L’Agence sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP) a lancé un avertissement ferme contre les pratiques illégales d’approvisionnement en médicaments dans les structures publiques de santé. Dans une note officielle datée du 30 mai, elle dénonce la livraison directe de spécialités pharmaceutiques par certaines agences de promotion à des postes, centres et districts de santé, en dehors du circuit légalement établi.
Selon l’ARP, ces livraisons illicites contournent le système officiel de distribution des produits pharmaceutiques, provoquant des distorsions dans l’approvisionnement des établissements publics. Les médicaments ainsi livrés se retrouvent revendus à des prix exorbitants aux patients, en violation flagrante de la loi n°2023-06 du 13 juin 2023, qui encadre strictement la chaîne de distribution pharmaceutique au Sénégal.
Cette législation consacre un monopole pharmaceutique rigoureux, interdisant toute distribution parallèle. En plus de compromettre la traçabilité et la régularité du circuit officiel, ces pratiques alimentent un marché informel dangereux pour la sécurité sanitaire des populations, estime l’ARP.
L’agence met en garde contre les lourdes sanctions encourues en cas de transgression : des amendes allant de 5 à 10 millions de francs CFA, des peines d’emprisonnement de 5 à 10 ans, voire un cumul des deux en cas de récidive ou d’infractions graves.
Face à la montée de ces pratiques, l’ARP appelle les pharmaciens responsables, les agences de promotion pharmaceutique, ainsi que l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament à un strict respect des règles en vigueur. L’objectif affiché reste inchangé : garantir à chaque patient un accès sécurisé, équitable et contrôlé aux produits de santé, conformément aux exigences de santé publique.
