La désignation de Barthélémy Dias comme tête de liste nationale de la coalition « Samm Sa Kaddu » suscite de vifs débats quant à son éligibilité pour les prochaines législatives anticipées. Bien que l’édile de Dakar ait été condamné dans l’affaire Ndiaga Diouf, sa participation à ces élections reste incertaine, le Conseil constitutionnel étant appelé à se prononcer.
Barthélémy Dias est au cœur d’une controverse juridique qui pourrait compromettre sa candidature. Selon Daouda Mine, chroniqueur judiciaire à la TFM, les dispositions de l’article L.29 du code électoral, relatives à l’inéligibilité des personnes condamnées, pourraient le frapper d’une exclusion des listes électorales. La condamnation de Dias, liée à l’affaire Ndiaga Diouf, a rendu sa situation juridique délicate. En effet, bien qu’il ait lui-même déclaré être radié des listes électorales pour une période de cinq ans, il semble que cette mesure n’ait pas été formellement exécutée, comme l’a évoqué l’ancien ministre de la Justice.
En théorie, cette condamnation pourrait suffire à le rendre inéligible, indépendamment de son inscription sur les listes électorales. Ce précédent trouve son écho dans la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la candidature d’Ousmane Sonko à la dernière présidentielle, bien que ce dernier n’ait pas été formellement radié.
Toutefois, un point crucial pourrait jouer en faveur de Barthélémy Dias. Lors de sa dernière décision, le Conseil constitutionnel a stipulé que le fichier électoral en vigueur pour le scrutin de mars 2024 serait maintenu pour les élections législatives anticipées, en raison de délais restreints. Or, Barthélémy Dias a participé à ce scrutin, ce qui laisse à penser qu’il est toujours inscrit sur les listes électorales et donc éligible.
Ainsi, bien que sa condamnation puisse juridiquement constituer un motif d’inéligibilité, l’absence de radiation formelle et le maintien du fichier électoral actuel créent un flou autour de sa situation. La décision du Conseil constitutionnel sera donc décisive et pourrait faire jurisprudence, comme cela a été le cas pour Ousmane Sonko.
Si le Conseil constitutionnel venait à rejeter la candidature de Barthélémy Dias, cela aurait des répercussions importantes sur la coalition « Samm Sa Kaddu », dont il est le fer de lance. Ce rejet pourrait également intensifier les tensions politiques au Sénégal, dans un contexte marqué par des controverses autour de l’éligibilité des principaux leaders de l’opposition.
En attendant, le sort de Barthélémy Dias reste suspendu à la décision du Conseil constitutionnel, qui devra trancher en tenant compte à la fois des précédents juridiques et des impératifs du fichier électoral en vigueur. Une chose est certaine, cette décision sera scrutée de près par l’ensemble des acteurs politiques sénégalais.