al-Kadarif, situé à l’Est du pays, a appelé la population civile, à Kadarif, à prendre les armes face aux avancées des FSR. Les deux camps de la lutte, les militaires et les paramilitaires qui s’opposent et se disputent le pouvoir depuis le 15 avril, recrutent à un rythme soutenu.

Après s’être emparés de la majeure partie de l’État d’al-Jazirah, les paramilitaires des FSR du général Mohamad Hamdane Daglo continuent leur percée et promettent de conquérir d’autres États mitoyens, au Sud, au Nord et à l’Est du pays. Dans chaque village, ces forces exigent des habitants qu’ils fournissent « des volontaires » pour « protéger leur territoire ». Elles leur remettent des voitures 4×4 et des kalachnikovs. Ces jeunes sont en réalité enrôlés dans les rangs des FSR.

Crainte d’une militarisation du pays

Quant à l’armée soudanaise, elle a lancé une vaste campagne : la résistance populaire armée au Nil Blanc, à Kadarif, au Nord, à Kassala et en mer Rouge. Les gouverneurs de ces États annoncent vouloir former les jeunes au port d’armes et les encouragent à s’engager pour qu’ils « puissent défendre leurs terres, leur honneur et leur famille ». À Soaken, en mer Rouge, le chef des tribus el-Baja pousse lui aussi à l’autodéfense.

Cette course à l’armement auprès des populations fait craindre une militarisation du pays à grande échelle. Les partis civils et surtout la coalition des Forces pour la liberté et le changement multiplient les mises en garde contre la prolifération des armes et appellent les citoyens à ne pas suivre ces campagnes désastreuses qui pourraient pérenniser davantage la guerre.

Le Soudan compte six millions de déplacés, un «record» mondial

Au Soudan, les chiffres de la situation humanitaire donnent le tournis après neuf mois de guerre. Jeudi, l’agence de coordination de l’ONU Ocha a indiqué qu’il avait aujourd’hui près de 6 millions de déplacés et 1,3 million de réfugiés. Des chiffres en forte hausse depuis un mois alors que l’aide humanitaire peine à atteindre les populations dans le besoin, avec un budget insuffisant.

Selon Ocha, le Soudan détient actuellement le record mondial du nombre de déplacés. Des chiffres en constante hausse. Ils sont 500 000 de plus qu’il y a un mois.

Ces populations sont réparties sur plus de 6200 sites à travers les 18 États du Soudan. En décembre, Ocha a même comptabilisé plus de 230 000 personnes ayant dû fuir une seconde fois, dans les régions d’Al-Jazira, Sennar et le Nil Blanc à cause de l’extension des combats…

Pour les humanitaires, aider tout le monde est impossible. Insécurité, pillage, réseaux en panne, blocages bureaucratiques, manque d’argent, de matériel et de ressources humaines sont autant d’obstacles à la distribution de l’aide. S’ajoutent à cela les pénuries d’essence, empêchant le mouvement des agences, la conservation des produits ou la fourniture d’eau…

Depuis avril, 163 organisations ont pu fournir de l’aide à cinq millions de personnes, alors que cette année, 25 millions de Soudanais auront besoin de soutien selon Martin Griffiths. Le sous-secrétaire de l’ONU aux affaires humanitaires a exigé que « la communauté internationale prenne des actions décisives et immédiates » en 2024. Selon lui, l’intensification des combats « rend les populations hors de portée ». Les distributions à travers les zones de conflits ont dû être stoppées, alors que les violations massives des droits de l’homme se poursuivent.

Enfin, le volet financier complique un peu plus la tâche. Les humanitaires avaient évalué les besoins à 2,5 milliards de dollars l’an dernier. Or seuls 40% du budget ont pu être atteints.

Attaque contre un convoi du CICR à Khartoum, au Soudan : deux morts et sept blessés, dont trois employés de l’organisation humanitaire

Dimanche 10 décembre, un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été attaqué à Khartoum, la capitale du Soudan. L’opération visait à évacuer environ une centaine de personnes vulnérables prises au piège des combats entre l’armée nationale et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF). Le CICR avait coordonné l’évacuation avec les parties en conflit, qui avaient donné leur accord et fourni des garanties de sécurité.

Cependant, lorsqu’il est entré dans la zone d’évacuation, le convoi de six véhicules, tous marqués de l’emblème de la Croix-Rouge, a été pris pour cible. L’attaque a fait au moins deux morts et sept blessés, dont trois employés du CICR. Le chef du CICR au Soudan, Pierre Dorbes, a qualifié l’attaque d' »inacceptable » et a exprimé son choc face au non-respect total de l’emblème de la Croix-Rouge, qui doit être protégé selon le droit humanitaire.

L’armée soudanaise a reconnu être à l’origine des tirs, affirmant que le convoi avait violé l’accord en déviant de la route prévue. Les RSF ont déclaré avoir escorté le convoi jusqu’à la limite de leur territoire, après quoi l’armée aurait ouvert le feu sur les véhicules du CICR.

Cet incident soulève des préoccupations quant à la sécurité des travailleurs humanitaires et met en danger les opérations d’assistance dans des régions touchées par des crises. Une enquête devrait être menée pour identifier les responsables et assurer la sécurité des travailleurs humanitaires. La situation complique également les efforts visant à organiser une rencontre entre les chefs des deux camps d’ici 15 jours.

Soudan : Les Généraux al-Burhan et «Hemedti» Acceptent une Rencontre après le Sommet de l’Igad

Les généraux soudanais Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, surnommé « Hemedti », ont accepté de se rencontrer, selon un communiqué de l’organisation régionale de la Corne de l’Afrique (Igad) à l’issue d’un sommet extraordinaire à Djibouti. Cette annonce représente une percée diplomatique inédite pour l’Igad dans les efforts pour mettre fin à la guerre au Soudan, qui dure depuis sept mois.

Les deux généraux ont convenu de se rencontrer dans les quinze prochains jours, une avancée notable après l’échec des discussions de Djeddah supervisées par Washington et Riyad. Abdel Fattah al-Burhan a participé pour la première fois à ce sommet extraordinaire, tandis que Mohamed Hamdan Daglo s’est entretenu par téléphone avec les chefs d’État de l’Igad, selon le communiqué.

Le général al-Burhan a exprimé son engagement à signer un cessez-le-feu, une proposition acceptée par Mohamed Hamdan Daglo, comme le confirme une lettre publiée sur les réseaux sociaux. Cependant, des divergences subsistent, notamment sur le retrait des combattants des Forces de Soutien Rapide (FSR) et l’arrestation d’anciens cadres du régime précédent.

En parallèle, le gouvernement soudanais a déclaré persona non grata une quinzaine de diplomates émiratis, les accusant de fournir des armes aux FSR. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays. Les diplomates émiratis ont 48 heures pour quitter le Soudan.

Migrants: la Tunisie, terre de transit, refuse de jouer les «garde-côtes» de l’Europe

En Tunisie, la question des migrations est centrale. C’est des villes côtières du littoral tunisien que partent désormais l’essentiel des embarcations de migrants en quête d’Europe. Des candidats au rêve européen qui déchantent en Tunisie, terre de transit.

C’est un véritable calvaire que vivent les migrants désireux de rallier les côtes européennes depuis la Tunisie. Fuyant des guerres – comme les Soudanais par exemple – ou encore des situations économiques difficiles – comme les Ivoiriens – ils se retrouvent pour beaucoup dans une situation inextricable sur le territoire tunisien. Et c’est d’autant plus douloureux pour eux à accepter que certains ports tunisiens ne se trouvent qu’à une petite centaine de kilomètres des premières îles italiennes.

Ne souhaitant pas ou ne pouvant pas rentrer chez eux si près du but, ces migrants ne peuvent pas non plus mener d’existence apaisée en Tunisie. Car le pays ne ménage pas ses efforts pour les dissuader de rester sur le territoire national au point même de les traquer. C’est ce qui s’est passé cet été, quand des centaines de migrants ont été déportés par cars entiers dans des zones désertiques et isolées, sans eau ni vivres. L’affaire avait fait grand bruit et scandalisé à l’échelle internationale.

Depuis, la situation ne s’est pas beaucoup améliorée. Pas plus tard que le week-end dernier, des violences ont éclaté dans la région de Sfax entre migrants et forces de l’ordre tunisiennes après que celles-ci ont détruit des embarcations en fer qui avaient vocation à prendre la mer vers l’Europe. Des opérations qui ont contribué à sortir de leurs gonds des grappes de candidats au départ qui ont pris d’assaut et saccagé une camionnette de la garde nationale tunisienne. Des images qui ont amplement circulé et choqué en Tunisie, d’autant que dans la confusion, un fusil a été dérobé aux forces de l’ordre, créant des craintes de règlements de comptes sanglants.

La Tunisie, prête à accueillir un sommet sur le thème des migrations

La Tunisie a très mal pris d’être pointée du doigt par les ONG de défense des droits de l’homme et par la presse internationale cet été. Pour protester, mais aussi redorer son image, le pays a convié, la semaine dernière, des agences de presse et des journalistes étrangers à un colloque de deux jours à Tunis sur la thématique de la couverture médiatique de la migration illégale.

Au niveau politique, c’est par la voix de son Président que Tunis a martelé qu’elle ne deviendrait pas le garde-côte de l’Union Européenne. C’est ce qu’a dit en substance cette semaine encore, Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères tunisien. De passage à Barcelone pour le sommet de la Méditerranée, il en a profité pour donner une interview au quotidien espagnol El Pais dans laquelle il explique qu’aucun pays ne peut résoudre seul le problème de la migration illégale.

Tunis souhaiterait que des solutions soient trouvées à la racine, dans les pays de départ, pour endiguer les flux plutôt que d’avoir à les subir en tant que terre de transit. La Tunisie se dit prête à accueillir un sommet sur cette thématique, réunissant les pays du sud et ceux du nord.

rfi

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