Radiation de Barthélémy Dias : Taxawu Senegaal dénonce une « justice à géométrie variable »

Dans un communiqué transmis ce jour, la plateforme politique Taxawu Senegaal a exprimé sa « vive indignation » face à la radiation de Barthélémy Toye Dias, Député-maire de Dakar, de l’Assemblée nationale. Une décision qu’elle considère comme « une atteinte grave aux principes fondamentaux de la démocratie » et une remise en cause du suffrage populaire.

Taxawu Senegaal a rappelé que la candidature de Barthélémy Dias avait été validée par le Conseil constitutionnel, conformément à la loi. « Toute contestation de son mandat est une remise en cause directe de l’autorité du peuple sénégalais », souligne le communiqué, insistant sur la légitimité conférée par les urnes. Selon la plateforme, cette décision de radiation « bafoue non seulement la volonté populaire mais également le socle de l’État de droit ».

La plateforme dénonce une application « à géométrie variable » des règles juridiques, pointant une disparité dans le traitement des cas judiciaires impliquant des figures politiques. Elle met en exergue l’absence de sanction similaire contre Ousmane Sonko, bien qu’il ait été condamné par la Cour suprême à six mois de prison avec sursis dans une affaire de diffamation. Taxawu Senegaal s’interroge sur cette « mansuétude surprenante » à l’égard de Sonko, alors que Barthélémy Dias fait l’objet d’une « célérité implacable » dans l’application des sanctions.

Dans son communiqué, Taxawu Senegaal n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette radiation de tentative de « museler une voix libre et légitime ». La plateforme avertit sur les dangers d’une telle justice « instrumentalisée au profit d’intérêts partisans », estimant qu’elle menace les fondements de la démocratie sénégalaise.

Réaffirmant son soutien à Barthélémy Dias, Taxawu Senegaal annonce qu’elle explorera « toutes les voies de recours légales, nationales comme internationales » pour rétablir les droits du maire de Dakar. « La démocratie appartient au peuple, et non aux calculs partisans », conclut-elle, promettant de rester ferme dans son engagement pour la justice et la transparence.

Cette affaire vient raviver les tensions politiques dans un contexte déjà marqué par des contestations autour de l’indépendance des institutions et de l’équité dans l’application des lois. Le Sénégal, souvent cité comme un modèle démocratique en Afrique, fait face à des défis croissants en matière de gouvernance et de respect des principes démocratiques.

Scission au sein de Taxawu Sénégal : Made Codé Ndiaye et 25 cadres quittent la coalition et annoncent la création d’un nouveau parti politique

Dans une tournure inattendue de la scène politique sénégalaise, Made Codé Ndiaye, ancien coordonnateur des cadres de Taxawu Sénégal, et 25 autres hauts cadres de la coalition ont annoncé leur démission ce mercredi 28 août. Leur départ survient dans un contexte de désaccord profond sur la direction future de la coalition, particulièrement en ce qui concerne un possible rapprochement avec Benno Bokk Yaakaar (BBY), l’alliance politique au pouvoir qu’ils avaient vigoureusement combattue pendant plus d’une décennie.

Dans une déclaration publiée à cette occasion, les démissionnaires ont exprimé leur ferme opposition aux nouvelles orientations stratégiques de Taxawu Sénégal, évoquant un changement de cap qui les a poussés à prendre cette décision radicale. « Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale de notre refus d’adhérer aux nouvelles orientations de la plateforme Taxawu Sénégal, qui se matérialisent en particulier par une tendance à un rapprochement avec un ou des démembrements de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) que nous avions pourtant combattue pendant 12 ans », lit-on dans leur communiqué.

Cette scission majeure intervient à un moment critique pour Taxawu Sénégal, une coalition initialement fondée par Khalifa Sall, figure de proue de l’opposition sénégalaise. La décision de Made Codé Ndiaye et de ses camarades de quitter la coalition marque une fracture significative au sein de l’alliance, ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques politiques.

Cependant, cette démission collective n’est pas un retrait définitif de la scène politique. Les cadres dissidents ont annoncé le lancement imminent d’un nouveau parti politique, lequel, selon eux, sera ancré dans les idéaux de « travail, d’équité et de solidarité ». Ils ambitionnent ainsi de proposer une « action politique innovante et réaliste » pour relever les défis politiques, sociaux et économiques auxquels le Sénégal est confronté.

Ce nouveau parti, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, se veut une alternative pour ceux qui partagent les valeurs des démissionnaires, et pourrait potentiellement redistribuer les cartes sur l’échiquier politique sénégalais.

Le départ de Made Codé Ndiaye et de ces 25 cadres constitue un défi majeur pour la coalition Taxawu Sénégal, qui doit désormais faire face à cette perte et aux éventuelles répercussions sur sa base militante et son influence politique à l’approche des prochaines échéances électorales.

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